Tours - Anglet (29 janvier 2002)

 

Match comptant pour les huitièmes de finale de la coupe de France 2002.

Après le match difficile contre Villard-de-Lans, le week-end d'avant, les Diables s'attaquaient, en Coupe de France, au dernier du championnat Elite, Anglet. Tours était privé de deux éléments majeurs, Goldman et Lefrançois, meilleur pointeur du club, suspendus après les bagarres du match dernier. Anglet devait également se passer de joueurs clés (Ouellet, blessé mais présent sur le banc en tant que coach pour remplacer Gordovil malade, et Maréchal, sélectionné pour la préparation aux JO).

Sur la "petite" patinoire de Tours, les deux équipes ne connurent pas vraiment de round d'observation. Les Tourangeaux ne faisaient pas de complexe face aux gros gabarits d'Anglet. Dès le premier tiers, les locaux se jettent sur les palets oubliant la fatigue du match contre Villard. Le public qui avait répondu encore présent ce mardi retrouvait enfin son équipe au jeu construit et rapide.

Sur une supériorité numérique, l'Hormadi installait rapidement le jeu de puissance et faisait parler les gros frappeurs à la bleue. Philippin bien servi envoyait un missile que Hiadlovsky, gêné par le trafic devant sa cage, ne voyait pas venir. Après trois minutes de jeu à peine, les choses sont mal engagées. Il ne fait aucun doute que la discipline des joueurs tourangeaux sera en partie la clé du match. Physiquement et techniquement, ils ne pourront enchaîner une deuxième partie consécutive jouée la plupart du temps en infériorité numérique. D'autant plus que le patinage des joueurs de l'Hormadi est impressionnant avec des pénétrations dans la zone offensive, brillantes.

Hiadlovsky, encore impeccable ce soir, reste vigilant et détourne les tirs d'Anglet. Mais Tours ne subit pas seulement et parvient à se créer de belles occasions. Fayault, Gleize, Skokan et Picha compensent les absences de Goldman et Lefrançois. Le "petit" Paul Fayault est intenable et s'ouvre des brèches dans la défense d'Anglet par un patinage virevoltant. C'est d'ailleurs lui qui permettra l'égalisation sur une supériorité numérique. (1-1, 8').

Loin d'être ridicules, les locaux insistent et se battent sur tous les palets. La défense tient bon grâce à l'expérience et à l'abnégation de Simak, Vandecandelaere, Supuka ou Picha. Ce dernier n'hésite pas à venir épauler ses attaquants. Son tir lointain trompe le gardien d'Anglet, Raymond, qui ne semble pas dans un grand soir (quantités de rebonds dangereux laissés). 2-1 après 10 minutes, on s'attend à une grosse réaction d'Anglet.

Ce sera effectivement le cas dès l'entame du deuxième tiers. Anglet se crée un nombre incalculable d'occasions très nettes. Comme souvent, la défense tourangelle connaît un temps de flottement à la reprise ; les espaces dans lesquels s'engouffrent les attaquants adverses laissent Hiadlovsky souvent bien seul. Cependant, par maladresse ou manque de réalisme, Anglet ne recolle pas immédiatement au score. Après ce premier orage, l'Hormadi remet la machine en route et ce coup-ci, Hiadlovsky se fait surprendre par Ansellem, qui après avoir récupéré un palet derrière la cage, glisse le palet entre ses jambières. 2-2 à 26'45 et tout est à refaire pour les Diables noirs. Mais loin de s'en laisser compter, ils jouent toujours crânement leur chance, sans reculer et poussent Anglet à être vigilant. Les rushs de Stastny, Picha, Supuka, Fayault ou Gleize sonnent comme autant d'avertissements.

Dès les premières secondes du troisième tiers, Picha échappe à la vigilance des défenseurs et part seul tromper Raymond. Anglet semble ne pas s'en remettre et commence à bafouiller son hockey d'autant plus que la défense tourangelle tient le choc sans commettre de fautes. Les attaques d'Anglet sont moins percutantes. Fayault toujours opportuniste et réellement transcendé dans ce match, reprend un des nombreux palets laissés au rebond par Raymond. 4-2 à moins de six minutes de la fin. Le public commence à croire à la qualification et à l'exploit.

Anglet ne se montre plus dangereux que sporadiquement par des tirs lointains où Hiadlovsky se régale. Un brin d'énervement se fait sentir chez l'Hormadi qui voit ce match lui échapper sans trouver réellement les clés du coffre. Peu avant la fin du tiers, Ouellet fait sortir le gardien mais Picha, opportuniste, récupère le palet et le propulse dans la cage vide. 5-2, score final.

Les Tourangeaux se payent un tour d'honneur pour communier avec le public, enthousiaste et ravi ce soir. L'équipe d'Anglet, qui ne semble pas avoir été concernée, tout le long du match, a été battue par une valeureuse équipe tourangelle qui a retrouvé son hockey.

Compte-rendu signé E. O'Grady

 

Retour à la Coupe de France