Anglet - Tours (27 septembre 2003)

 

Match comptant pour la troisième journée du Super 16, poule ouest.

Candidat déclaré pour la qualification en poule Magnus, Tours se déplaçait au chaudron de la Barre, l'Hormadi avait déjà rencontré par deux fois en match amical cet adversaire, une victoire facile et un match nul donnaient un certain capital confiance aux locaux. Après deux rencontres de championnat, Anglet présente un bilan pas très glorieux, une victoire difficile face à Dunkerque à la Barre 5-3 (après avoir été menés 2-3) et une défaite 5-2 sans discussion possible à Brest. Les Diables Noirs, exempts lors de la deuxième journée, restent sur leur défaite fort honorable à Amiens.

Le premier tiers débute en faveur des Angloys, plus rapides et plus incisifs que leurs adversaires sans vraiment se créer d'occasions bien franches. Pris de vitesse, les Diables commettent des fautes, c'est à l'occasion d'une supériorité numériques que les Basques ouvrent la marque. Après avoir bien installé le jeu de puissance, Michal Garbocz, bien lancé par Sedlak, trompe le fantasque Hiadlovsky (1-0 à 03'48").

On pense que le jeu va s'accélérer et que l'Hormadi va comme à l'accoutumée s'enflammer, dopé par l'ouverture du score. Étonnamment, les locaux pensent plus à poser le jeu, ils ne se découvrent pas trop jusqu'à la bleue et restent appliqués en défense. Visiblement, les leçons de la défaite en Bretagne ont été tirées. Le spectacle en pâti, les Diables Noirs ne se découvrent pas trop non plus, seuls Decaens et leur nouvelle recrue, le vétéran russe Igor Boriskov, et se mettent un peu en évidence sur de belles phases de jeu. La rencontre sort de sa torpeur sur une action de jeu rapide et précise de la première ligne, Stanislas Solaux en contre adresse une passe éclair au millimètre pour le doublé de Michal Garbocz (2-0 à 08'20").

Il faut attendre la moitié du tiers pour voir la première action dangereuse de Tours, Ladouceur en jeu de puissance dévie un missile de Simak que Filiatrault écarte de la mitaine (10'40). Moins de trois minutes plus tard, les Diables Noirs en remettent une couche avec la complicité de l'arbitre sur une contre-attaque à deux contre un : le portier angloy dévie un premier tir et se fait un peu charger par un Tourangeau, le palet reste en jeu et Boriskov expédie un beau tir que Filiatrault arrête du fond de ses buts.

Anglet reprend le dessus au niveau du jeu, et Garbocz après avoir feinté deux défenseurs se retrouve en tête-à-tête avec Hiadlovsky, mais le portier des noirs à le dernier mot (16'30). Le jeu est haché par les pénalités concédées par les visiteurs, Tours joue dur et l'arbitre M. Bocquet prend par moments des décisions étonnantes. Les Angloys bénéficient d'un nombre considérable de supériorités numériques, mais ils sont échaudés par les deux buts encaissés dans cette situation de jeu face à Brest. Ils ne prennent aucun risque, les avants s'aventurent peu souvent à l'intérieur de la zone défensive, les tirs viennent le plus souvent de la bleue, et, quasiment jamais masqué par un avant basque, Hiadlovsky se régale. C'est donc logiquement que le score en reste là.

La deuxième période débute sur une situation de double supériorité numérique en faveur des locaux, pendant moins d'une minute. Mais comme durant le premier tiers, les Angloys restent en périphérie de la zone défensive, seul un slap énorme de Sedlak met Hiadlosky à contribution. Les Tourangeaux se succèdent au banc des pénalités, mais l'Hormadi n'arrive pas à en profiter. C'est à nouveau Sedlak qui inquiète le plus les Noirs sur un tir à bout portant (consécutif à un rebond lâché sur son premier missile), mais Hiadlovsky décidément très chaud parade miraculeusement (25'15). Daniel Sedlak fait étalage de toute sa classe, il feinte deux Tourangeaux dans sa zone défensive avec une facilité déconcertante avant de relancer le jeu, mais toujours pas le moindre but.

À force de jouer en infériorité numérique, Tours se fatigue et laisse des espaces, Géraud Maréchal sur une double supériorité numérique trouve Stanislas Solaux qui adresse une reprise instantanée, Hiadlovsky ne pouvant que ralentir le palet (3-0 à 30'54"). Deux buts pour la première, un pour la deuxième, la troisième ligne veut également participer à la fête, et Maréchal bien lancé par Nicolas Courally ajouter un but à son assistance (4-0 à 32'56).

Même revenus à parité de joueurs, les visiteurs n'inquiètent pas Anglet, mais ils inscrivent un but. Profitant d'une passe en retrait mal assurée, Benoît Paillet grille l'arrière angloy et fait la passe à François Gleize qui trouve Taras Bega à la conclusion (4-1 à 34'49). Le public craint la baisse de régime habituelle de l'Hormadi, mais les locaux reprennent leur jeu assuré (mais franchement ennuyant). Malgré une occasion tourangelle à trois minutes de la fin de la deuxième période, le tir dévié de Boriskov est repoussé avec un peu de chance par Filiatrault.

Le début du troisième tiers-temps est marqué par le réveil tardif des Tourangeaux. Les deux actions principales de cette première moitié de période sont à leur crédit : Vladimir Sabol met Filatrault à contribution sur deux tirs consécutifs (41'52), et sur une action similaire, Sébastien Decaens se crée une belle occasion également parée par Filatrault. Anglet n'est pas pour autant dominé, son jeu ne faiblit pas, mais il est tellement peu inspiré que Hiadlosky n'a pas grand-chose à faire.

Profitant pour une fois d'une situation de supériorité numérique, les Diables Noirs marquent leur second et dernier but par un joli tir balayé de Julien Desrosiers bien invisible jusque là (4-2 à 50'35). Sébastien Decaens bien plus en jambes se fait à nouveau remarquer, tout d'abord sur un breakaway (43'43) puis sur un contre (46'43), mais Filiatrault est impeccable. Le gardien slovaque Vladimir Hiadlovsky se signale à nouveau à la suite d'une action confuse sur son but en expédiant un coup par derrière à un avant angloy. Il est vite protégé par ses défenseurs et les choses en restent là. Moins de deux minutes plus tard, profitant d'un arrêt de jeu, il va haranguer la tribune qui l'avait copieusement sifflé lors du précédent incident. Comme le dirait un commentateur bien connu, "il ne va pas passer ses vacances sur la côte basque".

Alors que Balaz, démarqué sur la gauche du but, attend un centre, Filiatrault intercepte et dégage le palet. Dans la confusion suivant cette énorme action tourangelle, Nicolas Courally s'empare de la rondelle et part seul tromper Hiadlosky (5-2 à 58'13). Malgré les contestations de Hiadlosky, le but est validé. Plus rien n'est marqué, et le portier de Tours se fera copieusement siffler quand il rentrera aux vestiaires, nous gratifiant d'une dernière pitrerie sur un superbe poirier en appuis tendus.

À nouveau, l'Hormadi a assuré l'essentiel ce soir en remportant les deux points de la victoire, mais on n'est pas pour autant complètement rassuré car dans le même temps Brest a remporté une victoire très courte à Angers, ce qui prouve que le duel face aux Ducs est loin d'être gagné par avance. Si les deux blocs défensifs d'Anglet semblent bien fonctionner (Sedlak - Saint-Onge et Duda - Bédard), l'attaque n'est pas forcément autant en vue. David Dostal a été très en retrait ce soir, le fait que Raphaël Larrieu soit descendu sur le deuxième bloc y est peut-être pour quelque chose. On regrettera que Xavier Lasalle n'ait pas eu plus de temps de glace sur le troisième bloc, car Julien Aubry déçoit un peu. Géraud Maréchal et Nicolas Courally ont été eux très en vue durant cette partie. On pourra se rassurer en disant que les trois lignes ont marqué.

Les Diables Noirs n'ont pas, ou trop peu, montré du jeu collectif, les individualités sont pourtant là avec des défenseurs solides comme Simak ou Vandecandelaere ou techniques comme Pulscak, des attaquants percutants et rapides avec Decaens, Bega, Ladouceur et Boriskov, et un gardien qui malgré ses frasques est loin d'être un manchot. Mais trop d'indiscipline et un jeu parfois dur nuisent à l'ensemble. Un rapport a d'ailleurs été rédigé contre Jan Simko qui a frappé un juge de ligne.

Compte-rendu signé Hormadiar

 

Anglet - Tours 5-2 (2-0, 2-1, 1-1)

Samedi 27 septembre 2003 à 20h00 à La Barre. 1000 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Fabrice Reta et Guillaume Barthe.

Pénalités : Anglet 30' (6'+10', 10', 4'), Tours 73' (14'+10', 10'+5'+20'+10', 2').

Évolution du score :

1-0 à 03'48" : Garbocz assisté de Sedlak et Daramy (sup. num.)

2-0 à 08'20" : Garbocz assisté de Solaux

3-0 à 30'54" : Solaux assisté de Maréchal (double sup. num.)

4-0 à 32'56" : Maréchal assisté de Courally

4-1 à 34'49" : Bega assisté de Gleize et Paillet

4-2 à 50'35" : Desrosiers assisté de Maréchal et Bega (sup. num.)

5-2 à 58'13" : Courally assisté de Filiatrault

 

Anglet

Gardien : Jean-Ian Filiatrault.

Arrières : Daniel Sedlak - David Saint-Onge ; Pascal Bédard - Lubomir Duda ; Jean-Christophe Filippin - Mickaël Wiart ; Julien Hitze.

Attaquants : David Dostal - Michal Garbocz - Stanislas Solaux ; Jérôme Patard - Xavier Daramy - Raphaël Larrieu ; Julien Aubry - Nicolas Courally - Géraud Maréchal ; Xavier Lassalle - Antoine Amsellem.

Remplaçant : Benoît Sanchez (G).

Tours

Gardien : Vladimir Hiadlovsky jr.

Défenseurs : Frantisek Pulscak - Marcel Simak ; Radek Stepan - Peter Bartek ; Vladimir Sabol - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Jan Simko - Julien Desrosiers - Maros Bartek (ou Jaroslav Balaz) ; Denis Ladouceur (ou Taras Bega) - Sébastien Decaens - Igor Boriskov ; Benoît Paillet (ou Valeri Falck) - François Gleize - Norbert Périnet.

Remplaçant : Erwan Lucas (G).

 

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