Sélection Mont-Blanc - Rouen (10 février 2002)

 

À Saint Gervais, match comptant pour le trophée du Mont-Blanc 2002.

Ce soir, la "franchise" du Mont-Blanc montée par Patrick Alotto et Christophe Ville avait une forte ossature saint-gervolaine. Ces Aigles, qui, la veille, avaient mordu la glace face à l'Etoile noire de Strasbourg (5-11) dans le championnat de Nationale 1, affichaient pourtant une très bonne santé dans ce premier tiers. Rapides et inspirés, ce nouveau "Mont-Blanc" profitait de ses sept premières secondes de jeu de puissance pour ouvrir le score (1-0 à 15'42). La réaction des Rouennais ne s'est pas fait attendre et Simon Lacroix égalisait en supériorité (1-1 à 16'52). Au cours de cette première période, les gardiens, Didier Drif (Mont-Blanc) et Phil Groeneveld (Rouen) ont eu beaucoup d'ouvrage, fort bien entrepris, pour préserver leurs cages des actions de leurs adversaires réciproques.

Le vingt médian reprenait sur le même rythme élevé et agréable à suivre. Les deux équipes faisaient encore jeu égal. Elles commettaient peu de fautes techniques. Cependant, les Dragons affichaient leur primauté en prenant l'avantage lors de leur troisième jeu de puissance (Riihijärvi ; 1-2 à 23'39). Supériorité toute relative puisque le Mègevan Daniel Sedlak égalisait lors d'un avantage numérique "haut savoyard" (2-2 à 25'28). Chacune des équipes se rendant coup pour coup, Simon Lacroix faisait reprendre l'avantage aux Normands (3-2 à 28'07) et Thomas David égalisait pour le "Mont-Blanc" (3-3 à 29'27). Les très rares supporters locaux qui bravèrent le froid glacial de la patinoire de Saint Gervais n'en buvaient pas leurs thés gracieusement offerts. "Leur" équipe rivalisait d'habileté et de technique face aux champions de France en titre qui jouaient le jeu sérieusement. Cette parité tant sur le jeu qu'au tableau d'affichage allait finalement disparaître. Le tandem Alotto-Ville voulant jouer la carte du "turn-over" faisait remplacer leur excellent gardien Didier Drif par Grégory Fougère (30'47). Difficile pour un cerbère de rentrer dans une partie si opiniâtre. Le portier de Megève se faisait cueillir et re-cueillir à froid en moins de deux minutes face aux bouillonnants Franck Pajonkowski (3-4 à 35'23) et Alain Vogin (3-5 à 36'59). Moralement, ces deux buts rouennais jetèrent un froid, qui baissait encore de quelques degrés Celsius la température de la patinoire. Comme les Aigles et Boucs du Mont-Blanc baissaient le pied physiquement, les visiteurs menant de deux buts géraient un peu plus aisément la suite de ce tiers.

Au retour sur le glaçon, on eut la confirmation d'une bonne entente naissante et complémentaire entre Daniel Paradis et Aram Kevorkian. Le Canadien permettait à l'international junior d'aggraver la marque (3-6 à 43'42). Dans le camp de l'équipe qu'il serait plus juste d'appeler Mont d'Arbois, on ne pouvait plus guère rivaliser face aux Dragons. Pour preuve, les deux jeux de puissance locaux de la 50ème et de la 52ème allaient être maîtrisés par Eric Doucet et Cie, tandis que, grâce à un Daniel Paradis qui aura démontré un nouvel état d'esprit, les noirs et jaunes ajoutaient un but en supériorité (3-7 à 56'06). Il n'y avait plus de match depuis bien longtemps, toutefois le jeu des pénalités permettait au Mont-Blanc de profiter coup sur coup de deux doubles avantages numérique pour rendre l'addition de la tartiflette aux pommes moins sucrée (Sedlak ; 4-7 à 58'02 et Sarnosky ; 5-7 à 58'34). L'avance des Normands ayant un peu fondu comme la neige au col de Voza/Bellevue, les Blancs tentèrent le tout pour le tout en retirant leur gardien pour jouer un six contre quatre contré par le duo Kevorkian-Paradis (5-8 à 59'23).

 

Cette nouvelle équipe du Mont-Blanc s'est fait plaisir et nous a fait plaisir à voir. L'entreprise est alléchante, pérenniser le hockey haut-savoyard en consolidant une équipe compétitive de haut niveau. Une locomotive, sous l'étiquette Mont-Blanc, rassemblant les meilleurs licenciés de la région formés aux clubs de Megève, Saint Gervais, Morzine et des Houches... en attendant Chamonix (?). Economiquement et matériellement, il faut encore l'implanter dans une autre patinoire - à Sallanches (?) - puisque les clubs cités plus haut conserveront leur identité et existence. Il faudra aussi lui trouver un public.

Sportivement, il faut surtout lui laisser le temps de s'imposer. On l'a vu sur ce tournoi amical, actuellement le Mont-Blanc, aussi sympathique soit-il, aussi combatif soit-il, n'a pas sa place en Elite. Si cette équipe doit voir le jour, elle devra faire sa place sportivement, hiérarchiquement. C'est une nouvelle équipe qui, comme toute "nouvelle" équipe (Brest, Lyon, Bordeaux...) doit théoriquement démarrer en D3. A moins d'une Nationale 1 strictement amateur l'an prochain - ce qui paraît à court terme nécessaire dans l'optique d'un hockey fort car le semi-pro n'apporte rien au hockey français de haut niveau - il n'y a aucun intérêt sportif et économique de priver la D1 de deux équipes pour en créer une végétant en Elite. Faisons d'abord monter le champion de division 1. Laissons au Mont-Blanc une olympiade, le temps de s'imposer.

Compte-rendu et commentaires signés Thierry Frechon

 

Sélection Mont-Blanc - Rouen 5-8 (1-1, 2-4, 2-3)

Saint-Gervais, 300 spectateurs. Arbitres : MM. Avarian, Brondex et Ranzoni.

Pénalités : Sélection Mont-Blanc 10' (4', 4', 2'), Rouen 18' (2', 6', 10').

Supériorités : Sélection Mont-Blanc 4/9 (1/1, 1/3, 2/5), Rouen 3/5 (1/2, 1/2, 1/1).

Évolution du score :

1-0 à 15'42" : Vannienwenhove assisté de T. Berruex (sup. num.).

1-1 à 16'52" : Lacroix (sup.num.).

1-2 à 23'39" : Riihijärvi assisté de Doucet (sup. num.).

2-2 à 25'28" : Sedlak assisté de C. Berruex (double sup. num.).

2-3 à 28'07" : Lacroix assisté de Vogin.

3-3 à 29'27" : David assisté de Duclos.

3-4 à 35'23" : Pajonkowski assisté de Paradis.

3-5 à 36'59" : Vogin assisté de Carlsson.

3-6 à 43'42" : Kevorkian assisté de Paradis.

3-7 à 56'06" : Paradis assisté de Carlsson (sup. num.).

4-7 à 58'02" : Vannienwenhove assisté de T. Berruex (double sup. num.).

5-7 à 58'41" : Sarnosky assisté de C. Berruex et Hornak (double sup. num.).

5-8 à 59'23" : Paradis assisté de Kevorkian (inf. num. et cage vide).

 

Sélection Mont-Blanc

Gardiens : Didier Drif (St Gervais) puis Grégory Fougère (Megève) à 30'47".

Défenseurs : Thomas Berruex (St Gervais) - Daniel Sedlak (Megève) ; Juraj Hornak (Megève) - Benoît Sarzier (St Gervais) ; Guillaume Duclos (St Gervais) - Florent Soquet (Megève). 

Attaquants : Thomas David (St Gervais) - Yann Vannienwenhove (St Gervais) - Yannick Charlet (Megève) ; Clément Berruex (St Gervais) - Sylvain Nicoud (St Gervais) - Zdenko Sarnosky (St Gervais) ; Aurélien Sarzier (St Gervais) - Thierry Nicoud (St Gervais) - Alain Beaule (Megève).

Remplaçant : aucun.

Rouen

Gardien : Phil Groeneveld.

Défenseurs : Jean-François Jodoin - Daniel Carlsson ; Heikki Riihijärvi - Patrice Bellier ; Geoffroy Bessard du Parc - Nicolas Besch.

Attaquants : Aram Kevorkian - Franck Pajonkowski - Daniel Paradis ; Simon Lacroix - Alain Vogin - Eric Doucet ; Thibault Geffroy - Alexis Billard - Thomas Bussat ; Rodolphe Bretault - Adrien Dufournet - Luc Tardif Jr.

Remplaçant : Paul Charret (G).

Absents : Allan Carriou et Guillaume Besse (Equipe de France) et Damien Ribourg et Gautier Lafrancesca (choix du coach).

 

 

L'autre match

 

À Morzine, Amiens - Grenoble 4-6 (0-2, 1-1, 3-3)

Arbitrage de M. Mendlowicz assisté de MM. Petitjean et Velay.

Pénalités 16' pour Amiens, 22' pour Grenoble.

Evolution du score :

0-1 à 05'00" : Podlaha.

0-2 à 09'16" : Oprandi assisté de S. Bachelet et Pouget.

0-3 à 21'24" : Pouget assisté de Fougère.

1-3 à 28'12" : Albert assisté de Kulmala et Lechtaler

2-3 à 47'53" : Burakowski assisté de Lechtaler et Marcos

2-4 à 51'00" : Podlaha assisté de Vuoti.

2-5 à 56'22" : Pouget assisté d'Agnel.

2-6 à 57'03" : Vuoti assisté de S. Bachelet.

3-6 à 57'12" : Albert assisté de Dugas

4-6 à 57'59" : Albert assisté de Kulmala et Lechtaler.

 

 

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