Épinal - Mulhouse (13 septembre 2003)

 

Match comptant pour la première journée du Super 16, poule est.

Beaucoup de monde dans les gradins de Poissompré pour une rencontre qui rappelle des souvenirs pas si lointains que ça, quand les deux voisins se tiraillaient pour la conquête du titre, en division 1. Depuis, les choses ont changé, Mulhouse joue le haut du tableau quand Épinal, nouveau promu, fera tout pour bien figurer, et surtout ne pas redescendre.

C'était un match de rentrée, de plus un derby, aussi la progressive montée en "pression" dans les gradins, entre supporters vosgiens et alsaciens, accompagnée d'une excellente entame de match des protagonistes, laissait augurer un bon moment de hockey. Hélas, il n'en fut vraiment rien.

Nous n'en sommes pas à une minute de jeu que Mulhouse a déjà écopé déjà de quatorze minutes de pénalité... Si la charge plus que virile de Ruokonen sur Krisak avait, au moins, pour but d'intimider le second, les 2'+10' contre une charge dans le dos de Prunet sont plus contestables, surtout quand les Alsaciens apprennent au bout de deux minutes qu'en fait, c'est 2'+10' au lieu de 2'+2'. M. Mendlowitcz, qu'on a déjà vu bien plus inspiré, essaie de calmer les ardeurs des deux équipes qui rivalisent de duels physiques. Mais les protagonistes se calment tous seuls, tout simplement, Épinal tire le premier, profitant de ses supériorités, avant que Mulhouse ne lui emboîte le pas, toujours en supériorité. On note quand même que le HCM impose un défi physique, associé à un grattage de palet conséquent. En face, Épinal se recroqueville de plus en plus devant son gardien Petrik. Mulhouse doit donc faire le jeu, mais les Scorpions n'arrivent pas toujours à se trouver, on assiste donc à des raids en solo de Croz et Schuchewytsch, ou à des tirs de Segla. Les deux équipes sont tendues, un but les délivrerait, mais pour le moment, on essaie de ne pas commettre de fautes.

La deuxième période est encore plus tendue, hachée aussi par une succession de fautes de part et d'autre. Mulhouse perd d'ailleurs souvent le bénéfice de ses supériorités par des indisciplines de Michou, Prunet et Bilbao (qui se prend un 2'+2'+10' franchement généreux, suite à une provocation de Slovak). Mulhouse mène alors... 2 tirs à 1 en sept minutes, autant dire qu'il ne se passe pas grand-chose d'affriolant, les Mulhousiens butant souvent, en fin d'action, sur une crosse spinalienne salvatrice. Épinal subit toujours, hormis sur un break de Maurice que Lhenry stoppe d'une belle mitaine. En face, on note un bon grattage suivi d'un bel échange de Bringuet pour Ballet, mais le tir passe à côté. Épinal se réveille un peu en fin de période, il était temps, face à Mulhouse qui essaie bien quelque chose, même si l'on note un petit manque de conviction dans les troupes visiteuses. Commencent-elles à se décourager de la passivité des Dauphins ?

Le début de l'ultime période rassure les ultras alsaciens : leur équipe recommence pied au plancher, mais pourtant, c'est Kadlec parti en contre qui manque de tromper Lhenry, bien sauvé par son poteau sur cette action.

L'ouverture du score arrive alors, une faute spinalienne est signalée mais Mulhouse bénéficie de la rentrée d'un sixième joueur tant que la palet n'est pas touché par les locaux. Segla passe, repasse, confie à Jokinen derrière la cage, qui remet devant, une forêt de crosses se dresse devant l'infortuné Petrik. Après un premier tir, le palet repart doucement avant que Prunet n'exploite le petit trou offert devant lui. C'est ensuite à Brincko de remettre le couvert mais Petrik stoppe. Le match perd alors, tout doucement, en intensité, Mulhouse joue certes un peu mieux, mais n'arrive toujours pas à concrétiser un excellent travail de grattage de tous ses joueurs. En face, Épinal subit, hormis sur un nouveau contre, que Lhenry stoppe impérialement de la mitaine. Trebaticky ou Dehaëne lancent bien quelques essais, qui seront stoppés souvent en entrée de zone mulhousienne. Aussi, il reste une grosse poignée de secondes quand Novotny part une dernière fois en contre et amplifie quelque peu un léger retenir mulhousien. La pénalité est sifflée, puis M. Mendlowitcz croise les bras au dessus de sa tête : tir de pénalité. Lhenry sort de sa cage, alors que Trebaticky se prépare... puis M. Mendlowitcz montre la cage de Petrik... On pense alors à la règle d'un surnombre spinalien dans les deux dernières minutes de jeu, qui peut être sanctionné par un tir de pénalité. Jokinen abat la sentence dans une patinoire incrédule, puis houleuse.

Victoire aux forceps, mais logique, de Mulhouse. Énorme travail de grattage de palets, mais souvent mal récompensé en finition. S'il y a quelques replacements à travailler encore en défense, physiquement, par contre, les Haut-Rhinois étaient relativement plus consistants. Dommage d'être tombé dans la panneau des provocations des Slovak, Regenda ou Drzik, lors des nombreuses supériorités accordées, annulant ainsi le bénéfice du surnombre.

La rentrée est donc un peu laborieuse, comme la saison dernière (avec une victoire en prolongation à Briançon, et une autre à l'arraché contre Villard), en espérant ne pas en rester à ce match, franchement moyen. Seule la victoire est belle...

Pour Épinal, la mission était simple, tenir. De l'aveu même de l'entraîneur "Féfé" Marciano, les Dauphins n'étaient pas prêts physiquement comme techniquement, la faute à un début de préparation tardif. Il souhaitait donc des joueurs solidaires, pour tenir le plus longtemps possible. Physiquement, la différence était réelle, mais les Vosgiens ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour résister. Techniquement, la différence était plus flagrante, et Épinal doit son salut à son gardien. Excellent, ce Petrik, face au nombre important de mauvaises passes de ses collègues, récupérées, mais non conclues, par les Alsaciens. On notera par contre une pauvreté de fond de jeu, misant tout sur le contre, le temps peut être de parfaire le collectif, qui si l'on y regarde bien, est très semblable à celui de la saison... 2001-02 !

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

IC Épinal - HC Mulhouse 0-2 (0-0, 0-0, 0-2)

Samedi 13 septembre 2003 à 20h15 à la patinoire de Poissompré. 1600 spectateurs.

Arbitrage de Marc Mendlowicz assisté de Benjamin Gremion et Laurent Roueche.

Pénalités : Épinal 16' (8', 6', 2'), Mulhouse 40' (8'+10', 10'+10', 2').

Tirs : Épinal 23 (8, 8, 7), Mulhouse 32 (11, 9, 12).

Évolution du score :

0-1 à 43'41" : Prunet assisté de Bilbao (sup. num.)

0-2 à 59'35" : Jokinen (tir de pénalité)

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Pavel Blaha - Peter Slovak ; Vladimír Domin - Djamel Zitouni ; Radoslav Regenda - Josef Drzik.

Attaquants : Patrik Krisak - Karel Kadlec - Ivo Novotny ; Guillaume Papelier - Roman Trebaticky - Igor Szabados ; Christophe Ribanelli - Anthony Maurice - Frédéric Dehaëne (C).

Remplaçants : Didier Drif (G), Nicolas Martin, Guillaume Géhin, Gaëtan Gavoille.

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen - Allan Carriou ; Patrick Scriban - Mathieu Mille ; Dusan Brincko - Lilian Prunet.

Attaquants : Pavol Segla - Francis Ballet (puis Luc Tardif jr) - Juho Jokinen ; Guillaume Chassard - Lionel Bilbao (C) - Steve Michou ; Vincent Bringuet - Étienne Croz - Maxime Schuchewytsch.

Remplaçant : Benjamin Jubien (G).

 

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