Rouen - Grenoble (25 mars 2003)

 

Demi-finale du championnat de France de hockey sur glace 2003.

Ça fait toujours du bien

Large victoire des Dragons ce soir face aux Brûleurs de Loups, malgré un premier tiers cafouillé. Les Rouennais, au fond du trou mais héroïques, ont saisi leur chance aux moments opportuns et ne l'ont plus lâchée en multipliant les buts dans la cage des Grenoblois d'abord malchanceux puis désappointés.

Un si bel espoir

Les deux équipes étaient assez fébriles en ce début de match, à l'image des jeux de puissance accordés de chaque côté sans qu'aucun tir cadré ne fuse. Dans ces dix premières minutes, il y eut bien quelques lancers intéressants de part et d'autre, mais peu d'occasions significatives malgré les boulevards laissés par les défenses. À ce petit jeu, ce sont les Rouennais qui au fur et à mesure étiolent leur hockey. D'abord, Daniel Carlsson, le SAMU de l'arrière-garde normande, doit revenir d'urgence pour contrecarrer une velléité grenobloise (9'31). Ensuite, Éric Raymond, lors d'une sortie anodine dans le cercle de gauche, s'emmêle les patins avec sa crosse. Le palet passe lentement devant une cage vide sans qu'il ne puisse être repris par un Grenoblois (11'10). La catastrophe est simplement retardée. Sur un hasardeux changement de ligne arrière des Dragons, Jesse Saarinen lance son capitaine Benoît Bachelet en breakaway. L'ailier international, pourtant rejoint par un arrière adverse le gênant, ouvre le score en logeant imparablement la rondelle dans la lucarne gauche de Raymond (0-1 à 13'24).

Enfin, Benjamin Agnel trouve un poteau à la faveur d'un lancer limpide (15'23). Nous le saurons que plus tard, c'est ici que Grenoble vient de laisser passer sa chance. La seule réactivité des joueurs de Franck Pajonkowski est à mettre à l'actif de Simon Lacroix envoyant un violent lancer frappé de la ligne bleue que Patrick Rolland ne bloque pas de sa mitaine, avant que sa cage ne soit accidentellement déplacée (17'43). C'est assez pauvre comme réaction pour les joueurs locaux qui inaugurent de nouveaux alignements et qui, à leur décharge, ont dû annihiler une troisième infériorité (17'56). Infériorité, sur laquelle Benoît Bachelet a une belle opportunité stoppée par un Éric Raymond serein (18'33). Il reste deux secondes à jouer dans cette première période et une remise en jeu se fait à droite dans le camp grenoblois. Les Dragons qui, jusqu'alors, n'ont jamais remporté le moindre face-off, excepté le premier, remportent l'engagement. Guillaume Besse remise derrière lui à sa gauche pour Éric Doucet. Le capitaine rouennais n'a pas le temps de se poser des questions et envoie à ras la glace en direction de la cage. Le tir normand heurte un poteau et passe la ligne de but juste avant que la sirène ne retentisse. Le sens du but d'Éric Doucet et sa vista comme baguette magique permettent une égalisation heureuse des Dragons, mais cruciale aussi bien concrètement que moralement avant le retour aux vestiaires (1-1 à 20'00").

Grenoble avec la guigne

À la reprise; tout s'accélère, mais la chance est toujours du côté des Dragons. Nicolas Pousset, cherchant la déviation, envoie un lancer flottant en direction de la cage. Finalement, le palet retombe paisiblement dans la lucarne gauche de Patrick Rolland qui a dû perdre le caoutchouc de vue pour s'être fait prendre ainsi (2-1 à 22'04). Moins de deux minutes plus tard, Xavier De Murcia manque l'égalisation par la faute d'Éric Raymond, en état de grâce sur cette action à double tranchant (23'15). Sur le contre, Arnaud Briand assomme les visiteurs en décochant un but gagnant bien amené par Alain Vogin et Aram Kevorkian (3-1 à 23'31).

En moins de quatre minutes, la confiance a totalement changé de camp. Dimitri Fokine demande un temps mort et renonce à sa défense tout-terrain. Tout rentre désormais dans l'ordre pour les Rouennais tandis que Josef Podlaha est impuissant car maîtrisé par Daniel Carlsson (26'59). Cependant, la fatalité poursuit les coéquipiers de Benoît Bachelet. L'arbitre se fait abuser sur une action confuse devant le but rouennais. Dans l'amas de joueurs ayant bousculé Éric Raymond, le directeur de jeu punit injustement un peu plus les Grenoblois. Une nouvelle fois, Éric Doucet ne laisse pas passer sa chance. Au deuxième poteau, en deux temps, le Canadien conclut une merveille de passe de David Saint Pierre (4-1 à 29'19). À la mi-match, tout est déjà joué. Le coach isérois, en vue du match de demain, préserve le mental de son gardien titulaire et le remplace par Arnaud Goetz aussitôt ce quatrième but encaissé.

Rouen sans pitié

Les Dragons, rassurés, maintiennent leur pression à l'image de Pierre Allard. Éric Raymond reste concentré devant Jean-François Bonnard (34'02). Arnaud Goetz n'a pas de chance de briller. Le nouveau gardien est battu sur le deuxième tir cadré qu'il subit. David Saint-Pierre, sur une attaque à cinq, est son bourreau au deuxième poteau, servi précisément, malgré la distance, par une diagonale de Simon Lacroix (5-1 à 35'46). Toutes les occasions sont jouées à fond par les Dragons. Guillaume Besse, sur une échappée en infériorité, va jusqu'au bout de lui-même pour retrouver le chemin des filets après sa blessure (6-1 à 41'03). Puis Jimmy Provencher, excentré, trouve aisément le haut de la nasse (7-1 à 44'54). Les Grenoblois, par Andreï Shevelev de près, réduisent la marque en jeu de puissance (7-2 à 45'32). Et Pierre Allard termine par un but cocasse. Devançant la sortie d'Arnaud Goetz, il lance sur le poteau qui renvoie le palet dans le dos de Jesse Saarinen couché sur la glace. Le ricochet sur l'échine du Finlandais termine son trajet dans le but de Grenoble.

Un score fleuve, certes, bon pour la confiance des Rouennais. Leur sens du détail et leur caractère leur a sans doute permis de revenir de loin dans cette partie. Mais ce score n'est, en tout cas, pas riche en enseignements définitifs pour la suite de la demi-finale.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

 

Rouen - Grenoble 8-2 (1-1, 4-0, 3-1)

Mardi 25 mars 2003 à 20h00 sur l'île Lacroix. 2522 spectateurs.

Arbitre : M. Benoist assisté de MM. Hauchard et Bataillie.

Pénalités : Rouen 34' (6', 8', 10'+10'), Grenoble 28' (4', 12', 2'+10').

Tirs : Rouen 29 (6, 11+3, 9), Grenoble 32 (10, 13, 9).

Occasions manquées : Rouen 4 (2, 1, 1) ; Grenoble 6 (4, 2, 0).

Évolution du score :

0-1 à 13'24" : B. Bachelet assisté de Saarinen.

1-1 à 20'00" : Doucet assisté de Besse.

2-1 à 22'04" : Pousset assisté de Provencher.

3-1 à 23'31" : Briand assisté de Vogin et Kevorkian.

4-1 à 29'19" : Doucet assisté de Saint-Pierre et Carlsson (sup. num.).

5-1 à 35'46" : Saint-Pierre assisté de Lacroix (sup. num.).

6-1 à 41'03" : Besse assisté de Briand et Lacroix (inf. num.).

7-1 à 44'54" : Provencher assisté de Allard et Carriou.

7-2 à 45'32" : Shevelev assisté de Saarinen et B. Bachelet (sup. num.).

8-2 à 52'56" : Allard.

 

Rouen

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Allan Carriou - Nicolas Pousset ; Simon Lacroix - Nicolas Besch ; Simon Doreille - Daniel Carlsson ; puis Damien Ribourg (55ème).

Attaquants : Jimmy Provencher - Sami Karjalainen - Pierre Allard ; Alain Vogin - Arnaud Briand - Aram Kevorkian ; Guillaume Besse - David Saint-Pierre - Éric Doucet ; puis Damien Raux - Thibault Geffroy - Adrien Dufournet (50ème) ; Terry Prunier (56ème).

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absents : Benoît Quessandier, Pierre-Édouard Bellemare et Alexandre Lefèvre (Équipe de France des moins de 18 ans) et Franck Pajonkowski (adducteurs).

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Jean-François Bonnard ; Stéphane Gachet - Simon Bachelet ; Christian Élian - Roland Fougère.

Attaquants : Arto Vuoti  - Benjamin Agnel - Benoît Bachelet ; Josef Podlaha - Franck Guillemard - Andreï Shevelev ; Xavier De Murcia - Laurent Deschaumes - Romain Bachelet.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Martin Millerioux, Christophe Tartari, Marc Billieras et Cyril Papa. Absent : Nicolas Antonoff (blessé).

 

 

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