Mulhouse - Brest (11 janvier 2003)

 

Match comptant pour la deuxième journée de la poule Magnus du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Retrouvailles que cette rencontre entre les deux anciens finalistes du championnat de Nationale 3 (saison 1997-1998) puis de Nationale 1 (saison 1999-2000). Cette dernière saison avait vu les Bretons étriller leurs adversaires le long de l'Ill, avant de conclure victorieusement sur la glace de feue la patinoire Napoléon III. Et même si ce soir, il y avait des anciens de cette finale (Ijäs, Niedzolka, G. Bounoure, Kysela, Kulonen pour Brest et Faith pour Mulhouse, plus Prunet qui est depuis passé des Albatros aux Scorpions), le match risquait d'avoir une toute autre physionomie, les deux équipes n'ayant pas les mêmes objectifs, avoués tout du moins.

Le premier tiers met beaucoup de temps à se dessiner. Même si Mulhouse prend un léger ascendant sur les visiteurs, les actions sont assez mal finies, les défenses contrant assez facilement les essais. Tout juste peut-on noter un essai en solo de Loïc Sadoun, bien contré par Lhenry. Brest monte alors à l'abordage, mais le pressing n'est pas intenable, et rien n'est vraiment concluant. En fait, le match se réveiller avec l'ouverture du score, un tir de la bleue au ras la glace de Strandberg, suite à un cinglage de Sharyton... qui ne sortira d'ailleurs pas de sa prison après ce but. Curieux car il n'aura pas de pénalité supplémentaire, et ne restera pas deux minutes de plus pour autant...

Le match devient un peu tendu, les Mulhousiens provoquant physiquement, et mentalement, les Albatros. A ce sujet, Bilbao prend le dessus sur Loïc Sadoun qui punit son équipe par une prison, un peu contestable, l'arbitre sanctionnant le mouvement d'humeur de l'ancien Rémois, en oubliant la cause, une intimidation très rugueuse du plus Alsacien des Basques ! Toujours est-il qu'une nouvelle fois, Dell'Ollio s'incline, suite à un deuxième essai, toujours ras la glace, de Strandberg. Dès lors, Brest perd pied, oublie quelques règles de relance, ou de positionnement, et s'en va même oublier un Chassard qui dévie devant Dell'Ollio un tir de Faith. Les Mulhousiens poussent, la vitesse d'exécution est pour eux, et ce sont de nouveaux essais d'Aimonetto, de Larsson ou de Lindgren qui affolent les Kysela ou Kulonen bien à la peine en cette fin de période.

Aussi, le premier but brestois vient un peu d'on ne sait où, même s'il s'apparente à un travail d'entraînement : alors que Prunet vient de rentrer en prison, Kysela fait circuler le palet le long de la bleue pour Kulonen qui tire, Yven Sadoun se chargeant de reprendre juste devant Lhenry. 3-1 à la rentrée des vestiaires, rien à dire.

Et ce n'est pas la deuxième période qui va changer la donne. Malgré un bon début où ils montent un peu le ton (mais il est vrai qu'ils sont en supériorité), les Bretons vont subir la force de frappe mulhousienne. Au point de ne plus pouvoir construire d'actions vraiment dangereuses, juste quelques trop rares contres en solo de Ijäs ou Sharyton. À l'opposé, Mulhouse déroule de bonnes actions très collectives, avec des essais de près de Bringuet, Aimonetto, Bilbao ou du très pressant Lindgren.

Et c'est sur un contre mené tambour battant que Chassard, épaulé par Coqueux, trompe, après une petite feinte, un Dell'Ollio quand même assez délaissé par sa défense. Après de nouvelles quelques escarmouches énervées, et énervantes, Loïc Sadoun rejoint une nouvelle fois la prison, pour la même sanction qu'au premier tiers, et c'est une nouvelle réalisation, cette fois d'Aimonetto bien démarqué par Ollila. Le tir décentré fait mouche. Ces deux buts seront d'ailleurs les deux vrais temps forts de ce tiers un peu tristounet, Brest est trop inconstant pour être réellement dangereux, et Mulhouse domine mais sans plus.

Le troisième tiers n'est pas beaucoup plus intéressant. Même si les Dodus Bretons remontent rapidement au score, sur une remontée intéressante de Veret, qui sert Sharyton, le match retomber assez rapidement dans une tournure plus engourdie, après la sixième réalisation locale : une superbe remontée de Prunet qui dribble un puis deux Brestois, entrée en zone adverse, une petite passe à Larroque, sur la droite pour un tir qui va se loger sous la barre. Du bien bel ouvrage.

Ensuite, le jeu se déroule en grande partie dans la zone bretonne, mais Mulhouse, privé depuis le début de la seconde période de Ruokonen (un bras en écharpe, et qui pourrait être absent jusqu'en mars, voire pour la saison) cherche à pousser tout en s'économisant. Brest est désespérément inefficace en attaque, pire, n'arrive pas à installer un début de jeu de puissance quand l'opportunité lui est offerte, et c'est d'ailleurs Mulhouse qui a le toupet d'être le plus inquiétant, notamment par Coqueux. La dernière réalisation du match, brestoise, sera plutôt anecdotique, Niedzolka déviant le deuxième rebond d'un tir d'Yven Sadoun.

Match donc assez décevant. Du côté brestois, on aura pu noter un flagrant manque de cohésion des lignes d'attaque, au point de ne voir que de trop rares actions collectives. Côté défense, le tableau n'est peut-être pas trop noir, malgré six buts, dont quelques cadeaux... Dell'Ollio a fait ce qu'il a pu, certains arrêts étaient même assez miraculeux. Un peu de discipline à travailler, notamment pour les frères Sadoun (malheureusement "formés" à l'école Marcelle-Guennelon), mais Kysela et Kastsiuchonak ont fait un match très méritant.

Côté mulhousien, l'invincibilité tient toujours. Le match de ce soir n'est probablement pas le meilleur de la saison, mais le score reflète bien leur emprise sur le match. Les lignes offensives fonctionnent bien, à l'image d'un Coqueux ou d'un Lindgren prêts à bondir au moindre palet possible, la défense se replie très convenablement, mais la blessure de Ruokonen risque d'être un coup dur pour l'équipe. Peut-être un peu de déconcentration, de relâchement, sur les premiers et troisièmes buts brestois.

Récompensés à la fin du match : Yven Sadoun pour Brest et Anders Strandberg pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Guillaume Chassard (deux buts pour Mulhouse) : "On sait qu'il n'existe pas de rencontres faciles en deuxième phase et que nous devons impérativement nous remettre en question après chaque match. Nous sommes donc arrivés sur la glace avec en tête les consignes du coach. En imprimant notre jeu rapide et en évitant de perdre le palet dans la zone neutre, on savait qu'il ne pouvait pas nous arriver grand-chose. On a vu d'emblée qu'ils jouaient la carte défensive mais on ne s'est pas jeté à l'abordage, ça n'aurait servi à rien. Il fallait attendre le but qui allait débloquer la rencontre. Il est venu d'Anders Strandberg. Lui, on sait qu'il a un très bon shoot et qu'il représente toujours la bonne solution. Ses deux buts marqués en power-play sont importants car c'est souvent ce qui fait la différence dans les matches serrés. Marquer en supériorité, c'est une arme que nous n'avons pas toujours su utiliser en début de saison mais qui va certainement nous être utile à l'avenir. Nous avons dominé d'un bout à l'autre la rencontre et je pense sincèrement que nous étions supérieurs à Brest. Ils étaient moins rapides que nous et leurs lignes n'étaient pas aussi complètes que les nôtres."

 

Mulhouse - Brest 6-3 (3-1, 2-0, 1-2)

Samedi 11 janvier 2003 à 17h40 à la patinoire de l'Illberg. 1200 spectateurs.

Arbitrage de M. Durand.

Pénalités : Mulhouse 18' (6', 6', 6'), Brest 16' (8', 8', 0').

Tirs : Mulhouse 39 (15, 16, 8), Brest 24 (8, 7, 9).

Évolution du score :

1-0 à 10'50" : Strandberg assisté de Coqueux (sup. num.)

2-0 à 13'32" : Strandberg assisté de Brincko et Faith (sup. num.)

3-0 à 16'41" : Chassard assisté de Faith

3-1 à 19'32" : Y. Sadoun assisté de Kulonen et Kysela (sup. num.)

4-1 à 37'01" : Chassard assisté d'Ollila et Strandberg

5-1 à 39'17" : Aimonetto assisté d'Ollila et Lindgrén (sup. num.)

5-2 à 44'19" : Sharyton assisté de Veret et Kastsiuchonak

6-2 à 46'12" : Larroque assisté de Prunet et Aimonetto

6-3 à 58'49" : Niedzolka assisté de Y. Sadoun et L. Sadoun

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Anders Strandberg - Mika Ruokonen ; Jukka Ollila (C) - Lilian Prunet (A) ; Tobias Ablad - Dusan Brinckö.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao - Johan Lindgren ; Juraj Faith - Olivier Coqueux (A) - Guillaume Chassard ; Vincent Bringuet - Shin Yahata-Larsson - Jean-Michel Larroque.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Étienne Croz, Steve Michou, Francis Ballet. Absents : Jérôme Catil, Thomas Bergamelli.

Brest

Gardien : Jean-Baptiste Dell'Olio.

Défenseurs : Daniel Kysela (A) - Timo Kulonen (A) ; Viktor Kastsiuchonak - Aleksandr Tsyplakov ; Björn Albin (puis Pavel Tolstik) - Tadeusz Pulawski.

Attaquants : Loïc Sadoun - Christophe Niedzolka (C) - Yven Sadoun ; Jérôme Veret - Viktor Sharyton - Maksim Slysh ; Sébastien Oprandi - Sami Wikström - Janne Ijäs ; Maksim Tikhonov.

Remplaçants : Gabriel Bounoure (G), Denis Potapov. Absents : Gaël Guilhem, Wilfried Molmy, Stéphane Lacuisse, Sylvain Giet, Jérôme Plumejeau.

 

 

Retour au championnat de France de Super 16