Mulhouse - Amiens (19 janvier 2002)

 

Match comptant pour la trentième journée du championnat Elite 2001/2002.

Jimmy Provencher (photo Sébastien Rault)

Le championnat est rentré dans sa phase de sprint : après s'être fait les griffes pendant quatre mois, les équipes vont disposer d'une dernière ligne droite pour se placer le mieux possible sur le podium. Entre Amiens, co-leader avec Rouen, Reims et Grenoble, et Mulhouse, chez qui on a pu noter un net regain de forme depuis déjà quelques matches, la partie s'engageait plutôt déséquilibrée : si Perez était le gros absent chez les Gothiques (en plus des Aris, Bardet et Maillot), on notait chez les Scorpions les défections de Lehmusvuori, Dumenil, Vaillant pour blessure (la saison est apparemment finie pour le co-entraîneur de Mulhouse d'ailleurs) et de Bilbao.

Aussi, c'est avec des lignes quelques peu retouchées que les deux protagonistes débutent le match... Ou plutôt qu'Amiens débute le sien. Sans prendre, pour autant, à la gorge son adversaire, le palet remonte sûrement vers le but de Lhenry. Quelques essais de la triplette Paillet-Lechtaler-Kulmala, avec souvent beaucoup de travail derrière la cage et un bref retour vers le devant. Mais le gardien local veille, tout comme ses coéquipiers, qui se contentent d'attendre avec discipline l'opportunité d'un contre. Aussi, il va falloir attendre une bonne dizaine de minutes, et leur première supériorité, pour que les Mulhousiens tirent leurs premiers boulets, notamment une combinaison Croz-Provencher qui échoue pour ne pas avoir été un poil assez décentré. Amiens continue à dominer son sujet, ses remontées de palets sont plus nettes et plus sûres, notamment sur un contre mené tambour battant par Paillet et Mille, en deux contre un : le premier rentre dans la zone d'attaque et, à mi-distance, sert le second nommé qui lance du revers, mais Lhenry avait bien suivi. Mulhouse dans le feu de l'action se précipite pour changer de lignes : un surnombre est sifflé. Mais Amiens a du mal à s'imposer jusqu'à la fin de cette pénalité. Les forces sont à peine revenues à égalité que Lechtaler travaille derrière la cage pour Kulmala qui remonte aussitôt la rondelle à la bleue pour Berqvist. Le Suédois arme son slap et trompe Lhenry, un peu gêné par la cohue devant sa zone. Le score est mérité, Amiens est bien plus pressant, et Mulhouse attend trop sagement le contre.

Les locaux vont mieux débuter la deuxième période. Même si ce n'est pas encore le siège, Faith bien placé hérite d'une action chaude qui sollicite Mindjimba. Le contre amiénois ne se fait pas attendre, et la riposte locale est encore plus chaude, avec un 2 contre 1 Boman-Provencher qui bute sur un beau lancer de jambières de Mindji. Brodin va alors muscler un jeu qui, jusqu'ici, est très correctement exécuté. La supériorité est assez difficilement jouée par les locaux qui ont du mal à se trouver. Hélas, Mille relance pour sortir le palet de sa zone, mais le dégagement n'est pas assez appuyé. Coqueux en profite pour intercepter la rondelle, et l'adresser à Faith aux aguets de l'autre côté de la cage. Ce but va avoir le mérite de rehausser le niveau de jeu du match. Les allées et venues de part et d'autres se multiplient, Amiens ne baisse pas de régime, mais Mulhouse semble mieux accepter le combat. Un combat qui va s'intensifier légèrement au niveau physique, avec des charges plus qu'appuyées de Ruokonen ou Brodin, et même quelques frictions entre l'aîné des Chauvel et Aubry (qui tout au long de ce match aura bien du mal à rester de marbre face à... l'adversaire). Mulhouse va bénéficier de quelques supériorités, mais éprouve toujours du mal à se trouver. Amiens est plus discipliné pour tuer ses désavantages, et à cinq contre cinq, recommence à reprendre le dessus, même si la fin du tiers qui arrive entraîne un petit passage à vide. Pas longtemps d'ailleurs, le temps pour Gras de remonter le palet le long de la bande, jusqu'en zone adverse, puis de le donner à Berqvist, qui avait suivi. Le Suédois embarque alors Lhenry, puis le contourne... Joli but qui redonne du tonus à cette fin de période, notamment à vingt-cinq secondes de la fin quand Bringuet et Croz remontent à toute allure pour servir Aubry en pleine course. Hélas, le jeune Alsacien ne peut contrôler le palet et Mindjimba stoppe l'action... et la course d'Aubry pour la circonstance. Dans le feu de l'action, Amiens change trop précipitamment ses lignes, et un surnombre est sifflé.

C'est donc en supériorité que les locaux entament, à cent à l'heure, la dernière période. L'état de siège est déclaré, Mindjimba réchauffe sa mitaine. Mais la première alerte est passée que Mille est sanctionné pour un coup de coude. Le temps pour Eriksson de faire remonter ses "grands" (Croz, Provencher, Boman) que le grand Suédois s'infiltre entre les défenseurs adverses, nous gratifie d'un joli slalom et trompe le portier amiénois. L'espoir est de mise car Mulhouse ne faiblit pas, Amiens commence à éprouver quelques difficultés à relancer. Les supporters gothiques nous chantent alors une fable marrante, où il est question d'un "Okinawa qui s'assoit, puis se relève..." (Désolé si le terme n'est pas exact mais tout n'était pas audible... mais était, en tout cas, bon enfant). Dugas, sans doute inspiré par ces encouragements (!), va alors idéalement servir Burakowski, parti en un contre un. Le Suédois fusille le portier mulhousien. Mais l'espoir va être de courte durée. Brice Chauvel cingle un Mulhousien. On refait monter les "grands" sur la glace, et Boman, une fois de plus, est oublié par ses adversaires, et se paie un joli doublé face à Mindji. L'engagement est à peine joué d'ailleurs qu'Aubry hérite d'un palet juste devant la cage, mais "le Chat " ferme bien l'angle. La fin du tiers approche, Amiens, qui jusque là était plutôt dominé, reprend du poil de la bête même si le troisième but des Mulhousiens les a fait douter. De part et d'autres, on semble s'observer, les relances sont moins bien fignolées, ce qui laisse quelques couloirs largement ouverts, mais rien n'est vraiment bien fini. Sauf dans les trente dernières secondes, où Lechtaler devient carrément intenable derrière la cage de Lhenry. Un coup à gauche, un coup à droite, un coup je reviens sur moi-même, un coup je me déporte, les pauvres Dimet et Ruokonen ont bien du mal à retenir la fougue du capitaine amiénois qui n'arrive cependant pas à trouver idéalement un compère.

Aussi, l'on va entamer la prolongation : à ce jeu, Mulhouse a perdu contre Reims et Anglet, et a gagné contre Angers. Alors ? Et bien c'est à cinq minutes vraiment débridées que l'on assiste, avec un ballet incessant de contre-attaques menées à tout va. Lhenry et Mindjimba s'emploient avec classe pour ne pas céder (notamment un nouvel excellent lancer de jambières de Mindji face à Aubry). Mulhouse, peut-être libéré par le gain d'un point, sans l'intégralité de son effectif, est peut-être plus percutant. Les regards de Dewolf ou Lechtaler vers leur entraîneur lui font peut-être comprendre que le partage des points est sans doute un bon compromis face à la volonté des locaux.

C'est un excellent match auquel j'ai pu assister ce soir. Très correct au niveau de l'arbitrage et de la qualité de jeu. L'esprit était excellent. Amiens a été un peu moins conquérant en fin de match, la majorité des joueurs a assuré une bonne partie, même si peu ont été vraiment réguliers durant tout le match.

Dommage que Mulhouse ait été aussi timide durant la première période, surtout lorsque l'on voit leur réaction par la suite : trois fois menés au score, trois fois revenus dans le match. Peut-être ont-ils agi ainsi par prudence, afin de se préserver de blessures inopportunes. Leur niveau de jeu se bonifie, en tout cas, depuis quelques semaines. Même s'il reste basé essentiellement sur les contres, les lignes, notamment celle des "jeunes", commencent à se faire dangereuses.

J'ai bien aimé :

- Pour Mulhouse : Prunet, Karlsson, Boman.

- Pour Amiens : Gras (très constant), Berqvist (excellent en relances notamment), et Paillet.

Récompensés à la fin du match : Berqvist pour Amiens et Faith pour Mulhouse.

Compte-rendu signé Sébastien Rault

 

Mulhouse - Amiens 3-3 a.p. (0-1, 1-1, 2-1, 0-0).

Arbitre : M. Mendlowicz assisté de MM. Moine et Charmillot. 750 spectateurs.

Pénalités : Mulhouse 14' (2' Ruokonen, 2' surnombre / 2' Dimet, 2'+2' Aubry / 2' Karlsson, 2' Ruokonen) ; Amiens 20' (2' Dugas / 2' Brodin, 2' Mazzone, 2'+2' L. Chauvel, 2' Brodin, 2' surnombre / 2' Mille, 2' B. Chauvel, 2' Marcos).

Tirs : Mulhouse 30 (5, 7, 13, 5) ; Amiens 37 (13, 10, 12, 2).

Évolution du score :

0-1 à 17'13" : Berqvist assisté de Kulmala et Lechtaler.

1-1 à 24'15" : Faith assisté de Coqueux et Croz (sup. num.).

1-2 à 35'50" : Berqvist assisté de Gras.

2-2 à 42'05" : Boman assisté de Faith (sup. num.).

2-3 à 44'52" : Burakowski assisté de Dugas.

3-3 à 47'39" : Boman (sup. num.).

 

Mulhouse

Gardien : Fabrice Lhenry.

Défenseurs : Miikka Ruokonen - Olivier Dimet ; Andreas Karlsson - Lilian Prunet ; Maximilien Lageard.

Attaquants : Jimmy Provencher - Juraj Faith - Johan Boman ; Benjamin Galmiche - Olivier Coqueux - Nicolas Carry ; Julien Aubry - Etienne Croz - Vincent Bringuet.

Remplaçant : Edouard Denis (G).

Absents : Ari Lehmusvuori, Thomas Dumenil, Arnaud Vaillant, Lionel Bilbao.

Amiens

Gardien : Antoine Mindjimba.

Défenseurs : Frederik Bergqvist - Arnaud Mazzone ; Mathieu Mille - Karl Dewolf ; Frédéric Brodin

Attaquants : Arto Kulmala - Christian Lechtaler - Benoît Paillet ; Stephen Dugas - Julien Marcos - Mickaël Burakowski ; Luc Chauvel - Laurent Gras - Brice Chauvel.

Remplaçants : Rémi Caillou (G), Olivier Duclos.

Absents : Denis Perez, Sébastien Aris, Mickaël Bardet, Yannick Maillot.

 

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