France - Italie (8 novembre 2002)

 

Match comptant pour l'Euro Hockey Challenge 2002/2003 (trophée Olivier Lesieur 2002).

L'Italie comme l'équipe de France doit faire face à la carrière vieillissante d'une génération spontanée de joueurs, parfois naturalisés, très doués. Les arrêts des carrières internationales de Bruno Zarillo et Mario Chitarroni ont déjà fait bien mal ; l'Italie aux derniers championnats du Monde a été reléguée dans le groupe B, celui des Français. C'est donc sans ses dernières vedettes (les attaquants Vezio Sacratini, Giuseppe Busillo et Lucio Topatigh, l'arrière Maurizio Mansi et son légendaire gardien Mike Rosati) que Pat Cortina a décidé de présenter son équipe qui s'appuie en défense sur les expérimentés Michele Strazzabosco, Armin Helfer et Carlo Lorenzi entourant une très jeune garde italienne dont l'élément le plus prometteur semble être Christian Borgatello. Devant, l'offensive est plus mûre. On ne présente plus Roland Ramoser et Armando Chelodi. Les frères De Toni et Stefano Margoni sont toujours présents de même que l'étoile montante Christian Timpone. Voilà donc deux bonnes lignes de routiers qu'il faudra maîtriser.

Après cinq minutes d'observations générales, les Français obtiennent la première occasion de la rencontre - la seule de la période - par l'intermédiaire de Jonathan Zwikel qui faisant le tour de la cage essayait de surprendre Günther Hell (6'44). Ensuite, il y eut des pénalités de part et d'autre. Les joueurs d'Heikki Leime ont fort bien manœuvré puisqu'ils n'accordèrent aucun lancer sur leurs deux courtes infériorités d'une minute chacune alors qu'ils lançaient quatre fois pendant leurs trois instants de jeu de puissance pour ouvrir le score dans un premier tiers-temps rendu très hermétique par les Italiens (1-0 à 16'44). Les Bleus menant au score tenaient bien leur avantage jusqu'à la première sonnerie.

La reprise fut bien plus difficile. Sans doute encore au vestiaire, l'arrière-garde était prise en faute (21'35). Du coup, Armin Helfer profitait du jeu de puissance et de la confusion créer par Lino De Toni pour égaliser (1-1 à 22'55). Loin de se résigner, les coéquipiers d'Arnaud Briand se révoltaient contre leur suffisance malheureuse. Jonathan Zwikel (26'50) et Vincent Bachet (29'34) donnèrent sérieusement du palet à écarter au portier italien qui se montrait excellent en paradant les deux bons envois des anciens Rémois. Les Italiens, bousculés, commettaient des fautes et ils en furent doublement réprimandés. Cependant, jamais les Français n'ont su profiter de cette minute et vingt-six secondes de double supériorité d'où ne sortit qu'un seul tir cadré (32'54) ! Plus entreprenants et dominateurs qu'au premier vingt, les Bleus mettent tout en œuvre pour réussir leurs desseins. Nicolas Pousset voyait son lancer dérouté par le gardien adverse (35'12), Laurent Gras manquait de peu la cible (36'15) et Brice Chauvel était sevré par un Günther Hell toujours clairvoyant (36'29). Sans doute trop porté à l'offensive et enthousiaste l'équipe de France a failli une première fois se faire surprendre. En effet, l'attaque italienne se présentait à deux contre un, mais à son tour Fabrice Lhenry brillait face à Roland Ramoser (37'41). Les Français n'ont pas été récompensés de leurs efforts dans ce deuxième tiers, la faute à Günther Hell, à leur indiscipline du début et aussi à leur manque de rodage en jeux spécifiques où il semble régner encore trop d'improvisation, Heikki Leime n'appliquant pas d'unité spéciale.

Au second retour des vestiaires, Fabrizio Fontanive s'en allait seul au but. Toutefois, Fabrice Lhenry sauvait encore la maison devant l'ailier italien (40'48). Une minute plus tard, Brice Chauvel reprenait un rebond d'une action amenée par le duo Lilian Prunet - Laurent Gras et trompait le gardien italien (2-1 à 41'51). Quelques secondes plus tard, un jeu de puissance s'offre aux Français mais ils ne parviendront pas à faire la cassure malgré un (seul) lancer cadré. Dès lors, tout le jeu français se liquéfia. Recroquevillés, les Bleus s'en remettaient à Fabrice Lhenry qui doit magnifiquement jouer du poke-check (49'56). Ils subirent une mauvaise pénalité, ils résistèrent, mais rompirent alors que le prisonnier remontait sur la glace (2-2 à 53'52). La guigne, l'erreur de coaching, cerise sur le gâteau italien, quand un surnombre fut justement sifflé dans les deux dernières minutes de jeu, ce qui signifiait un lancer de pénalité. Fabrice Lhenry, on l'a déjà vu, est dans un bon soir. Mais, peut-être plus aussi en confiance, le gardien local n'a rien pu faire face à l'astucieux lancer en haut sur sa gauche de Lino De Toni (2-3 à 59'39).

Désormais, il reste neuf secondes à jouer. A la suite d'un temps mort, Lhenry sort remplacé par un attaquant. L'engagement est à gauche dans le camp italien. Le palet parvient à l'opposé dans la courbe de la bande à droite. Arnaud Briand laisse sa crosse traîner dans le territoire du gardien, ce dernier trébuche pendant que Laurent Gras récupère la rondelle. Le joueur de centre d'Amiens l'envoie à François Rozenthal au second poteau qui égalise à la dernière seconde dans un filet désert le gardien ayant "glissé". L'arbitre, après vérification du chrono, accordera le but malgré les protestations italiennes (3-3 à 60'00).

Une prolongation de mort subite à quatre contre quatre va donc devoir se dérouler. Sans aucune action vraiment dangereuse, les Français sont plus volontaires et lancent tout de même à trois reprises contre une seule chez les Italiens. Souvent ce sont les arrières qui se trouvent en position. Cependant, une énième faute entachera ce match largement à la portée des Bleus (63'32). Une minute plus tard, Roland Ramoser parvient à décaler Carlo Lorenzi qui envoie de loin pour le gain du match (3-4 à 64'29).

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Interviews d'après-match

Stefano Antinori, ce soir on a vu une équipe italienne qui a eu beaucoup de mal au deuxième et troisième tiers, mais finalement ça s'est bien terminé au final...

Stefano Antinori : L'équipe de France a beaucoup lancé mais notre gardien a été très bon. Nous avons eu beaucoup de volonté pour gagner ici, ce n'était pas facile pour nous. L'équipe était bien. Je n'ai pas joué mais je suis très content du résultat c'est bien pour commencer le tournoi

Quelle compétition l'équipe d'Italie prépare-t-elle à l'aide de ce tournoi ?

Stefano Antinori : On prépare le championnat du monde 2003 mais il y a beaucoup de joueurs qui sont ici aussi pour préparer les Jeux Olympiques de Turin. J'espère faire partie de l'équipe, jouer pour son pays aux JO, c'est le grand rêve de chacun.

Quelle est ta place dans l'équipe nationale ?

Stefano Antinori : Je ne suis pas le numéro un, j'en suis encore loin, je suis très jeune, je n'ai pas encore beaucoup joué cette saison à cause de problèmes d'agent. Je pars vendredi au Canada en CHL dans un club où il y aura un autre gardien et 80 matches à jouer...

 

Sébastien Dermigny, après plus d'un an d'absence, on vous retrouve en équipe de France...

Sébastien Dermigny : Ça me fait très plaisir de retrouver les gars et de donner le meilleur de moi-même aux stages de l'équipe de France. Ça fait autant plaisir de porter le maillot national.

Pour ce regroupement, la concurrence était nombreuse...

Sébastien Dermigny : Porter le maillot, c'est un honneur et à chaque fois, c'est la sélection, il faut être prêt physiquement. Ce sera à chaque fois la compétition pour tout le monde et ainsi le niveau s'élèvera de lui-même encore un peu plus.

Que s'est-il passé en fin de match ?

Sébastien Dermigny : Nous avons été distraits et les pénalités nous ont coûté le match, c'est certain. Pourtant, nous avons dominé les trois quarts du temps, nous n'avons pas su concrétiser cette domination, c'est dommag,e car les Italiens étaient largement à notre portée ce soir.

Un match international comme celui de ce soir est-il plus rapide que le championnat de LNB ?

Sébastien Dermigny : Je trouve que ça va quand même plus vite, il y a des joueurs qui évoluent dans une super ligue, le rythme des matches de l'équipe de France est plus rapide qu'en ligue B.

Quel est l'objectif pour la suite du tournoi et la suite de la saison ?

Sébastien Dermigny : Ils nous reste deux matches et nous avons bien l'intention de les gagner. Tous les matches sont important. Le but de chaque sportif est d'évoluer au plus haut niveau donc l'objectif est aussi de remonter dans le groupe A et dans cette perspective ce tournoi est important, on joue pour le gagner.

 

 

France - Italie 3-4 (1-0, 0-1, 2-2, 0-1)

Vendredi 8 novembre 2002 à 20h30 à la patinoire de l'Illberg, à Mulhouse. 863 spectateurs.

Arbitrage de M. Zviedritis (LET) assisté de MM. Bouguin et Bliek.

Pénalités : France 14' (2' Pousset, 2' Coqueux, 2' Aimonetto / 2' Prunet, 2' M. Rozenthal / 2' Sadoun / 2' Bachet) ; Italie 16' (2' Veggiato, 2' Strazzabosco, 4' L. De Toni / 2' Sparber, 2' Chelodi, 2' Zisser / 2' Norgatello / 0').

Tirs : France 30 (8, 12, 7, 3) ; Italie 16 (4, 4, 5, 3).

Supériorités : France 1/6 (17%) ; Italie 2/6 (33%).

Arrêts : Lhenry 12/16 (75%) ; Hell 27/30 (90%).

Évolution du score :

1-0 à 16'44" : M. Rozenthal assisté de Bonnard et Zwikel (sup. num.).

1-1 à 22'55" : Helfer assisté de L. De Toni (sup. num.).

2-1 à 41'51" : B. Chauvel assisté de Prunet.

2-2 à 53'52" : M. De Toni assisté de Margoni.

2-3 à 59'39" : L. De Toni (tir de pénalité).

3-3 à 60'00" : F. Rozenthal assisté de Gras.

3-4 à 64'29" : Lorenzi assisté de F. Ramoser et R. Ramoser (sup.num.).

 

France

Gardien : Fabrice Lhenry (30 ans / 13 sélections).

Défenseurs : Allan Carriou (26/9) - Nicolas Pousset (23/10) ; Sébastien Dermigny (21/5) - Vincent Bachet (24/20) ; Jean-François Bonnard (31/7) - Lilian Prunet (24/0) ; Simon Bachelet (25/5) - Mathieu Mille (21/0).

Attaquants : Guillaume Chassard (25/0) - Arnaud Briand (32/61) - Olivier Coqueux (29/0) ; François Rozenthal (27/37) - Jonathan Zwikel (27/30) - Maurice Rozenthal (27/45) ; Brice Chauvel (23/0) - Laurent Gras (26/29) - Richard Aimonetto (29/30) ; Benoît Paillet (21/0) - Anthony Mortas (28/33) - Yven Sadoun (23/10).

Remplaçant : Christophe Burnet (21/0) (G). Absent : Géraud Maréchal (choix du coach)

Italie

Gardien : Günther Hell (24/3).

Défenseurs : Michele Strazzabosco (26/20) - Christian Borgatello (20/6) ; Armin Helfer (22/18) - Alexander Egger (23/0) ; Florian Ramoser (23/0) - Carlo Lorenzi (28/21) ; Werner Ramoser (20/0) - Alexander Avancini (22/0).

Attaquants : Christian Timpone (26/6) - Armando Chelodi (29/28) - Roland Ramoser (30/ + de 52) ; Stefano Margoni (27/21) - Luca Ansoldi (20/0) - Lino De Toni (30/28) ; Fabrizio Fontanive (25/0) - Manuel De Toni (23/21) - Daniele Veggiato (24/0) ; Michael Sparber (22/0) - Stefan Zisser (22/11) - Giorgio De Bettin (30/6).

Remplaçant : Stefano Antinori (21/0) (G). Absent : Leo Insam (?).

 

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