Dijon - Amiens (1er février 2003)

 

Match comptant pour la sixième journée de la poule Magnus du Championnat de France 2002/03 (Super 16).

C'est avec une équipe un peu affaiblie que les Ducs ont reçu les Gothiques d'Amiens. En effet, suite au match contre Brest samedi dernier, les Dijonnais ont perdu quelques plumes. L'arrière-garde a dû se passer des services de l'un de ses piliers, Ivan Borzik (suspendu pour un match), et la première ligne attaquante était privée de Dusan Barica, souffrant du dos.

Les Ducs commencent plutôt bien le match. Dugas gagne le premier engagement de la partie et Dijon investit la zone amiénoise relativement facilement. Miroslav Pazak, puis Jérôme Mô trouvent rapidement l'occasion d'ouvrir le score mais le palet n'est pas décidé à rentrer dans les buts. Les Gothiques sont bien fades pendant cette première minute trente de jeu... Était-ce un leurre ? Car le premier palet échappé des crosses dijonnaises va misérablement finir au fond de la cage de Neckar. Le contre de Laurent Gras, amorcé par Denis Perez, donne l'avantage aux Gothiques (1'34, 0-1). Les Dijonnais accusent le coup. Pazak tente à nouveau sa chance au cours de la quatrième minute, mais près du but, Vincent Bachet le fait trébucher. Dijon se retrouve alors en supériorité numérique mais un mur bloque l'entrée de zone. Cependant, Julien Tiphaigne et Miroslav Pazak parviennent à trouver une brèche et s'infiltrent, pour finalement buter sur le dernier rempart picard Antoine Mindjimba. François Rozenthal profite de la sortie de prison de Bachet pour surprendre les Ducs et s'élancer comme une flèche sur Neckar, qui cette fois-ci ne sera pas dupé. Les Dijonnais, un peu étourdis, se retrouvent à six sur la glace et se voient pénalisés. Le même scénario se met en place, avec cette fois-ci, une muraille dijonnaise : les Gothiques ne parviendront pas à s'installer et à tenter quoi que ce soit. Pazak, dans les mêmes conditions que Rozenthal quelques minutes plus tôt, tentera un breakaway, sans plus de réussite. La deuxième pénalité dijonnaise infligée à Mathieu Bouché sera fatale, Dewolf offrant à Rozenthal l'occasion de creuser l'écart (0-2, 11'35). À 14'53, un contre lancé par Brice Chauvel alors que son équipe évolue en infériorité donne à nouveau des sueurs froides à Frantisek Neckar.

De retour des vestiaires, Pazak, toujours lui, tente à nouveau de s'échapper, mais rien à faire, la défense picarde le bloque et l'empêche de tirer. La vingt-cinquième minute est difficile pour Dijon : Amiens occupe la zone dijonnaise et fait feu sur Neckar qui ne lâche rien. Thomas Bussat finit par dérober la rondelle, mais c'est encore un contre inefficace. Nouvelle pénalité pour les Gothiques : Dijon perd l'engagement mais c'est pour mieux revenir en zone d'attaque. Les Ducs s'appliquent : ils construisent un jeu de passes précis, le palet tourne... Un premier tir met Mindjimba en difficulté, il est obligé de sortir de sa zone. Dijon récupère le palet, la cage est vide : il n'y a plus qu'à le propulser au fond. Mais Mindjimba, revenu comme une flèche, le stoppe laissant néanmoins le rebond. Le palet revient dans la crosse de Tekel, qui cette fois laisse sur place le gardien amiénois (1-2, 26'36). Les Ducs reprennent confiance mais sont une nouvelle fois pénalisés. Ils essuient deux tirs sévères bien négociés par Neckar. La mi-match passée, Dijon enchaîne les tentatives : Gueguen, les duos Pazak-Tiphaigne, Tekel-Mô, et enfin Smidriak-Pazak, s'offrent les meilleures occasions, mais ils butent à chaque fois sur une défense en béton et un gardien impérial. De toutes ces occasions avortées, c'est sans doute celle de Stephen Dugas qui est la plus belle. Après avoir pris de vitesse tous ces adversaires, il s'est retrouvé face-à-face avec Mindjimba, mais n'a pas choisi la bonne option en tirant droit devant lui dans les pieds du gardien des Gothiques. Dijon récidive en contre, avec Pazak au finish, mais bute encore et toujours sur Mindjimba. Les Ducs tentent beaucoup de choses mais se laissent surprendre, comme au cours de la dernière minute de jeu, où Tekel fait échouer un contre de justesse, alors que les Dijonnais étaient en double supériorité numérique.

Le troisième tiers est à l'image des deux autres. La quarante-sixième minute de jeu pousse Dijon dans ces derniers retranchements : Neckar est débordé et ne sait plus où donner de la tête. La palet passe plusieurs fois à quelques centimètres, pour ne pas dire quelques millimètres de la ligne rouge des buts. Lorsque Gentilleau, échappé avec le palet, est fauché par Julian Marcos, une simple pénalité est sifflée. Le comble de l'histoire, c'est que Rozenthal et Mortas prennent à contre-pied les Dijonnais et incrémentent leur tableau d'affichage d'un nouveau point (1-3, 48'38). Les Ducs vont à présent tout tenter pour revenir au score. Profitant d'une pénalité infligée à Amiens, Neckar sort pour jouer un six contre quatre mais rien n'y changera. C'est même les Gothiques qui profiteront de l'occasion pour inscrire un quatrième but. Brice Chauvel, ayant récupéré un palet perdu par les Ducs en zone amiénoise, remonte le plus loin possible pour pousser assurément le palet dans la cage vide ; seulement, un Dijonnais le suit de près et le force à dévier de sa trajectoire. L'arbitre siffle et accorde un but automatique : quelle injustice ! Quelques discussions suivront avec le corps arbitral mais rien n'y changera.

Joueurs récompensés : Milan Tekel pour Dijon et François Rozenthal pour Amiens.

Compte-rendu signé @Ln

 

Commentaires d'après-match (dans Le Bien Public et Le Courrier Picard)

Daniel Maric (entraîneur de Dijon) : "Les mecs se sont défoncés. En infériorité, j'ai toujours aligné les mêmes. J'ai appliqué un principe identique en supériorité, si bien qu'à la fin ils étaient gazés. Avec Borzik, cela aurait pu être un autre match. [...] On a gagné nos trois matches en exploitant au mieux un minimum d'occasions. Mais on les a mises au fond parce qu'on a shooté, tandis que là, dès le début, on a eu plein d'opportunités sans oser tirer. On se doit d'être plus agressif sur ces occasions. À Brest, on avait perdu le match nous-mêmes, à cause d'un flagrant manque de discipline. Je pense qu'on est plus fort que Brest alors qu'à l'inverse, Amiens est beaucoup plus complet et plus fort que nous. Je regrette simplement le score qui est à mon avis sévère."

Antoine Richer (entraîneur d'Amiens) : "Après le deuxième tiers, on a remis certaines choses au clair pour que chacun se consacre au jeu et non aux critiques sur les mauvais choix du voisin. Quant on passe du temps à se regarder les uns les autres, on ne peut pas se donner à 100 % ou être bien en place. On a concédé pas mal de breakaways, de 2 contre 1 et de 3 contre 2 qui auraient pu nous mettre en grande difficulté au tableau d'affichage. Heureusement que Mindjimba tient la baraque. [Sur la faute de Marcos sur Gentilleau en début de troisième période :] Mon joueur joue le palet mais il en est éloigné de 20 à 30 centimètres. Quand il plonge, au moment il commence son geste, il cherche à taper la crosse de l'adversaire pour qu'il perde le puck, simplement il est trop court. Le Dijonnais protège bien son palet et il est fauché dans le mouvement. Effectivement, ça pourrait être interprété comme un penalty."

 

Dijon - Amiens 1-4 (0-2, 1-0, 0-2)

Samedi 1er février 2003 à 20h30 à la patinoire de Dijon. 800 spectateurs.

Arbitrage de M. Mendlowitcz.

Pénalités : Dijon 10' (4', 4', 2'), Amiens 20' (6', 6', 8').

Évolution du score :

0-1 à 01'34" : Gras assisté de Perez

0-2 à 11'35" : Rozenthal assisté de Dewolf (sup. num.)

1-2 à 26'36" : Tekel assisté de Mô (sup. num.)

1-3 à 48'38" : Rozenthal assisté de Mortas (inf. num.)

1-4 à 59'32" : B. Chauvel (but automatique)

 

 

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