Ukraine - Finlande (27 avril 2002)

 

Match comptant pour le premier tour du Championnat du monde 2002.

Si certains favoris se satisfont d'entames de match poussives, ce n'est pas le cas des Finlandais qui mettent immédiatement une très grande pression. Le résultat ne se fait pas attendre : Artem Ostroushko prend une première pénalité et Jere Karalahti signe son retour en compétition officielle avec l'équipe nationale avec sa spécialité du chef, son puissant lancer de la bleue qui a déjà fait des malheurs par le passé en championnat du monde. La Finlande a ainsi l'avantage en moins de deux minutes de jeu. Elle paraît déjà bien au point et fait très bien circuler le palet, dominant nettement ses adversaires en vitesse. Sur leur deuxième jeu de puissance, les Finlandais sont de nouveau très dangereux, d'autant que les Ukrainiens jouent à "trois et demi", puisque l'un des leurs a cassé sa crosse et essaie alors, pour se rendre malgré tout utile, de tacler le palet à la manière d'un footballeur (spectaculaire mais vain) et de se coucher sur la glace dès qu'un Finlandais fait mine de lancer. Niinimää réussit néanmoins deux bons tirs de la bleue, dont l'un particulièrement appliqué vient frapper la base du poteau. Les Finlandais terminent le tiers à nouveau en supériorité, mais la défense ukrainienne valeureuse continue à se démener pour rejoindre les vestiaires avec un seul but de retard.

À la reprise, Simchuk doit se coucher devant Viitakoski, puis, à la vingt-cinquième minute, Rintanen repique dangereusement vers la cage. Son action individuelle a tellement donné le tournis à la défense ukrainienne que deux joueurs sont pénalisés en même temps : Shakhraïchuk et Klymentiev. L'Ukraine résiste à trois pendant plus d'une minute mais panique un peu quand les Finlandais reviennent dans la zone. Simchuk déplace alors volontairement sa cage, et deux minutes à quatre contre cinq succèdent donc aux deux minutes de double infériorité déjà écoulées. Les Ukrainiens ont à peine tué cette nouvelle pénalité que Klymentiev retourne en prison pour une charge avec la crosse. Cette longue période de supériorité très mal négociée est la première phase de jeu décevante de la Finlande, qui maîtrisait jusque là son sujet et mettait beaucoup de précision dans ses passes et dans la construction du jeu. Cette qualité première lui a d'un coup fait défaut alors que l'occasion était idéale pour tuer le match. Il n'y a pas vraiment lieu de s'inquiéter à court terme dans la mesure où les Ukrainiens n'ont pas été menaçants une seule seconde, mais cette fébrilité dans les moments décisifs n'est pas rassurante. C'est au moment où les Finlandais commencent à se poser des questions que Tuulola trouve la réponse en doublant la mise. Le tir semblait anodin mais Simtchuk était gêné par un attaquant finlandais et n'a pas pu l'arrêter. Ce but a pour effet de réveiller les Ukrainiens, qui lancent en fin de deuxième période leurs premières offensives sérieuses.

C'est dans ce même esprit que l'Ukraine rentre sur la glace pour le troisième tiers-temps. Elle parvient un temps à équilibrer le jeu et même les pénalités. Il faut dire que les Finlandais leur cèdent un à un tous les secteurs de la glace : ils les laissent maintenant pénétrer dans leur camp, ils leur abandonnent la zone neutre, et ils ne se fatiguent plus à patrouiller devant Simchuk. Ils incitent ainsi les Ukrainiens à se découvrir un peu et les prennent parfois à revers, par Hagman par exemple, mais cela semble une tactique bien paresseuse. Finalement, c'est une énième supériorité finlandaise qui débloque la situation : Rintanen semble faire une espèce de centre-tir qui déconcerte totalement Simchuk. Croit-il à un tir direct ou bien veut-il anticiper une éventuelle reprise face à la cage ? Toujours est-il qu'il se couche précipitamment, alors que le palet est en fait destiné à Aalto de l'autre côte du but, qui a dès lors la voie libre pour le 3-0. Ce sera le score final, malgré les quinze dernières secondes particulièrement chaudes devant le but ukrainien.

Si l'Ukraine n'a pas montré grand-chose et a payé cher son indiscipline, la Finlande a retiré de cette victoire autant de doutes que de satisfactions. Après un premier tiers brillant, elle a mis en lumière certaines de ses carences dans son incapacité à gérer les passages importants et à maintenir une implication et un niveau de jeu constants.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Ukraine - Finlande 0-3 (0-1, 0-1, 0-1)
Le 27 avril à 19h00 au Scandinavium de Göteborg. 3118 spectateurs.
Arbitrage de Gerhard Lichtnecker (ALL) assisté de Gregor Brodnicki (ALL) et Michael Linke (SUI).
Pénalités : Ukraine 22' (6', 8', 8'), Finlande 10' (2', 0', 8').
Tirs : Ukraine 10 (5, 3, 2), Finlande 36 (13, 14, 9).

Évolution du score :
0-1 à 01'58" : Karalahti assisté de Miettinen (sup. num.)
0-2 à 34'49" : Tuulola assisté de Pärssinen et Niinimää
0-3 à 51'40" : Aalto assisté de Rintanen (sup. num.)
 

Ukraine

Attaquants :
Valentin Oletsky - Vadim Shakhraïchuk - Bogdan Savenko
Aleksandr Zinevich - Dmitri Khristich - Roman Salnikov
Aleksandr Matvichuk - Vassili Bobrovnikov - Konstantin Kasyanchuk
Dmitri Markovsky - Dmitri Tsyrul - Boris Protsenko

Remplaçant : Igor Karpenko (G).

Défenseurs :
Sergueï Klymentiev - Yuri Gunko
Valeri Shiriaev - Vyacheslav Timchenko
Artem Ostroushko - Vyacheslav Zavalnyuk
Dmitri Tolkunov

Gardien :
Konstantin Simchuk

Finlande

Attaquants :
Niklas Hagman - Olli Jokinen - Tomi Kallio
Kimmo Rintanen - Janne Ojanen - Antti Aalto
Timo Pärssinen - Niko Kapanen - Antti Miettinen
Vesa Viitakoski - Raimo Helminen - Juha Lind

Défenseurs :
Janne Niinimää - Tom Koivisto
Toni Lydman - Petteri Nummelin
Marko Tuulola - Jere Karalahti
Kimmo Timonen

Gardien :
Jussi Markkanen

Remplaçant : Fredrik Norrena (G).

 

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