Rouen - Anglet (9 mars 2002)

 

Match comptant pour la trente-cinquième journée du championnat Elite 2001/2002.

Pas facile d'oublier l'affaire "Bergamelli" lorsque vos coéquipiers, Allan Carriou et Daniel Paradis, ne sont pas avec vous, suspendus par cet "arbitre" lors du match précédent. Pas facile non plus, de rentrer sur le banc à la fin de vos rondes, sans entendre les conseils de votre coach lui aussi suspendu par ce "juge" si subtil.

Néanmoins, les Rouennais sont opportunistes. À la première faute de la défensive d'Anglet, très remaniée avec les forfaits de Miroslav Smidriak et Vesa Lahtinen, Eric Doucet fait une passe en retrait à l'aveugle pour trouver seul dans le slot Guillaume Besse qui ajuste entre les jambières du pauvre Eric Raymond (1-0 à 0'37). Ensuite, les Dragons, ayant facilement marqué, semble moins fringants. Les Angloys montrent leurs qualités jusqu'à ce que Dominique Ducharme trouve Stanislas Solaux à la ligne bleue. L'ailier s'en va seul défier Phil Groeneveld. Après une ruse, il égalise en glissant le palet sous la jambière gauche du gardien normand (1-1 à 5'31). Les choses n'allaient pas être aussi simples que le RHE l'espérait. D'abord parce que l'arrière-garde basque jouait juste, à la manière de Jean-Christophe Filippin interceptant une passe sans doute décisive (7'40) et étant donné les possibilités offensives des visiteurs exprimées par Antoine Amsellem (12'38 & 16'06) et Michal Garbocz (14'39). Ensuite et surtout parce que les Dragons, malgré une domination certaine, ne se montraient pas assez incisifs nonobstant de bons rushes et démarquages de la part d'Alain Vogin (8'52 & 11'43) et d'Eric Doucet (14'28). Ils n'ont pas eu de chance aussi quand Thomas Bussat déviait un tir passe d'Alexis Billard qui circulait à quelques centimètres sur la gauche de la cage des visiteurs (12'56). Ils ont également été désappointés par un gardien plein de brio. Eric Raymond a magnifiquement stoppé un lancer dans l'enclave d'Heikki Riihijärvi (17'32). L'Hormadi a manqué d'expérience pour créer une véritable surprise au cours de ce premier tiers quand Xavier Daramy s'échappait seul face à Phil Groeneveld qui finalement contrôlait le palet (16'48).

Au deuxième engagement, après une nouvelle chance d'Alain Vogin détournée par Eric Raymond (20'43), les champions de France gâchèrent une pénalité sur laquelle aucun tir n'aura été envoyé sur le portier du Sud-Ouest ! Par contre, ils ne furent pas loin de subir la correctionnelle en infériorité puisque c'est le poteau que toucha un lancer de Stanislas Solaux (26'02). Un nouveau jeu de puissance rouennais était mieux joué de la part des locaux. Heikki Riihijärvi trouva le poteau sur le seul tir exercé par les attaques à cinq rouennaises (30'39). Les coéquipiers de Bob Ouellet, replacé à l'arrière depuis le début de la partie, montraient le bout de leur crosse dans le jeu à parité d'hommes. Mais Géraud Maréchal était un peu maladroit au moment de conclure (34'25). Cette accélération ne durait pas car maintenant ils devaient jouer de nouveau à un de moins (34'30). Ce jeu de puissance, avec trois lancers, n'apporta aucune opportunité à des Rouennais décidément en mal d'inspiration sur les jeux spéciaux depuis plusieurs matches avec un seul but en vingt avantages numériques ! Les Dragons manquaient de tonus et de cohésion pour faire la décision, au contraire de Basques solidaires. C'est tous ce qui explique la différence entre un lancer gagnant et une salve qui rebondit sur le poteau comme celui de Jean-François Jodoin (36'45) ou entre un breakaway décisif et un que le cerbère détourne devant Aram Kevorkian (37'02). En fin de vingt, il fallut tout le talent et l'abnégation de Daniel Carlsson pour endiguer les attaques adverses (37'10) qui étaient parfois malhabiles dans leurs conclusions comme ce deux contre un avorté (39'08).

Pour le moment, les joueurs de Guy Fournier ne regrettaient pas leurs occasions perdues. Cependant, il fallait encore aller au charbon malgré une certaine fatigue plus psychique que physique semble-t-il. La fatigue était aussi dans le camp opposé mais Anglet bien que subissant ne jouait pas pour autant sur les talons. L'Hormadi profitait des moindres et rares billets de sorties que leur délivrait une équipe rouennaise tantôt défensivement brouillonne au début de cette dernière période. Géraud Maréchal échouait dans sa bordée solitaire (41'09) et David Dostal trouvait Phil Groeneveld sur le chemin de sa rondelle (46'09). Ensuite, ce fut un Fort Alamo devant le but d'Eric "Crockett" Raymond. Il détournait une fusillade de onze tirs variés ! Aidé sur deux des meilleures chances par le manque de précision des attaquants rouennais (45'06 & 46'20), le gardien stoppait aussi un essai à trois contre deux (44'53) et un mini-breakaway de Guillaume Besse (50'56) ! Il laissait un petit rebond sur sa quatorzième embardée, devant Bellier qui venait de faire le tour de sa cage avant de lancer dans le trafic. Aram Kevorkian à la lutte pouvait pousser le caoutchouc libre dans le filet (2-1 à 54'35). Le junior délivrait le centre Docteur Duchene encore une fois bien garni, il inscrivait là son troisième but gagnant de la saison ! Ensuite, tout fut plus facile même si Anglet se réorganisait tactiquement après un temps mort. Même si les Rouennais subissait une sévère prison, entretenant le syndrome "Bergamillien", sur laquelle Stanislas Solaux trouvait Phil Groeneveld au détournement de son tir (56'36). Cependant, les Dragons, revenus à cinq, avaient désormais du vent dans les voiles. Simon Lacroix manquait d'aggraver le score lors d'un deux contre un joué avec Guillaume Besse (58'32). Ce dernier se trouvait encore bien placé lorsque Eric Doucet le lançait à l'assaut d'Eric Raymond. L'international français réduisait à néant les derniers espoirs basques (3-1 à 59'17).

Pour la petite histoire, Eric Raymond stoppa un lancer de pénalité rouennais (59'53).

Le RHE n'a pas volé sa victoire mais Anglet, le club le plus anastomosé avec Rouen (cinq anciens Rouennais figurent à l'Hormadi), bien que fort remanié en défense, aurait, avec plus de réalisme ou de réussite, réussi un résultat fort utile et mérité tant ils ont fait preuve d'abnégation et de solidarité, péchant un peu dans le domaine physique au cours du dernier tiers, sous les poussées rouennaises que leur excellent gardien n'a pu toutes parader.

Compte-rendu signé Thierry Frechon

 

Rouen - Anglet 3-1 (1-1, 0-0, 2-0)

Arbitrage de M. Mendlowicz.

Spectateurs : 3500 environ.

Pénalités : Rouen 4' (2', 0', 2') ; Anglet 8' dont un penalty (0', 6', 2' dont un penalty).

Tirs : Rouen 47 (10, 15, 22) ; Anglet 28 (12, 7, 9).

Supériorités : Rouen 0/3 (0/0, 0/3, 0/0) pour 4 tirs (0, 4, 0) ; Anglet 0/2 (0/0, 0/1, 0/1) pour 7 tirs (0, 4, 3).

Arrêts : Groeneveld (96%) 27/28 (11/12, 7/7, 9/9) ; Raymond (94%) 44/47 (9/10, 15/15, 20/22).

Occasions à 5/5 : Rouen (21%) 3/17 (1/6, 0/3, 2/8) ; Anglet (11%) 1/9 (1/5, 0/2, 0/2).

Évolution du score :

1-0 à 00'37" : Besse assisté de Doucet et Jodoin.

1-1 à 05'31" : Solaux assisté de Ducharme.

2-1 à 54'35" : Kevorkian assisté de Bellier et Pajonkowski.

3-1 à 59'17" : Besse assisté de Doucet et Pajonkowski.

 

Rouen

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Daniel Carlsson - Jean-François Jodoin ; Patrice Bellier - Heikki Riihijärvi ; Nicolas Besch.

Attaquants : Aram Kevorkian - Franck Pajonkowski - Guillaume Besse ; Éric Doucet - Alain Vogin - Simon Lacroix ; Thomas Bussat - Alexis Billard - Thibault Geffroy et Rodolphe Bretault.

Remplaçants : Paul Charret(G), Luc Tardif Jr. et Damien Ribourg.

Absents : Guy Fournier (coach), Allan Carriou et Daniel Paradis (suspendus), Geoffroy Bessard du Parc (blessé).

Anglet

Gardien : Éric Raymond.

Défenseurs : Robert Ouellet - Jean-Christophe Filippin ; Grégory Dubois - Nicolas Courally  ; Mickaël Wiart - Aymeric Gillet.

Attaquants : Stanislas Solaux - Xavier Daramy - Dominic Ducharme ; David Dostal - Michal Garbocz - Géraud Maréchal ; Jérôme Patard - Raphaël Larrieu - Antoine Amsellem.

Remplaçants : Guillaume Drouot (G) et Xavier Lasalle.

Absents : Karlos Gordovil (convalescent), Miroslav Smidriak (blessé), Vesa Lahtinen, Pierre-Hervé Coulombeix (?).

 

 

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