Besançon - Amiens (28 septembre 2002)

 

Match comptant pour la troisième journée de la poule nord du championnat de France, Super 16.

Petit récapitulatif : deux victoires pour Amiens (mais la dernière était arrivée aux forceps), deux défaites pour Besançon, dont le dernier match, à la maison, pas vraiment glorieux. Les deux équipes avaient donc ce soir une envie de se prouver qu'elles valaient mieux que leur dernière prestation.

Échauffement

On pourrait en effet résumer le premier tiers ainsi, du moins en ce qui concerne les Gothiques. Les Séquanes semblent, eux, encore dans les vestiaires. On est à cinq minutes de jeu qu'Amiens mène déjà 9-0... aux tirs, et 1-0 au score, suite à un but de Luc Chauvel, qui exploite le rebond d'un premier essai de Gras. Pas la peine de résumer toutes les actions, Amiens domine, écrase son adversaire dans tous les compartiments de jeu, sans pourtant donner l'impression de trop forcer : jeu collectif, mini-pressing, repli-défensif (à quatre sur une ligne !), vitesse, rien ne manque, sinon un peu de réussite. Il faut dire qu'en face, le toujours excellent Ménard essaie de maintenir ses coéquipiers dans le coup, bien aidé par deux fois par ses poteaux. Dommage que les locaux soient si timides, si empruntés, si inexistants. Rien ne marche, pas de passes, pas de physique, rien du tout. Et ils perdent rapidement un attaquant, Philippe Tremblay, pour méconduite (M. Bergamelli n'a sûrement pas dû aimer que le néo-Bisontin lui parle de sa mère, même avec le typique accent québécois !). A ce rythme, le match va être long.

Accélération

La deuxième période est dans la même veine que la première. Amiens essaie de marquer pour se mettre à l'abri d'un faux-pas. On démarre plus doucement, mais le match est encore à sens unique. Luc Chauvel marque, en supériorité, suite à un tir de Dewolf puis un léger cafouillage devant la cage de Ménard. Et le pressing de continuer... jusqu'à une échappée de Billard. Amiens vient de monter pour la cinquantième (?) fois mais la défense bisontine renvoie et l'ancien Rouennais de partir seul en contre pour tromper Mindjimba. Le public se réveille, on peut penser que les locaux vont continuer dans la même voie. Que nenni, Amiens reprend les débats à son compte et exploite de façon insolente toutes les infériorités locales : Julien Aubry vient à peine de rentrer en prison (pour un retenir) que Laurent Gras engage, slalome comme à la parade et sert François Rozenthal. 3-1, puis 4-1 suite à un surnombre flagrant. Kulmala dévie un tir de Mortas. Besançon de son côté est à peine mieux que durant le premier tiers. Juste un petit essai, en supériorité, quand le public croit voir Kohvakka marquer, mais le Finlandais stationne dans la zone interdite, et le palet avait heurté le... petit filet. C'était le seul instant de flottement dans la défense picarde.

Relâchement

Waouh, Besançon va mener 3 tirs à 0 en début de tiers, en signalant tout de même que ce sont trois petits "shootinets" de la rouge, sans conséquence puisque personne ne peut reprendre le rebond. Amiens continue à perforer la défense locale. D'abord par Mazzone, suite à un excellent travail derrière le but, de Julien Marcos, qui renvoie à mi-zone pour son collègue qui shoote et marque. Puis par un joli slalom de Bachet qui sert en retrait Brice Chauvel pour le 6-1. Ensuite, un peu de mieux pour Besançon, qui parvient à rester un peu plus dans la zone picarde. Kadlec sème alors semer le doute en jouant derrière la cage pour revenir sur la gauche de Mindjimba et le tromper d'un beau tir sous la barre. Et la "révolte" va venir quand Kohvakka exploite le troisième rebond consécutif que Mindjimba offre. 6-3, il faut dire qu'Amiens joue en double infériorité, et que Besançon est bien laborieux dans ses automatismes. Toujours est-il que les Gothiques semblent douter légèrement. Mais pas longtemps, quand Laurent Gras, alors que son équipe est en infériorité, part, slalome, trompe (et culpabilise ?) Ménard dans un angle très fermé. La fin de match est un feu d'artifice, le bouquet final, Antoine Richer en profite pour faire rentrer Elie Marcos et David Hennebert. Et un tonnerre de tirs s'abat sur le portier bisontin.

En somme (normal quand on parle d'Amiens !)

On pourrait qualifier cette rencontre de match d'entraînement pour les Gothiques qui ont pu travailler leurs automatismes, même si la majorité des joueurs jouaient déjà ensemble la saison précédente. On ne peut pas trop juger leur réelle valeur vu le peu de résistance en face. Un peu de déconcentration quand même à 6-1.

Besançon était-il là hier soir ? Alain Pivron semble vouloir viser les play-offs, à court ou moyen terme (sic). Au vu de leur prestation d'hier soir, on peut penser plutôt au très long terme. Aucune cohésion devant, derrière on essaie d'être discipliné mais on manque singulièrement de physique, alors qu'Amiens n'a pourtant pas vraiment "bourriné" hier soir. Peu de passes aboutissaient, les supériorités ne s'installaient pas, les attaquants partaient seuls et échouaient souvent en entrée de zone, par la simple présence physique amiénoise (Kohvakka va devoir réaliser que les adversaires, cette saison, sont d'un plus gros calibre que l'année dernière et qu'il va devoir collectiviser son jeu). Pas grand-chose à se mettre sous la dent, sinon le bon travail de Stéphane Ménard, dont la partie a dû lui rappeler les grandes heures castelviroises. Mais la chose la plus flagrante, c'était un manque singulier de volonté de vouloir jouer le match de la part de ses coéquipiers.

D'un point de vue personnel, j'étais étonné que Frank, Dumenil, ou même Sibon (avec un nom pareil !) ne jouent pas plus que cela. Besançon ne possède pas tellement de défenseurs, et hier soir, l'entraîneur bisontin a plutôt choisi deux seules lignes défensives. Au vu des multiples toiles de certains Bisontins, la présence des trois joueurs cités n'auraient pas plus dégradé le match. Une chose semble sûre, les universités de Nebraska, Mohawk ou des Patriotes ne semblent pas fournir de meilleurs étudiants que ceux des universités de Besançon ou de Mulhouse, du moins au niveau hockey ! Dans les gradins, on trouvait même que certains nouveaux joueurs impressionnaient plus en costume... de ville, que de hockey !

En résumé

Match à sens unique pour Amiens, qui n'a pas vraiment rencontré de résistance. Le score ne reflète en rien la partie, qui aurait très bien pu se terminer avec un écart de dix buts. Pas significatif donc du côté amiénois, et on espère aussi du côté bisontin car la saison risque d'être très longue en jouant ainsi. Le mérite de perdre de la sorte contre une grosse cylindrée est peut-être de voir tout de suite où le bât blesse.

Ils ont marqué le match

Ménard pour Besançon, et Gras, Bachet ou Julien Marcos pour Amiens.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Commentaires d'après-match (dans L'Est Républicain) :

Alain Pivron (entraîneur de Besançon) : "Nous avons besoin d'une équipe de copains, où chacun soit prêt à aller au sacrifice pour aider l'autre. Pour l'instant, je n'ai vu qu'une ribambelle de mercenaires. La saison passée, avec une équipe moins forte, nous étions capables de réaliser des exploits parce que nous pouvions compter sur un formidable esprit de corps. Pour l'instant, nous sommes loin d'avoir retrouvé ça..."

Antoine Richer (entraîneur d'Amiens) : "Nous n'avons pas su imposer notre rythme. Nous étions trop sûrs de nous et nous avons manqué de rigueur, de discipline. En face, Besançon est une équipe qui travaille, qui progresse et ne lâche rien. Elle a même été plus réaliste dans la finition."

 

Besançon - Amiens 3-7 (0-1, 1-3, 2-3)

Le 28 septembre 2002 à 19h30 à la patinoire La Fayette. 700 spectateurs.

Arbitrage plutôt correct de M. Bergamelli.

Tirs : Besançon 20 (4, 4, 12) ; Amiens 46 (18, 11, 17).

Pénalités : Besançon 34' (2'+p.m. Tremblay, 2' Billard / 2' Drzik, 2' Samuelsson, 2' Aubry, 2' surnombre / 2' retard de jeu)  ; Amiens 14' (2' L. Chauvel / 2' Dewolf, 2' Mazzone, 2' J. Marcos / 2' M. Brodin, 2' Dewolf, 2' Perez).

Évolution du score :

0-1 à 02'55" : L. Chauvel assisté de Gras et F. Brodin.

0-2 à 29'08" : L. Chauvel assisté de Dewolf (sup. num.)

1-2 à 32'37" : Billard

1-3 à 33'47" : Rozenthal assisté de Gras (sup. num.)

1-4 à 35'17" : Kulmala assisté de Mortas (sup. num.)

1-5 à 41'53" : Mazzone assisté de J. Marcos et M. Brodin

1-6 à 44'48" : B. Chauvel assisté de Bachet

2-6 à 50'12" : Kadlec assisté de Trabichet

3-6 à 52'21" : Kohvakka assisté d'Inkinen (double sup. num.)

3-7 à 55'39" : Gras assisté de Bachet (inf. num.)

 

Besançon

Gardien : Stéphane Ménard.

Défenseurs : Josef Drzik - Daniel Samuelsson ; David Vorel - Lubomir Duda ; Thomas Dumenil (A) - Lukas Frank.

Attaquants : Alexis Billard - Teemu Kohvakka - Mike Galati ; Karel Kadlec - Julien Aubry (C) - Cyril Trabichet ; Sylvain Favreau - Mikko Inkinen - Philippe Tremblay (A) ; Benoît Sibon.

Remplaçant : Jean-François Risselin (G).

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Karl Dewolf - Vincent Bachet ; Denis Perez - Arnaud Mazzone ; Fredrik Bergvist - Frédéric Brodin ; David Hennebert.

Attaquants : Arto Kulmala - Anthony Mortas (A) - Brice Chauvel ; Luc Chauvel (C) - Laurent Gras - François Rozenthal ; Julien Marcos (A) - Benoît Paillet - Mickaël Brodin ; Elie Marcos.

Remplaçant : Didier Drif (G).

 

 

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