Suède - République Tchèque (17 février 2002)

 

Match comptant pour les Jeux Olympiques 2002.

Cette rencontre revêt un fort enjeu pour la Suède car une victoire lui ouvrirait la porte d'un quart de finale "facile" contre le Belarus. Une crosse haute de Havlat leur offre rapidement une supériorité numérique parfaitement exécutée. Les Suédois font tourner le palet jusqu'à ce qu'il parvienne à Kim Johnsson, dont on connaît le lancer dévastateur. Il y a foule devant Hašek, qui voit bien trop tard le palet rebondir sur sa jambière puis sur le poteau avant de rentrer dans les filets tchèques. La rondelle retourne au même endroit sur la deuxième pénalité tchèque grâce à un lancer dévié de Sundin, mais l'arbitre américain Stephan Welkom avait repéré la tactique suédoise consistant à gêner Hašek et refuse logiquement le but, car Holmström campait dans la zone du gardien. Il n'empêche que le collectif suédois laisse encore une merveilleuse impression, et tient en Mats Sundin un indéniable inspirateur. Du côté tchèque, le néo-trentenaire Jaromír Jágr assume également son rôle de leader et adresse un bon tir en pivot sur Salo.

Le célèbre n°68 est encore le plus en vue en début de deuxième période, mais il est peu en réussite, le poteau se substituant pour l'occasion à Salo. De son côté, le capitaine suédois Sundin est diablement efficace et il décoche un tir à ras la glace qui passe entre les jambières de Hašek. Mais les Tchèques ne restent pas longtemps avec deux buts de retard. Ils s'avancent à trois contre deux, et Dopita reprend son propre rebond pour réduire le score. Même si elle brille avec moins d'éclat, la Suède applique alors sa tactique défensive pour museler les tenants du titre en étant plus agressifs sur le palet et mieux organisés, alors que la République Tchèque compte surtout sur Hašek pour rester à portée.

On passe d'un but à l'autre en début de troisième tiers-temps et on sent que le match peut basculer à tout moment. Entre deux grosses occasions tchèques sur le but de Salo, Zetterberg part en contre et son tir est dévié sur la barre transversale. A défaut de but, les montants jouent les premiers rôles dans cette troisième période : une déviation de Lang sur un tir de la bleue de Reichel en supériorité numérique touche le poteau extérieur, et une reprise de Sundström, parfaitement servi de la droite par Kim Johnsson, frappe elle aussi le cadre. À huit minutes de la fin, Martin Havlat charge dans le dos Nylander, qui prend le plexiglas de face et saigne sur le choc. Cela coûte cher au Tchèque qui se voit alors infliger une méconduite de match. Ces cinq minutes d'infériorité devraient sérieusement hypothéquer les chances des Tchèques de revenir, mais Sundin les relance en prenant deux pénalités stupides pour une rudesse puis un retenir sur Jágr. La Suède en est donc quitte pour trembler jusqu'au bout, mais n'accorde pas de bons lancers aux Tchèques, même quand ceux-ci font sortir Hašek pour créer le surnombre.

Sous les yeux de leur couple royal présent dans la patinoire, les Suédois ont été souverains. Cette victoire est un véritable soulagement car elle leur évite un match-couperet en quart de finale, dont ils avaient fait les frais à Nagano, alors que les Tchèques sont sur une pente glissante qui pourrait les amener face à leurs grands rivaux russes. De nombreux joueurs se sont illustrés et mériteraient une mention. Cela aurait pu être le cas de Mats Sundin, présent dans tous les secteurs du jeu, mais son indiscipline et son manque de maîtrise de ses nerfs dans les dernières minutes ont été indignes d'un capitaine. On préfèrera donc saluer Kim Johnsson. Déjà dans l'équipe-type des derniers championnats du monde il a encore fait étalage de son talent : rapide, bon à la relance, souvent premier organisateur du jeu, c'est un joueur sur lequel son équipe peut toujours se servir comme point d'appui, et pas seulement à cause de la qualité de son slap. Quant à Jaromír Jágr, il a été excellent dans la préparation, mais a trop manqué de précision dans le dernier geste pour pouvoir tromper Salo. Les doutes qui l'habitent depuis son transfert à Washington ne se sont semble-t-il pas complètement estompés. Il paraît toujours tendu et on l'a même vu pousser au sol un juge de ligne, et s'en tirer avec indulgence sans la moindre sanction.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Suède - République Tchèque 2-1 (1-0, 1-1, 0-0)

Dimanche 17 février 2002 à 16h05 au E-Center de West Valley City. 8599 spectateurs.

Arbitrage de Stephan Welkom assisté de Dan Schachte et Antti Hamalainen.

Pénalités : Suède 10' (0', 4', 6'), République Tchèque 31' (4', 2', 5'+20').

Tirs : Suède 22 (8, 10, 4), République Tchèque 38 (8, 18, 12).

Évolution du score :

1-0 à 04'45" : Johnsson assisté de Lidström et Sundström (sup. num.).

2-0 à 25'14" : Sundin assisté de Dahlén et Alfredsson.

2-1 à 30'23" : Dopita.

 

Suède

Gardien : Tommy Salo.

Défenseurs : Nicklas Lidström - Fredrik Olausson ; Mattias Norström - Kim Johnsson ; Kenny Jönsson - Marcus Ragnarsson ; Mattias Öhlund.

Attaquants : Ulf Dahlén - Mats Sundin - Daniel Alfredsson ; Michael Nylander - Markus Näslund - Niklas Sundström ; Henrik Zetterberg - Jörgen Jönsson - Mikael Renberg ; Tomas Holmström - Mathias Johansson - P.J. Axelsson ; Magnus Arvedson.

Entraîneur : Hardy Nilsson.

République Tchèque

Gardiens : Dominik Hašek (sorti de sa cage à 59'13").

Défenseurs : Martin Skoula - Roman Hamrlík ; Richard Smehlík - Tomáš Kaberle ; Pavel Kubina - Jaroslav Spacek ; Michal Sýkora.

Attaquants : Jaromír Jágr - Jan Hrdina - Robert Lang ; Martin Rucinský - Robert Reichel - Radek Dvorák ; Petr Sýkora - Jirí Dopita - Patrik Elias ; Milan Hejduk - Pavel Patera - Martin Havlat ; Petr Cajánek.

Entraîneur : Josef Augusta.

 

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