Mulhouse - Villard-de-Lans (18 janvier 2003)

 

Match comptant pour la troisième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Rencontre entre les deux rivaux déclarés, avec un double avantage pour les Alsaciens. Les choses sérieuses ont commencé, et il sera intéressant de voir la compétitivité de Villard, car depuis sa venue en septembre, l'équipe a été renforcée, avec Piche en défense et Karhula en attaque. De son côté, Mulhouse doit faire face à la longue blessure de Ruokonen, indisponible pour la fin de saison. Christer Eriksson a donc fait descendre Larroque derrière, et Steve Michou effectue sa rentrée devant après de longs mois de convalescence. C'est donc avec deux équipes remaniées, et presque complètes, que le match commence.

Ça déroule

Une fois de plus, Mulhouse démarre calmement. On s'observe durant une longue période, les actions sont rapides mais généralement annihilées en entrée de zone par les défenses. En fait, le match est lancé au bout de six minutes par trois coups de semonce consécutifs : Michou, Faith puis Larroque se chargent de montrer le chemin à suivre. Dès lors, les Scorpions pressent sensiblement, une deuxième alerte de Michou sollicite Nogaretto. Les Haut-Rhinois sont nettement plus conquérants, et s'imposent en vitesse d'exécution, en précision et physiquement. Villard courbe alors l'échine en essayant d'exploiter le moindre contre, mais ils se feront rares durant cette période. On en est à onze minutes de jeu qu'ils n'ont tiré qu'une fois, de loin. Mulhouse, de son côté, part en contre (Aimonetto ou Coqueux) et reste ensuite installé en zone villardienne.

Aussi, les pauvres Ours commencent à subir singulièrement le jeu. Un retenir d'Ablad peut leur donner l'occasion de respirer. Hélas, le jeu de supériorité peine à s'installer, et c'est même "TGV" Coqueux qui part en deux contre un vers Nogaretto, accompagné de Brincko. Il effectue un petit service, au dernier moment, pour le Slovaque qui trompe le portier villardien. L'ouverture du score enfonce encore plus les visiteurs. Toujours en infériorité, Mulhouse parvient à engager et à s'installer en zone villardienne... Le monde à l'envers. Revenus à cinq contre cinq, les deux protagonistes reprennent leurs rôles de dominant et dominé. Aimonetto nous gratifie d'une excellente remontée, stationne derrière le but visiteur, et remonte pour tirer du revers. Piche ne peut que le faire trébucher pour empêcher le rebond. On installe le jeu de puissance, Larsson, Strandberg et Faith font circuler le palet. Le Slovaque s'avance alors et tente sa chance en décochant un tir tendu, qu'Ablad dévie, mais le palet passe sous la barre. À quinze secondes de la fin de la période, Villard a pris un sérieux gîte. Bien que le score soit rattrapable, on se demande comment ce sera possible au vu de la timide prestation des visiteurs.

Révolte

Dennis Murphy a dû rassurer ses hommes car le deuxième tiers vient de commencer, que Villard a déjà posé deux chaudes alertes : un face-à-face Lhenry-Karhula (sur le montant du portier tricolore) puis une remontée de Girard qui manque de peu sa dernière passe pour Kolu, en attente devant Lhenry. Les Ours sont nettement plus motivés, même s'ils manquent encore de précision, devant comme derrière d'ailleurs.

S'ensuit une période plus équilibrée, Mulhouse semble attendre plus calmement l'occasion idéale, comme cette action où Nogaretto repousse un premier essai et s'allonge pour récupérer la rondelle qui se refuse à lui. La mitaine du Villardien est alors piétinée de multiples crosses, avant qu'elle ne recouvre enfin le palet.

C'est ensuite un superbe arrêt-réflexe de Lhenry face à Sinkkonen, où la mitaine locale récupère, à mi-hauteur, un tir à bout portant. Le jeu est très agréable à regarder, Villard a retrouvé ses couleurs et propose des contre-attaques très rapides. Mulhouse ne se gêne pas pour répondre et enfonce même le clou par Chassard : sur un tir de Strandberg dévié dans les airs, Faith récupère et sert d'une petite passe en arrière l'ex-Spinalien qui culpabilise Pascal Favarin, qui vient de rentrer. Le gardien alpin ne bouche pas assez son entre-jambières et permet à Mulhouse de se détacher. Pourtant, ce n'est pas faute aux Ours d'essayer, avec encore un arrêt heureux de Lhenry, avec son casque, face à Goncalvès. Puis un deuxième réflexe, de l'épaule, lors d'un rush adverse. Villard pousse, mais c'est encore Mulhouse qui va piquer. Un petit slalom de Lindgren devant Favarin, et Larsson exploite de près le rebond, de façon assez heureuse. Sévère pour les Isérois, qui se sont nettement rebellés.

Mulhouse reprend les choses en main

Pas de doutes, les Scorpions ont décidé de pousser, et Villard subit de nouveau leur pressing, n'arrivant que très rarement à tirer. Eriksson a fait monter d'un cran Larroque, à qui il a associé Croz et Ballet, sur le banc jusque là. Une première alerte, par l'intermédiaire de Bilbao, avant que Favarin ne sauve sa cage, sur un arrêt réflexe avec son épaule. Les locaux, en supériorité numérique, mettent le feu dans la zone villardienne, et de nouveau le portier sauve in extremis les siens d'un bel essai d'Aimonetto. De l'autre côté, on voit une superbe occasion des blancs et bleus, quand Kolu part en contre, seul face à Lhenry, et essaie une feinte sur la gauche du gardien qui bouche impeccablement l'angle. Dommage, c'était la plus belle des occasions villardiennes du match, il n'y en aura plus. En effet, c'est Mulhouse qui conclut le match, notamment par une grosse action de Bilbao : Villard est en supériorité, mais installe mal son jeu, et c'est l'ancien Angloy qui va partir pour se retrouver seul face à Favarin, le premier essai est repoussé, mais le deuxième rentre... après que la cage a été déplacée dans son élan. But donc légitimement refusé.

Villard a sûrement essayé de reproduire sa partie de septembre dernier. Hélas, en face, Mulhouse est resté concentré durant tout le match, ce qui explique le nouveau blanchissage enregistré par Lhenry. De toute façon, si l'on doit retenir une chose de ce match, c'est que Mulhouse était bien trop fort pour être inquiété. Les hommes de Murphy ont essayé, mais moins précis, moins physiques, moins rapides, ils ne pouvaient prétendre mieux. Même le score est mérité, les Ours n'auront vraiment emballé que durant vingt minutes, c'est trop peu pour espérer quelque chose.

Une fois de plus, Mulhouse a joué un match patient, mais efficace. À l'image de leur nouveau capitaine Ollila, on a assisté à une prestation sûre, pas forcément spectaculaire, mais très efficace des Scorpions. Du mouvement, de la rapidité, et aussi pas mal de précision, leur niveau est un degré au-dessus de leurs anciens rivaux. Suite dans la semaine, à Grenoble, puis en recevant Anglet, deux équipes qui ont besoin de points pour assurer leurs ambitions. Mulhouse devra à nouveau rester concentré.

Récompensés à la fin du match : Jean-Marc Girard pour Villard et Fabrice Lhenry pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaires d'après-match (dans L'Alsace)

Christer Eriksson (entraîneur de Mulhouse) : "Ce fut un match assez moyen mais le score est là. Même si nous n'avons pas toujours eu le bon tempo et que nous étions trop souvent statiques, nous avons su garder le palet et le faire circuler comme il le fallait. Je pense que si Villard avait ouvert le score comme elle l'avait fait ici même en première phase, tout aurait différent. Mais nous avons pu nous reposer sur Fabrice [Lhenry], qui a rendu la partie facile. Croz et Ballet méritaient d'entrer en jeu et ils ont participé à la victoire. On a pu voir qu'il manquait encore à Steve Michou le rythme de la compétition car il était parfois en retard dans le deuxième geste. Mais il a fait ce que l'on attendait de lui et il a travaillé, comme tous les autres joueurs, pour le collectif."

Dennis Murphy (entraîneur de Villard-de-Lans) : "Le HCM, c'est du solide. Les joueurs ne lâchent jamais le combat et il était bien difficile de rivaliser avec eux. Ils savent parfaitement faire circuler le palet car il y a toujours des solutions dans leur jeu. On sent également la confiance qui les habite. Ils réussissent presque tout et quand ils tirent, ça rentre. Face à eux, nous avons vraiment trop hésité, nous faisions toujours la passe de trop et prenions rarement la bonne initiative. Nous avons manqué de détermination. Et puis il faut aussi dire que nous sommes tombés sur un exceptionnel gardien mulhousien".

 

Mulhouse - Villard-de-Lans 4-0 (2-0, 2-0, 0-0)

Samedi 18 janvier 2003 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 1053 spectateurs.

Arbitrage très correct de M. Mendlowitcz.

Pénalités : Mulhouse 16' (2', 2'+10', 2'), Villard-de-Lans 10' (4', 0', 6').

Tirs : Mulhouse 33 (11, 10, 12), Villard-de-Lans 14 (2, 9, 3).

Évolution du score :

1-0 à 16'40" : Brincko assisté de Coqueux (inf. num.)

2-0 à 19'45" : Ablad assisté de Faith et Yahata-Larsson (sup. num.)

3-0 à 31'13" : Chassard assisté de Faith et Strandberg

4-0 à 37'11" : Yahata-Larsson assisté de Lindgrén

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Anders Strandberg - Jean-Michel Larroque ; Lilian Prunet (A) - Jukka Ollila (C) ; Dusan Brincko - Tobias Ablad.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao - Steve Michou ; Juraj Faith - Olivier Coqueux (A) - Guillaume Chassard ; Vincent Bringuet - Shin Yahata-Larsson - Johan Lindgren ; Francis Ballet - Étienne Croz.

Remplaçant : Stéphane Burnet (G). Absents : Miikka Ruokonen (blessé au bras), Thomas Bergamelli (convalescence), Jérôme Catil.

Villard-de-Lans

Gardien : Nicolas Nogaretto puis Pascal Favarin à 29'56".

Défenseurs : Mathieu Guidoux - Christopher Lepers ; Martin Roh - Jean-François Piche ; Nicolas Favarin (A) - Jean-Marc Girard (C) ; Rémi Enselme.

Attaquants : Rob Millar - Rich Metro - Pierre Bourgey (A) ; Tomi-Pekka Kolu - Antti Karhula - Janne Sinkkonen ; Franck Billieras - Alexandre Goncalves - Yves Cruz ; Pierre Carabalona - David Pereira.

Remplaçant : Julien Hitze. Absents : Stéphane Guillot-Diat, James Cruz, Damien Chalons, Christophe Negro.

 

 

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