Viry-Châtillon - La Roche-sur-Yon (2 novembre 2002)

 

Match comptant pour la septième journée de la poule nord du championnat de France 2002/03 de division 2.

Pour Viry, c'est un peu le match de la dernière chance, puisqu'une qualification pour la poule finale passe très probablement par une victoire ce soir. Mais sans leur buteur Sébastien Roujon, que peuvent espérer les Essonniens face à un des favoris de la division 2 ? La Roche-sur-Yon semble assumer son nouveau statut de cador de la division, y compris dans l'organisation, puisqu'ils sont la première équipe de D2 que je voie cette saison avec les noms des joueurs sur chaque maillot. Mais attention : si les Vendéens ont fait le plein de points à domicile, ils ont par contre perdu leur deux matches à l'extérieur à Caen et à Garges. Mais ce sont les deux déplacements les plus difficiles... Est-ce vraiment un signe de faiblesse de La Roche loin de ses bases ?

Les juniors de Viry ont la pêche

Viry fait tout pour continuer la série et Kévin Ledoux perce crânement au cœur de la défense adverse avant d'être retenu par Guérard alors que son ultime dribble l'avait amené devant le gardien (3'58"). Mais ce n'est pas parce que Ledoux a du jus pour cinq qu'il faut que ses coéquipiers le regardent jouer, ce qui est un peu trop le cas sur ce jeu de puissance. Une énorme erreur de Monneau à la bleue permet à Robert Blaha de partir en breakaway, mais son revers est bloqué par la jambière de Lallemand. Viry persévère et l'obstination de Berteleau permet au palet de parvenir à Olivier Roujon qui ouvre le score d'un tir au ras de la glace.

La Roche réagit très rapidement à ce début contrariant avec de bons lancers de Corbeil et Blaha. Dès que Viry repasse en zone adverse et que les visiteurs récupèrent le palet, Frédéric Corbeil reçoit une longue passe de Thomas à la bleue offensive et gagne son duel contre Lallemand. Mais les juniors de Viry ont plus de peps dans leur jeu que jamais, et il faut voir Marouillat prendre de vitesse ses vis-à-vis sur le côté droit, entraînant une sortie quelque peu hasardeuse du gardien vu qu'il n'y avait pas encore le feu mais qu'il y avait par contre des jaunes au centre.

Une défense en proie à la panique

La panique semble s'emparer à plusieurs reprises de la défense de La Roche puisque Gassiot doit sauver en catastrophe un palet sur sa ligne - en supériorité ! - et que Samson "ça m'sonne" (comme son nom a été prononcé à la présentation des équipes) se fait contrer juste devant son but par Ledoux. Si l'on ajoute à cela les rebonds lâchés par le gardien Paul Charret, on comprend que la défense de La Roche paraît très prenable. Dans les dix dernières secondes, Christophe Berthaud et Florian Segura partent même en deux contre un, mais ce dernier se laisse emporter et se ferme l'angle de tir. Viry a laissé passer sa chance car les failles seront beaucoup moins nombreuses par la suite.

Viry sombre

A la reprise, le jeu est confus et maladroit, mais désormais surtout du côté de Viry. C'est La Roche qui domine nettement et qui prend l'avantage par sa deuxième ligne, de loin la plus incisive, Corbeil reprenant une passe de derrière le but de Thomas. Peu après la mi-match, Cédric Gassiot porte même le score à 3-1. Un ressort semble cassé à Viry, les passes n'arrivent plus à destination, alors que les Vendéens se mettent à combiner. Le deuxième bloc franco-canado-tchèque (Thomas-Corbeil-Blaha) est encore l'initiateur, mais la première ligne de Marzin, Pousse et Gassiot s'y met à son tour.

Le seul répit pour Viry est un retenir de Guérard, mais à vingt secondes de la fin de la pénalité, le palet touche le patin de Duboc juste avant qu'il ne quitte la glace. Ce surnombre a de grandes conséquences puisque Samson Samson marque à quatre contre quatre et que Viry doit en plus finir le tiers en infériorité. Heureusement, il n'y aura pas de dégâts supplémentaires.

Le crépuscule des braves

Entre le premier et le deuxième tiers-temps, pour Viry, ça a vraiment été le jour et la nuit. Alors, la troisième période donnera-t-elle lieu à une nouvelle aurore ? Malheureusement, c'est plutôt un lent crépuscule. Peter Almasy tente bien de provoquer un choc psychologique en sortant Lallemand, qui avait gagné ses galons de gardien titulaire, au profit de Christophe Roujon. Mais Viry ne retrouve pas sa vitalité du premier tiers, et Julien Thomas aggrave la marque à quatre contre quatre à dix minutes de la fin.

Les juniors castelvirois s'échauffent pour un rien à l'image de Benyahia qui en veut à l'entraîneur-joueur adverse David Guérard, et canalisent mal leur énergie. S'ils cherchent un exemple de potentiel physique bien utilisé, ils peuvent prendre comme modèle Samson Samson, qui semble beaucoup chercher le contact, mais proprement et souvent à bon escient pour son équipe. Le jeune défenseur formé à Cherbourg se permet même de marquer son second but sur une percée qui ne doit rien à personne.

Cédric Abourbé réduit le score à 2-6 trente secondes plus tard d'un beau lancer en lucarne. Mais, alors que Samson est en prison pour un faire trébucher en zone neutre, car il lui arrive aussi de s'engager à l'excès, c'est David Guérard qui marque le septième but en infériorité. A la dernière minute, Sabatier doit dégager derrière son but et donne dans le coin à Guérard. Les Vendéens y sont à deux, mais ils se gênent, et Danton leur prend le palet pour l'offrir à Benyahia qui sauve l'honneur à 3-7.

Bilan : La Roche, un favori mais...

Paradoxalement, malgré leur nette victoire, j'aurai quelques bémols à apporter sur cette équipe de La Roche. Puisque j'en avais fait une favorite dans la présentation de D2, je dois quand même avouer que l'effectif n'est pas aussi impressionnant que sur le papier. Certes, la défense de La Roche-sur-Yon a des arguments avec les solides et combatifs Samson et Sabatier. Mais les arrières semblent moins rapides que physiques, et surtout, ils perdent la plupart de leurs duels quand il se retrouvent face-à-face avec un attaquant. Bon point cependant, ils se couvrent bien les uns les autres et minimisent ainsi les conséquences de leurs erreurs et pertes de palet. Je vois mal quand même ces quatre défenseurs résister à une grosse pression pendant soixante minutes.

Malheureusement pour elles, les quatre lignes de Viry n'ont mis cette pression que pendant vingt minutes, avant de s'éteindre. Ce premier tiers était-il un simple accident pour La Roche ? Viry peut-il tenir ce rythme pendant un match entier ? Autant de mystères...

Pour ce qui est de l'attaque vendéenne, elle a été efficace, c'est incontestable, mais pas étincelante. Comme en défense, le principal problème est le manque de banc. Les deux premières lignes sont très fortes, mais il vaut mieux avoir plus de relève derrière, car il n'y avait que huit attaquants ce soir. Les deux "suppléments" Disnard et Le Cam, qui ont eu pas mal de temps de glace une fois le match plié (Caennais, prenez exemple !) ont fait bonne impression, espérons qu'ils retrouvent rapidement un troisième homme pour tourner à trois vraies lignes.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaire d'après-match (dans Le Républicain) :

Peter Almasy (entraîneur de Viry) : "Nous manquons de continuité dans la discipline tactique. Face à un adversaire de ce calibre, ça ne pardonne pas."

 

Viry-Essonne - La Roche-sur-Yon 3-7 (1-1, 0-3, 2-3)

Le 2 novembre 2002 à 18h15 à la patinoire municipale de Viry-Châtillon. 125 spectateurs.

Arbitrage de MM. Pierre Camatte et Christian Maltaverne.

Pénalités : Viry 8' (2' Gumuccio / 2' surnombre / 2' Duboc, 2' Danton) ; La Roche-sur-Yon 8' (2' Guérard / 2' Guérard / 2' Corbeil, 2' Samson).

Évolution du score :

1-0 à 05'16" : O. Roujon assisté de Berteleau (sup. num.)

1-1 à 05'59" : Corbeil assisté de Thomas

1-2 à 25'24" : Corbeil assisté de Thomas et Blaha

1-3 à 33'23" : Gassiot

1-4 à 38'28" : Samson

1-5 à 50'05" : Thomas assisté de Samson

1-6 à 54'08" : Samson

2-6 à 54'38" : Abourbé

2-7 à 57'30" : Guérard assisté de Gassiot et Marzin (inf. num.)

3-7 à 59'08" : Benyahia assisté de Danton

 

Viry-Châtillon

Gardiens : Thierry Lallemand puis Christophe Roujon à 40'00".

Défenseurs : Guillaume Duboc - Olivier Monneau ; Clément Dinay - Christophe Berthaud ; Yvan Eeckhoudt - Bruno Floch.

Attaquants : Arnaud François (C) - Olivier Roujon - Fabien Gumuccio ; Mohamed Benyahia - Romain Danton - Kévin Ledoux ; Laurent Jallut - Cédric Abourbé - Cédric Berteleau ; Florian Segura - Guillaume Jamain - Michaël Marouillat.

Absents : Axel Melinon (blessé à la cheville), Sébastien Roujon, Stéphane Berthaud, Guillaume Cormont, Guillaume Dermigny, Christophe Schweitzer.

Coach : Peter Almasy.

La Roche-sur-Yon

Gardien : Paul Charret.

Défenseurs : Cyril Sabatier - David Guérard ; David Selin - Samson Samson.

Attaquants : Ronan Marzin - Bertrand Pousse (C) - Cédric Gassiot ; Julien Thomas - Frédéric Corbeil - Robert Blaha ; Disnard - (Gassiot ou Blaha) - Thomas Le Cam.

Remplaçant : Yohann Barreteau (G).

Coach : Claude Selin.

 

 

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