Brest - Rouen (18 janvier 2003)

 

Match comptant pour la troisième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Des Brestois d'abord légèrement dominateurs

La rencontre qui commence de la plus mauvaise des manières pour les Brestois. Après une bonne occasion vaine de Sharyton (00'19), ils encaissant un but dès la deuxième minute de jeu sur une action rondement mené par le maître artificier rouennais, Guillaume Besse, qui transmet à Provencher qui aligne à bout portant Gabriel Bounoure aligné ce soir dans les buts (0-1 à 01'25). Pris à froid dans leur antre et devant la vingtaine de supporters rouennais ayant fait le déplacement, les locaux mettent à profit un double avantage numérique par l'intermédiaire de Tsyplakov plein axe qui lance pour Veret qui dévie au fond des cages de Raymond bien impuissant pour le coup (1-1 à 04'35).

La salve de pénalités distribuée par M. Durand dans ce premier tiers continue même quand Kysela et Besse s'accrochent hors du jeu en raison d'un coup de patin du premier. Kysela est renvoyé aux vestiaires jusqu'à la fin de la rencontre pendant que Besse écope d'un 2'+2' (07'29).

S'ensuit une fin de tiers assez brouillonne et confuse de part et d'autre mais toujours animée par une légère domination brestoise caractérisée par un rebond donné par Raymond à Slysh, suite à un puissant slap de Kulonen plein axe, qui loupe finalement le cadre (10'25), ou bien encore par un bon contre de Slysh et Sharyton qui s'échoue finalement sur le portier adverse. Une domination légère des Brestois, certes, mais les Rouennais n'en restent pas moins inquiétants sur de dangereux contres qui ont de quoi provoquer des sueurs froides à Gaby Bounoure notamment lorsque Besse lui adresse à deux reprises de bons slaps...

Le navire Brestois prend l'eau !

Dès les premières secondes du deuxième tiers-temps, Lacroix par un bon slap (20'30) donne le ton pour les Rouennais qui sont vraisemblablement revenus avec de tout autres intentions... Des intentions qui ne tarderont pas à être concrétisées par Pierre Allard qui, suite à un départ raté en breakaway de Doucet, récupère le palet pour l'envoyer tranquillement au fond des cages (1-2 à 25'44).

C'est le déclencheur d'une rafale de buts de l'artillerie rouennaise qui récidive quelques minutes plus tard, à la faveur d'un double avantage numérique, encore une fois par l'intermédiaire de Lacroix, qui bénéficie d'un rebond accordé par Bounoure sur un lancer de Saint-Pierre et qui expédie la rondelle au fond des filets (1-3 à 28'01). Comme si l'addition n'était pas déjà assez lourde comme ça, le capitaine tricolore Arnaud Briand aggrave le score encore une fois en lançant pleine lucarne depuis la bleue, laissant Bounoure impuissant (1-4 à 29'11). Dès lors les Dragons sont lâchés, les portes brestoises grandes ouvertes, et une nouvelle fois Briand se charge d'éliminer de belle manière Bounoure pour inscrire en douceur le cinquième but jaune et noir de la soirée (1-5 à 36'02).

C'est la consternation la plus complète dans le public qui n'est pas au bout de son cauchemar puisque le rouleau compresseur rouennais sévit une dernière fois dans ce tiers suite à un splendide jeu en triangle du trio infernal Doucet-Allard-Saint-Pierre (1-6 à 36'58). Le public n'y comprend plus rien et ne sait plus que dire, les Brestois non plus ne savent plus que faire face à une telle armada qui les assiège de toute part. Néanmoins, comme un sursaut d'orgueil, Wikström réagit pour les Brestois en réduisant la marque (2-6 à 38'56).

Un règlement de compte plus tard entre Niedziolka, qui écope de 2'+10', et Mister 'Cow-Boy' Allard qui récolte lui un conciliant 2'+2' de la part de M. Durand, et les deux équipes se séparent sur ce score peut-être un peu trop lourd même s'il faut avouer que les Brestois n'ont rien pu faire face aux jeu développé par les Rouennais... Des Albatros sans doute déstabilisés par la perte d'un joueur clé, Daniel Kysela, qui a peut-être l'élément manquant à Brest pour retrouver son jeu dans ce deuxième tiers...

Piano piano

À 2-6 au sortir de la deuxième période, vous pensez bien que les Dragons sacrément en verve ce soir vont se contenter de gérer leur avance. Les Brestois quelque peu résignés devant ce score ne leur laissant plus aucun espoir, tentent bien de développer leur jeu mais en vain puisque, mises à part quelques occasions individuelles et sporadiques, le jeu bleu et rouge se limite à des actions plutôt confuses et sans réel danger.

Néanmoins, comme un coup de poignard, Carlsson aggrave le score en lançant depuis la bleue sur Bounoure qui semble bloquer le palet dans sa niche avant de s'apercevoir que la savonnette pour le coup avait continué son chemin à l'allure d'un escargot entre ses jambes (2-7 à 46'24).

Quelques petits raids solitaires et désespérés des Brestois, dont un joli petit pont de Loic Sadoun sur Karjalainen et une reprise dangereuse d'Allard, sont les seuls amuse-gueules donnés en pâture aux spectateurs totalement dépités. Il y a de quoi au vu du score si dur à encaisser, mais il reflète un triste constat, Rouen était bel et bien le plus fort une fois de plus face à des Brestois, avouons-le, pas vraiment au sommet de leur forme ce soir...

Les protagonistes en restent donc là si ce n'est Slysh et Lacroix qui pour des raisons inexpliquées en viennent se chamailler à quelques secondes du gong final... S'il fallait tout de même faire ressortir des mentions bien de ce match pour les Brestois, elles seraient décernées sans aucun doute à la "Compagnie Sadoun" une fois de plus très en vue, mais également au trio biélorusse Slysh-Sharyton-Kastsiuchonak qui aura tenté tant bien que mal de relever la barque brestoise.

Compte-rendu signé William Boussard

 

Commentaires d'après-match (dans Le Télégramme de Brest et Paris Normandie)

Annick Bounoure (dirigeante de Brest) : "Brest n'a pas su exploiter les supériorités numériques, il y a eu trop d'occasions gâchées et il n'y a pas eu assez de discipline. L'équipe était dans le match dans le premier tiers-temps, mais pendant le deuxième la défense était inexistante. Par exemple, Kastsiuchonak est impliqué sur quatre des cinq buts encaissés... On n'espérait pas être à ce niveau, car on avait construit une équipe pour la division 1. Notre objectif n'est que la quatrième ou la cinquième place."

Franck Pajonkowski (entraîneur de Rouen) : "Brest avait bien joué pendant le premier tiers-temps, mais il s'est relâché dans le deuxième. De notre côté, on a très bien joué à trois contre cinq, alors que dès que nous étions en supériorité numérique, nous avons marqué. En fait, ce qui les a un peu lésés dans un match, c'est le fait qu'il y ait eu beaucoup de prisons. Il fallait gérer notre avance et si on ne fait pas n'importe quoi, comme à Grenoble et Anglet, il n'y a aucun problème. Les changements en défense se passent bien. Si on arrive à bien jouer en défense, nous serons durs à battre. Les trois lignes ont marqué. Souvent quand la troisième ligne marque, tu gagnes à la fin. Maintenant, place au sommet contre Dijon, dès mardi."

Arnaud Briand (double buteur de Rouen) : "Ils ne nous ont pas inquiétés à cinq contre cinq. On a pris conscience que le hockey, ce n'était pas seulement s'amuser pour aller marquer, il fallait aussi faire le travail ingrat. J'étais persuadé que tout allait se remettre en place. Nous avons une belle machine mais à chaque fois c'est nous qui mettions un grain de sable dedans. Maintenant, une bonne petite semaine nous attend avec la réception de Dijon et le déplacement à Amiens."

 

Brest - Rouen 2-7 (1-1, 1-5, 0-1)

Samedi 18 janvier 2003 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 1021 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand assisté de MM. Hauchart et Fabre.

Pénalités : Brest 45' (2'+5'+20', 6'+10', 2'), Rouen 26' (12', 8', 6').

Évolution du score :

0-1 à 01'15" : Provencher assisté de Besse (sup. num.)

1-1 à 04'35" : Veret assisté de Tsyplakov et Slysh (double sup. num.)

1-2 à 25'44" : Allard assisté de Doucet

1-3 à 28'01" : Lacroix assisté de Saint-Pierre (double sup. num.)

1-4 à 29'11" : Briand assisté de Provencher et Besse (sup. num.)

1-5 à 36'02" : Briand assisté de Provencher

1-6 à 36'58" : Saint-Pierre assisté d'Allard et Doucet

2-6 à 38'56" : Wikström assisté d'Ijäs et Oprandi

2-7 à 46'24" : Carlsson assisté de Vogin

 

Brest

Gardien : Gabriel Bounoure.

Défenseurs : Daniel Kysela (A) - Timo Kulonen (A) ; Viktor Kastsiuchonak - Aleksandr Tsyplakov ; Björn Albin - Tadeusz Pulawski ; Pavel Tolstik.

Attaquants : Loïc Sadoun - Christophe Niedziolka (C) - Yven Sadoun ; Jérôme Veret - Viktor Sharyton - Maksim Slysh ; Sébastien Oprandi - Sami Wikström - Janne Ijäs ; Maksim Tikhonov.

Remplaçants : Jean-Baptiste Dell'Olio (G), Denis Potapov. Absents : Gaël Guilhem, Wilfried Molmy, Stéphane Lacuisse, Sylvain Giet, Jérôme Plumejeau.

Rouen

Gardien : Eric Raymond.

Défenseurs : Daniel Carlsson - Simon Lacroix ; Sami Karjalainen - Allan Carriou ; Nicolas Pousset.

Attaquants : Pierre Allard - David Saint-Pierre - Eric Doucet ; Jimmy Provencher - Arnaud Briand - Guillaume Besse ; Aram Kevorkian - Alain Vogin - Thibault Geffroy.

Remplaçant : Landry Macrez (G). Absent : Nicolas Besch (blessé).

 

 

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