Croatie - France (14 avril 2002)

 

Première journée du championnat du monde de division 1 2002, groupe A.

La France attaque très fort dès l'engagement et Maurice Rozenthal centre pour une reprise non cadrée de Stéphane Barin après seulement quinze secondes de jeu. C'est donc en toute logique que Jonathan Zwikel ouvre la marque en à peine plus d'une minute. Le jeu est très rudimentaire, puisque les Français tirent au but dès qu'ils en ont l'occasion alors que les Croates ne cherchent qu'à dégager le palet sans réaliser la moindre passe. Peu à peu, les Bleus se laissent aller à quelques petites erreurs d'inattention et les Croates en profitent pour porter le danger pour la première fois devant les buts français, à la moitié du tiers-temps, mais Huet reste concentré et évite que Zwikel ne marque malencontreusement contre son camp. Après ce premier avertissement, les Français paient la note. Sur la première longue passe croate du match, Svigir lance Mato Mladenovic qui trompe Huet d'un tir croisé et égalise. Même en jeu de puissance, la France manque de punch, mais une remise d'Arnaud Briand pour Maurice Rozenthal qui passait dans l'enclave permet finalement de prendre l'avantage. Les Bleus qui se sont mis en danger eux-mêmes en se relâchant par facilité après cinq minutes de domination sans partage reprennent alors le match comme ils l'avaient commencé, en imposant une pression constante.

La rencontre reprend sans Arnaud Briand, légèrement touché au genou sur une mauvaise charge en fin de premier tiers. Le treizième attaquant Yven Sadoun est ainsi intégré à l'aile droite de la première ligne alors que Barin passe au centre. Les Français tuent deux pénalités concédées par les frères Rozenthal, puis se retrouvent en supériorité grâce à la pression physique de Treille sur son défenseur, mais ne sont pas plus efficaces dans ce domaine que leurs adversaires. Le gardien Sinisa Martinovic arrête toutes les tentatives françaises, mais les efforts de la troisième ligne sont finalement récompensés : récupération et remontée de palet de Dewolf, tir de Treille, et rebond victorieux de Meunier. Au niveau du tableau d'affichage, les Bleus assurent encore le service minimum. Si leurs actions sont plus construites, l'efficacité n'est toujours pas au rendez-vous.

C'est sans doute qu'elle sait se faire attendre, mais quand elle arrive en début de troisième tiers-temps, c'est parée de ses plus beaux atours. Dame Efficacité a même une tendance presque baroque à en faire trop pour faire oublier ses absences : le gant savonneux de Martinovic laisse filer un tir en angle fermé de Meunier, et la France inscrit un quatrième but, immédiatement suivi d'un cinquième sur un rebond pris par Laurent Gras. L'écart se creuse une dernière fois dix minutes plus tard quand Aimonetto, tranquillement posté devant le gardien, récupère le rebond d'un tir de Bachet. Le score final est donc de 6-1 malgré un dernier palet chaud dans les dernières secondes. Comme l'an passé, la France entame la compétition par une victoire sans péril contre un adversaire inférieur. Comme l'an passé, les Pays-Bas l'attendent au tournant du deuxième match. Gageons qu'elle saura ne pas tomber deux fois dans le même piège, d'autant que l'impression mitigée laissée par la partie de ce soir devrait éviter les excès de confiance.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Conférence de presse :

Bruno Bregant (entraîneur-adjoint de la Croatie) : "Nous sommes très satisfaits de la façon dont nous avons joué. Notre équipe nationale a débuté en 1994, c'est la première fois que nous rencontrons des équipes du calibre de la France, et ça s'est bien passé pour une première. Le seul match vraiment important est celui contre la Corée, les autres sont juste des opportunités d'apprendre."

Heikki Leime (entraîneur de la France) : "Nous n'avons pas été capables de dominer le match depuis le commencement, et nous n'avons pas su rester patients au début. Nous en avons parlé dans le vestiaire, j'ai dit aux joueurs de se relaxer, mais le match a continué à être frustrant pendant un bon bout de temps. Finalement, c'est allé mieux et maintenant on peut dire que ça s'est bien déroulé. Mais nous avons été surpris du niveau de l'équipe croate."

 

Croatie - France 1-6 (1-2, 0-1, 0-3)

Le 14 avril à 19h30 à Eindhoven. 400 spectateurs.

Arbitrage de Nicolas Dutil (CAN) assisté de Jules Cuypers (P-B) et Roger Van der Waarden (P-B).

Pénalités : Croatie 22' (4'+10', 2', 6'), France 8' (2',4', 2').

Tirs : Croatie 7 (3, 3, 1), France 55 (22, 21, 12).

Evolution du score :

0-1 à 01'10" : Zwikel assisté de F. Rozenthal et Aimonetto

1-1 à 11'58" : Mladenovic assisté de Svigir

1-2 à 14'38" : M. Rozenthal assisté de Briand et Barin

1-3 à 33'13" : Meunier assisté de Treille et Mortas

1-4 à 42'03" : Meunier assisté de Barin et Mortas

1-5 à 42'37" : Gras assisté d'Amar

1-6 à 53'07" : Aimonetto assisté de Bachet et F. Rozenthal.

Elus meilleurs joueurs du match : Ivan Spajic pour la Croatie et Jonathan Zwikel pour la France.

 

Croatie

Gardien : Sinisa Martinovic.

Défenseurs : Ivan Spajic - Ivo Ratej ; Marko Sertic - Dalibor Kuznar ; Ivan Glavota - Sasa Belic ; Marko Ljubic - Luka Novosel.

Attaquants : Damir Gojanovic - Marko Lovrencic - Veljko Zibret ; Marijo Brcic - Kresimir Svigir - Mato Mladenovic ; Alan Franjkovic, - Mario Novak - Trpimir Piragic ; Danijel Plahutar - Matija Kopajtic - Dalibor Franjkovic.

Entraîneur : Vlado Kucera.

France

Gardien : Cristobal Huet

Défenseurs : Vincent Bachet - Baptiste Amar ; Jean-François Bonnard - Nicolas Pousset ; Benoît Pourtanel - Karl Dewolf ; Simon Bachelet.

Attaquants : Maurice Rozenthal - Arnaud Briand (puis Stéphane Barin) - Stéphane Barin (puis Yven Sadoun) ; Richard Aimonetto - Jonathan Zwikel - François Rozenthal ; Laurent Meunier - Anthony Mortas - Yorick Treille ; Guillaume Besse - Laurent Gras - Benoît Bachelet.

Entraîneur : Heikki Leime.

 

 

Interview d'après-match (par Thierry Frechon) :

Maurice Rozenthal

- Avez-vous eu des difficultés pour rejoindre l'équipe de France à ce mondial d'Eindhoven ?

Oui, ce fut difficile jusqu'au bout. François et moi ne pouvions et ne voulions pas trancher. Nous voulions rester à la disposition de notre club comme à celle de l'équipe de France. Nous étions dépendants d'un accord entre les deux parties. L'accord a été difficile à trouver. La fédération internationale s'en est préoccupée. L'IIHF ne voulait pas défavoriser l'une ou l'autre équipe. Surtout Björklöven qui a longtemps été susceptible de monter en Elite suédoise. Les instances fédérales ont attendu le dernier moment afin d'être certaines de l'élimination de Björklöven pour la montée avant de nous autoriser à rejoindre l'équipe de France.

- Quelles impressions avez-vous eu des joueurs croates ?

Nous savions qu'ils n'étaient pas spécialement forts. Nous avons su jouer notre jeu sans nous préoccuper des Croates. Ils nous ont tout de même posé des problèmes durant tout le match mais nous nous y attendions. Avec l'expérience des championnats du monde de l'an dernier à Grenoble, nous devrions mieux gérer nos confrontations face à des équipes défensives qui, comme la Croatie, jouent à cinq derrière. Dans cette situation, nous avons beaucoup la possession du palet et il faut se montrer patients. Ce soir nous l'avons été plus ou moins. Pas assez au premier tiers, mais nous nous sommes corrigés dans les deux tiers suivants. Le résultat est positif. Nous avons rencontré une équipe croate pas très forte, mais nous avons fait le principal : gagner le match ; les buts d'écart, nous ne nous en préoccupons pas.

- Est-ce difficile de rejoindre l'équipe nationale sans avoir participé aux matches de préparation ?

Non, les joueurs de l'équipe de France nous connaissent bien et réciproquement. Ce n'est pas difficile de jouer ensemble sans préparation. Ce qui est plus difficile, c'est de s'adapter au jeu des championnats du monde. Ici cela accroche un peu plus. Mais même au niveau du rythme, nous n'éprouvons pas de difficulté particulière

- Jouer à des heures complètement différentes, midi, après-midi et soir, est-ce délicat à gérer ?

Lorsque nous jouons tard le soir et que l'on doit jouer le lendemain tôt, c'est difficile car nous ne disposons pas de beaucoup d'heures de récupération. Donc là aussi on s'adapte... Mais nous sommes prêts à jouer n'importe qui n'importe quand (sourires)...

 

 

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