Grenoble - Rouen (15 février 2003)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule Magnus du Super 16.

Première journée des matches retour et grosse affluence à Pôle Sud pour un des affrontements les plus traditionnels du championnat entre Grenoble et Rouen. La question qu'on pouvait légitimement se poser avant ce match était de savoir comment allaient réagir les Dragons après leur première défaite (sur la glace) de la saison mardi à Villard. Le désormais co-leader allait-il faire étalage de sa puissance offensive ou au contraire de ses lacunes défensives ? On attendait aussi les Brûleurs de Loups au tournant dans un vrai match-test après avoir aligné trois victoires consécutives face à des équipes moins bien classées (Villard, Brest et Anglet).

Les Brûleurs de Loups se montraient les plus dangereux en début de match, tentant d'emballer la partie tout en restant vigilants sur un axe essentiel ces derniers temps : la défense. Agnel adressait un premier tir après quelques secondes de jeu et Vuoti était à deux doigts de tromper Raymond qui laissait échapper le palet qui filait le long du poteau. Raymond ressemblait à tout sauf à une muraille infranchissable en ce début de match, ce qui avait pour effet d'encourager les Grenoblois. Mais une première pénalité allait freiner leur élan. La charge de Marc Billieras sur un Rouennais était jugée illicite par M. Durand (coude trop haut) et les Dragons se trouvaient en supériorité numérique. Une situation ô combien dangereuse au vu de l'impressionnante armada offensive rouennaise avec les Saint-Pierre, Doucet, Briand et autre Allard. Grenoble pliait durant ces deux minutes mais ne rompait pas en partie grâce à un Patrick Rolland des grands soirs qui repoussait des assauts à bout portant des attaquants rouennais.

Rolland laissait ses coéquipiers dans le match et le jeu se rééquilibrait. Gachet et Vogin regagnaient le banc des pénalités après une brève explication et le jeu à quatre contre quatre laissait plus d'espace. Saarinen récupérait le palet en zone neutre et lançait Podlaha qui ne manquait pas l'occasion de fusiller Raymond en pleine lucarne avec son slap foudroyant. 1-0 pour Grenoble, une ouverture du score méritée qui eu pour effet de galvaniser les Dauphinois. Grenoble poussait mais devait finalement se contenter de ce petit but d'avance à la fin du premier tiers. Saarinen prenait une pénalité bête en fin de tiers en restant sur la glace après avoir perdu son casque. Les premières minutes du deuxième tiers s'annonçaient chaudes...

Le deuxième tiers débutait donc sur une supériorité numérique rouennaise. Une belle occasion pour les Dragons de s'installer d'entrée dans la zone grenobloise. Tant bien que mal et une nouvelle fois grâce à la maestria de Rolland, les Brûleurs de Loups se sortaient sans dommage de leur deuxième infériorité du match. Mais même à cinq contre cinq, les Rouennais ne lâchaient pas leur emprise et la défense grenobloise tombait dans le sauve qui peut. Une domination rouennaise finalement récompensée par une action du duo Doucet-Saint-Pierre : le second, oublié par la défense grenobloise, glissait en finesse la palet au fond des cages de Rolland.

À 1-1, on pensait que les Grenoblois allaient accuser le coup et les Rouennais prendre le match à leur compte. Ce ne fut vrai que pendant quelques minutes. Le temps pour Rolland de s'illustrer une nouvelle fois sur une deux contre un Briand-Vogin. Puis ce fut le contraire qui se produisit. Animés d'une rare détermination, les Brûleurs de Loups semaient la panique dans la défense rouennaise. D'abord par une contre-attaque rondement menée : geste défensif efficace de Gachet sur une attaque des Dragons, relance immédiate de Simon Bachelet vers Guillemard, lequel débordait côté gauche, laissait en retrait pour Shevelev dont le tir instantané sous la barre transversale ne laissait aucune chance à Raymond. Une attaque-éclair qui redonnait l'avantage à Grenoble : 2-1. Puis ce fut au tour de la ligne Bachelet-Agnel-Vuoti d'entrer en action et de donner le tournis à la défense rouennaise. Vuoti, très actif encore hier soir, était tout près de tromper Raymond mais le palet, repoussé tant bien que mal, était récupéré par Benoît Bachelet lancé qui adressait un slap en pleine lucarne pour le 3-1. Et le festival grenoblois ne s'arrêtait pas là puisque quelque minutes plus tard, Jeff Bonnard récupérait le palet le long de la bande, sortait vainqueur de son duel avec son adversaire direct avant de se présenter seul sur l'aile droite grenobloise. Il n'avait plus qu'à centrer pour Vuoti lancé comme une fusée qui propulsait le palet au fond des cages de Raymond (4-1).

En un peu plus de cinq minutes, les Brûleurs de Loups avaient inscrit trois buts, donnant au match un caractère pour le moins inattendu avec une équipe rouennaise débordée et des Grenoblois solides et efficaces. L'euphorie allait toutefois retomber en fin de tiers lorsque Provencher bien placé devant la cage de Rolland, récupérait un palet de Saint-Pierre et trompait le gardien grenoblois pour ramener le score à 4-2. Un vilain cinglage de Vogin sur Élian permettait tout de même aux Brûleurs de terminer le tiers en supériorité numérique et ainsi d'éviter tout retour rouennais plus conséquent.

Il ne restait plus "qu'à" tenir au troisième tiers pour Grenoble. Facile à dire, plus difficile à réaliser face à une machine offensive comme Rouen qui pouvait se mettre en route à tout moment. D'autant que le souvenir du match aller où Grenoble menait 7-4 avant de se faire rejoindre planait encore dans les têtes. Le début du troisième tiers allait être d'abord assez haché. Une petite échauffourée suite à une pénalité appelée contre Rouen allait envoyer cinq protagonistes en prison. Grenoble ne parvenait pas à faire la différence sur la supériorité numérique qui suivit et les Dragons pouvaient repartir à l'assaut des buts de Rolland. Celui-ci multipliait les arrêts mais le danger se faisait de plus en plus pressant et Fokine demandait un temps mort pour recadrer ses joueurs qui laissaient un peu trop venir. Le message était visiblement passé car les dix dernières minutes du matches étaient moins éprouvantes pour des Brûleurs de Loups dont la défensive était particulièrement bien en place. Rouen se heurtait à un mur et ne parvenait pas à inscrire le but qui aurait pu raviver leur flamme dans ce match. Grenoble se contentait de gérer sur une dernière supériorité numérique, Pajonkowski faisait sortir Raymond pour créer le surnombre mais en vain : les Brûleurs de Loups tenaient leur victoire !

Bel exploit des Grenoblois ce soir qui ont certainement livré leur meilleur match face à une opposition de haut rang. Rolland a été étincelant et sa période de méforme de début janvier n'est qu'un lointain souvenir. Idem pour Vuoti, intenable depuis le match contre Villard et qui marque désormais avec la même régularité que Podlaha. Une excellente prestation globale du collectif grenoblois qui demande à être revue. Côté rouennais, la semaine dauphinoise s'est transformée en soupe à la grimace : un point de pris sur quatre possibles, voilà qui fait un peu désordre pour un ex-leader invaincu. La défense (gardien compris) a montré des signes de faiblesse et cette fois l'attaque n'a pas pu les compenser. À méditer pour les prochains matches à domicile face à Anglet et Brest aux cours desquels les Dragons doivent se refaire une santé.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

Commentaires d'après-match (dans Paris Normandie)

Jean-François Bonnard (défenseur de Grenoble) : "Si la défense a tenu, c'est parce qu'on a un grand gardien."

David Saint-Pierre (attaquant de Rouen) : "Ils ont su capitaliser sur nos erreurs et pas nous. Nous n'avons pas eu de réussite mais je pense vraiment que nous avons joué notre meilleur match de la saison."

 

Grenoble - Rouen 4-2 (1-0, 3-2, 0-0)

Samedi 15 février 2003 à 20h00 à la patinoire Pôle Sud. 3418 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Barbez et Charmillot.

Pénalités : Grenoble 12', Rouen 10'.

Évolution du score :

1-0 à 14'21" : Podlaha assisté de Saarinen

1-1 à 26'07" : Saint-Pierre assisté de Doucet

2-1 à 31'29" : Shevelev assisté de Guillemard et S. Bachelet

3-1 à 34'57" : B. Bachelet assisté de Vuoti et Bonnard

4-1 à 36'38" : Vuoti assisté de Bonnard

4-2 à 38'24" : Provencher assisté de Saint-Pierre

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Simon Bachelet - Stéphane Gachet ; Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Christian Élian - Roland Fougère.

Attaquants : Andrei Shevelev - Franck Guillemard - Josef Podlaha ; Arto Vuoti - Benjamin Agnel - Benoît Bachelet (C) ; Marc Billieras - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Romain Bachelet. Absents : Nicolas Antonoff (blessé), Cyril Papa, Martin Millerioux et Christophe Tartari (choix de l'entraîneur).

Rouen

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Daniel Carlsson - Simon Lacroix ; Nicolas Besch - Allan Carriou ; Nicolas Pousset - Simon Doreille.

Attaquants : Éric Doucet - David Saint-Pierre - Jimmy Provencher ; Arnaud Briand - Alain Vogin - Pierre Allard ; Aram Kevorkian - Sami Karjalainen - Thibault Geffroy.

Remplaçants : Landry Macrez (G), Damien Raux. Absent : Guillaume Besse (blessé).

 

 

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