Brest - Tours (26 octobre 2002)

 

Match comptant pour la huitième journée de la poule nord du Super 16.

Un match crucial pour les Brestois dans cette première phase face à un de leurs adversaires les plus sérieux pour la qualification. Au final, ballottage favorable pour les Tourangeaux qui ramènent un très bon point de Brest à l'issue d'un match pour le moins frustrant côté brestois. Le match retour à Tours sera vraisemblablement décisif, tout comme celui à Angers mercredi...

Ça part bien

Loïc Sadoun

Pour ce début de match, on note le retour de deux blessés de longue date des deux côtés, Jean-François Jodoin, le défenseur canadien encore rouennais la saison passée, de retour d'une blessure aux adducteurs, et Jérôme Plumejeau, également rétabli et sur le banc en doublure de Dell'Olio.

Le match commence fort lorsque, au bout de dix secondes de jeu, Loïc Sadoun déborde sur la gauche pour finalement buter sur les jambières bien hermétiques de Thierry Noël, le gardien suisse. Quatre minutes plus tard, on croit déjà à l'ouverture du score lorsque qu'après un slalom Potapov vient marquer... Malheureusement les Diables se sont jetés sur la cage, empêchant M. Benoist d'accorder le but. Néanmoins ce n'est que partie remise et les Brestois continuent d'exercer leur domination, qui paye lorsque Jérôme Veret en supériorité numérique contourne la cage pour venir glisser la galette entre les jambières de Noël. Les hostilités sont ouvertes (1-0 à 5'43).

Le jeu se stabilise durant dix bonnes minutes, néanmoins toujours dominées par des Brestois bien en jambes en début de match comme à l'habitude désormais. Et c'est donc Loïc Sadoun qui relance les hostilités quand en infériorité numérique il profite d'une bourde de Jodoin qui laisse échapper le palet, malheureusement il bute sur le portier tourangeau à 14'59. Trois minutes plus tard, suite à une bonne phase de domination tourangelle, Simak se charge de répondre à l'aîné des frères Sadoun en récupérant devant la cage une passe du tout nouveau Diable, Ilavsky, pour fusiller à bout portant Dell'Olio (1-1 à 17'35).

Dans la foulée, Ijäs se charge de remettre les compteurs à l'avantage des Brestois, et en contre, il parvient à tromper Noël d'un tir croisé à mi-hauteur (2-1 à 18'31). Le tiers se finit sur ce score à l'avantage des Brestois, reflétant le jeu qui est aussi dominé par les Albatros. Néanmoins, Tours, bien qu'éprouvant des difficultés à rentrer dans le match, reste très dangereux en contre et fait preuve également de beaucoup d'organisation lors des phases de jeu à leur avantage... Des phases de domination tourangelle qui se sont faites moins rares en fin de tiers lorsqu'ils se sont réveillés.

Le réveil tourangeau

Etrangement ce match ressemble à un certain Brest-Angers, un ton en dessous certes, mais dans la physionomie il y a des ressemblances... C'est ainsi que dans le deuxième tiers, Tours se réveille, sort nettement plus la tête de l'eau et impose quelques peu son jeu.

Malgré tout, les premiers à relancer le bal sont les Brestois par l'intermédiaire de Loïc Sadoun et Christophe Niedziolka qui, à 3 contre 2, s'emmêlent les pinceaux et vendangent bêtement cette bonne occasion. Bien heureusement 'l'erreur' est vite réparé quand trente secondes plus tard, Veret repique dans l'axe pour dribbler joliment Noël qui ne peut rien faire (3-1 à 24'35).

Malheureusement pour les Brestois, les joueurs présents sur la glace ce soir ont décidé de se répondre du tac au tac et en contre Eizenman se joue de Dell'Olio et ramène Tours à 3-2 à 25'48. Quarante secondes plus tard Brest prend une pénalité par l'intermédiaire de Kastsiuchonak pour charge incorrecte, et il n'en faut pas plus pour des Tourangeaux revigorés et survoltés. Sur la remise en jeu suivant la pénalité, Novosad récupère le palet et, de la bleue, expédie la rondelle en pleine lucarne de Dell'Olio (3-3 à 26'22). Egalisation manifestée de manière originale par Novosad qui gratifie le public d'une traversée de la patinoire en glissade tel un footballeur...

Beaucoup d'émotion pour Tours, peut-être un peu trop pour Konopka qui pète littéralement un plomb en s'en prenant sans raison apparente à Jérôme Veret. Les deux hommes se chamaillent, ce qui a le don également d'exciter Grossi qui vient chercher des embrouilles à Slysh et Tolstik, le tout se soldant finalement par deux minutes pour Veret et Konopka pour jeu dur. Les esprits apaisés, Brest se voit de nouveau refuser un but, de manière un peu plus justifiée cette fois-ci, puisque Veret, toujours présent ce soir, ne peut s'empêcher de rabattre un palet aérien de la main dans les buts (30'48).

Il s'ensuit une grosse domination tourangelle récompensée par de somptueux loupés, entre autres celui de Gamelin qui, seul devant Dell'Olio, envoie le palet bien loin des buts bretons. Dans la foulée, Tours ne lâche pas sa pression, c'est néanmoins cette fois-ci Novosad, en double supériorité numérique, qui manque l'immanquable en loupant le but grand ouvert.

Passée cette période de domination, Brest en profite pour sortir la tête, par l'intermédiaire une première fois de Niedziolka qui de retour de prison loupe son duel face au portier adverse, puis par Loïc Sadoun, qui parvient à concrétiser grâce à un tir à mi-hauteur (4-3 à 37'36). Loïc Sadoun en profite au passage pour aller chambrer le banc tourangeau en rééditant la manifestation de joie de Novosad. Malheureusement, dans la foulée, le match va quelques peu dégénérer, de nombreux poings voleront, des Brestois comme des Tourangeaux tomberont et au final Loïc Sadoun ira deux minutes en prison se calmer pour méconduite, tandis que Grossi écopera de cinq minutes pour attitude anti-sportive tandis que Jodoin récoltera 5'+20' pour charge incorrecte.

Le deuxième tiers se termine donc dans cette ambiance tendue. Un tiers qui a été nettement moins à l'avantage des Brestois qui ont souffert quelque peu face à des Diables revigorés causant quelques frayeurs à des Brestois beaucoup moins sûrs d'eux. Mais les Tourangeaux n'ont pas eu la réussite de leur côté et ont vendangé de nombreuses occasions au grand bonheur de Dell'Olio...

Brest perd son jeu

Le début de la troisième période est retardé par une alarme incendie un peu trop zélée qui n'arrêtera de sonner que vingt-cinq minutes plus tard. Tant pis, on joue avec cette alarme incendie en fond sonore, rendant l'ambiance bien froide dans cette patinoire... Plus de musiques, plus d'annonces, plus de bruits...

Le troisième tiers commence donc, et dès le départ, les actions sont à mettre au compte des Diables qui après plusieurs raids parviennent une nouvelle fois à égaliser par l'inévitable Eizenman, parti en contre depuis son camp, et finissant son échappée solitaire par un slap en pleine lucarne (4-4 à 47'04). Brest déjoue et manque de précision et d'automatismes face à des Tourangeaux qui n'en demandent pas plus et qui mettent parfaitement à profit ces lacunes par de nombreux assauts infructueux, butant souvent sur un bon Dell'Olio.

Le tiers et le match se finissent donc sur ce score de parité à l'issue d'un tiers mené assez nettement par des Tourangeaux montant en puissance au fur et à mesure du match, au contraire des Brestois qui ont peu à peu perdu leur jeu jusqu'à se mettre en danger durant le dernier tiers. Bien entendu, les Brestois s'y sont créés quelques occasions, mais toujours des tentatives sporadiques qui n'ont que peu ébranlé la maison tourangelle. Ce dernier tiers a eu néanmoins comme avantage d'être riche en suspense et en stress pour le public tremblant à chaque attaque tourangelle comme à chaque contre brestois.

Prolongation

Une prolongation sans grand intérêt, si ce n'est qu'elle était dans la continuité de l'ultime tiers c'est-à-dire dominé par Tours qui a manqué de peu d'accrocher la victoire.

Le match s'achève donc à l'issue de cette dernière période qui a vu le public se réveiller pour pousser fort derrière son équipe. Mais il ne peut cacher un match frustrant où les Albatros ne ramènent qu'un seul point à domicile face à un de leurs concurrents directs à la qualification, la faute à un jeu se désagrégeant au fur et à mesure des tiers, à l'opposé de la montée en puissance de leur adversaire du soir.

Le match nul est logique sur l'ensemble du match mais décevant tant on se dit que les Brestois auraient pu faire mieux, notamment dans le dernier tiers où le score doit être gardé en temps normal. Mais Brest comme Tours ont finalement connu le bon et le moins bon dans des ordres inversés, ce qui justifie peut-être ce score de parité qui laisse présager un match décisif à Tours le 3 décembre... où les Albatros devront se méfier un peu plus des attaquants de Tours terriblement redoutables, tels que Eizenman, Decaens, Novosad, ou encore Gamelin qui excelle dans l'art du contre.

Compte-rendu signé William Boussard

 

Commentaires d'après-match

Sergueï Toukmatchev (entraîneur de Brest) : "On n'a pas trop mal joué dans le premier tiers-temps, mais le problème, c'est qu'on a pas réussi à marquer de buts malgré les nombreuses occasions qu'on a eues. Dans le même temps, en contre, on prend des buts bêtes, le score est serré, on panique et on fait un peu n'importe quoi. On a voulu garder le score mais eux étaient venus pour gagner, ce n'était pas évident. Il y a cinq grosses équipes pour quatre places, mais on sera dans les quatre, le tout étant de réaliser notre objectif le plus tôt possible, avec tout d'abord ce premier match important à l'extérieur mercredi à Angers, et puis après il faudra gagner contre les équipes classés 6, 7 et 8ème."

Jérôme Veret (double buteur de Brest) : "On a loupé deux points par manque de lucidité alors qu'à ce niveau là, le 4-3, on doit le tenir, c'est dommage. Concernant mes deux buts, c'est ma petite satisfaction personnelle mais ça ne fait pas tout, j'aurais préféré en mettre un de moins et gagner. On sauve toujours les meubles mais bon encore une fois c'est dommage."

Robert Millette (entraîneur de Tours) : "On a vu une belle équipe de Brest, on s'attendait à un gros match ici. Ils ont marqué le premier but mais on a réussi à revenir dans le match tout de suite après, mes joueurs n'ont pas lâché malgré les cinq minutes de pénalité, ça a d'ailleurs été le tournant du match, je crois. Ils ont eu cinq minutes de jeu de puissance de rang mais ils n'ont pas marqué, c'est ce qui a donné moralement de l'énergie à nos joueurs, ce qui fait qu'on a ensuite réussi à revenir à 4-4. Pour nous, ce résultat est une victoire avec tout ce qui se passe, nos problèmes de patinoire, et je crois que psychologiquement ça va nous faire du bien et nous permettre de finir fort dans ce groupe. D'autant plus qu'au mois de novembre, on a cinq matchs à domicile et deux seulement à l'extérieur, donc ça va être l'occasion de remonter... On a un groupe solidaire, de jeunes, bien que ce soit une équipe refaite, et c'est ce qui surprend beaucoup de monde cette année, tout comme Brest. Et malgré une masse salariale limitée, on a réussi à trouver des jeunes motivés qui avaient envie d'apprendre, d'où ce bon esprit d'équipe."

Dino Grossi (Tours, ancien joueur de Brest) : "C'était un bon match, les deux équipes ont travaillé beaucoup, avec beaucoup de vitesse dans le jeu. Je pense que les spectateurs ont apprécié, maintenant c'est dommage que ça se finisse sur un 4-4 et non pas un 5-4 pour nous. Revenir ici avec la même ambiance et les mêmes supporters qui ont scandé mon nom, ça m'a vraiment fait plaisir."

 

Brest - Tours 4-4 a.p. (2-1, 2-2, 0-1, 0-0)

Samedi 26 octobre 2002 à 20h00 au Rïnkla Stadium. 902 spectateurs.

Arbitrage de M. Benoist assisté de MM. Baude et Phelippe.

Pénalités : Brest 10', Tours 40'.

Évolution du score :

1-0 à 05'43" : Veret assisté de Slysh (sup. num.)

1-1 à 17'35" : Simak assisté d'Ilavsky et Decaens

2-1 à 18'31" : Ijäs assisté d'Oprandi

3-1 à 24'35" : Veret assisté d'Y. Sadoun et Niedziolka

3-2 à 25'48" : Eizenman assisté de Fayault et Decaens

3-3 à 26'22" : Novosad assisté de Konopka (sup. num.)

4-3 à 37'36" : L. Sadoun assisté de Niedziolka et Kysela

4-4 à 47'04" : Eizenman

 

Brest

Gardien : Jean-Baptiste Dell'Olio.

Défenseurs : Timo Kulonen - Daniel Kysela ; Viktor Kastyuchonak - Viktor Tolstik ; Vladimir Tsyplakov - Tadeusz Pulawski.

Attaquants : Yven Sadoun - Christophe Niedziolka - Loïc Sadoun ; Viktor Sharyton - Jérôme Veret - Maksim Slysh ; Janne Ijäs - Sébastien Oprandi - Denis Potapov.

Remplaçants : Jérôme Plumejeau (G), Dusan Barica, Stéphane Lacuisse, Sylvain Giet. Absents : Maksim Tikhonov (entorse du genou), Sami Wikström.

Coach : Sergueï Tukmachev.

Tours

Gardien : Thierry Noël.

Défenseurs : Jean-François Jodoin - Vladimir Konopka ; Marcel Simak - Frantisek Pulscak ; Jan Supuka - Olivier Vandecandelaere.

Attaquants : Paul Fayault - Alon Eizenman - Sébastien Decaens ; Dino Grossi - Julien Desrosiers - Zdenek Novosad ; Slavomir Ilavsky - Peter Bohunicky - François Gamelin ; François Gleize.

Remplaçant : Vladimir Hiadlovsky (G). Absents : Norbert Périnet, Eugène Levêque.

Coach : Robert Millette.

 

 

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