France - Hongrie (19 avril 2001)

 

Match comptant pour la troisième journée des championnats du monde 2001 de division 1, groupe A.

Après le mauvais résultat contre les Pays-Bas, Heikki Leime a remanié ses lignes pour concentrer ses forces sur le premier bloc : Maurice Rozenthal est ainsi promu aux côtés de Bozon et Pouget, aussi bien à égalité numérique que dans le jeu de puissance. La ligne amiénoise ainsi disloquée, Laurent Gras remplace Aimonetto sur la ligne de Treille et Meunier.

Néanmoins, les Bleus revivent le même début cauchemardesque que mardi : Palkovics passe derrière la cage et donne ne retrait à Gabor Ocskay pour une ouverture du score on ne peut plus logique. En effet, incapables de contenir l'adversaire en zone neutre, les Bleus subissent la vivacité des Hongrois et jouent complètement à l'envers : passes imprécises, manque d'intensité physique, palets perdus (comme Amar qui permet ainsi à Tamas Gröschl de partir vers le but), manque de cohérence tactique.

En début de deuxième période, les Bleus doivent tuer deux pénalités consécutives avant de se mettre à l'ouvrage. Beaucoup plus utilisée qu'avant-hier, la quatrième ligne effectue un travail de sape, bien relayée par le deuxième trio : par son effort dans le coin, Meunier obtient ainsi une première prison hongroise. Sur le jeu de puissance, Bozon lance l'attaque de son camp et est accroché avant d'entrer en zone offensive, bénéficiant intelligemment d'une nouvelle prison de Gröschl. A cinq contre trois, l'occasion est trop belle, mais les Bleus s'entêtent à chercher la passe parfaite près du but avant que Bozon ne montre enfin la voie de la simplicité en égalisant d'un tir de la bleue. Mais la France, dont le rythme est coupé par les pénalités et qui ne peut donc produire pleinement le travail nécessaire pour renverser le cours du jeu, montre encore de graves failles défensives. Après une alerte sur un premier contre de Gröschl, c'est finalement Laszlo Orso qui se débarrasse d'un Carriou impuissant et glissant à terre pour venir fusiller Huet.

Après ce but encaissé au pire moment, en fin de tiers, tout est à refaire. Les Bleus font le siège des buts de Berenyi, qui prend de plus en plus confiance (bien aidé en cela par des Bleus qui se sont longtemps refusé d'exploiter ses points faibles, notamment ses rebonds lâchés) jusqu'à se muer en héros invincible. Le palet ne quitte pas les crosses des Français tout au long de la période, mais la réussite semble les fuir. Même trois supériorités numériques ne permettent pas de mettre à mal l'organisation hongroise, qui encaisse les coups de boutoir et finit toujours par récupérer le palet et dégager proprement. Dans la dernière minute, Huet sort pour forcer le destin. Mais le pied-de-biche des Bleus fait plier de rire Dame Fortune : ils n'ont même pas le temps de remonter le palet qu'une mésentente entre deux tricolores offre à Ladanyi le loisir de parachever dans la cage désertée une exceptionnelle victoire.

A la fin de la rencontre, les deux équipes sont en larmes, mais elles n'ont évidemment pas la même saveur pour chacun des deux camps. L'hymne hongrois, mélancolique à souhait, accompagne parfaitement l'enterrement des ambitions tricolores (et la résurrection des Polonais, quasiment sacrés à trois journées de la fin). Une fois remis de ses émotions, l'entraîneur magyar Arpad Kercso devra oublier ce grand jour pour préparer les rencontres face aux Pays-Bas et à la Lituanie. Seule la vérité du jeu compte, et rien n'est jamais gagné d'avance, voilà un constat qui s'est rappelé cruellement aux Français.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

 

France - Hongrie 1-3 (0-1, 1-1, 0-1)

3502 spectateurs. Arbitre : Richard Schutz (ALL) assisté de Pal Garsjö et Roger Van der Waarden.

Pénalités : France 12' (2', 8', 2'), Hongrie 14' (4', 4', 6')

Tirs : France 36 (6, 14, 16), Hongrie 15 (8, 3, 4)

Evolution du score :

0-1 à 05'22" : Ocskay assisté de Palkovics

1-1 à 32'03" : Bozon assisté de Carriou et Meunier (double sup. num.)

1-2 à 38'40" : Orso assisté de Ocskay

1-3 à 59'32" : Ladanyi (cage vide)

France :

Gardien : Cristobal Huet.

Défenseurs : Vincent Bachet - Nicolas Pousset ; Denis Perez - Sébastien Dermigny ; Baptiste Amar - Allan Carriou ; Karl Dewolf - Jean-Christophe Filippin.

Attaquants : Philippe Bozon - Christian Pouget - Maurice Rozenthal ; Laurent Meunier - Laurent Gras - Yorick Treille ; Guillaume Besse - Richard Aimonetto - François Rozenthal ; Yven Sadoun - Alain Vogin - Pierre Allard.

Entraîneur : Heikki Leime.

Hongrie :

Gardien : Norbert Berenyi.

Défenseurs : Lajos Tokesi - Balasz Kangyal ; Andras Horvath - Viktor Tokaji ; Marton Vas - Viktor Szelig ; Roland Szuna - Bence Svasznek.

Attaquants : Krisztian Palkovics - Gabor Ocskay - Laszlo Orso ; Csaba Simon - Gergely Majoross - Balasz Ladanyi ; Janos Vas - Peter Erdosi - Tamas Gröschl ; Attila Rajz - Szilard Sandor.

Entraîneur : Arpad Kercso.

Meilleurs joueurs du match : Yorick Treille et Norbert Berenyi.

 

Les autres matches :

Les Pays-Bas, après leur excellent match nul contre la France, ont des difficultés à se remettre à leur labeur quotidien, et ont toutes les peines du monde à se défaire (3-2) de Lituaniens prêts à jouer leur va-tout pour le maintien. Mais le match du jour opposait les deux principaux adversaires (présumés) des Français, la Pologne et le Danemark. Ces derniers semblaient dominer physiquement, mais les Polonais s'avéraient meilleurs techniquement et toujours aussi bien organisés, remportant la rencontre 5-3. C'est un coup dur pour les Danois, désormais certains qu'ils ne monteront pas (à moins d'un improbable faux-pas de la Pologne contre la Lituanie). Les Scandinaves, portés par une vague ascendante ces dernières années, et qui étaient la figure montante du hockey européen, ont été victimes d'une nation plus ancienne, que certains eurent le tort d'oublier après l'éclatement du bloc de l'est, et qui, après avoir subi le déferlement de nouvelles nations, a encaissé sans broncher et a prouvé qu'il fallait encore compter avec elle. Mais il ne faut pas enterrer le Danemark pour autant : avec le potentiel qu'elle possède, cette jeune équipe a de l'avenir devant elle. Le plus grand danger qui pourrait la guetter serait de désespérer à force d'échouer aux portes de l'élite (olympique ou mondiale) et de développer ainsi des complexes.

 

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