Match comptant pour le troisième tour de la Coupe Continentale 2002/2003, poule K.

Le Keramin Minsk sait ce qui lui reste à faire : gagner, et avec l'écart le plus grand possible pour reléguer Asiago loin derrière à la différence de buts. Il est clair que si les Biélorusses s'imposent avec un gros écart, les Italiens n'auront presque plus d'espoir d'en faire autant dans la soirée face à un adversaire du calibre du Jukurit Mikkeli. Minsk part donc avec la faveur des pronostics, d'autant plus que les Slovènes, déjà diminués en défense, ont maintenant leur première ligne d'attaque décimée par les blessures de Dejan Kontrec et Ivo Jan à la suite du match d'hier.

Comme prévu, le match est donc à sens unique, même si les Biélorusses semblent tendus par l'enjeu. Ainsi, alors qu'ils dominent, ce sont eux qui prennent les premières pénalités avec une crosse haute de Titavets et surtout une charge dans le dos de Vladimir Matveïev qui lui vaut 2'+10'. Les joueurs de Minsk semblent plus libérés au fil des minutes et prennent tous les risques pour forcer le verrou slovène. Lente et empruntée, la défense slovène accumule les mises en échec mais ne peut éviter le bombardement sur le but de Klemen Mohoric. Or, le gardien de Ljubljana réalise un premier tiers-temps grandiose et arrête vingt-trois tirs adverses pour tenir le 0-0 jusqu'à la pause.

Même les jeux de puissance n'ont pas permis de débloquer le score en première période, mais la première pénalité slovène du deuxième tiers-temps, pour un retenir de Klemenak, est immédiatement exploitée. La défense de Ljubljana se replace mal et Ovsiannikov a toute latitude pour tirer entre les jambières de Mohoric, pris pour la première fois en défaut. Après avoir résisté pendant plus de la moitié de la rencontre, les Slovènes accusent le coup après ce but et baissent d'un ton leur présence physique. Malgré deux défenseurs trop peu actifs autour de lui, Dmitri Dudik double ainsi la mise cinquante secondes plus tard.

Maintenant que le verrou a sauté, la porte semble irrémédiablement béante et on semble s'acheminer vers le massacre annoncé. Mais Klemen Mohoric se montre alors héroïque et sauve son équipe fatiguée en de multiples occasions. Les supporters italiens, dont les Slovènes servent la cause, ont donc encore de quoi espérer et vont même exulter à deux reprises au début du troisième tiers-temps.

L'Olimpija semble retrouver l'espace de quelques minutes sa vitesse et sa créativité. Tout d'abord, Jurij Golicic punit un accrochage de Malashkevich par un missile de la bleue en supériorité. Même les 2'+10' sifflées contre Gasper Zupan ne perturbe pas les Slovènes. L'arbitre norvégien Ole Stian Hansen, impitoyable avec les petites fautes qui empoisonnent le jeu mais aussi avec les gestes dangereux, sifflait à cette occasion sa quatrième charge dans le dos en trois jours. Ljubljana continue sa pression, porté par le public, et dans une mêlée indiscernable devant la cage biélorusse, c'est Davor Durakovic qui a le dernier mot et qui envoie la rondelle au fond.

2-2, les supporters italiens ne se sentent plus de joie, voilà qui arrangent bien leurs affaires. Mais Minsk réagit et asphyxie à nouveau la défense slovène. À quatre minutes de la fin, sur un engagement pourtant gagné par Ljubljana, un Biélorusse subitilise le palet et le glisse sous les bottes de Mohoric. Même un temps mort ne suffit pas à l'Olimpija qui a pris là un sacré coup sur la tête. Pour ne rien arranger, Bojan Zajc est envoyé sur le banc à trente-deux secondes de la sirène pour crosse haute.

Même à quatre contre cinq, on décide de faire sortir Klemen Mohoric de sa cage. Mais le pauvre gardien n'a pas le temps de faire trois mètres que les Biélorusses récupèrent le palet. Revenu en catastrophe dans ses buts, Mohoric doit faire face à une contre-attaque solitaire et il réussit miraculeusement à dévier le palet sur la transversale. Il ne reste plus que deux secondes au compteur, mais son calvaire n'est pas fini. Le Biélorusse récupère la rondelle et lui fonce dessus. Finalement, le palet rentre dans la cage alors que résonne le gong final, mais l'arbitre ne valide pas ce but trop tardif et entaché d'une faute sur le gardien. Finalement, Minsk ne s'impose donc que par un écart minimal d'un but. Ça aurait pu être pire pour Asiago, qui se retrouve avec une tâche très difficile mais pas insurmontable face au Jukurit Mikkeli.

Commentaires d'après-match

Evgueni Lebedev (entraîneur de Minsk) : "La clé de nos progrès, c'est la stricte application du schéma tactique. Nous ne nous sommes pas seulement adaptés à nos adversaires, nous avons essayé de dicter nos conditions. J'avais noté avant le départ pour l'Italie que l'équipe était en train de subir une perestroïka. Ici, il est apparu évident que la colonne vertébrale du Keramin est réceptive à ce changement. Cependant, je ne peux pas en dire autant de tous les joueurs. Beaucoup, dont je tairai les noms, ne sont absolument pas rentrés dans le modèle proposé, ils sont perdus sur la glace. Il nous faudra donc procéder à des changements pour remédier à cela. Malgré la victoire, je ne suis pas complètement satisfait. Nous aurions gagner beaucoup plus largement contre l'Olimpija."

Dmitri Ovsiannikov (attaquant de Minsk) : "Je n'étais pas atteint par le stress. Après tout, je ne suis pas novice dans les compétitions européennes, j'y avais participé chaque année avec le Tivali Minsk, et j'avais même joué une finale de Coupe d'Europe. C'est pourquoi c'était plus facile pour moi que pour mes jeunes coéquipiers inexpérimentés. Je suis satisfait de mon jeu. Même si j'ai été aligné à la fois sur la première ligne et sur la quatrième, il me reste des forces et je peux encore parader. Ce sont mes meilleurs matches de la saison jusqu'ici. Ceci dit, il y a une erreur sur la feuille de match officielle : ce n'est pas moi qui marque le troisième but, c'est Oleg Malashkevich."

Guennadi Savilov (attaquant de Minsk) : "Pour moi, notre performance dans ce tournoi n'est pas inattendue. Personnellement, j'étais venu ici pour gagner, et j'abordais le tournoi avec sérénité, comme pour un match banal de championnat. Quand je jouais au CSKA, nous avions battu cette équipe slovène 5-0. Ce n'est pas comme si nous allions à Yaroslavl, pourquoi avoir peur ? Certes, il y a eu Asiago, qui a été notre adversaire le plus sérieux. J'ai apprécié le jeu rapide et technique du Jukurit, mais il m'était facile de jouer contre Finlandais, qui me paraissaient tous petits, comme des pygmées. Mais contre l'Olimpija... Nous avons passé soixante minutes sur leurs cages, qu'ils ont bougées cinq fois. Nous aurions pu marquer six buts aujourd'hui, mais le palet, comme ensorcelé, ne voulait tout simplement pas rentrer."

HK Keramin Minsk (BLR) - Olimpija Ljubljana (SLO) 3-2 (0-0, 2-0, 1-2)

Dimanche 24 novembre 2002 à 16h30 au Stadio Odegar d'Asiago. 680 spectateurs.

Arbitrage d'Ole Stian Hansen (NOR) assisté de Claudio Pianezze et Luca Zatta (ITA).

Pénalités : Minsk 22' (16', 2', 4') ; Ljubljana 28' (6', 6', 16').

Tirs : Minsk 53 (23, 20, 10) ; Ljubljana 16 (3, 8, 5).

Évolution du score :

1-0 à 30'48" : Ovsiannikov assisté de Mialeshka (sup. num.)

2-0 à 31'34" : Dudik assisté de Bashko et Riadinski

2-1 à 45'11" : Golicic assisté de Rahmatullin (sup. num.)

2-2 à 49'30" : Durakovic assisté de Golicic et Terglav

3-2 à 56'15" : Ovsiannikov

Meilleurs joueurs (vote des entraîneurs) : Dmitri Dudik pour Minsk et Jaka Avgustincic pour Ljubljana.

Gardien : Leonid Grishukevich.

Défenseurs : Vadim Navitski - Alekseï Titavets ; Vladimir Svita - Andreï Bashko ; Aleksei Verbitski - Sergueï Paklin ; Vladimir Matveïev.

Attaquants : Aleksandr Riadinski - Oleg Malashkevich - Vladimir Khaïlak ; Guennadi Savilov - Valeri Ermolov - Dmitri Dudik ; Yaroslav Chupris - Alekseï Krutsikov - Dmitri Mialeshka ; Dmitri Ovsiannikov - Pavel Valchok - Alekseï Monakhov.

Remplaçant : Aleksandr Zarudny (G).

Coach : Evgueni Lebedev.

Gardien : Klemen Mohoric.

Défenseurs : Bojan Zajc - Jurij Golicic ; Jernej Klemenak - Davor Durakovic ; Domen Lajovec - Bostjan Groznik.

Attaquants : Ildar Rahmatullin - Jaka Avgustincic - Luka Zagar ; Peter Rozic - Edo Terglav - Anze Emersic ; Gasper Zupan - Egon Muric - Ales Music.

Remplaçant : Robert Kristan (G). Absents : Ivo Jan et Dejan Kontrec (blessés).

Coach : Chris Imes.

Retour à la Coupe Continentale