Épinal - Dijon (14 décembre 2002)
Huitième de finale de la Coupe de France 2002/03.
L'après-Strasbourg avait nécessité un recadrage des troupes spinaliennes, ce qui a été fait dans la semaine. La déroute vosgienne face au leader de la poule Nord de Division 1 n'avait pas manqué de fortement inquiéter les nombreux spectateurs alors présents. En quête de rachat, les Spinaliens se devaient de réagir dans ce huitième de finale de Coupe de France. Mais le mal semblait déjà fait puisque le public n'était pas au rendez-vous comme il l'avait été une semaine plus tôt. Il faut aussi noter que Dijon a obtenu un billet pour la Coupe Magnus ce qui n'est pas pour rassurer. Les cartes étaient belle et bien brouillées entre des Dauphins, capables du pire ou du meilleur, et des Ducs, défaits à Poissompré en amical en Septembre, qui jouent pourtant le titre du Super16.
Le banc vosgien est en éternelle ébullition avec une infirmerie bien remplie. Ilic, Farar (fiévreux), Gillot et Gavoille ne prenaient pas part aux débats tandis que l'on enregistrait les retours de Martin et Fournier sur le banc. La première phase de Super 16 terminée, on notait les présences d'anciens Dauphins dans les tribunes : les néo-Dunkerquois Haapasaari et Guillemot ainsi que le néo-mulhousien Chassard. L'assemblée présente comptait un bon groupe de supporters bourguignons.
La rencontre débute sur les chapeaux de roue pour les locaux puisque Trebaticky arme son lancer de la ligne bleue dès la dix neuvième seconde. Neckar laisse le rebond pour Mysicka qui envoie le palet dans les filets (0'19). Mais, l'arbitre avait sifflé le hors-jeu auparavant puisque Trebaticky avait trop attendu pour lancer. Dijon riposte de suite par un seul lancer bloqué par Caillou, titulaire (0'58). Les Ducs subissent alors la loi vosgienne pendant près de dix minutes. Mais, Neckar veille au grain devant les essais de son ex-coéquipier Trebaticky (3'32 et 3'40), de Dehaëne (4'41) de Maurice (4'05), et devant les rebonds de Regenda (3'40) ou de Ribanelli (4'05). Epinal asphyxie son adversaire. Gentilleau écope de deux minutes de pénalité (5'18) pour charge avec la crosse. Mais la supériorité numérique ne profite pas aux locaux. Dijon essaye de sortir pour tenter sa chance de la ligne bleue par Mô (9'30) ou Borzik (9'40). A cet instant, Lukes est au sol après avoir pris un coup de crosse. Très vite, Epinal s'offre une très grosse occasion où Trebaticky arrive en face-à-face devant Neckar. Les deux ex-Mulhousiens se connaissent bien et c'est le gardien dijonnais qui remporte cette chaude alerte (10'00).
Les Bourguignons refont pourtant surface après avoir essuyé un très sérieux orage local. Alors que Guibet et Maurice rejoignent tous deux la prison (12'15), la bande à Maric prend les choses en main. Dugas tente sa chance (12'34) puis Pazak affole la défense locale en se faufilant au travers. Caillou rassure. Entre temps, les Dauphins ne s'illustrent que d'un lancer de la ligne rouge de Trebaticky (13'20). Pazak (15'58), encore, Barica (16'04) et Gillet de la bleue (16'51) chauffent le gant du dernier rempart des Dauphins. Epinal ne s'en sort plus et le palet commence à naviguer dangereusement devant la cage où Caillou s'interpose encore par trois fois (17'00 et 17'23).
Contre le cours du jeu, Epinal réussit à contrer son adversaire. Lukes fait une passe lumineuse à Trebaticky. Le Franco-Slovaque manque à nouveau son face à face avec Neckar. Mysicka est à l'affût. C'est l'ouverture du score (1-0, 17'48). Les supporters vosgiens sont aux anges avec un incroyable électrochoc de ses protégés. Dijon voit donc ses ardeurs refroidies alors qu'Epinal tente plusieurs fois sa chance de la ligne bleue pour finir le tiers-temps.
A la reprise, Epinal repart de plus belle. Ce diable de capitaine, Dehaëne, part défier Neckar mais perd le palet juste devant la cage (21'30). Qu'importe, il remet de suite le couvert avec une grosse occasion que Neckar stoppe (22'03). Dijon ne s'en sort guère et ne tente sa chance que de la ligne bleue (23'08). Au plus mal, les Ducs perdent le palet dans leur arrière-garde. Trebaticky aux avants postes récupère et envoie un missile entre les bottes du gardien adverse (2-0, 23'40). Les Ducs ne réagissent que par une escarmouche de Mô (24'20) alors que Trebaticky permet à Lukes d'enfoncer le clou (3-0, 26'10). Sentant le vent mal tourner, Le coach dijonnais demande le temps mort pour stopper l'hémorragie.
Toujours de la ligne bleue, Gillet tente sa chance (27'00) avant que Dugas ne commette une faute sanctionnée sur Domin (27'15). Seul Trebaticky inquiète Neckar durant cette supériorité numérique (27'36). Progressivement, Dijon revient dans la rencontre avec cet exceptionnel duel remporté par Domin devant Dugas (29'43). Epinal ne lâche pourtant pas le morceau et repart de plus belle avec un lancer de la ligne bleue de Mysicka (30'28) bloqué de la mitaine de Neckar tandis que Trebaticky puis Mysicka au rebond ne passent toujours pas (32'00). C'est peut-être le tournant du match lorsque Mô envoie un missile de la bleue qui ricoche sur la transversale (33'52). Les essais fusent de toute part alors que Lukes se retrouve de nouveau au sol (34'50). A l'essai de Bussat (36'47) riposte Dehaëne suite à une bonne action collective de la seconde ligne. Son premier lancer est trop haut, le second est cadré (37'22). Gentilleau rejoint alors la prison pour accrocher (37'22) vite rejoint par un de ses coéquipiers pendant le jeu de puissance spinalien. En effet, Regenda lance de la bleue (38'19) et Neckar pénalise son équipe par un cinglage au même moment. A cinq contre trois, ni Regenda (38'19), ni Dehaëne (38'35) n'aggravent la marque dans ce tiers intermédiaire où les Vosgiens se sont illustrés par zéro minute de prison.
Pour la dernière partie de la rencontre, les chevaux sont lâchés et la partie s'enflamme de tous les côtés. Neckar bloque de la mitaine l'essai de Ribanelli (41'25). Dijon réagit par Drewniak qui trompe enfin Caillou (3-1, 42'03). On croit à un renversement de la rencontre puisque les Ducs insistent avec deux nouveaux essais (42'45 et 43'15). Mais, il n'en est rien. Caillou relance rapidement pour Regenda qui propulse Trebaticky en contre. Le Spinalien trompe encore Neckar entre les bottes (4-1, 43'21). La folie gagne les tribunes et la glace lorsque Domin met Dehaëne sur orbite dans un nouveau contre où en face à face il dégoûte Neckar dans une ambiance de fête (5-1, 43'50). Le gardien des Ducs n'en veut plus et rejoint le banc pour laisser la place à Bercovici. Bizarrement, c'est un déclic pour les hommes de Maric puisque les Ducs repartent de nouveau de l'avant avec cet essai de Drewniak dévié par Caillou (44'03). Drewniak s'illustre encore en se faisant sanctionner suite à une faute commise sur Géhin (44'26). Dijon met pourtant Epinal en difficulté. Et la supériorité numérique ne dure pas puisque Ibl est à son tour pénalisé pour charge avec la crosse (44'32). La sentence est immédiate. Une seconde après, Caillou retrouve le palet au fond de ses filets. Pazak avait récupéré pour Dugas (5-2, 44'33). Dijon revient encore lorsque Bussat lobe incroyablement Caillou de la bleue (5-3, 45'35). Devant ce retour aux affaires des visiteurs, Marciano demande le temps mort. C'est aussi pour reposer ses quatre éléments de son arrière garde (dont Zitouni) qui commence à prendre l'eau. L'intervention du coach spinalien vient à point. Alors que Bercovici se contorsionne dans son but pour se chauffer, Trebaticky tente sa chance à la limite de la zone offensive adverse, bien conscient de la possible aubaine (45'53). L'arrêt du jeune gardien de la mitaine n'est pas pour rassurer ses coéquipiers.
Les fautes se succèdent puisque Maurice et Smidriak rejoignent la prison (46'39). Ce nouvel avantage numérique ne profite pas au lancer de Mysicka (48'32) alors que Lukes manque sa reprise devant la cage. A peine de retour à cinq contre cinq, Smidriak retourne en prison pour une faute sur Mysicka (49'00). Alors en jeu de puissance, Domin sert Trebaticky qui fait à nouveau trembler les filets dijonnais pour le coup du chapeau(6-3, 49'08). Epinal est pourtant à la peine désormais. Sa discipline aperçue lors des deux premières périodes n'est plus si respectée. Maurice écope de deux minutes de pénalité pour accrocher (50'26). Bussat profite d'une erreur défensive locale pour tenter sa chance, sans succès. Le missile de Mô est bloqué par Caillou, du moins le croit-on puisque le palet continue sa route vers le but. Mais Domin, l'ange gardien, dégage le palet alors proche de la ligne fatidique (52'24). La pression monte et Guibet concrétise le travail successif de Barica et Mô pour la quatrième réalisation bourguignonne (6-4, 52'30). L'activité dijonnaise s'intensifie encore et encore. Cette fois, la défense spinalienne n'y coupe pas. Elle écope de sa première pénalité de la soirée. Zitouni est sanctionnée pour une obstruction alors que Regenda, qui montre son mécontentement à l'arbitre est expulsé (52'53, 10'+10' pour Regenda et 2' pour Zitouni). L'arrière-garde vosgienne ne tourne plus qu'à deux éléments (Domin et Vlcek). Cela n'empêche pourtant pas les Dauphins de se procurer une nouvelle occasion. Dehaëne manque son face à face (53'44). Le capitaine vosgien est endiablé. Son deuxième essai n'est pas encore couronné de succès (55'10). On le dit bien, jamais deux sans trois. Trebaticky offre un caviar à Dehaëne qui assomme les Dijonnais une fois pour toute (7-4, 55'28). D'ailleurs, leur dernière tentative est bloquée par Caillou (55'38). Leur dernier fait d'armes est cette violente charge de Bouché sur Lukes (57'07). Bouché est sanctionné. Epinal finit en fanfare avec une multitude de tentatives dont celle de Ibl rasant la ligne de but (57'19), celle de Dehaëne (58'08), la reprise de Mysicka (58'17) et les derniers lancers de Domin (58'45), Trebaticky (59'09) et Vlcek (59'22). C'est fini, Epinal est qualifié pour les quarts de finale de Coupe de France en battant Dijon, une nouvelle fois.
Les Ducs sont tombés sur une équipe morte de faim suite à un sombre épisode strasbourgeois. Dijon s'incline par deux fois à Poissompré en amical et en Coupe de France. Curieusement, la manière était identique. En septembre, les Dauphins menaient 5-0 à la fin de la seconde période pour 3-0, hier soir, au même moment.
Les Dauphins se sont rachetés en réussissant une prouesse. Ils ont battu le dernier qualifié pour la Coupe Magnus du championnat Super 16. Le seul regret est d'avoir vu Regenda expulsé alors que la défense faisait presque le sans faute avec notamment zéro minute de pénalité au deuxième tiers. Il faut aussi noter l'exploit de Trebaticky qui marque six points sur cette rencontre, dont trois buts. La réaction était attendue, elle est venue. Les joueurs de l'ICE peuvent désormais savourer la trêve de Noël après avoir obtenu un billet pour un quart de finale, en février 2003, face à l'un des clubs suivants : Chamonix (N1), Rouen (S16), Angers (S16), Grenoble (S16), Villard (S16) ou encore les vainqueurs des deux rencontres restantes que sont l'explosif Strasbourg (N1) - Amiens (S16) (le 18 décembre) et Nice (N1) - Anglet (S16) (le 21 décembre). Un bien joli cadeau de Noël...
Compte-rendu signé Frédéric Lalevée
Commentaire d'après-match (dans Le Bien Public)
Thomas Gueguen (attaquant de Dijon) : "On a réalisé une très mauvaise partie alors que nos adversaires ont joué à fond tout le temps. Peut-être avions-nous la tête aux vacances ? Nous étions tellement contents de notre victoire à Angers que nous sommes arrivés à Epinal la tête haute pour finalement repartir en regardant nos patins. On a joué trois minutes au début du dernier tiers durant lesquelles on a retrouvé notre élan habituel, structurés en défense et appliqués en attaque, on a alors inscrit trois buts. Il aurait fallu poursuivre sur cette dynamique, mais au lieu de cela on est retombé dans nos travers laxistes. Ils ont ainsi pu continuer à nous perturber par leur tactique bien huilée faite essentiellement de longues passes. C'est dommage. Certes, ils ne sont pas mauvais, certainement du niveau de Besançon par exemple, mais ils ne m'ont guère impressionné."
Épinal - Dijon 7-4 (1-0, 2-0, 4-4)
Samedi 14 décembre 2002 à 20h00 à la patinoire de Poissompré.
Pénalités : Épinal 30' (2', 0', 28') dont 10'+10' pour Regenda, Dijon 18' (4', 6', 8').
Tirs : Épinal 47 (17, 11, 19), Dijon 33 (15, 7, 11).
Évolution du score :
1-0 à 17'48" : Mysicka assisté de Trebaticky et Lukes
2-0 à 23'40" : Trebaticky
3-0 à 26'10" : Lukes assisté de Trebaticky
3-1 à 42'03" : Drewniak
4-1 à 43'21" : Trebaticky assisté de Regenda et Caillou
5-1 à 43'50" : Dehaëne assisté de Domin
5-2 à 44'33" : Dugas assisté de Pazak
5-3 à 45'35" : Bussat
6-3 à 49'08" : Trebaticky assisté de Domin (sup. num.)
6-4 à 52'30" : Guibet assisté de Barica et Mô
7-4 à 55'28" : Dehaëne assisté de Trebaticky