Match comptant pour la sixième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Seule la victoire est belle... Cette phrase doit résonner dans les têtes grenobloises, c'est certain. En effet, auteurs d'un bon match, les Grenoblois s'imposent 2-4 en Bretagne face à des Albatros qui auront couru après le score tout le match avant de le laisser filer définitivement d'un fil. Brest a encore perdu, diront les médisants... Oui, mais les oiseaux de mer n'auront pas à rougir cette fois tant l'efficacité, la réussite et un fameux Rolland n'auront pas été avec eux, à l'inverse de leurs adversaires isérois. Seulement, ne dit-on pas que la chance et la réussite se provoquent ? A voir la bande à Podlaha jouer, c'est même certain.

Comme un préambule à une rencontre qui s'annonce des plus importante pour chacune des deux équipes, on peut noter la présence de Gaby Bounoure encore une fois dans les cages, en raison de la blessure de Dell'Olio au genou droit durant la semaine. Florent Uguen, le gardien junior, remplaçant en N3, fait donc une nouvelle fois son apparition sur le banc sénior. D'autre part, si Björn Albin est toujours écarté du groupe, n'étant même plus aligné sur la feuille de match, il en est un autre qui fait son retour en tant que remplaçant certes, mais un retour mérité toutefois pour Stéphane Lacuisse.

La patinoire se remplit tout doucement, les gradins chauffant au fur et à mesure alors qu'une vingtaine de supporters isérois font alors irruption dans les travées brestoises, le sourire aux lèvres et la tête pleine d'espoir... Ajoutez à ça une équipe grenobloise au grand complet et la partie est enfin prête à démarrer entre ces deux adversaires d'un soir dans l'obligation tous deux de l'emporter...

Pour une fois, serait-on tenté de dire, Brest débute bien, ou tout du moins semble bien aborder la partie dans les premières secondes. Seulement, ce bon début est vite gâché par un but assassin et sournois de Vuoti en débordement, qui d'un tir assez lointain parvient étonnamment à trouver l'angle opposé de Bounoure (0-1 à 04'32). Le coup est dur à encaisser face à des Grenoblois qui, sous l'impulsion d'un excellent Podlaha, parviennent à développer de bien belle manière leur actions offensives. Les multiples lancers plus ou moins dangereux de Bachelet, Shevelev (05'32) en débordement, ou Podlaha sans opposition dans l'axe (14'30), sont les garants de cette domination grenobloise pas vraiment évidente à première vue mais pourtant bel et bien présente.

Certes les Brestois se créent aussi des occasions par l'intermédiaire de Kysela depuis la bleue, de Tsyplakov en débordement ou encore de Niedziolka plein axe (19'30). Néanmoins, les Finistériens restent bien moins incisifs et cela se ressent.

Alors que l'on pouvait penser que les deux équipes allaient se séparer une première fois sur ce score de 1-0 en faveur de Grenoble, Gachet arrive comme un second coup de poignard à la dernière seconde en inscrivant un but plein axe, pleine lucarne, sur le gong (0-2 à 19'59). Véritable coup de massue pour des Brestois bien en dedans par rapport aux Grenoblois diablement efficaces et qui rentrent donc aux vestiaires avec un avantage de deux buts sur leurs hôtes d'un soir.

Certes, les premiers à l'offensive sont une nouvelle fois les Grenoblois par l'intermédiaire d'Agnel qui trouve le bouclier de Bounoure (21'04). Mais Brest a décidé de réagir et ça se sent... Brest va vite, Brest va de l'avant, bloquant les Grenoblois dans leurs tentatives offensives et les pressant haut en les obligeant à rester dans leur camp par de nombreuses banderilles vicieuses et dans le dos de la défense. L'illustration parfaite en est le but brestois inscrit par Tikhonov suite à un déboulé sur la droite avant de repiquer dans l'axe pour tromper Rolland (1-2 à 24'55).

Plus qu'un but d'écart, et le public se remet à respirer en poussant de plus en plus fort son équipe. Brest a décidé de procéder en contre et c'est à deux doigts de marcher une nouvelle fois lorsque Loïc Sadoun sur la droite parvient à transmettre pour Ijäs qui tombe sur Rolland (26'53). Rolland, auteur d'un grand match, est une nouvelle fois mis à l'épreuve sur un débordement de Slysh qui envoie la rondelle pour Veret qui se casse les dents encore et toujours sur le portier isérois (27'47).

Seulement, les indisciplines brestoises coûtent cher et Podlaha n'en demande pas beaucoup pour une nouvelle fois faire très mal aux Brestois. En effet, alors que Slysh était mis au repos forcé par M Bergamelli, le Tchèco-Grenoblois s'infiltre sur le côté droit avant de repiquer dans l'axe pour laisser Bounoure spectateur de sa technique et sa puissance (1-3 à 28'02).

Mais Brest ne se démoralise pas et se remet à l'attaque une nouvelle fois en débordement par l'intermédiaire de Niedziolka qui envoie Loïc Sadoun, Ijäs puis Kysela buter sur Rolland (34'40). Tikhonov l'imite quelques secondes plus tard en transmettant à Oprandi qui loupe encore une fois la reprise (37'29). Brest est méritant mais cela ne suffit pas et les deux équipes se séparent sur ce score de 3-1 pour les visiteurs grenoblois.

Les Brestois débutent pourtant bien le dernier tiers en réduisant une nouvelle fois le score sur une double supériorité numérique qui sera concrétisé par Pulawski d'un "slap en tête de slot" (2-3 à 42'33). Brest maintient sa légère pression, laissant tout de même les Grenoblois dangereux par l'intermédiaire d'un Podlaha surnageant totalement. Une crampe de Bounoure (46'18) fait participer Florent Uguen à son tout premier match en Super 16, l'espace de trois minutes et deux tirs arrêtés, avant que le titulaire ne reprenne finalement sa place.

Brest souffre d'un mal récurrent désormais, son manque d'efficacité devant la cage et l'absence d'un buteur hors pair. La preuve vient encore une fois des nombreux lancers vains, dont ceux de Giet (48'40) et Niedziolka (49'40) tout deux paradés brillamment par l'inévitable Rolland.

Néanmoins, devant cette bonne mais une fois de plus inefficace maîtrise de Brest, Grenoble reste tout de même inquiétant par son maître à jouer Podlaha d'un tir dans la mitaine de Bounoure (53'05), ou encore sur une échappée solitaire depuis la médiane de Vuoti qui tente en vain de dribbler Bounoure qui se couche spectaculairement, évitant ainsi le K.O. de justesse (56'05).

Brest y croit encore mais pèche finalement par manque de lucidité qui lui vaut deux minutes fatales pour surnombre à 58'12. Dès lors, les carottes étant définitivement cuites pour les Brestois, le public est complètement dépité, constatant avec agacement le dernier but grenoblois par l'intermédiaire d'Elian en supériorité numérique (2-4 à 58'49).

Brest s'incline donc 4 à 2 face à des Grenoblois impressionnants non par leur domination mais par leur efficacité redoutable. La totale inefficacité brestoise a été accentuée par le gardien adverse Patrick Rolland, auteur d'un grand match. Les Brestois devront pourtant à tout prix se trouver un buteur maison à l'avenir tant la carence est grande dans ce secteur de jeu.

Compte-rendu signé William Boussard

Commentaires d'après-match (sur albatrosbrest.com)

Florent Uguen (gardien remplaçant, cadet, de Brest) : "L'équipe a bien joué même si elle a manqué de punch. Néanmoins, il faut admettre que Grenoble en voulait vraiment. En ce qui concerne ma rentrée, je m'y attendais un peu car je sais que Gaby a souvent des crampes, donc j'étais resté chaud tout le match, ce qui fait que quand je suis monté j'étais à peu près bien. C'était la première fois que je montais comme ça en Super 16 et c'est vrai que ça fait assez peur, le public et tout. Le fait de jouer face à des joueurs deux fois plus vieux que moi, je n'y ai pas pensé, j'y suis allé comme ça, sans réfléchir. C'était marrant, je suis vraiment content..."

Benjamin Agnel (attaquant de Grenoble) : "On ne connaissait pas du tout l'équipe de Brest et c'est vrai qu'ils ont un potentiel assez intéressant, c'est une équipe solide défensivement qui joue bien en contre. On a su prendre les devants d'entrée de jeu et concrétiser quelques bonnes actions. Le match a un peu basculé en deuxième période où ils ont essayé de remonter au score, mais on a eu une bonne réaction défensive et on n'a pas paniqué. On a également beaucoup joué en infériorité et laissé un peu de force dans la bataille mais on a tenu bon. Jusqu'à la fin, c'était indécis, on a profité d'une pénalité de Brest sur la fin mais je pense que c'est un bon match. On est content d'avoir pris deux points ici parce que je pense que il n'y aura pas beaucoup d'équipes qui le feront. Ça nous permet de nous repositionner au classement, et rentrer avec des points d'un si long voyage, ça fait vraiment plaisir..."

Brest - Grenoble 2-4 (0-2, 1-1, 1-1)

Samedi 1^er février 2003 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 1000 spectateurs.

Arbitrage de M. Bergamelli assisté de MM. Bliek et Leszko.

Pénalités : Brest 20' (2', 2', 6'+10'), Grenoble 12' (2', 2', 8').

Évolution du score :

0-1 à 04'32" : Vuoti assisté de B. Bachelet et Bonnard

0-2 à 19'59" : Gachet assisté d'Agnel et B. Bachelet

1-2 à 24'55" : Tikhonov assisté d'Oprandi

1-3 à 28'02" : Podlaha assisté d'Agnel et Elian (sup. num.)

2-3 à 42'33" : Pulawski assisté de Kysela et Niedziolka (double sup. num.)

2-4 à 58'49" : Elian assisté de Guillemard et Agnel (sup. num.)

Gardien : Gabriel Bounoure (remplacé par Florent Uguen de 46'18" à 50'10").

Défenseurs : Daniel Kysela - Tadeusz Pulawski ; Viktor Kastsiuchonak - Aleksandr Tsyplakov ; Sylvain Giet - Pavel Tolstik.

Attaquants : Loïc Sadoun - Christophe Niedziolka - Yven Sadoun ; Jérôme Veret - Viktor Sharyton - Maksim Slysh ; Sébastien Oprandi - Maksim Tikhonov - Denis Potapov ; Stéphane Lacuisse.

Absents : Sami Wikström (poignet), Janne Ijäs, Björn Albin, Gaël Guilhem, Wilfried Molmy, Jérôme Plumejeau.

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Jesse Saarinen - Stéphane Gachet ; Jean-François Bonnard - Christian Élian ; Christophe Tartari - Roland Fougère ; Simon Bachelet.

Attaquants : Arto Vuoti - Benoît Bachelet - Josef Podlaha ; Andrei Shevelev - Laurent Deschaume - Nicolas Antonoff ; Marc Billieras - Benjamin Agnel - Xavier De Murcia ; Franck Guillemard - Cyril Papa.

Remplaçant : Arnaud Goetz (G).

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