Grenoble - Mulhouse (12 octobre 2002)

 

Match comptant pour la cinquième journée de la poule sud du Super 16.

Match au sommet dans cette poule sud à la patinoire d'agglomération de Grenoble où les deux principaux favoris sudistes se retrouvaient pour passer un sérieux test. Mulhouse comme Grenoble étaient invaincus au coup d'envoi et Grenoble ne devait sa place de leader qu'au match de moins disputé par Mulhouse... Cette rencontre au parfum de l'ex-Elite promettait d'autant que les deux équipes étaient au complet (exception faite pour Mulhouse des deux blessés longue durée que sont Bergamelli et Michou).

Dès le coup d'envoi on se rendit compte que l'intensité et le niveau de jeu n'allaient avoir aucune mesure avec ce qu'on avait vu jusqu'alors face aux équipes de l'ex-N1. Et ce sont les Scorpions qui allaient prendre le meilleur départ : et quel départ ! Alors que les Brûleurs de Loups avaient à peine touché la rondelle dans les premières secondes du match, la pression était déjà sur Rolland. Un premier arrêt puis un deuxième avant que Faith bien placé et laissé seul par la défense exploite habilement un rebond et envoie le palet dans la cage laissée déserte. Coup de froid dans la patinoire pour commencer ce match, d'autant que les Grenoblois voulaient à tout prix éviter ce genre de scénario face à une équipe mulhousienne généralement attentiste et à l'affût du moindre contre. Pourtant les Brûleurs de Loups allaient avoir l'occasion de revenir dans la partie : une première supériorité numérique puis une deuxième leur donnait la possibilité de recoller au score. Ils allaient même bénéficier de plus d'une minute à cinq contre trois. Sans succès. Le jeu grenoblois était particulièrement brouillon, emprunté et aucune occasion vraiment franche ne mettait Lhenry en danger. Les Brûleurs de Loups étaient visiblement gênés par cette équipe de Mulhouse, très agressive en défense et qui les empêchait de développer leur jeu. On vit alors une somme de petites erreurs individuelles inhabituelles qui faisaient avorter la plupart des actions. Résultat les Grenoblois regagnaient les vestiaires sur un immense sentiment de frustration et le public restait sur sa faim.

Le début du deuxième tiers fut tout aussi laborieux. Les deux gardiens internationaux se distinguaient à tour de rôle, les duels étaient aussi âpres dans les balustrades et chaque palet devait être gagné avec hargne à coup d'épaule d'un côté comme de l'autre. Petit à petit, les Brûleurs arrivaient à déborder cette équipe mulhousienne de plus en plus repliée en défense. A la mi-match, Grenoble posait enfin son jeu et l'égalisation intervint comme un libération : Antonoff plaçait un slap hors de portée de Lhenry et les compteurs étaient remis à zéro (1-1). Emportés dans leur élan, les Brûleurs allaient tenter de faire la différence en fin de deuxième tiers. Le jeu était grenoblois mais Mulhouse tenait bon grâce à une défense très présente et un Lhenry irréprochable. Grenoble laissait passer l'orage sans trop d'inquiétude lors de deux infériorités mais ne parvenait pas à capitaliser sur ses nombreux moments forts. Sur un 3 contre 1 dans la dernière minute, Bachelet avait une chance inespérée de donner l'avantage à son équipe à quelques secondes du repos mais il ne parvenait pas à contrôler le palet correctement. C'est donc avec quelques regrets pour ne pas avoir su faire la différence que les Brûleurs de Loups regagnaient le vestiaire.

Chaque équipe avait eu son tiers-temps, difficile de savoir à l'orée de cette troisième période laquelle des deux allait prendre le pas sur l'autre. Et les débats continuèrent de plus en plus musclés, de plus en plus âpres, Grenoble n'hésitant pas à relever le défi physique des Mulhousiens. Les cinq premières minutes ressemblaient à une nouvelle "guerre de tranchée" avant que Grenoble connaisse à nouveau un bonne période en inquiétant Lhenry à plusieurs reprises mais sans succès. Une explication musclée entre Simon Bachelet et Olivier Coqueux envoyait les deux protagonistes en prison et la phase de jeu à quatre contre quatre fut entièrement à l'avantage des Scorpions à tel point qu'on avait l'impression qu'ils évoluaient en supériorité. A l'issue des ces deux minutes le match (il ne restait que dix minutes de jeu) allait basculer : Agnel oublié par la défense mulhousienne s'offrait un break mais c'est Lhenry qui remportait le duel avec l'attaquant grenoblois. Sur l'action suivante et l'une des nombreuses contre attaques mulhousiennes, Lindgren d'un tir presque anodin trompait Rolland qui pourtant en avait arrêté des biens plus difficiles en cette soirée. Toujours est-il que cela faisait 2-1 au score pour Mulhouse à seulement neuf minutes de la fin du match. Une gros coup de massue pour les Brûleurs dont ils n'allaient pas se remettre. Visiblement désorientés, les Grenoblois régissaient de manière désordonnée et confuse. Pire même, ils avaient perdu cette rigueur défensive qui fut la leur durant le match et un palet mal contrôlé par Rolland finissait sa course près du poteau et comme aucun défenseur n'était là pour le dégager Lindgren qui passait par là n'avait plus qu'à pousser le palet au fond. Le match avait basculé et choisi son vainqueur en un peu plus d'une minute. Fokine avait beau appeler un temps mort pour remettre les choses à plat, la cause était entendue et les Brûleurs de Loups n'y croyaient visiblement plus. Le quatrième but moins de deux minutes plus tard relevait de l'anecdote et tournait même au gag lorsque Deschaume sortait un palet de sa zone défensive et centrait pour... Bilbao qui bien esseulé devant Rolland n'avait plus qu'à pousser le palet au fond des buts. Quel réalisme ! Les cinq dernières minutes étaient alors pénibles, le match dégénérait, les vilains gestes se succédaient de part et d'autre. Brincko était expulsé pour un charge dans le dos, Bonnard réglait son compte à Faith, mais le match était déjà joué et le score n'évolua plus malgré un pénalty tiré par Vuoti (surnombre de Mulhouse dans les deux dernières minutes) que Lhenry stoppait avec assurance.

4-1, le score est très lourd pour Grenoble et ne reflète pas physionomie d'un match où les deux équipes étaient encore à égalité à dix minutes de la fin. Mais les Brûleurs de Loups ont connu un gros passage à vide pendant trois minutes avant de vite baisser les bras. Mulhouse a su en profiter grâce à sa vivacité et son réalisme et une grosse présence défensive. Les Grenoblois eux n'ont été rigoureux que cinquante minutes et c'est sans doute cela qui a fait la différence. Sur le plan individuel, on notera l'excellente prestation de Lhenry qui a confirmé qu'il est bel est bien le meilleur gardien du championnat de France, l'opportunisme de Lindgren et la bonne tenue de la défense qui a considérablement gêné les attaquants grenoblois jamais en mesure de s'exprimer pleinement (à l'image de Podlaha). Du côté grenoblois, Rolland s'en tire avec les honneurs car bien souvent mis à contribution il a multiplié les arrêts de classe avant de s'incliner au troisième tiers. Autres prestations à remarquer, celle du jeune Nicolas Antonoff dont le pressing offensif et la grosse présence a été récompensée par un but et enfin celles de Bonnard et Gachet qui ont su répondre au défi physique mulhousien mais en vain. Beau succès donc pour Mulhouse qui reprend le fauteuil de leader de la poule sud à leurs adversaires d'un soir et qui peut envisager l'avenir avec sérénité car les Scorpions disposent d'une équipe solide et complète. Pour Grenoble, cette défaite doit sonner comme un avertissement car elle survient alors que le niveau de jeu a monté sérieusement d'un cran. Une remise en cause peut-être salutaire avant des échéances difficiles comme le déplacement à Villard mardi et la Coupe continentale le week-end prochain à Linz. 

Compte-rendu signé Christophe Laparra

 

 

Grenoble - Mulhouse 1-4 (0-1, 1-0, 0-3)

Le 12 octobre 2002 à 20h00 à la patinoire d'agglomération de Grenoble. 2145 spectateurs.

Arbitrage de M. Mendlowitcz assisté de MM. Velay et Carlin.

Pénalités : Grenoble 43' (dont 5'+20' à Bonnard), Mulhouse 86' (dont 5'+20' à Brincko et Faith).

Évolution du score :

0-1 à 00'37" : Faith assisté de Coqueux et Ruokonen

1-1 à 30'23" : Antonoff assisté de De Murcia et Bonnard

1-2 à 50'42" : Lindgren assisté de Ollila

1-3 à 51'57" : Lindgren assisté de Aimonetto et Bilbao

1-4 à 53'44" : Bilbao

 

Grenoble :

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Simon Bachelet - Stéphane Gachet ; Jean-François Bonnard - Jesse Saarinen ; Christian Elian - Roland Fougère.

Attaquants : Benjamin Agnel - Franck Guillemard - Josef Podlaha ; Arto Vuoti - Benoit Bachelet (C) - Nicolas Antonoff ; Andrei Shevelev - Laurent Deschaume - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Arnaud Goetz (G), Marc Billieras, Romain Bachelet.

Mulhouse :

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Jukka Ollila - Tobias Ablad ; Anders Strandberg - Miikka Ruokonen ; Lilian Prunet - Dusan Brincko.

Attaquants : Richard Aimonetto - Lionel Bilbao (C) - Johan Lindgren ; Olivier Coqueux - Juraj Faith - Guillaume Chassard ; Jean-Michel Larroque - Etienne Croz - Vincent Bringuet.

Remplaçants : Stéphane Burnet (G), Francis Ballet. Absents : Shin Yahata (pas encore qualifié), Steve Michou et Thomas Bergamelli (blessés).

 

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