Villard-de-Lans - Grenoble (13 septembre 2003)

 

Match comptant pour la première journée du Super 16, poule est.

On ne pouvait rêver meilleure affiche pour débuter le championnat que ce derby de l'Isère entre Villard et Grenoble. Une chose est sûre : la motivation ne manquerait pas au coup d'envoi tant ces rencontres entre voisins sont importantes pour affirmer la suprématie locale. Grenoble a remporté trois des quatre derbies la saison passée (le quatrième s'étant soldé par un match nul) et les Ours avaient certainement un esprit de revanche. Malheureusement pour eux, leur intersaison a été passablement perturbée par la non-venue des deux défenseurs Canadiens Piché et Bilodeau, et c'est sans trop de repères malgré des résultats satisfaisants en matches amicaux que les Ours attaquaient cette rencontre. D'autant plus que Grenoble s'alignait au complet alors que Villard était privé de deux éléments défensifs (Girard et Marakhovsky), un handicap dont les Ours se seraient bien passés.

La rencontre débutait sur un bon rythme, avec beaucoup d'intensité de part et d'autre. Les débats étaient équilibrés et aucune des deux équipes ne prenait le pas sur l'autre. Une première supériorité numérique donnait aux locaux l'occasion de prendre les devants au score. Mais la défense grenobloise faisait bonne garde et ne se laissait pas surprendre. La deuxième occasion aurait pu être la bonne mais au contraire ce sont les Brûleurs de Loups qui allaient profiter de cette situation de jeu. Saarinen lançait Podlaha dans la dos de la défense des Ours. Le Tchèque de Grenoble résistait au retour du défenseur et embarquait Favarin pour l'ouverture du score ! Le meilleur buteur grenoblois de la saison dernière repartait sur de bonnes bases. Visiblement déstabilisés par ce but, les Ours commettaient des fautes en fin de tiers qui auraient pu permettre aux Brûleurs de doubler la mise avant le repos. Mais le score en restait là et la décision était loin d'être faite dans la rencontre.

Grenoble revenait sur la glace avec des intentions encore plus offensives. Les Villardiens avaient toutes les peines du monde à contrôler la rondelle et laissaient la maîtrise du jeu à leurs adversaires. C'est donc logiquement que les Brûleurs de Loups doublaient la mise après une accélération d'Amar qui traversait toute la patinoire. La défense villardienne tentait d'intercepter mais Antonoff avait suivi et Benoît Bachelet se trouvait à la conclusion de l'action (2-0). Les Villardiens allaient commettre des fautes qui leur compliquaient la tâche. Heureusement pour eux, les Grenoblois montraient une certaine inefficacité en supériorité numérique, notamment au cours de trente secondes jouées à cinq contre trois. Mais ces phases de jeu en supériorité ne faisaient qu'accroître la domination des visiteurs par ailleurs très sereins défensivement. Rolland passait une soirée tranquille. En fin de tiers, les Brûleurs allaient finalement porter le coup décisif avec un second but de Josef Podlaha, bien placé au second poteau sur un centre d'Agnel. À 3-0, le score reflétait bien la physionomie du match, malheureusement pour les locaux.

Le dernier tiers aurait pu sonner la révolte villardienne. Pour cela, il aurait fallu revenir au score rapidement et espérer que les Grenoblois se replient en défense. Mais Laurent Meunier en avait décidé autrement. Profitant d'une nouvelle supériorité concédée par les Ours, il expédiait un missile sous la transversale de Favarin qui n'y voyait que du feu. Un but de trop sans doute, et Favarin laissait sa place à Nogaretto dans les cages villardiennes. C'en était terminé des espoirs de retour des hommes de Dennis Murphy. D'autant plus que Meunier remettait ça cinq minutes plus tard : parfaitement décalé par Benoît Bachelet, il expédiait un nouveau missile dans la lucarne villardienne. Deux buts d'une limpidité incroyable qui donnaient un aperçu du talent de l'international tricolore. À 5-0, le score était dur à encaisser pour des Villardiens étouffés par une équipe grenobloise qui avait son emprise sur le match. La fin du tiers leur donnait une chance de réagir puisque les Brûleurs de Loups se faisaient pénaliser trois fois consécutivement par M. Bocquet. Une longue période de jeu à trois contre cinq au cours de laquelle les défenseurs grenoblois défendirent bec et ongles le blanchissage de leur gardien Patrick Rolland. Mission accomplie !

Villard ne s'attendait certainement pas à une telle déroute, surtout après une campagne de matches de préparation relativement satisfaisante. Mais l'absence de deux défenseurs fut fatale face à une équipe efficace comme Grenoble. Ne tirons pas de conclusions hâtives sur le niveau des Villardiens : une fois au complet et mieux rôdés, ils devraient pouvoir se montrer sous un meilleur jour. Du côté de Grenoble, c'est peu dire que l'équipe version Guennelon (qui a réussi sa première sortie !) a fait forte impression : un jeu intense de bout en bout, un maîtrise défensive impressionnante et deux lignes d'attaque qui commencent à bien fonctionner avec Podlaha et Meunier dans le rôle des buteurs ce soir. Les Brûleurs de Loups sont prêts et bien prêts, et s'ils continuent sur le même tempo, ils devraient faire des ravages. À confirmer dès samedi contre Clermont.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (dans le Dauphiné Libéré) :

Didier Beuque (président de Villard-de-Lans) : "Il nous manquait deux défenseurs et notre préparation a été perturbée par le désistement de nos deux recrues canadiennes début août. En plus, nous avons dû faire face à l'inertie de l'administration pour la qualification de notre défenseur ukrainien. En face, Grenoble avait une très bonne équipe qui nous a dominés. Nous ne jouons pas dans la même cour."

Dennis Murphy (entraîneur de Villard-de-Lans) : "On savait que ce serait difficile, ça l'a vraiment été... Nous sommes une petite équipe et lorsqu'il nous manque deux défenseurs de poids, c'est quasiment impossible à combler. Les Grenoblois ont monté leur niveau au deuxième tiers et nous n'avons pas pu résister. Ils ont pris notre mesure techniquement et le dessus mentalement. Pour le changement de gardien, ce n'est pas une sanction pour Favarin, mais le match était plié et c'était l'occasion de voir Nogaretto."

Gérald Guennelon (entraîneur de Grenoble) : "C'est vraiment une bonne entame du groupe, une garantie pour l'avenir. Les gars ont respecté les consignes, sont restés concentrés tout le temps. On ne voulait pas laisser jouer Villard et on y est parvenu, notamment au deuxième tiers où tout s'est mis en route. C'était un test important pour l'équipe et je ne m'attendais pas à ce que ça se passe aussi bien. Mais il ne faut pas s'emballer, restons humbles."

 

Villard-de-Lans - Grenoble 0-5 (0-1, 0-2, 0-2)

Samedi 13 septembre à 20h30 à la patinoire André-Ravix de Villard-de-Lans. 1350 spectateurs.

Arbitrage de Didier Bocquet assisté de Gwilhem Margry et Guillaume Gielly.

Pénalités : Villard-de-Lans 14', Grenoble 18'.

Évolution du score :

0-1 à 14'15" : Podlaha assisté de Saarinen et Forsell (inf. num.)

0-2 à 24'20" : B. Bachelet assisté d'Antonoff

0-3 à 38'25" : Podlaha assisté d'Agnel

0-4 à 41'20" : Meunier assisté d'Amar (sup. num.)

0-5 à 46'52" : Meunier assisté de B. Bachelet et S. Bachelet

 

Villard-de-Lans

Gardien : Pascal Favarin puis Nicolas Nogaretto à 41'20".

Défenseurs : Franck Billieras - Nicolas Favarin ; Mathieu Guidoux - Christopher Lepers ; Martin Roh - Stéphane Guillot-Diat.

Attaquants : Yves Cruz - Alexandre Goncalves - Pierre Bourgey ; Rich Metro - Christophe Negro (C) - James Cruz ; James Duval - Kent Gillings - Rudy Billieras ; Damiens Châlons.

Absents : Jean-Marc Girard (blessé) et Roman Marakhovsky (non qualifié).

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Simon Bachelet - Baptiste Amar ; Stéphane Gachet - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel - Tero Forsell - Josef Podlaha ; Nicolas Antonoff - Laurent Meunier - Benoît Bachelet (C) ; Andrei Shevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Fabrice Agnel (G), Martin Millerioux, Timo Bayon, Romain Bachelet et Christophe Tartari. Absent : Cyril Papa (blessé).

 

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