Mulhouse - Gap (26 octobre 2002)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule sud du championnat de France, Super 16.

Après une victoire 7-2 en terre gapençaise, les Mulhousiens sont toujours invaincus dans leur poule. La revanche contre les Haut-Alpins ne risque d'être que théorique, la différence entre les deux effectifs est importante : jeunes joueurs du crû pour les pensionnaires de La Blâche, joueurs expérimentés pour ceux de l'Illberg.

Tendance pressante

En effet, dès le début de match, Mulhouse presse son adversaire. Christer Eriksson l'avait annoncé, il craignait de voir ses joueurs prendre à la légère ce match. Aussi, il fallait asseoir la supériorité des Scorpions assez rapidement. Pourtant, l'étreinte mulhousienne se desserre un peu, Gap joue même en double supériorité mais ne saisit pas vraiment sa chance par manque de précision. Et c'est à Mulhouse d'avoir l'honneur d'ouvrir la marque par Coqueux, le capitaine de circonstance en l'absence de Bilbao, suite à un centre de derrière la cage de Faith, à un moment où paradoxalement la partie semble équilibrée. Plus pour très longtemps car Croz met la "rincette" peu de temps après, sur un petit slalom. Réaction saine des Rapaces qui montent vers Lhenry : un premier tir est détourné par le portier tricolore, le rebond est récupéré, mais échoue juste à côté du montant des cages grandes ouvertes.

Les Rapaces laissent alors quelques plumes avec l'expulsion de Marec Lorenc, exclu au bout de douze minutes pour une charge incorrecte sur Aimonetto. Dès lors, ils tournent à quatre défenseurs, plus l'aide de Cornaire qui descend un peu. Mais la tendance, pour cette fin de tiers, consiste à subir singulièrement les assauts nombreux des locaux, et c'est fort logiquement qu'Ollila score en supériorité, d'un tir à la bleue, après un appel pressant.

Ecrasante confirmation

On reprend les mêmes et on recommence, Lukes subit un orage de tirs sur sa cage. Sa défense, par moment héroïque, tient pas mal le coup mais s'incliner d'abord sur un superbe une-deux Coqueux-Croz conclu par le jeune Français, puis de nouveau, et presque à la suite, mais ce but-ci est logiquement refusé pour un stationnement illicite de Lindgren en zone "interdite". Mulhouse est plus pressant que durant le premier tiers, plus constant aussi dans ses actions, donnant un peu l'impression de jouer constamment en supériorité. Gap, de son côté, essaie avec beaucoup moins d'hésitations de lancer le moindre contre, notamment avec Simo ou les frères Ravoire. La finition pêche toujours un peu, et pourtant ils auront eu encore une double supériorité, mais Lhenry veille assez efficacement.

Toujours est-il qu'à cinq contre cinq, les Scorpions continuent de solliciter le portier gapençais, qui enchaîne grands écarts sur grands écarts pour tenir la baraque, mais il s'incline une nouvelle fois, sur un rush rageur de Bringuet qui l'esquive joliment avant de pousser la rondelle dans le but vide.

Un peu plus débridé

Et pour tout dire, ce n'est pas plus mal pour l'intérêt du match. Mulhouse se relâche un peu, mais Gap aussi, commettant quelques bourdes sérieuses, et fâcheuses, comme cette supériorité très mal négociée, où Mulhouse se permet le luxe de venir s'installer en zone gapençaise, et de marquer par Chassard qui récupère une bourde mal relancée.

Gap sauve ensuite plus que l'honneur, sur deux contres de Stéphane Ravoire. Sur le premier, le Rapace monte le palet et centre pour Moussier qui reprend victorieusement. Le deuxième est un contre qu'il lance, après une belle ouverture de Roy. Le jeune gapençais se retrouve en face-à-face avec Lhenry et loge son palet au ras de la glace. Petit intermède de rébellion, assez efficace, mais qui est calmé presque aussitôt sur un tir de Brinckö, alors que Mulhouse s'est une nouvelle fois installé en zone défensive adverse, une défense gapençaise qui n'est pas vraiment irréprochable sur cette action.

Le reste du match revient un peu plus dans le giron alsacien, les Alpins commencent physiquement à accuser le coup, ainsi que Lukes, qui laisse à Jaussaud un court moment d'action, le temps de souffler. De plus, Gap va perdre un nouveau joueur, Chauvin, sanctionné pour une charge assez limite sur un mulhousien. Mulhouse va alors avoir cinq minutes de supériorité non stop, mais Lukes "reprend les affaires" et tient ce qu'il reste de baraque. Sa défense ne l'aide plus trop, et s'énerve même un peu. Aimonetto met une touche à cette victoire, puis Strandberg sur une "magistrale"... infériorité mulhousienne. Gap n'arrive pas à s'installer sur leur... troisième double supériorité, et voit Roussin-Bouchard sanctionné.

A 4 contre 3, les forces sont "plus égales" pour Mulhouse qui voit Strandberg clôturer la marque, sur un tir à mi-zone. Une dixième réalisation aurait pu être marquée, sur un tir de pénalité curieusement accordé aux Scorpions, suite à un poke-check de Lukes qui paraissait pourtant correct. Mais Yahata manque sa feinte.

Et donc...

Victoire logique et attendue des Scorpions. Contrairement aux matches contre Villlard et Clermont-Ferrand, les Haut-Rhinois ont bien entamé leur match, se mettant à l'abri assez rapidement. En fait, on pourra signaler un match relativement complet et sérieux de l'ensemble de l'effectif, qui aura eu le temps de travailler son pressing offensif.

En effet, du côté des Rapaces, le grand bonhomme du match, Radek Lukes, aura eu du boulot. Pas loin de soixante tirs, sans compter les nombreux essais à côté de la cage... Le Tchèque a fait ce qu'il a pu, tout comme le reste de son équipe d'ailleurs. Leur jeu n'était pas forcément désagréable à regarder, mais ils manquaient surtout de présence physique, notamment en attaque, ainsi qu'un peu plus de précision dans leurs actions. En tout cas, les hommes du président Obninsky, présent sur le banc de ses Aiglons, font honneur à leur présence dans le Super 16, même s'ils savent qu'ils ne rejoindront pas les play-offs. Et l'expérience emmagasinée par les Meyssirel, Roy, Cornaire ou Perez ne peut leur être que bénéfique.

Les récompensés : Radek Lukes pour Gap et Étienne Croz pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaire d'après-match (dans L'Alsace)

Étienne Croz (élu meilleur Mulhousien du match) : "Cela m'est déjà arrivé de perdre face à un adversaire plus faible. Des fois, ces rencontres deviennent des matches pièges, si on ne commence pas à bien jouer. À la fin du premier tiers-temps, le match était tué, c'était le plus important. [...] Je suis content, car je n'ai pas fait un gros début de saison. C'est un peu mieux et cela fait toujours plaisir d'être élu meilleur joueur. Mais il faut confirmer, surtout lors des deux prochains matches de cette semaine, à Anglet jeudi et face à Grenoble samedi. Les joueurs qui sont arrivés nous ont beaucoup apporté en défense, il y a eu un bon recrutement avec des gens d'expérience. L'an passé, si on avait été mené 2-0 par Villard, on aurait perdu, mais cette année non. En plus, avec le noyau de joueurs qui est resté, on se connaît mieux alors que tous les nouveaux ont apporté une bonne ambiance sur et en dehors de la glace. Cette ambiance joue à pas loin de 50 % de réussite sur les performances de l'équipe."

 

Mulhouse - Gap 9-2 (3-0, 2-0, 4-2)

Le samedi 26 octobre 2002 à 17h30 à la patinoire de l'Illberg. 927 spectateurs.

Arbitrage correct de M. Calamoneri.

Tirs : Mulhouse 61 (17, 23, 21), Gap 25 (6, 10, 9).

Pénalités : Mulhouse 18' (2' Yahata, 2' Aimonetto, 2' Bringuet / 2' Ollila, 2' Ablad / 2' surnombre, 2' Bringuet, 2' Ballet, 2' Brinckö) ; Gap 44' (5'+p.m. Lorenc, 2' Chauvin / 2' Moussier, 2' Roussin-Bouchard, 2' retard de jeu, 2' Meyssirel / 5' Chauvin, 4' Roussin-Bouchard).

Évolution du score :

1-0 à 09'19" : Coqueux assisté de Faith et Chassard

2-0 à 11'08" : Croz assisté de Bringuet et Larroque

3-0 à 15'43" : Ollila assisté de Ablad et Lindgren (sup. num.)

4-0 à 24'54" : Croz assisté de Coqueux

5-0 à 39'52" : Bringuet assisté de Croz et Larroque (sup. num.)

6-0 à 42'57" : Chassard (inf. num.)

6-1 à 44'11" : Moussier assisté de S. Ravoire et Amouriq

6-2 à 45'37" : S. Ravoire assisté de Roy et Meyssirel

7-2 à 45'59" : Brinckö assisté de Larroque et Croz

8-2 à 54'43" : Aimonetto assisté de Yahata et Lindgren

9-2 à 57'35" : Strandberg assisté de Faith et Coqueux (inf. num.)

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Anders Strandberg - Mika Ruokonen (puis Francis Ballet) ; Jukka Ollila - Tobias Ablad ; Dusan Brinckö - Lilian Prunet.

Attaquants : Shin Yahata-Larsson - Richard Aimonetto - Johan Lindgren ; Juraj Faith - Olivier Coqueux (C) - Guillaume Chassard ; Etienne Croz - Jean-Michel Larroque - Vincent Bringuet ; Francis Ballet - Shin Yahata-Larsson.

Remplaçant : Stéphane Burnet (G). Absents : Lionel Bilbao (suspendu), Jérôme Catry, Thomas Bergamelli et Steve Michou (blessés).

Gap

Gardien : Radek Lukes (puis Christophe Jaussaud)

Défenseurs : Frédéric Roussin-Bouchard - Sébastien Amouriq ; Yann Meyssirel - Sylvain Roy ; Marek Lorenc.

Attaquants : Stanislav Simo - Marius Konstantinidis - Jean-Baptiste Chauvin ; Romain Moussier (C) - Franck Lallemand - Anthony Perez ; Alexandre Cornaire - Stéphane Ravoire - Nicolas Ravoire.

Absents : Laurent Cal, Jean-François Cal, Stéphane Vidal, Emmanuel Frison, Patrick Turcotte.

 

 

Retour au Super 16