Rouen - Grenoble (26 mars 2003)

 

Demi-finale du championnat de France 2003, deuxième manche.

Rouen déboule

L'équipe de Franck Pajonkowski, au terme d'un match homogène et intensif, est la mieux placée des demi-finalistes pour atteindre la finale. Les Rouennais, avec leur expérience, leur technique et leur engagement, s'installent en tête avec deux longueurs d'avance dans la dernière ligne droite. Les Grenoblois, manquant d'audace, n'ont pas eu de suite dans les idées. Ils étaient sûrement venus pour chercher au moins une victoire, qu'ils avaient laissée, de peu, échapper, ici même, en janvier dernier. Hélas, la lourde défaite de la veille n'a pas donné l'impression d'être correctement analysée, donc assumée. Elle a laissé des traces dans les têtes des Brûleurs de Loups, c'est indéniable.

Sans souci

Les esprits les plus rebelles des deux équipes ont été vite et assidûment sanctionnés par un remarquable et véritable directeur de jeu, M. Bocquet. Qui plus est, sur toute la rencontre et dans tous les domaines. C'est assez rare pour être signalé, souligné et surligné. Une fois tout ce monde calmé entre d'incessants rappels à l'ordre, le jeu prenait ses droits. Quand on parle de jouer, on parle évidemment, à Rouen, de Daniel Carlsson, encore omniprésent au sens propre comme au figuré. L'arrière suédois trouvait Guillaume Besse lancé à droite dans la neutre. L'ailier dans son style propre s'en allait seul d'un lancer à mi-distance transpercer le pauvre Arnaud Goetz au placement contestable, le remplaçant du titulaire habituel Patrick Rolland (1-0 à 5'08).

Par la suite, les Normands dominent, se créant des occasions constantes, sans parvenir toutefois à marquer de nouveau. À l'image de Jimmy Provencher et Pierre Allard à la faveur d'un "deux contre un" (7'07). Pendant ce temps, Grenoble fait de son mieux. En dehors d'un jeu de puissance, les coéquipiers de Benoît Bachelet ont une seule chance d'égaliser par l'intermédiaire du junior Cyril Papa. Son lancer est magnifiquement détourné par Éric Raymond à nouveau bien dans son match comme régulièrement maintenant (13'43).

Taille patron

Comme hier, après le premier repos, tout s'accélère. Pierre Allard trouve démarqué Sami Karjalainen, plein centre, à la ligne bleue. Le Finlandais décoche un puissant tir, lui aussi à mi-distance, qui trouve le haut des filets d'Arnaud Goetz un peu rapidement en papillon (2-0 à 20'26). Vingt-six secondes plus tard, David Saint-Pierre, même handicapé, enfile le troisième but, le gagnant (3-0 à 20'52). À la suite de ce but, Dimitri Fokine demande un temps mort, mais Patrick Rolland reste sur le banc (20'52).

Défensivement, la restructuration du coach grenoblois est la bonne puisque le RHE ne marque pas d'autre but. Cependant, les Rouennais se créent toujours de bonnes offensives, dont les plus franches, celles de Jimmy Provencher (35'19) et d'Éric Doucet (37'24) acquises en supériorité, ont touché les montants. Solidaires défensivement, les locaux ne subissent pas une seule attaque marquante, même à l'occasion de deux infériorités. Avec un Éric Raymond efficace, les lancers adverses, trop lointains, ne pouvaient espérer mieux qu'amuser la soirée. Les Rouennais en patrons, contrôlent la rencontre.

Au diable l'aubaine

La gestion normande du début du dernier vingt a été plus difficile. Les Brûleurs de Loups complètent, enfin, leurs actions, ce qui s'avère payant. Une ligne trop attentiste laisse Andreï Shevelev passer entre les deux arrières et venir tromper Éric Raymond de près (3-1 à 41'17). Les Isérois sont plus pressants. Ils conservent le palet dans leur zone d'attaque et s'approchent un peu plus de la cage pour lancer. Pas au mieux, les Dragons achèvent pourtant leur ouvrage lors d'une supériorité bien venue. Guillaume Besse dévie imparablement un lancer de Simon Lacroix (4-1 à 47'30). Dépités, les Grenoblois renoncent aux bonnes intentions ayant permis leur réduction du score.

L'arbitre, pénalisant un Rouennais pour un épanchement de sang au visage d'Arto Vuoti, accorde aux visiteurs un avantage d'un homme pendant cinq minutes. Associé, pendant une minute trente cinq, à une pénalité mineure en cours. Cette aubaine de revenir, à peu de frais, à la marque, ne sera pas même tentée d'être saisie par les coéquipiers de Benoît Bachelet ! Une attitude inconcevable en play-offs ! Toute la différence entre le caractère rouennais, en rébellion perpétuelle démontré lors du premier match et, celui, résigné, affiché par Grenoble. Ils vont s'en mordre les doigts. Alors qu'il reste moins de cinq minutes à jouer, Laurent Deschaumes, parvient à marquer presque accidentellement face au bloc rouennais ayant déjà encaissé le premier but (4-2 à 55'37). Le joueur de centre du Dauphiné relance un peu la machine grenobloise. Mais il est trop tard. Afin d'éviter toute mauvaise surprise, Rouen annihile d'abord une infériorité sans tir cadré "ennemi". Puis Franck Pajonkowski demande un temps mort pour orienter son équipe à l'unisson (58'28). Enfin, Éric Doucet joue admirablement le coup à la ligne rouge afin d'ajouter, en cage vide, un dernier but (5-2 à 59'34).

Finir le travail

Leur première victoire, les Rouennais la devaient principalement à leur tempérament et à leurs coups d'éclats. La deuxième plus accomplie, ils la doivent davantage à leur bonne organisation collective et à leur solidarité. Cette dernière qualité, nous l'avons vu, est vitale pour le cru normand cette saison. Deux matches bien différents ont été joués mais qui, par leurs résultats originels, offrent à Rouen trois possibilités de finir le travail. Ce ne sera pas de trop face aux Grenoblois qui ont désormais beaucoup à se faire pardonner.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

 

Rouen - Grenoble 5-2 (1-0, 2-0, 2-2)

Mercredi 26 mars 2003 à 20h00 sur l'île Lacroix. 2522 spectateurs.

Arbitre : M. Bocquet.

Pénalités : Rouen 51' (14', 8', 4+5+20'), Grenoble 24' (16', 6', 2').

Tirs : Rouen 38 (18, 10, 10), Grenoble 33 (12, 14, 7).

Occasions manquées : Rouen 11 (7, 3, 1), Grenoble 6 (3, 1, 2).

Évolution du score :

1-0 à 05'08" : Besse assisté de Carlsson

2-0 à 20'26" : Karjalainen assisté de Allard et Provencher.

3-0 à 20'52" : Saint-Pierre assisté de Besse et Carriou

3-1 à 41'17" : Shevelev assisté de Podlaha et S. Bachelet

4-1 à 47'30" : Besse assisté de Lacroix et Doucet (sup. num.)

4-2 à 55'37" : Deschaumes assisté de De Murcia

5-2 à 59'34" : Doucet (cage vide)

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Allan Carriou - Nicolas Pousset ; Simon Lacroix - Nicolas Besch ; Simon Doreille - Daniel Carlsson.

Attaquants : Jimmy Provencher - Sami Karjalainen - Pierre Allard ; Alain Vogin - Arnaud Briand - Aram Kevorkian puis Thibault Geffroy (20'00) ; Guillaume Besse - David Saint-Pierre - Éric Doucet ; puis Damien Raux - Thibault Geffroy - Adrien Dufournet (59'34).

Remplaçants : Landry Macrez (G), Damien Ribourg et Terry Prunier. Absents : Benoît Quessandier, Pierre-Édouard Bellemare et Alexandre Lefèvre (équipe de France des moins de 18 ans), Franck Pajonkowski (adducteurs).

Grenoble

Gardien : Arnaud Goetz.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard ; Stéphane Gachet - Simon Bachelet ; Christian Élian - Roland Fougère.

Attaquants : Arto Vuoti  - Benjamin Agnel - Benoît Bachelet ; Josef Podlaha - Franck Guillemard - Andreï Shevelev ; Xavier de Murcia - Laurent Deschaumes - Cyril Papa.

Remplaçants : Patrick Rolland (G), Martin Millerioux, Christophe Tartari, Marc Billieras et Romain Bachelet. Absent : Nicolas Antonoff (blessé).

 

 

Retour au Super 16