Epinal - Besançon (15 décembre 2001)

 

Match comptant pour la treizième journée du championnat de division 1 2001/2002

Qu'il faisait froid dehors, mais aussi dedans, à Poissompré pour ce nouveau derby de l'Est entre les Séquanes de Besançon et les Dauphins d'Epinal, commencé un peu plus tard qu'à l'accoutumée pour cause de... Epinal-Besançon en basket !

La foule a répondu présent, chaudement vêtue, pour voir leurs préférés recevoir les néo-promus bisontins. Les places occupées par les deux protagonistes sont proches, dans la première moitié de tableau, autant dire que le spectacle s'annonce alléchant, bien présenté par la traditionnelle arrivée sous pétards et "bougies magiques".

Le match commence sans grosse ruée, juste une petite et progressive poussée bisontine qui chauffe la mitaine locale. On va et vient de chaque côté de la patinoire, jusqu'à ce grossier oubli défensif sur Rautalin qui sert Mickelsson esseulé. Petit silence, momentané, des supporters spinaliens avant d'encourager de plus belle les leurs, qui vont bénéficier de plusieurs supériorités. Hélas, les locaux n'arrivent pas à pénétrer le zone adverse, les Séquanes étant bien présents sur le palet et son porteur. Besançon joue très rapidement le contre, et se montre bien plus convaincant qu'Epinal, les combinaisons fonctionnent très bien, et Bock doit montrer tout son talent pour rassurer les siens. Jusqu'à cette algarade entre Tomas Mysicka, plutôt tendu depuis le début du match, et Patrick "Pom'Pom" Pommier. Seul le premier va aller en prison. Les Séquanes vont s'installer en zone adverse, le palet circule jusqu'à Brincko, qui sert à l'opposé, au deuxième poteau, Rautalin, libre de tout marquage. 2-0, le score est mérité, Besançon faisant preuve de ce qu'Epinal manque, à savoir de la présence sur le palet, et d'actions bien construites.

Le deuxième tiers va voir débuter des Spinaliens plus conquérants, plus motivés, qui à défaut d'avoir des actions mieux construites, sont plus agressifs sur le palet. S'ensuit un slap de David Vorel, de la bleue, qui ramène son équipe à une longueur. L'espoir va être de courte durée, puisque sur une remontée de palet vers Yvan Bock, Timo Kohvakka catalyse deux joueurs vers lui, derrière le but, arrive à passer le palet à Mickelsson qui se retrouve seul sur la gauche de Bock et nettoie le haut de la lucarne, dans un trou de souris. Epinal perd alors son entrain, recommence à tomber dans un jeu balbutiant, les rares solutions sont individuelles et tuées dès l'entrée en zone par une présence physique, mais correcte, des hommes d'Alain Pivron. Les Spinaliens vont pourtant bénéficier d'un arbitrage assez spécial : David et Moss s'expliquent, légèrement, et partent en prison. Puis peu de temps après, Regenda rejoint son compère pour un "retenir" pas très justifié, car intervenant après l'action. Les deux équipes tardent à revenir sur la glace, mais jouent à... 4 contre 4 ! Brincko se prend alors une "attitude anti-sportive", peut-être due à cette situation... Les forces reviennent à égalité mais Epinal met du temps à le comprendre puisqu'ils s'apprêtaient à engager à trois ! Ce manque de sérénité, dans l'arbitrage, et sur le banc spinalien, ne va pas jouer pour les locaux, qui voient un missile de Domin, en supériorité numérique, s'écraser sur le montant de Ménard, au grand dam du public !

De son côté, Besançon marque un nouveau but, en jeu de puissance, sur une belle action collective, toute en passes, conclue par Riekko. Mais leur jeu est un peu physique, sans être méchant, ce qui va permettre à Epinal d'essayer de se resituer dans ce match. Sans grand succès. Le Bisontin Mickelsson, sortant de prison, bénéficie d'une longue passe, alors qu'il attend à la bleue. Le un contre un devant Bock est avorté par une sortie du portier local. Mais il est sorti très loin de son but, et la prise de palet est un peu hésitante. L'attaquant finlandais "trifouille" tout ce qui traîne à sa portée, et envoie le palet dans les filets. L'arbitre accorde dans un premier temps le but avant de se rétracter, ce qui peut sembler logique car il me semblait que Mickelsson avait usé de moyens "illicites" pour récupérer le palet, en forçant un peu physiquement sur le gardien notamment.

Le répit ne va pas être long d'ailleurs. Kohvakka, très présent hier, retravaille derrière la cage locale, remonte vers le poteau de Bock et sert Rautalin laissé seul à l'autre poteau. Le match est tué, Besançon est trop efficace, et en défense, face à des attaquants toujours aussi fébriles et trop individualistes, et en attaque en disposant de six attaquants rapides et qui se trouvent au niveau des passes.

Le troisième tiers voit Epinal pousser, mais toujours de façon désordonnée. Par exemple, les tirs se déclenchent de la bleue, mais le tireur est alors tout seul dans la zone, et donc personne ne peut reprendre le palet. Ménard, de son côté, étale tout son talent, notamment avec quelques blocages de la mitaine très spectaculaires. Mieux, Besançon, lors de sa première offensive, en remet un, par l'intermédiaire de Loureiro parti en contre. L'ancien Caennais va s'y reprendre en deux fois pour loger le palet dans un tout petit espace. Dès lors, les Bisontins attendent calmement les assauts locaux. Haapasaari, bien lancé par Kadlec, marque, en un contre un, contre ce même Ménard, pour concrétiser un petit mieux de son équipe durant la période. Plus rien ne sera alors marqué, même lors d'un double infériorité des visiteurs. Le plus grave, Epinal, à 5 contre 4, éprouve encore plus de mal à être dangereux, et Besançon parvient à venir inquiéter Bock. Les dernières minutes sont sans grand intérêt, Epinal ayant baissé les bras.

C'est une très bonne surprise que cette équipe de Besançon, si souvent décriée depuis le début de saison. Il y a, bien sûr, "l'affaire" du recrutement, mais hier soir, Epinal n'avait pas grand chose à contester sur ce point de vue (Besançon jouant le match avec 11 étrangers et 3 Français, Epinal, pour sa part, usait de 8 étrangers pour 6 Français). Mais au niveau qualité de jeu, les nouveaux promus sont agréables à voir. Leur système est relativement discipliné, basé sur des contres menés à toute allure, mais les buts qu'ils ont marqué sont toutes de belles actions collectives. La défense presse bien l'adversaire. Du hockey très agréable à voir.

Epinal, de son côté, est carrément passé à côté se son match. Quelques mieux à 2-1, pour re-sombrer dans l'inefficacité tout le reste de la partie. Aucun collectif, pas de présence physique, notamment devant leur gardien, qui a fait pourtant de son mieux durant la partie. Et surtout, un individualisme qui traduisait un manque de sérénité, d'automatismes, flagrants. En face, Besançon avait déjà anticipé toute offensive spinalienne.

J'ai bien aimé :

- Pour Besançon : Kohvakka (l'homme du match, présent partout), Ménard (confirmant ses qualités lors de ses saisons passées à Viry), et Brincko (bien en défense et en relance).

- Pour Epinal : ............ Bock et Chassard pour avoir essayé de rester la tête hors de l'eau.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Epinal - Besançon 2-6 (0-2, 1-3, 1-1)

Arbitrage de M. Mendlowitz, assisté de MM. Frayon et Henry. 1000 spectateurs environ.

Tirs : Epinal 41 (7, 16, 18) ; Besançon 31 (11, 14, 6).

Pénalités : Epinal 8' (2' Mysicka ; 4' David, 2' Regenda ; 0') ; Besançon 34' (4' Brincko, 2' Demment, 2' Pommier ; 2' Moss, 2' Brincko, 2' Rautalin, 2' Mickelsson ; 2' Franck, 2' Pommier, 10' Brincko, 2' Demment, 2' Sinkkonen).

Évolution du score :

0-1 à 04'24" : Mickelsson assisté de Rautalin

0-2 à 16'43" : Rautalin assisté de Brincko (sup. num.)

1-2 à 24'03" : Vorel assisté de Haapasaari

1-3 à 26'14" : Mickelsson assisté de Kohvakka

1-4 à 31'04" : Riekko assisté de Pohanka et Moss

1-5 à 38'48" : Rautalin assisté de Kohvakka

1-6 à 43'40" : Loureiro

2-6 à 51'52" : Haapasaari assisté de Kadlec

 

Epinal

Gardien : Bock

Défenseurs : Drzik - Vorel ; Regenda - Domin

Attaquants : Dehaëne - Trebaticky - David ; Mysicka (puis Chassard) - Kadlec - Haapasaari ; Chassard (puis Martin) - Maurice - Papelier.

Remplaçants : Labat (G), Gillot, Zitouni, Ilic, Gehin.

Besançon

Gardien : Ménard

Défenseurs : Brincko - Pommier ; Demment - Sinkkonen

Attaquants : Rautalin - Kohvakka - Mickelsson ; Moss - Pohanka - Reikko ; Loureiro - Sibon - Frank.

Remplaçants : Risselin (G), Jurzynek, Tuaillon, Querrec, Frasier.

 

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