Mulhouse - Angers (9 mars 2002)
Match comptant pour la trente-cinquième journée du championnat Elite 2001/2002.
Le titre se jouant entre Rouen, Amiens, Reims et Grenoble, Mulhouse et Angers se rencontraient eux pour une cinquième place, revendiquée par les deux entraîneurs respectifs, Christer Eriksson et Derek Haas.
Le match commence par un long round d'observation, d'environ dix minutes, où aucun tir vraiment cadré ne part. les actions sont avortées dès l'entrée en zone adverse, et on voit juste quelques essais de loin de Lehmusvuori ou Bordeleau. La première vraie action est conclue par Veret, qui échoue de très près devant Lhenry. Le jeu se libère alors, les actions sont plus franches, notamment lors de supériorités numériques. Angers tout d'abord : la supériorité est bien installée, le palet transite souvent par Pourtanel, qui frappe vers la cage, pour le slap ou la déviation, mais Lhenry veille efficacement. Mulhouse lance alors pour Coqueux qui sort de prison, le Franco-Canadien se retrouve seul face à Burnet, un petit tir que l'on pense stoppé, mais le jeune espoir angevin ne gèle pas suffisamment le palet, que Coqueux renvoie, pour de bon, au fond des filets. Délivrance pour les Scorpions, ce but les fait un peu sortir de leur coquille, alors que Burnet semble un peu dépité de cette boulette.
Mulhouse va alors pousser un peu plus, quelques esprits qui s'échauffent, comme Bilbao, très volontaire ce soir, mais un peu trop fougueux, qui est envoyé en prison pour un petit peu trop d'animosité. La supériorité est, une fois de plus, bien orchestrée par la première ligne des Ducs, et Tuominen, un peu trop libre, slalome dans le défense adverse pour tromper Lhenry. Il est d'ailleurs temps que la période se termine, car le même trio continue à pousser sensiblement sur la cage locale.
Le deuxième tiers commence avec un pressing très physique des deux côtés, on ne lésine par sur les boîtes. Les contres partent des deux côtés, il est vrai que c'est la tactique exploitée par ces deux équipes cette année : on attend et on exploite la moindre faiblesse adverse. Avec quand même un petit plus d'efficacité du côté de l'Anjou, notamment un beau duo Ferrari-Larroque, qui répond à une percée de Coqueux. Et c'est Baldris qui soulage ses coéquipiers : une première action devant Lhenry, repoussée. L'Hispano-Canadien, de la bleue, récupère le rebond, s'avance, dribble et crucifie Lhenry. Ce but revigore les locaux, qui sont un peu maladroits dans leurs actions, ont quelques errements dans les relances, mais que les Ducs n'exploitent pas. Mulhouse bénéficie d'une supériorité, mais ne parvient pas à être vraiment dangereux, il manque un peu de rapidité de décision, notamment pour frapper directement vers le but. Bilbao essaye une belle action, qui est stoppée, de près, par Burnet, qui laisse beaucoup de rebonds, mais il manque toujours un Scorpion pour les exploiter. Angers est quand même beaucoup plus passif depuis quelques minutes, et compte un peu sur son gardien pour récupérer les rares erreurs de son système défensif, comme cet oubli qui permet à Faith de se retrouver tout seul face à Burnet. Tout le monde croit au but, mais l'ancien portier rouennais gagne, avec panache, son duel. De son côté, les Ducs donnent un nouveau coup de bec, avec Larroque qui remonte vers Lhenry, Lageard est un peu juste, dans l'action, pour le stopper, et l'ancien Angloy de donner deux longueurs d'avance à ses coéquipiers, par un tir tendu à mi-hauteur. Puis, de nouveau, Angers, en supériorité, inquiète Lhenry par une belle percée de Ferrari. Le score est quand même un peu sévère pour Mulhouse, qui a poussé toute la période...
... et qui continue à pousser dans la dernière, Faith, décidément maudit, trouve le montant des buts de Burnet. Jokinen, y va de son solo, très spectaculaire, puis Boman réplique d'un tir lointain. Mulhouse continue à pousser, mais son pressing est moins précis, et les Angevins exploitent la moindre faille, comme ce nouveau contre des duettistes Ferrari-Larroque. Sur une superbe percée, Croz envoie vers Bringuet. Le jeune Français, un peu juste, se jette la crosse la première, mais sa déviation est repoussée par Burnet. Et une nouvelle fois, c'est Larroque, encore à contre-courant du match, qui ajoute un deuxième but pour son escarcelle. Très rageant, cet opportunisme... La rage, c'est ce qui va permettre à Bilbao de travailler le palet derrière la cage adverse, puis de remonter et tromper Burnet, d'un tir du revers... Quelle détermination du capitaine mulhousien qui harangue le public à les soutenir de plus belle. Mais Angers choisit alors de ne pas laisser les locaux espérer de remonter. Un beau service de Tuominen vers Pourtanel, mais Provencher contre aussitôt. L'attaque est très courageusement stoppée par Rousselin qui se jette avec sa crosse pour contrer le palet. Jokinen file vers la bande et adresse un centre immédiatement repris par Pihant, mais le portier local repousse. Puis le même Jokinen effectue alors deux-trois pirouettes dans la défense adverse, avant d'être... "physiquement" stoppé par deux Mulhousiens. Tir de pénalité, effectué en deux fois, le petit Finlandais n'ayant pas attendu le sifflet de l'arbitre pour partir. Le deuxième essai, effectué, on l'imagine, sous les sifflets du public est bien repoussé par Lhenry qui bouche l'angle. Dur pour Mulhouse de remonter, surtout que les organismes commencent à être fatigués. Ils vont quand même bénéficier d'une supériorité dans les deux dernières minutes. En la conjuguant à la sortie de Lhenry, on peut espérer les voir revenir au score. Hélas, ils peinent à s'installer en zone angevine, une première alerte contre eux, mais le palet revient vers Burnet. Pas longtemps, Jokinen récupère pour Pihant qui de sa bleue, ne se pose pas de questions et envoie précisément dans les filets locaux vides. Fini, rideau pour cette soirée.
C'est dommage pour Mulhouse, qui perd ici le bénéfice de sa victoire à Anglet. Il reste un peu de suspense pour l'obtention de cette cinquième place. Le score est très sévère car ils ont mené les débats durant une grosse partie du match, mais la manière n'était pas forcément aussi percutante que celle d'Angers. Une grosse faiblesse ce soir, assez récurrente sur la saison, les supériorités numériques semblent très mal gérées : passes téléphonées, et aussi beaucoup d'hésitation pour frapper le palet, notamment des artilleurs Ruokonen et Karlsson. Sans doute une volonté de trop bien fignoler.
Angers, de son côté, n'a pas failli au système de jeu préféré du "vieux renard" Haas : on attend la moindre faiblesse adverse, et on part à toute allure vers le but, avec notamment deux lignes qui se trouvent très bien. On y ajoute une bonne facilité à s'installer en supériorité, un gardien qui repousse presque tout (mais laisse beaucoup de rebonds quand même), et une défense relativement disciplinée. Pas forcément spectaculaire, mais c'est efficace... et très rageant pour l'adversaire.
Récompensés à la fin du match : Burnet pour Angers et Boman pour Mulhouse.
J'ai bien aimé :
- Pour Mulhouse : Coqueux, Prunet et Bilbao.
- Pour Angers : Burnet, Rousselin et Jokinen.
Compte-rendu signé Sébastien Rault
Mulhouse - Angers 2-5 (1-1, 0-2, 1-2)
Patinoire de l'Illberg. 800 spectateurs.
Arbitrage de Jean-Christophe Benoist assisté de Nicolas Barbez et Damien Bliek.
Pénalités : Mulhouse 12' (2' Carry, 2' Coqueux, 2' Ruokonen, 2' Bilbao / 2' Faith / 2' Boman), Angers 16' (2' Couturier, 4'+2' Balmat / 2'+2' Ferrari / 2'+2' Tuominen)
Tirs : Mulhouse 30 (8, 14, 8), Angers 33 (11, 10, 12).
Évolution du score :
1-0 à 14'02" : Coqueux (inf. num.)
1-1 à 19'22" : Tuominen assisté de Jokinen et Pihant (sup. num.)
1-2 à 22'43" : Baldris assisté de Bordeleau
1-3 à 37'49" : Larroque assisté de Veret et Ferrari
1-4 à 52'27" : Larroque assisté de Veret
2-4 à 52'54" : Bilbao
2-5 à 59'15" : Pihant assisté de Jokinen et Couturier (inf. num., cage vide)
Mulhouse :
Gardien : Fabrice Lhenry.
Défenseurs : Olivier Dimet - Ari Lehmusvuori ; Miikka Ruokonen - Maximilien Lageard ; Andreas Karlsson - Lilian Prunet.
Attaquants : Jimmy Provencher - Olivier Coqueux - Juraj Faith ; Nicolas Carry - Lionel Bilbao - Johan Boman ; Vincent Bringuet - Etienne Croz - Julien Aubry ; Benjamin Galmiche.
Remplaçant : Edouard Denis (G).
Absents : Thomas Dumenil, Arnaud Vaillant.
Angers :
Gardien : Christophe Burnet.
Défenseurs : Francis Couturier - Benoît Pourtanel (C) ; Roberto Baldris - Patrik Bargman ; Stéphane Balmat - Sébastien Rousselin.
Attaquants : Julien Pihant - Juho Jokinen - Jani Tuominen ; Jérôme Veret - François Ferrari - Jean-Michel Larroque ; Jordan Peter - Paulin Bordeleau Jr - Nicolas Leroy.
Remplaçant : Jérôme Plumejeau (G).