Grenoble - Clermont-Ferrand (20 septembre 2003)

 

Match comptant pour la deuxième journée du Super 16, poule est.

Le hasard du calendrier faisait que les deux premiers leaders de la poule est du Super 16 se retrouvaient face-à-face lors de cette deuxième journée. Les Sangliers Arvernes avaient réalisé des débuts très convaincants face à Dijon (victoire 7-2) et voulaient se tester face à une équipe grenobloise très séduisante à Villard (victoire 5-0). Difficile de parler de match "au sommet" à ce moment de la saison mais la forme apparente des deux équipes (évoluant au complet) promettait un match plaisant.

Les Brûleurs de Loups prenaient d'entrée les commandes du match en exerçant une grosse pression sur les cages clermontoises. Le nouveau portier auvergnat avait moult occasions de se mettre en valeur en frustrant les attaquants grenoblois. C'est au plus fort de la domination iséroise que Clermont allait ouvrir le score sur un contre rondement mené par Frédéric Nilly : son tir à la trajectoire surprenante trompait Rolland visiblement masqué et pas très inspiré. Une douche froide qui aurait pu faire douter les Brûleurs d'il y a quelques mois. Mais ce but était inscrit tellement contre le cours du jeu que les Grenoblois ne s'affolaient pas. Une supériorité s'achevait sans but, principalement grâce au talent de Gourdeau au four et au moulin dans les cages clermontoises. Le capitaine grenoblois partait en prison pour un contact un peu trop appuyé contre la balustrade et laissait ses coéquipiers à quatre. Une situation de jeu décidément appréciée des Brûleurs de Loups puisque comme face à Villard, ils allaient trouver l'ouverture cette fois par De Murcia, bien lancé par Bonnard. Le jeune attaquant grenoblois prenait de vitesse les défenseurs clermontois avant de remporter son duel face à Gourdeau d'un tir à mi-hauteur (1-1).

L'égalisation était la bienvenue pour les locaux qui marquaient un nouveau but quelques instants plus tard, une fois de nouveau à égalité numérique : Podlaha tirait côté gauche, faisait le tour de la cage et reprenait victorieusement son propre rebond côté droit, du grand art et un sacré coup de froid pour la défense clermontoise (2-1). Les Brûleurs auraient pu enfoncer le clou sur leur troisième supériorité du match mais Jeff Bonnard tout seul devant Gourdeau tardait trop à réagir pour loger la rondelle au fond des filets. L'intenable duo Meunier-B.Bachelet se chargeait finalement d'inscrire le troisième but grenoblois avec un revers tout en finesse du capitaine grenoblois qui laissait Gourdeau de marbre (3-1). Ce retournement de situation spectaculaire permettait aux locaux de revenir au vestiaire avec deux buts d'avance, les Sangliers pouvaient dire merci à leur gardien sans qui la sentence pouvait être plus lourde.

Les joueurs de Gérald Guennelon pouvaient alors se contenter de gérer le match au début du deuxième tiers. Leur parfaite maîtrise du palet, si elle ne se traduisait pas toujours par une occasion de but, bloquait l'accès des cages de Rolland aux Sangliers. La première infériorité numérique du tiers était parfaitement maîtrisée par la défense des Brûleurs. Les esprits s'échauffaient peu avant la mi-match à cause d'un contact entre Benjamin Agnel et Francis Gourdeau après le coup de sifflet de l'arbitre. Un geste pas tellement du goût des Clermontois qui le firent savoir à l'attaquant grenoblois, s'ensuivit une petite échauffourée. Pas suffisant pour déconcentrer les partenaires de Benoît Bachelet qui repartaient de l'avant en inscrivant leur quatrième but par Stéphane Gachet : le défenseur grenoblois voyait son tir repoussé par Gourdeau mais il pouvait se saisir de son rebond et le placer dans la lucarne du gardien canadien au milieu d'une défense clermontoise bien naïve (4-1). Une phase de jeu à quatre contre quatre (Willers puis Agnel en prison) laissait plus d'espace et Meunier en profitait pour faire une démonstration de maniement de la rondelle qui faisait soulever d'enthousiasme le public. Ce show individuel voyait une concrétisation collective puisque l'action se terminait par le doublé du capitaine Benoît Bachelet après que toute la deuxième ligne eut touché le palet (5-1). Quelques pénalités venaient offrir des situations d'avantage numérique en fin de tiers mais aucune des deux équipes n'en profitait.

Avec quatre buts d'écart au début du dernier tiers, le match semblait plié depuis longtemps. La confirmation vint rapidement sous la forme d'un slap de la bleue ras de glace de Fougère qui surprenait Gourdeau masqué. À 6-1, Guennelon en profitait pour faire rentrer sa quatrième ligne sur la glace. Le jeu perdait en intensité, les Brûleurs de Loups se contentaient de maintenir le palet dans la zone clermontoise et les Sangliers tentaient quelques contres vers Rolland. L'un d'eux finit par payer lorsque la défense grenobloise s'emmêlait un peu les pinceaux dans un changement et laissait Réjean Pageau partir seul tromper Rolland. Ce but anecdotique ne changeait pas l'issue de la rencontre, qui voyait Grenoble s'imposer avec une confortable marge d'avance.

Les Sangliers repartent avec une défaite qui aurait pu être bien plus lourde sans le brio de Gourdeau devant les cages. Rien de bien inquiétant pour eux car la qualification ne devrait pas se jouer contre Grenoble. On retiendra la prestation du duo Nilly-Pageau, plus en vue que les étrangers qui ont visiblement besoin d'un peu de temps pour s'intégrer. Du côté de Grenoble, la prestation de ce soir n'a fait que confirmer celle entrevue à Villard-de-Lans : un collectif homogène (les trois lignes ont marqué), rigoureux et montrant beaucoup d'envie, qui non seulement gagne avec une marge confortable mais en plus fait le spectacle. Un régal pour les spectateurs de Pôle Sud qui n'étaient pas habitués à pareille fête depuis longtemps. Et gageons que les travées de la patinoire grenobloise devraient se remplir si les Brûleurs de Loups continuent à produire un jeu de cette qualité.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Grenoble - Clermont-Ferrand 6-2 (3-1, 2-0, 1-1)

Samedi 20 septembre à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 1512 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté de Guillaume Gielly et Grégory Vericel.

Pénalités : Grenoble 20' (4', 12', 4'), Clermont-Ferrand 28' (6', 12', 10')

Évolution du score :

0-1 à 06'23" : Nilly assisté de M. Karlsson et Evertsson

1-1 à 11'06" : De Murcia assisté de Bonnard (inf. num.)

2-1 à 12'58" : Podlaha assisté de Saarinen

3-1 à 18'32" : B. Bachelet assisté de Meunier et Antonoff

4-1 à 31'33" : Gachet assisté de Deschaume et Shchevelev

5-1 à 33'53" : B. Bachelet assisté de S. Bachelet et Amar

6-1 à 42'00" : Fougère assisté de Gachet et Shchevelev

6-2 à 57'21" : Pageau assisté de Lecompère

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Stéphane Gachet - Roland Fougère ; Martin Millerioux - Timo Bayon.

Attaquants : Benjamin Agnel - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Nicolas Antonoff - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shchevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia ; Romain Laugier - Christophe Tartari - Romain Bachelet.

Remplaçant : Fabrice Agnel (G). Absent : Cyril Papa (blessé).

Clermont-Ferrand

Gardien : Francis Gourdeau.

Défenseurs : Mathias Karlsson - Vincent Quintard ; Greg Willers - Henrik Karlsson ; Lionel Simon - Yann Lecompère.

Attaquants : Frédéric Nilly - Réjean Pageau - Alexis Billard ; Luc Mazerolle - Niklas Evertsson - Bobby Davis ; Cyril Gavalda - Christophe Roux - William Mouly ; Martin Jeannette.

Remplaçant : Fabien Chardon (G). Absent : François Martin.

 

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