Grenoble - Clermont-Ferrand (7 décembre 2002)

 

Match comptant pour la quatorzième et dernière journée de la poule sud du Super 16.

Dernier match de la première phase de ce Super 16 dans une poule sud qui a rendu depuis bien longtemps son verdict. On connaît, sans réelle surprise, les quatre qualifiés pour la deuxième phase : Mulhouse, Grenoble, Anglet et Villard. Clermont, dernier de la poule, était éliminé depuis bien longtemps et donc ce match n'avait strictement aucun enjeu si ce n'est l'honneur. Grenoble ne pouvait se permettre une défaite devant son public face au dernier de la poule et Clermont voulait en terminer honorablement avant de batailler en National pour son maintien.

Comme on pouvait s'y attendre, Grenoble prenait le match à son compte dès le début. La pression était forte sur les cages de Grotnäs mais le portier clermontois s'en sortait très bien et stoppait tout. Les supériorités numériques allaient alors rééquilibrer la partie. Tour à tour pénalisée, chaque équipe devait subir le jeu. Et à ce petit jeu, c'est Clermont qui s'en sortait le mieux : sur une prison de Podlaha, les Clermontois installaient leur jeu de puissance et Karlsson ouvrait la marque d'un magnifique slap en pleine lucarne. Stupeur dans l'assistance : Clermont avait ouvert le score. Les Brûleurs de Loups devaient alors réagir et les Sangliers n'avaient plus qu'à les attendre pour placer des contres meurtriers. Kukla profitait de la confusion devant les cages grenobloises et doublait la mise pour les Sangliers. Décidément, rien ne voulait sourire aux Grenoblois qui échouaient sur leur troisième supériorité numérique du tiers tandis que Clermont déployait une magnifique contre attaque avec Vosta à la conclusion d'un trois contre un où la défense grenobloise était aux abonnés absents. 3-0 pour Clermont après un tiers temps, qui aurait pu croire à un scénario pareil ? Il est vrai que les Clermontois ont eu un maximum de réussite en convertissant avec brio leurs rares périodes de présence dans la zone d'attaque.

Au début du deuxième tiers on ne pouvait qu'attendre une réaction des Brûleurs de Loups, humiliés sur leur glace après vingt minutes. Et cette réaction ne se fit pas attendre : après un début de tiers plutôt équilibré, Grenoble parvenait enfin à réduire le score sur une contre-attaque menée par Deschaume et Shevelev qui trouvait Podlaha idéalement placé devant les cages de Grotnäs. Un premier but détonateur pour les Grenoblois qui allaient ensuite littéralement étouffer des Sangliers dépassés. Sous la pression, ces derniers allaient commettre des fautes qui cette fois allaient se payer cash. Le jeu de puissance grenoblois donnait le tournis à la défense clermontoise qui allait s'incliner sur un tir de la bleue de Saarinen. A 3-2 pour Clermont, le vent du match avait tourné. Et même si une infériorité numérique pour surnombre allait calmer les ardeurs des Brûleurs de Loups, ceux-ci reprenaient leur assaut de plus belle après deux minutes relativement tranquilles. Et comme cette fois ce sont les Sangliers qui se mettaient à la faute bêtement (un joueur de Clermont ayant remis son casque sans attacher la lanière = 2' pour équipement non conforme), l'occasion n'était que trop belle pour les Brûleurs de revenir à hauteur de leurs adversaires. Ce qu'il firent dans la confusion car après un méli-mélo devant la cage de Grotnäs, Podlaha parvenait à glisser le palet au fond des cages pour son doublé personnel et l'égalisation (3-3). Un but qui eut pour don de déclencher la fureur du portier clermontois qui estimait que plusieurs Grenoblois étaient dans sa zone. Mais l'arbitre en jugea autrement et le but fut validé. Un but qui déconcentra visiblement les Sangliers car trente secondes plus tard c'est Benoit Bachelet qui se trouvait à la conclusion d'un superbe mouvement collectif de la deuxième ligne grenobloise. En moins d'un tiers-temps, les Brûleurs de Loups avaient réussi à renverser la tendance et menaient 4-3 !

Le score ne bougea plus jusqu'à la fin de la deuxième période et les Brûleurs n'avaient désormais qu'à gérer leur avantage. Ils essayaient même de faire un break définitif au début du dernier tiers en passant deux minutes complètes dans la zone de défense clermontoise mais en vain : les Sangliers pliaient mais ne rompaient pas. Et comble du réalisme, ce sont eux qui parvenait à marquer par Kukla qui égalisait d'un tir pourtant anodin que Rolland ne put saisir (4-4). Tout était à refaire pour les Brûleurs de Loups qui ne parvenaient pas à se débarrasser de Clermontois décidément accrocheurs. Une pénalité infligée à Elian n'arrangeait rien à l'affaire des Grenoblois et pourtant l'infériorité numérique qui suivit leur fut profitable : Podlaha se saisissait d'un palet cafouillé par les Clermontois et partait seul en break pour tromper Grotnäs en deux temps. Un but libérateur pour les Grenoblois qui allait être confirmé quelques secondes plus tard par un magnifique slap de la bleue sous la transversale du jeune défenseur Christophe Tartari. Un joli but (son premier en senior !) qui clôturait cette fois définitivement le score de cette rencontre fertile en buts.

Bien malgré eux, les Brûleurs de Loups ont rendu cette rencontre plus intéressante qu'elle ne semblait au premier abord. Un suspense dont ils se seraient bien passés et il faudra se montrer bien plus vigilant à partir de janvier. Sur le plan individuel, la palme va encore à Podlaha auteur d'un triplé et qui confirme ses talents de buteurs exprimés depuis le début de saison. Coup de chapeau aux jeunes qui ont été bien utilisés dans ce match (Christophe Tartari qui marque son premier but, Romain Bachelet et Cyril Papa). A Clermont, on a vu une équipe déterminée et opportuniste qui a causé bien des tourments à des Brûleurs de Loups il est vrai pas toujours très concentrés. Seul handicap, la profondeur de l'effectif, car on n'a trop souvent vu que les deux premières lignes sur la glace. De bon augure en tout cas pour eux avant d'entamer le championnat National dans lequel ils devraient, s'ils jouent comme ce soir, assurer sans trop d'inquiétude leur maintien. Pour Grenoble, les choses sérieuses vont commencer le 4 janvier.

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

 

Grenoble - Clermont-Ferrand 6-4 (0-3, 4-0, 2-1)

Samedi 7 décembre 2002 à 20h00 au Pôle sud de Grenoble. 1800 spectateurs.

Arbitrage de M. Mendlowictz assisté de MM. Fontaine et Véricel.

Pénalités : Grenoble 10', Clermont 20'.

Évolution du score :

0-1 à 09'49" : Karlsson assisté de Naesset et Nilly (sup. num.)

0-2 à 15'25" : Kukla

0-3 à 18'41" : Vosta assisté de ?? et de ??

1-3 à 23'40" : Podlaha assisté de Shevelev et Deschaume

2-3 à 30'33" : Saarinen assisté de Vuoti et B. Bachelet (sup. num.)

3-3 à 36'17" : Podlaha (sup. num.)

4-3 à 36'51" : B. Bachelet assisté de Vuoti et Antonoff

4-4 à 46'18" : Kukla assisté de Karlsson

5-4 à 51'28" : Podlaha (inf. num.)

6-4 à 52'51" : Tartari assisté de Podlaha

 

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Simon Bachelet - Christophe Tartari ; Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Christian Elian - Roland Fougère.

Attaquants : Xavier De Murcia - Benjamin Agnel - Josef Podlaha ; Arto Vuoti - Benoît Bachelet (C) - Nicolas Antonoff ; Andrei Shevelev - Laurent Deschaume - Romain Bachelet (puis Cyril Papa).

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Marc Billieras, Romain Laugier. Absents : Franck Guillemard, Stéphane Gachet et Martin Millerioux (blessés).

Clermont-Ferrand

Gardien : Pål Grotnäs.

Défenseurs : Henrik Karlsson - Jarle Næsset ; Yann Lecompère - Erik Marinov ; François Martin - Frédéric Saint-Aubin.

Attaquants : Stefan Sjödin - Sami Ryhänen - Frédéric Nilly ; Ondrej Vosta - Réjean Pageau - Miroslav Kukla ; Pierrick Bazin - Christophe Roux (C) - Cyril Gavalda.

Remplaçants : Fabien Chardon (G), Philippe Jantzen. Absents : Jérôme Repellin, Pierre Haley, Arnaud Villedieu, William Mouly, Thierry Germain, Laurent Costilles.

 

 

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