Viry-Châtillon - Chambéry (15 mars 2003)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule de maintien du championnat de France 2002/03 de division 2.

Avec le retour de Sébastien Roujon, pas de match junior dans le week-end, et un effectif par conséquent plus étoffé, Viry peut songer à une victoire qui constituerait un exploit face à une équipe chambérienne qui se balade en poule de maintien et a écrasé les Jets 9-1 à l'aller. Au classement, il faut en effet chercher un point ce soir (ou à Toulouse, encore plus dur) pour devancer Cholet qui reste pour l'instant devant Viry, à un but près dans les confrontations directes.

Débuts en diesel

Les premières minutes sont assez monotones : Viry envoie le palet dans le fond, mais sans pressing suffisant pour espérer le reprendre, et Chambéry se dégage donc pour une récupération castelviroise en zone neutre et un nouveau palet envoyé dans les coins. Ce train-train, qui ne débouche pas sur le moindre lancer, s'interrompt avec une pénalité contre Monneau pour accrocher (4'16"). Les premiers palets sont alors envoyés vers Lallemand. Le premier tir des locaux, quant à lui, attend la huitième minute et une percée de Gumucio.

Dès la première approche dangereuse de Viry, la cage de Chambéry bouge, et le gardien Eric Savard a droit à un "je t'ai à l'œil" de l'arbitre. Sur le deuxième palet qui parvient dans le slot, Segura se jette en même temps que le défenseur, ce qui aboutit à un tir en feuille morte qui retombe dans les filets (1-0 à 09'33"). Cette première réussite, Viry a l'occasion de l'étoffer avec des supériorités numériques, mais ce n'est pas le point fort de la maison, le lancer de la bleue n'étant par exemple pas la principale qualité du petit Stéphane Berthaud.

Viry fait le spectacle

En fin de tiers-temps, Chambéry égalise en infériorité (1-1 à 18'51") sur un tir de Sébastien Messon... de derrière la cage ! Cet erreur de Lallemand juste avant la pause risque-t-il de plomber Viry ? Visiblement non. Ce coup du sort n'affecte pas les Castelvirois qui reprennent l'avantage dès la reprise par Arnaud François (2-1 à 21'17"). Une minute plus tard, Benyahia part en breakaway mais son tir est écarté par la jambière de Savard.

Deux pénalités consécutives de Viry permettent à Chambéry de reprendre la main. Les Savoyards obtiennent deux belles occasions, une par supériorité. Premièrement, Van den Abbeele se présente seul face à Lallemand, qui a le dernier mot. Deuxièmement, un lancer d'Alexandre Fauge, en frappant le poteau, fait sortir la cage de ses gonds.

Mais Viry (qui procède à un classique changement de gardien à mi-rencontre) a décidé de faire le spectacle, et entame une action qui ressemble à un document pédagogique pour école de hockey, thème "comment réussir un 2 contre 1" et qui déclenche des applaudissements nourris. Sébastien Roujon et Arnaud François effectuent un superbe une-deux, ou plutôt un une-deux-trois-quatre, le gardien et le défenseur ne savent plus où ils habitent, et il n'y a plus qu'à pousser le palet dans les filets (3-1 à 32'16").

Viry obtient même trois buts d'avance car Yvan Eeckhoudt fusille Savard qui tarde à fermer ses jambières (4-1 à 35'26"). Ce deuxième tiers-temps n'a peut-être pas été le plus plein de Viry cette saison, car il n'a pas été exempt de maladresses grossières, mais il a été celui où les Jets ont le mieux profité de leurs temps forts et ont su aboutir leurs actions de la façon la plus délectable. Ceci correspond d'ailleurs au match de leur buteur Sébastien Roujon, qui n'a pas eu un temps de glace énorme (sans doute pas rétabli à 100% de sa blessure au genou), mais qui a été déterminant à chacune de ses sorties.

La remontée impossible ?

Pour Chambéry, avec trois buts de retard, l'impératif est clair : tenter de grappiller but après but afin de remettre l'impossible à portée de crosses. Cela se passe sans doute mieux que prévu car les Savoyards prennent vite de l'avance sur leur tableau de marche. Emmanuel Rol prend un rebond victorieux après deux minutes de jeu (4-2 à 42'01"). Deux minutes de plus, et Alexandre Fauge trouve le poteau pour la seconde fois de la soirée (43'52"). Mais le défenseur chambérien ne se complaît pas dans la déveine et provoque la chance : il dribble un Clément Dinay pas dans un grand jour et réduit l'écart à un but (4-3 à 44'43").

Le capital de Viry a fondu comme neige au soleil. Il y aurait de quoi prendre peur et se recroqueviller sur son maigre pécule. Les Jets font exactement le contraire. Fabien Gumucio et Sébastien Roujon vont au fore-checking et pressent haut la défense chambérienne, asphyxiée à la relance. Lorsqu'elle croit s'être sortie du harcèlement autour de la cage, Abourbé surgit au milieu des crosses savoyardes et propulse le palet sur Sébastien Roujon placé devant le but, qui s'y reprend à deux fois pour porter le score à 5-3 (49'01").

Ce but est décisif, l'élan chambérien est brisé et la fin de rencontre est jaune et verte. Sur plusieurs rebonds à bout portant, le palet finit par rentrer, mais Arnaud François l'a marqué de la main (52'48"). C'est donc une jolie lucarne de Berteleau qui constitue le bouquet final (6-3 à 55'01").

L'incident Raymond

On aurait pu en rester là, sur ce match de bonne tenue et exempt de coups de sang. Malheureusement, un homme en avait décidé autrement : Joël Raymond, le massif centre chambérien porteur du maillot 88, a-t-il l'intention de se faire autant détester que le plus célèbre n°88, Eric Lindros ? Dans son style de jeu, toutes proportions gardées, il a plutôt essayé de jouer le rôle de l'ancien compagnon de Lindros dans la "Legion of Doom", John LeClair : se poster devant le but, y rester indéboulonnable et attendre la bonne occasion qui ne manquera pas de se présenter. Malheureusement pour lui, même s'il n'a eu guère de mal à s'imposer physiquement dans le slot, il a rarement été abreuvé de palets et les rares déviations qu'il a pu tenter n'étaient pas cadrées.

Peut-être frustré de n'avoir pu être l'instrument du retour des visiteurs, Raymond prend dix minutes de pénalité pour attitude anti-sportive à dix-neuf secondes de la fin à peine. Mais lorsque la sirène retentit, Raymond n'est plus dans sa prison, mais est passée dans celle de Viry, en train de conter fleurette à Florian Segura, qui avait été sanctionné pour cinglage pour la deuxième fois en dix minutes. Légère incartade, ça reste pardonnable.

La suite l'est moins car elle porte les traces de la récidive et de la préméditation. Les deux équipes s'alignent pour se serrer la pince, et, méfiant, on suit Raymond du regard. Première poignée de mains, deuxième poignée de mains, troisième poignée de mains. Le quatrième Castelvirois dans le rang est Segura, qui tend la main et reçoit pour réponse un poing dans la figure. Ce geste empêche que le salut des deux équipes soit menée à son terme, même si aucun des autres acteurs ne rentre dans le jeu de Raymond. La rentrée dans les vestiaires est seulement un peu plus confuse.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

 

Viry-Châtillon - Chambéry 6-3 (1-1, 3-0, 2-2)

Samedi 15 mars 2003 à 20h30 à la patinoire de Viry-Châtillon. 70 spectateurs.

Arbitrage de MM. Marquet et Duffauret.

Pénalités : Viry 28' (4', 8', 6'+10'), Chambéry 24' (6', 6', 2'+10').

Tirs : Viry 32 (9, 11, 12), Chambéry 23 (9, 4+2, 8).

Évolution du score :

1-0 à 09'33" : Segura assisté de Danton

1-1 à 18'51" : Séb. Messon (inf. num.)

2-1 à 21'17" : François

3-1 à 32'16" : S. Roujon assisté de François

4-1 à 35'26" : Eeckhoudt assisté de S. Roujon et O. Roujon

4-2 à 42'01" : Rol assisté de Scandaliato et Raymond

4-3 à 44'43" : Fauge

5-3 à 49'01" : S. Roujon assisté d'Abourbé

6-3 à 55'01" : Berteleau

 

Viry-Châtillon

Gardien : Thierry Lallemand puis Vincent Vancaysseelle à 30'16".

Défenseurs : Yvan Eeckhoudt - Guillaume Cormont ; Clément Dinay - Guillaume Dermigny ; Stéphane Berthaud - Guillaume Duboc.

Attaquants : Olivier Monneau - Cédric Abourbé - Fabien Gumucio ; Sébastien Roujon - Olivier Roujon - Arnaud François (C) ; Romain Danton - Mikaël Marouillat - Mohamed Benyahia ; Cédric Berteleau - Guillaume Jamain - Florian Segura.

Absents : Kévin Ledoux (roller-hockey), François Martin, Laurent Jallut.

Chambéry

Gardien : Éric Savard.

Défenseurs : Stéphane Messon - Alexandre Fauge ; Alexandre Joubert - Guillaume Jeannette ; Florian Allemoz.

Attaquants : Mickël Bouvier - Renaud van den Abbeele - Sébastien Messon ; Cyril Scandaliato - Joël Raymond - [Rol ou Séb. Messon ou Bouvier] ; Sylvain Oliva - Renald Fraboulet - Emmanuel Rol.

Absents : Steve Corbet (G), Nicolas Payen, Dimitri Artano, Thomas Fontanel, François Gonthier, Damien Charles, Gauthier Serra.

 

 

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