Rouen - Grenoble (29 mars 2002)

 

Match comptant pour la quarante et unième journée du championnat Elite 2001/2002.

Cette rencontre fut émotionnelle pour deux raisons. La première, parce que c'était la dernière de la saison à Rouen et surtout parce qu'elle fut dédiée à la mémoire d'un brillant cadet du CHAR, Romain Montagnac, décédé accidentellement dans la semaine. Avant le coup d'envoi, deux de ses coéquipiers ont hissé son maillot au-dessus de la glace dans une minute de silence poignante.

Cette rencontre devait, au minimum, désigner le vice-champion de la saison. Coté rouennais, Heikki Riihijärvi et Franck Pajonkowski blessés étaient toujours absents. Guy Fournier suspendu ne tenait pas sa place sur le banc. Coté grenoblois, Dimitri Fokine se passait de Podlaha blessé et par mesure de discipline de Maynard.

D'entrée, les Grenoblois subissaient une pénalité que Rouen ne comptabilisait pas. Néanmoins, les Dragons, en ce début de rencontre, étaient plus en jambes, même s'il fallut patienter jusqu'à la cinquième minute de jeu pour voir quelque chose de notable. Le lancer d'Aram Kevorkian était bien dévié par Patrick Rolland (4'01). Les Normands mieux disposés ouvraient logiquement la marque à la faveur d'une bonne inspiration de Jean-François Jodoin après un "une-deux" avec Daniel Paradis. Plus tard, Alain Vogin n'était pas loin de doubler la marque en reprenant un rebond laissé libre après un "boulet" de Daniel Carlsson (5'53). C'est finalement Eric Doucet qui créait la cassure avec un but litigieux qu'un arbitre vidéo aurait aidé à valider ou non. Toutefois, M. Benoist l'accordait avec intime conviction (2-0 à 6'55). Ce but faisait réagir les Brûleurs de loups. Benoît Bachelet profitait, sans succès, d'une erreur défensive rouennaise pour déclencher la révolte (8'12). Grenoble prenait les choses en main et les Dragons, dépassés en vitesse, commettaient une faute. Sur le jeu de puissance qui suivait, les Grenoblois ne s'imposaient pas. Ils subissaient même deux contres. Le premier Patrick Rolland détournait Simon Lacroix avec brio (9'42) et le second fut dilapidé par un Guillaume Besse trop égoïste (10'21). A partir de cet instant, les visiteurs patinaient bien plus que les joueurs de Franck Pajonkowski, coach rouennais pour le troisième match consécutif. Oprandi (13'50) et Benoît Bachelet (14'53) faisaient briller Phil Groeneveld qui maintenait ses coéquipiers la tête hors de l'eau. Un peu perdu, les Normands commettaient une nouvelle faute. Sur ce deuxième power-play, Simon Bachelet était bien près de réduire le score, empêché par une parade du gardien local (15'50). Le goalie ne faisait que retarder la réduction du score qui survenait après un lancer de loin de Jean-François Bonnard sitôt une remise en jeu gagnée par Sébastien Oprandi (2-1 à 17'19). A la fin du premier vingt, on apprenait qu'Angers tenait les Rémois en échec. Les efforts rouennais ne semblaient pas vains.

Le deuxième tiers reprenait sur le même rythme imposé par Grenoble. Arto Vuoti, maladroit, manquait l'égalisation sur un contre à trois contre un (20'49). Plus tard, Jean-François Jodoin intervenait pour contrer une nouvelle bonne offensive grenobloise (23'44). Quelques secondes avant que De Murcia ne soit dérouté par Phil Groeneveld (24'00). Finalement, Christian Pouget, dont on a pu s'apercevoir qu'il compte autant de détracteurs sur les bords de Seine que la saison dernière, parvenait à égaliser sur un tir à mi-distance très excentré (2-2 à 24'27). Sentant le titre s'échapper sans combattre, presque bêtement si Angers réussissait, les Dragons haussaient leur niveau de jeu. Thomas Bussat montrait la voie à suivre (30'10) et déjà Guillaume Besse inquiétait Patrick Rolland (31'12). C'est finalement le meilleur buteur du championnat qui redonnait les devants au RHE avec son trente-deuxième but de la saison en reprenant un rebond d'un lancer d'Aram Kevorkian (33'02). La joie des Rouennais fut de courte durée puisque Arto Vuoti, anormalement démarqué au second poteau et bien trouvé par Franck Guillemard, levait la rondelle dans le haut des filets (3-3 à 34'35). Le jeu baissait d'intensité et s'équilibrait jusqu'à la fin du tiers médian entre deux équipes quelques peu flapies.

La connaissance de la prise de pouvoir angevine en terre rémoise à ce moment du match, allait logiquement doper les forces rouennaises. Les Dragons développèrent le jeu. Disciplinés, ils lutèrent défensivement et offensivement ils tiraient très souvent au but. Parfois bien comme Jean-François Jodoin (51'15). Malgré cinq lancers, ils manquèrent un jeu de puissance. La chance ne leur a pas souri sur un envoi qui heurtait le poteau (54'23). Patrick Rolland paradait une opportunité incroyable de Guillaume Besse (54'52). A force de persévérance, les Normands prenaient définitivement l'avantage grâce à la ténacité de Simon Lacroix, bien placé pour glisser le caoutchouc entre les jambières de Patrick Rolland, après un rush d'Eric Doucet, mis sur orbite par Patrice Bellier (4-3 à 57'28). Grenoble allait présentement se ruer à l'abordage. Cela aurait pu payer si Phil Groeneveld n'avait brillamment écarté un breakaway d'Arto Vuoti. Assurément l'arrêt du match (58'03). Fokine jouait le tout pour le tout. Le coach grenoblois enlevait son gardien. Ceci permit, sur un palet perdu par les attaquants de Grenoble, à Guillaume Besse de marquer dans une cage vide (5-3 à 58'47). Il n'y avait plus qu'à connaître le score d'Angers à Reims.

Celui-ci étant en faveur des Flammes Bleues, le rideau pouvait tomber sur cette fin de saison étrange que le public fêtera logiquement assez peu malgré les surprises et efforts, qu'il faut souligner, des dirigeants pour égayer la soirée.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Grenoble 5-3 (2-1, 1-2, 2-0).

Arbitrage de M. Benoist.

Spectateurs : 3500 environ.

Pénalités : Rouen 8' (4', 0', 4'), Grenoble 8' (2', 0', 6').

Tirs : Rouen 40 (11, 8, 21), Grenoble 37 (18, 11, 8).

Supériorités : Rouen 0/3 (0/1, -/-, 0/2) pour 6 tirs, Grenoble 0/3 (0/2, -/-, 0/1) pour 3 tirs.

Arrêts : Groeneveld (91,9%) 34/37 (17/18, 9/11, 8/8), Rolland (89,7%) 35/39 (9/11, 7/8, 19/20).

Évolution du score :

1-0 à 05'26" : Jodoin assisté de Paradis et Kevorkian.

2-0 à 06'55" : Doucet assisté de Lacroix.

2-1 à 17'19" : Bonnard assisté de Oprandi.

2-2 à 24'27" : Pouget.

3-2 à 33'02" : Besse assisté de Kevorkian et Paradis.

3-3 à 34'35" : Vuoti assisté de Guillemard.

4-3 à 57'28" : Lacroix assisté de Doucet et Bellier.

5-3 à 58'47" : Besse assisté de Jodoin et Kevorkian.

 

Rouen

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Daniel Carlsson - Jean-François Jodoin ; Patrice Bellier - Allan Carriou ; Geoffroy Bessard du Parc.

Attaquants : Guillaume Besse - Daniel Paradis - Aram Kevorkian ; Eric Doucet - Alain Vogin - Simon Lacroix ; Thomas Bussat - Alexis Billard - Rodolphe Bretault.

Remplaçants : Paul Charret (G) et Damien Ribourg.

Absents : Guy Fournier (suspendu), Heikki Riihijärvi et Franck Pajonkowski (blessés) ; Thibault Geffroy, Luc Tardif jr. et Nicolas Besch (équipe de France U18).

Grenoble

Gardien : Patrick Rolland.

Défenseurs : Simon Bachelet - Christian Pouget ; Jean-François Bonnard - Roland Fougère ; Christian Elian.

Attaquants : Nicolas Antonoff - Franck Guillemard - Benjamin Agnel ; Benoît Bachelet - Harri Suvanto - Arto Vuoti ; Thomas Bergamelli - Sébastien Oprandi - Xavier De Murcia.

Remplaçants : Arnaud Goetz.

Absents : Bruno Maynard (choix du coach), Josef Podlaha, Stéphane Gachet et Laurent Deschaumes (blessés).

 

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