Grenoble - Villard-de-Lans (8 mars 2003)

 

Match comptant pour la douzième journée de la poule Magnus du Super 16.

Retour du derby de l'Isère, quatrième du nom. Un derby qui fait toujours recette puisque, comme lors de la première édition à Grenoble, le Pôle Sud est plein comme un œuf. Les Brûleurs de Loups, toujours aussi irréguliers, sortent d'une piètre performance face à Amiens couplée d'un exploit à Mulhouse où ils ont infligé aux Scorpions leur première défaite de la saison. Du côté de Villard, les derniers espoirs de qualification pour les play-offs se sont envolé suite à trois défaites consécutives contre Amiens, Mulhouse et Brest. Mais les Ours l'ont déclaré : après trois défaites dans le derby, ils sont décidés à faire tomber leur voisin grenoblois ! Voilà qui laissait présager d'un match très "chaud"...

Les Ours ne tardaient d'ailleurs pas à imprimer le tempo à la rencontre. Ils pressaient leurs adversaires dans leur zone et les débats étaient âpres dans les balustrades. Leur domination était évidente mais stérile et les Ours eurent même l'occasion de prendre les devants au score sur une supériorité mais malgré une grosse occasion de Sinkkonen, le score restait nul et vierge. Ironie du sort, c'est sur une situation similaire que les Brûleurs de Loups allaient ouvrir le score peu avant la fin du tiers : Benoît Bachelet derrière les cages de Favarin trouvait Fougère démarqué dont le slap faisait mouche. 1-0 pour Grenoble, voilà un score heureux pour les locaux qui ne reflétait pas vraiment la physionomie du premier tiers.

Les Ours ne s'en laissaient pas compter et reprenaient la deuxième période comme ils avaient entamé la première. D'ailleurs, Goncalvès lançait Bourgey qui égalisait après moins de trente secondes de jeu (1-1). Voyant enfin leurs efforts se concrétiser au tableau d'affichage, les Villardiens repartaient de l'avant, plus déchaînés que jamais. La défense grenobloise pliait mais ne rompait pas et il fallait toute la vista de Patrick Rolland pour maintenir le score en l'état. Malheureusement pour les joueurs du plateau, l'expérience des Brûleurs allait une fois encore faire la différence : deuxième supériorité numérique pour Grenoble, slap de la bleue de Bonnard, déviation de Simon Bachelet bien placé devant Favarin, et deuxième but pour Grenoble (2-1). Les unités spéciales faisaient mal aux Villardiens, bien malchanceux en infériorité numérique. Sur l'action qui suivit, Bonnard était envoyé en prison pour avoir voulu s'expliquer avec Frank Billieras. Goncalvès, très en vue hier soir, en profitait pour remettre les pendules à l'heure sur la supériorité numérique qui suivit, moins d'une minute après le but grenoblois (2-2). Les Ours étaient tenaces, bien décidés à ne pas laisser filer un match qu'ils avaient dominé jusqu'à présent. Mais c'est à ce moment là que la gâchette locale Josef Podlaha allait entrer en action : tout d'abord une déviation d'extra-terrestre sur un bon travail préparatoire de Gachet puis un une-deux à répétition avec Saarinen pour ce qui est sans doute l'un des plus beaux buts de l'année. En moins d'une minute, Podlaha avait fait basculer la rencontre en faveur des Brûleurs de Loups qui rentraient aux vestiaires avec un avantage de deux buts (4-2).

Loin d'être abattus par ce coup du sort, les Ours revenaient sur la glace avec toujours la même détermination. Les cages de Rolland continuaient d'être assiégées par les quatre lignes d'attaque villardiennes. Mis sous pression, les Brûleurs commettaient des fautes et offraient des supériorités numériques à leurs adversaires (quatre en tout dans ce tiers !). Ils tenaient pourtant tant bien que mal durant les quinze premières minutes, retardant l'échéance avec la complicité d'un Karhula qui loupait l'immanquable par deux fois. Mais ils craquaient dans les cinq dernières minutes : Girard réduisait d'abord l'écart en jeu de puissance à trois minutes du terme grâce un slap en pleine lucarne. Les Ours continuaient leur pressing et Podlaha partait en prison pour les deux dernières minutes. Il ne restait que quarante-deux secondes à jouer lorsque Kolu arrachait finalement l'égalisation pour le plus grand bonheur des supporters villardiens venus en nombre (4-4).

La prolongation qui suivit ne donnait rien malgré un baroud d'honneur des Brûleurs et chaque équipe repartait avec un point. Un partage des points mérité pour Villard pour qui la défaite aurait été très difficile à encaisser au vu de la prestation fournie. Grenoble peut s'en vouloir d'avoir laisser filer les deux points car il ne manque désormais qu'un point aux Brûleurs pour assurer mathématiquement leur place en demi-finales. Un point qu'il faudra aller chercher la semaine prochaine face à Brest, ou contre Dijon si le match est finalement rejoué. Quant aux Villardiens, ils ont préparé idéalement leur demi-finale de coupe de France mardi à Amiens...

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (dans le Dauphiné Libéré) :

Roland Fougère (défenseur de Grenoble) : "On est un peu déçus, on gagnait 4-2 jusqu'à cinq minutes de la fin, on pensait pouvoir gérer, et résultat, on encaisse deux buts. Mais il n'y a pas mort d'homme, on prend quand même un point, on est quasiment qualifié. Mais quand la patinoire est pleine, c'est toujours bien de gagner. C'est vrai qu'à domicile, on a plus de mal qu'à l'extérieur, même si ce soir on est passé tout près. À la maison, on se met un peu plus la pression et on joue moins bien. Mais il faut qu'on continue à travailler dans cet état d'esprit, à se préparer pour les play-offs. Je pense qu'on a un bon coup à jouer, mais pour cela il faudra arriver à gagner à Grenoble."

Patrick Rolland (gardien de Grenoble) : "C'est un peu navrant. On mène 4-2, on n'a pas le droit de laisser Villard revenir. Sur l'ensemble du match, ils méritent de gagner, ils nous ont dominé, avec au moins trente tirs de plus que nous. Mais c'est énervant de commettre toujours les mêmes erreurs et ne jamais rien en apprendre. Il va falloir qu'on remédie à cela. La ligne des jeunes (Papa - Tartari - R. Bachelet) a fait un gros match, c'était leur premier match ensemble et ils s'en sont bien tirés, on ne peut que les féliciter."

Christopher Lepers (défenseur de Villard) : "On avait vraiment envie de prouver au public, à nos dirigeants et à nous-mêmes qu'on pouvait accrocher Grenoble. C'est vrai que nous étions remontés et qu'on voulait faire quelque chose ici. On avait perdu trois fois contre eux à cause de mauvais débuts de match, il fallait rectifier le tir, d'autant que nous sommes, à Villard, beaucoup d'ex-joueurs formés à Grenoble, à l'inverse de Grenoble où peu de joueurs actuels sortent de la formation du club... La prolongation a été dure mais nous sommes très satisfaits de ce nul : il récompense notre travail et notre volonté."

Rémy Enselme (défenseur de Villard) : "On avait largement dominé le deuxième tiers mais on a commis des négligences en fin de tiers qui nous coûtent les deux buts de Podlaha. À la pause, on s'est dit qu'il fallait limiter les prisons, rester rigoureux sur l'homme et produire notre jeu en attaque. Avec nos quatre lignes, je nous ai trouvé plus frais qu'eux en fin de rencontre, là où nous revenons au score. On aurait bien aimé les battre mais ça fait du bien de les accrocher. On n'a pas fait attention au temps qu'il restait, on a simplement tout donné et ça nous a souri."

 

Grenoble - Villard-de-Lans 4-4 après prolongation (1-0, 3-2, 0-2, 0-0)

Samedi 8 mars à 20h00 à la patinoire Pôle Sud de Grenoble. 3500 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Vericel et Carlin.

Pénalités : Grenoble 26', Villard 12'.

Évolution du score :

1-0 à 18'47" : Fougère assisté de B. Bachelet et Vuoti (sup. num.)

1-1 à 20'28" : Bourgey assisté de Goncalves et F. Billieras

2-1 à 34'32" : S. Bachelet assisté de Bonnard et Podlaha (sup. num.)

2-2 à 35'35" : Goncalves assisté de Bourgey et Girard (sup. num.)

3-2 à 38'08" : Podlaha assisté de Gachet et Guillemard

4-2 à 39'05" : Podlaha assisté de Saarinen

4-3 à 56'36" : Girard assisté de Sinkkonen (sup. num.)

4-4 à 59'18" : Kolu (sup. num.)

 

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