Bavière - Concordia Stingers (1er juin 2003)

 

Finale du Tournoi International Féminin de Cergy-Pontoise 2003.

Sans appel

La rigueur, la méthode - tant sur la glace que sur le banc - et l'expérience de la sélection bavaroise a eu logiquement raison des universitaires canadiennes. Si le tout début de la rencontre est à l'avantage des Allemandes, les Stingers vont petit à petit d'abord faire jeu égal avec l'équipe d'outre-Rhin puis, venir inquiéter Stefanie Wartosch-Kürten, la gardienne de but internationale, titulaire en équipe d'Allemagne qui a disputé les derniers Jeux Olympiques de Salt Lake City.

La "portière" (sic) n'est pas la seule a avoir eu les honneurs olympiques dans cette équipe du Bayern. La star, c'est Maritta Becker. Elle évolue dans le championnat suisse (finaliste malheureuse) où les étrangères sont habituellement des Américaines et des Canadiennes. Elle fut la meilleure marqueuse allemande de ces JO, jouant sur la première ligne d'attaque de la Mannchaft. L'arrière Nina Ziegenhals y joue sur le deuxième bloc. Stephanie Frühwirt est titulaire au centre de la troisième ligne, alors que Nina Ritter, qui a joué dans le championnat suédois, évoluait sur l'aile de la quatrième ligne de l'équipe nationale pendant ces Jeux Olympiques. Toutes les autres jeunes femmes jouent en Bundesliga - dont sept à Memmingen pour faciliter leur cohésion - le plus haut niveau allemand. C'est quasiment une sélection d'Allemagne "B" à laquelle s'attaque les étudiantes canadiennes. La fin du tiers voit les Québécoises, arrivant à perforer l'arrière-garde germanique, faire mieux que se défendre.

Le retour au jeu, après la première pause, retardé à cause d'une cage récalcitrante, déconcentrent les Canadiennes. Andrea Weissbach trouve l'ouverture à ras la glace à mi-distance sur un lancer presque anodin (1-0 à 20'48). Les Canadiennes ne profitent pas d'un jeu de puissance qu'elles gâchent en faisant une faute offensive inutile et que leur coach aggrave d'un retard de jeu. Du coup, ce sont les Allemandes qui jouent à une demoiselle de plus. À quatre contre trois, les Bavaroises, profitant d'une inattention de la gardienne, Jessica Anderson, vont doubler la marque grâce à Sabrina Kruck (2-0 à 27'40).

Le coach canadien change sa sentinelle par sa remplaçante après ce deuxième but. La fin du tiers médian est entrecoupée de nombreuses pénalités qui rendront le match haché et moins intéressant, les universitaires, découragées, perdant leur jeu.

Alors que les jeunes femmes restaient sur le banc pendant les surfaçages des matches du tournoi, Les Lawton, le coach des Stingers, fait rentrer ses joueuses aux vestiaires afin de ressouder sa troupe.

Effectivement, les Canadiennes reviennent avec de meilleures intentions. Seulement, jouant un pressing plus haut, elles prennent des risques et libèrent des espaces dont profite Nina Ziegenhals (?) pour inscrire un troisième but allemand qui ne laisse plus d'espoir aux canadiennes intrinsèquement un cran au-dessous (3-0 à 43'36). Au courage, les universitaires sauvent l'honneur en réduisant la marque (3-1 à 52'58). Ce qui fait sortir, en toute fin de match, la gardienne de but québécoise, pour jouer avec une assaillante supplémentaire, pendant plus de deux minutes, sans qu'aucun but, dans aucune des cages, ne soit marqué.

La tâche était trop rude pour les Stingers, moins expérimentées, moins puissantes et au jeu collectif moins utilisé. Elles avaient pourtant bien résisté pendant les quarante minutes du match de poule perdu (2-1). Leur coaching a aussi été défectueux. Étant pénalisé de deux retards de jeu et d'un banc mineur, sans compter les approximations très amatrices et étonnantes de la part d'un staff canadien !

De son coté, l'entraîneur allemand a toujours maîtrisé son coaching. Il disposait, certes, d'un groupe plus talentueux et expérimenté. C'est donc logiquement que sa sélection de jeunes femmes, l'équipe la plus forte du tournoi, soit parvenue à s'imposer d'un bout à l'autre de la compétition qui fut naturellement sympathique à l'image de l'organisation et des "skill games", mais aussi sportivement relevée et intéressante, à défaut d'être complètement spectaculaire et enthousiasmante par la faute, sans doute, de l'absence de résultat de l'équipe de Cergy. Elles nous doivent une revanche l'année prochaine !

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Commentaire d'après-match

Peter Kathan (entraîneur fédéral de la sélection allemande) : "Le tournoi est très bien organisé et presque toute les équipes sont d'un niveau relevé. Si nous sommes invités la saison prochaine, nous reviendrons très volontiers."

 

Sélection Bavière (ALL) - Université de Concordia (CAN) 3-1 (0-0, 2-0, 1-1)

Dimanche 1er juin 2003 à 12h30 à Cergy-Pontoise. 300 spectateurs environ.

Arbitrage de M. Bergamelli.

Pénalités : Sélection Bavière 10' (2', 6', 2'), Université de Concordia 26' (4', 10', 2'+10').

Évolution du score :

1-0 à 20'48" : Weissbar assisté de Seiler et Becker

2-0 à 27'40" : Kruck assisté de Seiler (sup. num.)

3-0 à 37'34" : Ziegenhals

3-1 à 52'58" : Allard assisté de Lee et Grignon-L'Anglais.

 

Sélection Bayern

Gardienne : Stefanie Wartosch-Kürten (Kornwestheim).

Défenseurs : Julia Gemsjäger (Memmingen), Susi Fellner (Kornwestheim), Aniela Grünzig (Memmingen), Sabrina Kruck (Kornwestheim) et Nina Ziegenhals (Kornwestheim).

Attaquantes : Maritta Becker (Lyss, SUI), Stephanie Frühwirt (Kornwestheim), Nina Gall (Bergkamen), Franziska Busch (Braunlage), Miriam Ludwig (Kornwestheim), Petra Neusser (Memmingen), Maike Piwonka (Memmingen), Nina Ritter (Hamburg), Sara Seiler (Planegg-Würmtal), et Andrea Weissbar (Memmingen).

Remplaçante : Jennifer Harss (Sonthofen) (G).

Université de Concordia

Gardienne : Jessica Anderson (de 0'00" à 27'40") puis Cecilia Anderson (de 27'40" à 57'48").

Défenseurs : Roxanne Dupuis, Paige O'Keefe, Amber Lee, Sue Kaye, Lauren Houghton et Marie-Hélène Deblois.

Attaquantes : Anouk Grignon-L'Anglais, Myriam Boudreau, Kelly Sudia, Leanne Martell, Emilie Larocque, Nathalie Cuvele, Marie-Claude Allard, Jodi Gosse, Kendra Mac Donald et Leanne Mac Phee.

 

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