Tours - Gap (4 janvier 2003)

 

Match comptant pour la première journée de la poule Nationale du championnat de France 2002/2003 (Super 16).

Dans ce match de reprise pour l'ASGT qui espère mieux commencer l'année qu'elle ne l'avait finie (défaite en Coupe de France contre Rouen et surtout élimination de la poule Magnus), l'adversaire du jour, Gap, se présente avec un effectif relativement faible numériquement.

Les Diables noirs, comme à leur habitude, démarrent le premier tiers en mettant une pression d'entrée sur la cage de Lukes, sans toutefois se montrer très adroits. Et, contre le cours du jeu, Gap va ouvrir le score sur un but "casquette" de Thierry Noël. Sur un lancer gapençais anodin, le portier tourangeau sort pour prendre le palet derrière sa cage, mais il manque son contrôle, ce qui offre un palet de but inespéré à Lallemand qui prend le rebond dans une cage vide (0-1, 02'23).

Les Rapaces subissent alors les assauts des attaquants locaux mais même en infériorité numérique (2' de pénalité à Lorenc), mais ils résistent bien, à l'énergie. En pressant très haut les Diables noirs, ils les empêchent de développer leurs combinaisons ou de se mettre en position de tir. Le premier lancer de Jodoin est capté parfaitement par Lukes (04'20). Et, contre toute attente, les Gapençais inscrivent un deuxième but, presque similaire au premier. Noël, sorti de sa zone pour récupérer un palet derrière son but, relance directement sur Lallemand qui double la marque (0-2, 05'00). Millette fait alors entrer Hiadlovsky qui ne démarrait pas la rencontre, ménagé suite à sa blessure au visage lors du match contre Rouen.

L'ASGT repart à l'attaque mais d'une manière assez brouillonne. Mauvaises combinaisons, mauvaises passes, le jeu déployé n'est guère enthousiasmant. Pourtant, la vitesse de patinage, le physique et la technique des Tourangeaux sont indéniablement supérieurs à ceux des Gapençais. Mais ces qualités ne sont pas mises au service du collectif.

Dino Grossi manque une belle occasion, seul face à Lukes, après un travail superbe de Pulscak. Trop proche du gardien, son contrôle et l'enchaînement sont trop lents. Pulscak, Decaens sur un tir légèrement dévié par Grossi, Simak, Desrosiers (auteur d'un geste superbe avec un tir en se retournant) tentent leur chance mais rien n'y fait. Lukes et sa défense tiennent bon. Pourtant Gap est poussé et se met à la faute avec même une double supériorité numérique pour Tours (13ème), mais qui ne donne rien. L'ASGT bafouille son hockey et doit souvent se contenter de shoots lointains, quand une mauvaise inspiration ne fait pas rater le dernier geste : Fayault combine bien avec Bohunicky (16'54) mais ce dernier ne tente pas le tir.

Sur une infériorité numérique tourangelle (2'+2' pour Ilavsky), c'est Gamelin qui redonne espoir aux siens, juste avant la pause, bien lancé plein centre de la patinoire par Desrosiers. Il part en break-away et trompe Lukes d'un tir du poignet à mi-hauteur (1-2, 19'13). Le mot de la fin est pour Eizenman, lui aussi parti seul à la rencontre du gardien de Gap, mais il échoue.

La causerie de Millette, à la pause, provoque enfin un sursaut chez les joueurs de Tours. Durant dix minutes, les Diables noirs montrent un visage séduisant. Même si Grossi rate une superbe occasion après quarante-quatre secondes de jeu, Desrosiers s'empare du palet sur la mise au jeu suivante, feinte le gardien et marque un but magnifique (2-2, 20'56). Tours a désormais haussé le rythme et son niveau de jeu se rapproche de ce que l'on a connu lors de la première phase.

Malgré cela, le score n'évolue plus durant dix minutes ; Gap tient bien le coup, se montrant dangereux sur de - rares - occasions (Nicolas Ravoire), mais Hiadlovsky est rentré rapidement dans la rencontre. À la mi-match, une double supériorité numérique accordée à Gap permet à Turcotte de redonner l'avantage à ses couleurs (2-3, 30'39).

La réaction tourangelle est immédiate : Grossi d'abord, puis Gamelin et enfin le grand Simak (slap à la bleue qui vient frapper le casque de Lukes, qui restera sonné quelques instants, sans conséquences heureusement). Malgré cela, Gap est toujours devant au score dans ce deuxième tiers, avec une dernière occasion de Lorenc, tout juste sorti de prison. Le palet heurte le montant de Hiadlovsky (36'35). Jodoin tente bien un dernier lancer mais Lukes nous gratifie d'un arrêt de la jambière superbe (39'39). Le beau jeu tourangeau n'aura duré en fait que dix minutes. Insuffisant pour retourner la situation.

Et loin de s'en laisser compter, dans le début du troisième tiers, les Rapaces continuent d'inquiéter Hiadlovsky avec notamment Nicolas Ravoire (42'41).

De plus en plus fatigués et fébriles, les Gapençais commettent des fautes, sanctionnées par l'arbitre, mais Tours ne sait plus trop profiter de ces supériorités. Bien gênés par le regroupement défensif de Gap, les Diables noirs ne peuvent pas installer le jeu de puissance correctement.

Les esprits s'échauffent un peu jusqu'à l'altercation entre le capitaine de Tours, François Gleize, et Franck Lallemand (45'25). Les coéquipiers de Lukes commencent à souffrir physiquement : ils tournent avec deux lignes et demie et la qualité physique de la préparation tourangelle se fait sentir.

L'égalisation tourangelle intervient sur un but un peu gag : un tir à mi-hauteur de Konopka, dévié par une crosse, lobe le portier de Gap qui s'attendait à recevoir tranquillement ce palet dans sa mitaine (3-3, 50'46). Dès lors la mainmise tourangelle est totale. Gap semble accuser le coup moralement Et pour la première fois dans le match, Tours passe devant au score avec un joli but de Supuka, relayé par le virevoltant Julien Desrosiers (4-3, 52'02).

L'ASGT met enfin un peu de folie dans son jeu. Elle croit avoir fait le plus dur et les joueurs retombent un peu dans leurs travers individualistes : sur une belle combinaison entre Paul Fayault et Peter Bohunicky, ce dernier oublie littéralement le petit n°6 tourangeau et tente sa chance seul, sans beaucoup d'inspiration. C'est dommage car, même si Gap baisse encore d'un cran physiquement, les visiteurs ne veulent pas lâcher complètement le match. Stéphane Ravoire, encore lui, inquiète Hiadlovsky, une dernière fois, juste avant de prendre une pénalité (2'+10' pour méconduite, 56'20).

L'ASGT tente de se mettre à l'abri : Decaens démarque idéalement Jeff Gamelin qui rate complètement sa reprise. Le break viendra quand même sur la supériorité numérique par une reprise de Dino Grossi, en récompense d'un gros travail de toute la ligne de power-play. Lukes et ses coéquipiers ne savaient plus trop où donner de la tête (5-3, 57'40).

Le coach gapençais demande un temps mort (58'03) pour préparer la sortie de son gardien (58'54). Et c'est une option payante puisque Gap réduit le score : Vidal reprend un rebond laissé par Hiadlovsky après un premier shoot à la bleue de Lallemand (5-4, 59'06). Mais plus rien ne sera marqué.

Tours tient sa première victoire de la seconde phase, dans la douleur et après s'être fait quelques frayeurs. On a vu, par périodes seulement, du très beau hockey. Exempt pour la prochaine journée, Millette devra trouver la bonne formule pour tenir ce niveau de jeu l'espace d'un match entier.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Commentaire d'après-match (dans la Nouvelle République du Centre)

François Gleize (attaquant de Tours) : "Gap, c'est du jeu à l'ancienne, avec quelques dinosaures du hockey français qui jouent tout sur l'antijeu, l'accrochage, tout ce qu'ils peuvent rafler autour d'eux. On a des joueurs ici qui ne sont pas habitués à cela. Le rythme était assez fade, assez mou par rapport à ce qu'on a connu lors de la première phase et cette victoire ne restera pas dans les annales. C'est pourquoi je dis qu'on s'en sort bien pour cette première, et j'espère qu'elle va servir de leçon aux nouveaux qui n'ont connu que des grosses cylindrées fluides et de haut niveau jusqu'à maintenant, car il va falloir désormais s'en dépatouiller à chaque fois".

Billy Combe (entraîneur de Gap) : "On s'attendait à un match difficile et on a été à la hauteur en gagnant le premier tiers et en faisant match nul dans le deuxième. Dommage qu'on ait commis les deux-trois erreurs qui nous coûtent les deux derniers buts car on aurait largement pu prendre deux points".

 

Tours - Gap 5-4 (1-2, 1-1, 3-1)

Samedi 4 janvier 2003 à la patinoire de Tours. 1200 spectateurs.

Arbitres : M. Bocquet.

Pénalités : Tours 16', Gap 30' dont 10' à S. Ravoire.

Évolution du score :

0-1 à 02'23" : Lallemand assisté de Moussier

0-2 à 05'00" : Lallemand (inf. num.)

1-2 à 19'13" : Gamelin assisté de Desrosiers et Simak (inf. num.)

2-2 à 20'56" : Desrosiers assisté de Pulscak et Grossi

2-3 à 30'39" : Turcotte assisté de Cal et Lallemand

3-3 à 50'46" : Konopka assisté de Grossi

4-3 à 52'02" : Supuka assisté de Desrosiers et Jodoin

5-3 à 57'40" : Grossi (sup. num.)

5-4 à 59'06" : Vidal assisté de Lallemand et Moussier

Tours

Gardiens : Thierry Noël puis Vladimir Hiadlovsky à 05'00".

Défenseurs : Simak-Pulscak ; Supuka-Périnet ; Jodoin-Konopka.

Attaquants : Eizenman-Novosad-Ilavsky ; Grossi-Gamelin-Decaens ; Gleize-Fayault-Desrosiers ; Bohunicky-Gamelin.

Absent : Vandecandelaere (blessé).

 

 

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