Ajoie - Mulhouse (16 août 2002)

 

Match amical.

Nouveau match de préparation des Scorpions face à un habituel rival voisin suisse, le HC Ajoie. La typique patinoire jurassienne de Porrentruy est d'ailleurs correctement remplie pour ce premier match, apparemment, de la nouvelle saison du club local, pensionnaire de la LNB.

Le match commence tambour battant avec une première faute sifflée, au bout de vingt-cinq secondes, de Ruokonen en réponse à une habile provocation du capitaine Yann Voillat. Les Suisses savent installer leur jeu très rapidement et marquent par le vétéran John Miner (champion d'Allemagne au printemps avec Cologne) qui profite d'un énorme trou face à Lhenry et décoche un tir tendu.

Leur tactique de provocation semble payante car c'est à Chassard de se faire sanctionner, et de nouveau, les locaux acculent les Alsaciens devant leurs buts, mais ils tiennent mieux le coup. Le temps de retrouver leurs esprits, et Mulhouse monte un peu plus sûrement, avec un bel échange Ballet-Croz qui confient à Bringuet le soin de surprendre la défense suisse.

Le match est un peu mieux lancé, même si l'on s'observe encore. Mulhouse va progressivement prendre le match à son compte, mais la partie est quelque peu hachée par de nombreuses pénalités. On constate que les Français se trouvent bien, contrairement aux locaux qui apparemment ressortent tout juste de la trêve estivale.

Aussi, on notera qu'Ajoie essaie d'imposer un défi rapide et physique, mais assez brouillon dans la finition, ce qui expliquera le peu de tirs cadrés lors de ce tiers, comme ce contre, en infériorité, mené à toute allure, mais dont la finition sera bien bâclée. Mulhouse répond à ce défi physique par les mêmes arguments, en préférant peut-être un peu plus de vitesse et de passes.

La deuxième période est bien plus vivante, les Haut-Rhinois font preuve de beaucoup d'initiatives, et marquent rapidement par Chassard. But assez vite mis en cause pour un ricochet plus ou moins volontaire du palet sur le patin du Néo-Alsacien. Qu'importe, le but est accordé, alors que sur une action presque similaire, quelques minutes plus tard, les Suisses se verront refuser le leur pour la même raison ! Mais pour cette dernière action, il faut dire que la densité de joueurs dans la zone de Lhenry n'avait rien à envier à la densité de population d'un quartier d'affaires de New York avant le 11 septembre dernier... Bref, plus facile de masquer une petite faute dans ces conditions !

Ce sera peut-être le tournant du match car les Mulhousiens vont ensuite marquer par deux fois, en une minute trente. D'abord sur un excellent travail de Bilbao, puis de Croz derrière la cage, avant de revenir devant la cage de Barenco. Le jeune Français libre de toute pression marque un goal, pour retenir une expression locale. Presque aussitôt, la machine alsacienne remonte à l'abordage, avec une superbe ouverture de Strandberg pour Bilbao. Le capitaine arrive, à mi-zone, seul face au portier local et décoche un tir tendu et précis pour l'occasion.

Murmures dans les tribunes, on constate que les Français semblent au dessus des chouchous locaux. Pourtant, Ajoie tente de refaire surface, mais leur supériorité n'est réelle que lors d'un avantage numérique, bien annulé par Lhenry idéalement posté.

La dernière période est assez différente. D'un côté, Ajoie, qui aligne maintenant un junior allemand dans les cages, a dû se faire remonter les bretelles, afin de mériter une meilleure sortie face au rival français. De l'autre côté, l'ami Eriksson a sûrement essayé de tester les facultés de ses joueurs à tenir un match. Va s'ensuivre une grosse domination des Suisses, bien aidés par des pénalités accordées par un arbitre assez tatillon, mais aussi très énergique quand les débats commencent à s'envenimer (à méditer, en France, pour les prochaines rencontres du Super 16).

Ajoie semble un peu moins rapide, mais appuie toujours physiquement ses actions. Mulhouse baisse l'échine, mais tient habilement en respect son rival, Lhenry se charge d'ailleurs d'écœurer les locaux (joueurs comme spectateurs), bien aidé, en deux fois, par ses poteaux.

La fin du match est assez confuse car deux pénalités sanctionnent un peu durement Mulhouse.

Excellente partie des Mulhousiens, gagnée par le collectif entier. D'abord du jeu de passes rapides pour marquer, ensuite un bon esprit de défense autour du gardien pour garder les Suisses à distance.

Christer Eriksson essayait, pour ce match, un attaquant américain, Eric Holvig (?). Difficile de se faire une idée précise sur ce joueur, car il avait quelques difficultés à trouver ses camarades de ligne, Bilbao et Larroque (qui eux se connaissaient bien pour avoir évolué ensemble à Anglet). J'ai trouvé qu'il disposait d'une bonne vitesse de patinage, et d'un bon physique pour ne pas se laisser intimider.

La prestation d'Ajoie est à relativiser. Ils rentraient de vacances, donc la cohésion était à parfaire, avec un effectif relativement jeune, mais amputé de quelques joueurs phares, la saison dernière (Gendron et Heaphy en particulier). Une dominante, avec la saison dernière, est leur facilité assez impressionnante à étouffer leurs adversaires lorsqu'ils sont en supériorité numérique. Ajoutons un jeu allègrement plus physique, et aussi rapide, que celui pratiqué en France. A mon avis, d'ici octobre-novembre, les Helvètes seront bien plus coriaces à manipuler. Il faudra aussi remarquer les dispositions d'un certain Sébastien Dermigny, espoir tricolore, dont le gabarit devrait pouvoir continuer à s'adapter au championnat suisse.

Dernière petite note concernant le public suisse. Quelques expressions, assez rigolotes, que l'on croyait uniquement réservées au langage québécois. Quelques remarques qui nous rappellent aussi que de ce côté de la frontière, la France est un rival à battre, question d'honneur avant tout !

Quelques remarques aussi, bien agréables à entendre, concernant la qualité de la prestation mulhousienne (avec notamment beaucoup d'intérêt pour Lionel Bilbao, et aussi "ce gardien qui arrête tout" !).

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Ajoie - Mulhouse 1-4 (1-1, 0-3, 0-0).

Pénalités : Ajoie 18' (2' Voillat, 2' Lindberg, 2' Pasche, 2' Christen / 2' Aubry, 2' Pasche / 2' Schupbach, 2' Miner Jr, 2' Guerne) ; Mulhouse 30' (2' Ruokonen, 2' Chassard, 2' Ballet, 2' Bringuet, 2' Prunet / 2' Lecompère, 2' Strandberg, 2' Coqueux / 2' Bilbao, 2' Larroque, 2' Coqueux, 2'+2' Holvig, 2'+2' Brincko).

Tirs : Ajoie 25 (3, 9, 12), Mulhouse 24 (9, 12, 3).

Évolution du score :

1-0 à 00'59" : Miner assisté de Schuster et Lindberg (sup. num.).

1-1 à 06'11" : Bringuet assisté de Croz et Ballet.

1-2 à 23'36" : Chassard assisté de Coqueux.

1-3 à 31'59" : Croz assisté de Bilbao.

1-4 à 33'12" : Bilbao assisté de Strandberg.

 

Mulhouse :

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Anders Strandberg - Mika Ruokonen ; Jukka Ollila - Lilian Prunet (A) ; Yann Lecompère - Dusan Brincko.

Attaquants : Juraj Faith - Olivier Coqueux (A) - Guillaume Chassard ; Lionel Bilbao (C) - Jean-Michel Larroque - Eric Holvig ; Etienne Croz - Vincent Bringuet - Francis Ballet.

Remplaçants : Edouard Denis (G), Jérôme Catil.

Ajoie :

Gardiens : Lorenzo Barenco (puis Pancke à 40'00")

Défenseurs : John Miner - Sébastien Dermigny ; Martin Schupbach - Markus Wüthrich ; Jonathan Miner junior - Christian Schuster.

Attaquants : Gilbert Flueler - Chris Lindberg - Yann Voillat (C) ; Cyril Pasche - Sacha Guerne - Florian Conz ; Jérôme Kohler - Frédéric Morillo - Jordane Hauert ; Réal Gerber - Grégory Christen - Ludovic Aubry.

 

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