Amiens - Rouen (31 octobre 2002)

 

Match comptant pour la neuvième journée de la poule nord du championnat de France, Super 16.

Tout laisse prévoir une énorme rencontre entre les Gothiques et les Dragons en ce soir d'Halloween : une patinoire archi-comble, des Amiénois qui veulent leur revanche suite au match perdu en terre normande 4 à 3 et ce après avoir mené 2 à 0 à la fin du premier tiers ; et les Rouennais ont un énorme besoin de points, suite aux sanctions subies sur les trois premiers matchs, pour s'assurer d'être dans le carré du haut de tableau de la poule nord puisque Tours ou Dijon pourraient bien jouer les trouble-fête.

Le match commence à cent à l'heure et après deux minutes de jeu à peine Denis Perez est pénalisé, mais les Rouennais n'arrivent pas à se mettre en place en supériorité. Trois minutes plus tard, c'est au tour de Doucet d'aller en prison. Les Amiénois mettent leur jeu de force en action, Eric Raymond fait un arrêt au raccroc sur un lancer de Karl Dewolf (5ème minute), trente secondes plus tard le portier normand se montre encore efficace sur un lancer de François Rozenthal. Les efforts picards seront récompensés par un but de Laurent Gras (5'38").

Les Gothiques sont déchaînés et ont le dessus sur les Dragons. Il faut encore une parade de Raymond sur un tir d'Elie Marcos (6'29"). Quelques secondes plus tard, Kévin Hecquefeuille est pénalisé pour crosse haute, mais Rouen ne sait pas en profiter. Cette manche est d'une très haute intensité et on passe d'un but à l'autre. Antoine Mindjimba fait deux arrêts coup sur coup sur des tirs d'Aram Kevorkian (9'50"). Du côté amiénois, François Rozenthal se montre sur plusieurs actions et lancers mais sans résultat.

A la quinzième minute, Doucet vient à son tour buter sur le portier amiénois après une erreur de la défense. David Bahl est pénalisé, il reste 4'30" de jeu, les Gothiques se mettent en place et il faut encore un incroyable Raymond qui arrête un lancer de Rozenthal puis trois rebonds coup sur coup. Cette pénalité est une nouvelle fois tuée. Arto Kulmala manque de faire le break après un nouvel exploit du portier normand sur sa ligne, et on en reste à 1-0 sur ce tiers. Les Amiénois se sont montrés tout de même plus incisifs sur ce tiers et l'on pense que ce match devrait à juste titre tourner à leur avantage.

Le "combat" reprend et le jour va se transformer en nuit pour les Gothiques. Pourtant on voit un premier lancer de Karl Dewolf sur Raymond, ensuite c'est à Mindjimba de s'illustrer. A la cinquième minute, le palet joue avec la cage du portier amiénois en venant effleurer le montant de celle-ci sur un lancer de Daniel Carlsson.

Eric Raymond se montre une fois de plus performant dans sa cage devant Fredrik Bergqvist et Kévin Hecquefeuille. Pajonkowski fait un cinglage (26'04"), les Picards se mettent en place pour le jeu de force et cela chauffe sur le but normand, mais sans concrétisation. Eric Raymond et Brice Chauvel sont pénalisés et dans le même temps Antoine Mindjimba sort pour laisser sa place à Didier Drif, le public se demande ce qu'il se passe : est-ce que la blessure au genou de Mindjimba s'est réveillée ? (27'45").

Le nouveau portier amiénois n'a pas encore eu le temps de se mettre dans le match que Karl Dewolf fait une énorme bourde. Eric Doucet transmet le palet à Guillaume Besse qui passe à Arnaud Briand qui n'a plus qu'à ajuster une mine sur Drif. Légèrement masqué, le malheureux portier ne peut rien faire d'autre que constater que la rondelle au fond de ses filets (28'21"), dépité.

Les Gothiques viennent de se prendre une grosse claque et retombe dans leur cycle infernal du deuxième tiers. Fredrik Bergqvist essaie de surprendre Eric Raymond sur un lancer mais sans réussite. Antoine Mindjimba revient sur la glace (30'05") pour subir le même sort que Didier Drif puisque trente-cinq secondes plus tard c'est Guillaume Besse qui l'ajuste et permet aux Rouennais de mener à la marque. Le coach amiénois demande un temps mort : il y a le feu à la maison.

Mais rien ne change, au contraire, les Gothiques sont dans du sable mouvant, tous scotchés sur le côté gauche du but de Mindjimba qui est concentré sur ce côté et ne voit pas partir dans son dos Lacroix qui transmet à Geoffroy qui marque dans le but grand ouvert (31'48").

A peine deux minutes plus tard, le cauchemar continue et suite à une nouvelle erreur défensive et d'un manque de concentration évident, les Gothiques sont dans un trou noir et n'arrivent pas à en sortir la tête, Lacroix transmet tranquillement la rondelle, devant la cage du portier amiénois, au jeune Terry Prunier esseulé qui dépose cette dernière derrière la ligne de but picarde (33'29").

En cinq minutes, les Gothiques se sont pris la bagatelle de quatre buts. Ils essaient de repartir et se réveillent quelque peu. Eric Raymond fait encore deux arrêts en deux secondes. Le puck passe d'un camp à l'autre. Les trois dernières minutes seront à l'avantage des Gothiques dans ce tiers. Bahl commet un cinglage (37'13") et une minute plus tard c'est au tout de Raymond d'être pénalisé pour avoir une fois de plus avoir bougé volontairement sa cage. Les Gothiques se retrouvent en double supériorité numérique et se doivent d'en profiter. Mais plutôt que de ce mettre en place, Laurent Gras tente seul sa chance, suivi de la même façon par François Rozenthal sans résultat. Les Rouennais reviennent à quatre contre cinq, mais les Amiénois se décident enfin à jouer collectif et un poser un jeu de force et parviennent à réduire le score par Brice Chauvel sur le rebond d'un tir de Mortas (39'18"). Le klaxon sonne et les équipes entrent aux vestiaires sur le score de 2 à 4. Tout semble encore jouable pour les Gothiques, mais les Dragons sont très forts quand ils mènent au score.

Pour cette ultime partie de la rencontre, les Picards n'ont d'autre choix que d'aller de l'avant pour au moins égaliser voire gagner. C'est ce qu'ils font. Ils partent à l'assaut du but de Raymond. Après un peu plus d'une minute de jeu, David Bahl est pénalisé. Nicolas Pousset vient le rejoindre en prison après avoir mis un coup de crosse sur le casque de Bergqvist alors que celui-ci filait en un contre un face à Raymond (l'arbitre ne jugera pas bon d'infliger un tir de pénalité). Les Gothiques se trouvent à cinq contre trois pour quinze secondes, puis à cinq contre quatre. Et c'est là, lorsque David Bahl revient sur la glace, que Luc Chauvel ramène le score à 3 à 5 sur une passe lumineuse de François Rozenthal (43'29"). On pense que le plus dur a été fait, réduire le score dès l'entame, et que les Amiénois ont ce soir largement la possibilité de dépasser les Rouennais.

Eric Raymond arrête une nouvelle fois deux lancers sur lesquels ils laissent des rebonds qui ne sont pas exploités par les attaquants amiénois étant donné que personne n'est là devant la cage pour profiter de ce genre d'occasions. Les Picards confondent vitesse et précipitation et prennent une bête pénalité pour un surnombre.

Je n'ai l'habitude de critiquer ouvertement l'arbitrage, mais M. Benoist pour la deuxième fois en trois minutes ne siffle pas de penalty, ni même de pénalité, alors que les Gothiques sont en infériorité, Anthony Mortas en débordement est littéralement jeté par une charge dans le dos contre la cage du portier normand.

Les Normands ne cessent pas de jouer et Antoine Mindjimba reste présent sur un lancer de Daniel Carlsson. C'est au tour de Besse d'être sanctionné, les Amiénois se mettent en place et font plusieurs tirs qui tour à tour flirtent avec les montants de la cage de Raymond. Les Rouennais multiplient les fautes et sont de plus en plus rugueux, Bourdeau puis Raymond (une nouvelle fois d'ailleurs) sont sanctionnés, les Gothiques ne profitent pas de ces supériorités numériques et laissent présager un score identique à l'aller et ce malgré de nombreux tirs, de Dewolf, Bergqvist, Kulmala et Gras, que Raymond n'a de cesse de repousser.

Il reste quarante-cinq secondes de jeu, une remise en jeu doit se faire en attaque pour les Picards, Mindjimba est sorti pour créer le surnombre. Les Amiénois récupèrent le palet et plutôt que de se mettre en jeu de force tentent leur chance sur un lancer que Lacroix récupère en contre et va marquer dans le but vide (59'25"). Le clou est totalement enfoncé. Score final 3 à 5.

Une fois de plus, les Gothiques ont montré leur manque d'efficacité et surtout d'opportunité devant la cage adverse, et pire encore, avec l'absence de jeu dans le deuxième tiers et la déconcentration probablement engendrée par la sortie du portier titulaire. Arriveront-ils un jour à faire un match à 100 % ? Il faut l'espérer si le coach veut concrétiser l'objectif fixé par le staff. Quant aux Dragons, ils ont su faire preuve d'opportunisme en marquant dès que leur adversaire a montré des signes de fébrilité.

Meilleur joueur élu dans chaque équipe : Simon Lacroix (personnellement j'aurais mis Eric Raymond) pour Rouen et Laurent Gras pour Amiens.

Compte-rendu signé Pat Guillemont

 

Amiens - Rouen 3-5 (1-0, 1-4, 1-1)

Le 31 octobre 2002 à 20h00 au Coliseum d'Amiens. 2900 spectateurs environ.

Arbitrage de M. Benoist assisté de MM. Hauchart et Moigne.

Pénalités : Amiens 12', Rouen 36'+10'.

Évolution du score :

1-0 à 05'38" : Gras assisté de Berqvist (sup. num.)

1-1 à 28'21" : Briand assisté de Besse et Doucet

1-2 à 30'40" : Besse

1-3 à 31'48" : Geffroy assisté de Lacroix

1-4 à 33'29" : Prunier assisté de Lacroix

2-4 à 39'18" : B. Chauvel assisté de Mortas et Bachet (sup. num.)

3-4 à 43'29" : L. Chauvel assisté de F. Rozenthal (sup. num.)

3-5 à 59'25" : Lacroix (cage vide)

 

Retour au Championnat de France de Super 16