Amiens - Brest (25 février 2003)

 

Match en retard de la septième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Trois jours après avoir équeutés des Scorpions invaincus, les Albatros ont fait une pêche miraculeuse dans l'officieux ex-"Enfer du Nord" ! Le Coliseum et les Gothiques ont sonné le creux. À cause d'une sono en panne pour le premier et d'une hyper confiance démobilisatrice pour les seconds. Les joueurs du président Bounoure n'ont même pas eu à faire un match irrésistible pour picorer les Picards égarés sur la basse-cour verglacée. Opportunistes et intelligents, les Brestois ont simplement eu a gérer en bons pères D... de famille un bénéfice acquis loyalement dès la fin du premier tiers.

Pourtant, le début de rencontre n'a pas été simple pour les coéquipiers de Loïc Sadoun. Amiens mène alors la danse et fait valser la défensive armoricaine. Néanmoins, un signe annonciateur nous fait comprendre que ce ne sera pas du "tout cuit" pour les valseurs locaux : le premier tir cadré amiénois se fait attendre (4ème) malgré l'outrancière mais stérile domination locale. Après cinq minutes de folie devant la cage de Gabriel Bounoure, déjà chaud bouillant, les visiteurs s'expatrient dans la zone picarde et y prennent leurs marques avant d'y revenir pour ouvrir magnifiquement le score. Le travail de tout le troisième trio offensif brestois est à souligner. Les deux compères de Stéphane Lacuisse, Sami Wikström et Denis Potapov, travaillent derrière la cage et lui permettent de se démarquer seul dans l'enclave. L'ailier formé à Reims ouvre le score avec son premier but dans la poule Magnus (0-1).

Intéressante, cette défloraison de la lanterne rouge. Mais la réaction des joueurs d'Antoine Richer ne se fait pas attendre, ils égalisent... Toutefois, la joie des spectateurs du Coliseum est de courte durée. M. Bachelet, l'arbitre de la partie, refuse le but prétextant qu'il a été inscrit du patin. Curieux car il nous semble que le palet est rentré à mi-hauteur dans le filet ! Ce n'est que partie remise puisque François Rozenthal, de la ligne bleue, cadre idéalement son lancer en utilisant un poteau pour tromper Gabriel Bounoure légèrement mal positionné sur l'action (1-1).

On se dit que c'est désormais la fin des ennuis de Denis Perez and co ! Que nenni ! Les Albatros parviennent très rarement devant la cage de Mindjimba mais, quand ils attaquent, généralement en surnombre, ils ont de véritables chances. Leurs lancers sont souvent décochés dans le slot. Comme sur le deuxième but. Loïc Sadoun arme. Mindjimba facile hésite, finalement il ne bloque pas la rondelle dans sa mitaine, le vice-capitaine breton "n'a plus qu'à" reprendre le rebond abandonné par le cerbère et fait de nouveau prendre les devants à son équipe (1-2). C'est le premier but de l'année 2003 du néo-capitaine. Là, le match déjà joué d'avance dans tous les esprits du Coliseum devient vraiment captivant. La "ficelle picarde" est ouverte et Maxim Tikhonov, en "deux-contre-un", s'y engouffre aussitôt. Le Russe, après un "une-deux-trois" avec Viktor Sharyton, parvient à tromper de près un Mindjimba et une défensive débonnaire de déconcentration (1-3). On savoure désormais un scénario palpitant. Les Gothiques terminent ce tiers en supériorité mais Gabriel Bounoure fait les arrêts qu'il faut jusqu'à la première sirène.

Au retour sur le glaçon, les joueurs locaux sont motivés. Et vlan ! Karl Dewolf, infiltré, est venu donner un coup de crosse à ses compagnons d'offensive en jeu de puissance. L'arrière réduit la marque pour Amiens (2-3). Les Bretons encaissent là un but rapide dans le vingt médian les mettant alors à la portée d'un retour picard. Ce but hâtif aurait dû mettre les Gothiques sur les bons rails, ceux de la sérénité. Pourtant en face de leurs responsabilités, les hommes d'Antoine Richer retombaient dans leurs travers suffisants. D'abord ils manquèrent une double supériorité de plus d'une minute. Ensuite, petits joueurs, ils essayèrent de tromper le directeur de jeu en marquant du patin. M. Bachelet, vigilant, ne valide pas, à juste titre. Enfin, en infériorité, ils cèdent une nouvelle fois. C'est Viktor Sharyton qui est le buteur breton (2-4).

Nous sommes environ à la mi-match et pour les amateurs neutres la surprise devient jubilatoire. Dès lors, les Amiénois commencent à déjouer. Découragés par un gardien au style parfois déconcertant et n'économisant jamais sa peine, les Gothiques ne vont plus au bout de leurs actions à l'image des nombreux centre-tirs et autres passes aveugles désinvoltes passant devant la cage bretonne sans pouvoir être repris. Le rythme de la partie, plus lent, facilite la tâche des Albatros, repliés et bien regroupés jusqu'à ce que sonne les prémices du glas picard, pour contrer sans trop de difficultés les mouvements adverses dépourvus de punch.

Un but toutes les huit minutes et vingt secondes, voilà le challenge désormais que doivent présentement remplir les Amiénois. Les hétéroclites alignements gothiques ont procédé par deux trop rares éclairs pour y parvenir. Le reste du temps, les déchets techniques amiénois et lancers trop lointains se multiplient. C'est toujours souvent sans mal, presque sans trac, que les Bretons se satisfont de pouvoir simplement dégager leur camp afin de procéder à leurs changements de blocs. Signalons tout de même que la première foudre picarde a été magistralement sauvée par Gabriel Bounoure et que la seconde l'a été non moins formidablement par le sacrifice, dans sa propre enclave, de Loïc Sadoun (nous a-t-il semblé), plongeant, la crosse la première, comme un "mort de faim", sur un palet qu'il ne fallait aucunement laisser passer, au risque d'encaisser dans une cage ouverte !

Il régnait un silence de cathédrale dans le Coliseum des Gothiques. Certains spectateurs ont directement invectivé untel ou untel de leurs favoris. D'autres ont applaudi la performance des Albatros qui ont profité de la sortie de Mindjimba à moins de deux minutes de la fin du temps pour marquer dans une cage vide (2-5). François Rozenthal a tout de même été applaudi lors de la remise du trophée désignant le meilleur joueur d'Amiens, mais presque tous ont sifflé le salut des joueurs d'Amiens. La bronca pour l'hallali !

Élus meilleurs joueurs : François Rozenthal pour Amiens et Gabriel Bounoure pour Brest.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

 

Amiens - Brest 2-5 (1-3, 1-1, 0-1)

Mardi 25 février 2003 à 20h00 au Coliseum d'Amiens. 2200 spectateurs.

Arbitrage de M. Bachelet.

Pénalités : Amiens 6', Brest 10'.

Évolution du score :

0-1 à 07'57" : Lacuisse assisté de Wikström et Potapov

1-1 à 11'30" : Rozenthal assisté de Paillet et Dewolf

1-2 à 14'58" : L. Sadoun

1-3 à 15'53" : Tikhonov assisté de Sharyton

2-3 à 21'02" : Dewolf assisté de Rozenthal et Paillet (sup. num.)

2-4 à 26'25" : Sharyton assisté de Slysh (sup. num.)

2-5 à 59'24" : Pulawski assisté de L. Sadoun (cage vide)

 

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Karl Dewolf - Vincent Bachet ; Frederik Bergqvist - Frédéric Brodin ; Arnaud Mazzone - Denis Perez.

Attaquants : Benoît Paillet - Laurent Gras - François Rozenthal ; Brice Chauvel - Anthony Mortas - Arto Kulmala ; Julien Marcos - Luc Chauvel - Mickael Brodin ; puis #12 et #14 (40'00).

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Tadeusz Pulawski - Daniel Kysela ; Aleksandr Tsyplakov - Victor Kastyuchonak ; Pavel Tolstik.

Attaquants : Loïc Sadoun - Janne Ijäs - Yven Sadoun ; Maksim Tikhonov - Viktor Sharyton - Maksim Slysh ; Denis Potapov - Sami Wikström - Stéphane Lacuisse puis Gaël Guilhem (40'00).

Absents : Christophe Niedzolka, Jérôme Veret, Sébastien Oprandi, Timo Kulonen et Sylvain Giet.

 

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