Milan - Lyon (21 décembre 1999)

 

Match comptant pour le tournoi franco-italien.

Partie qui se déroule déjà dans un climat de Noël : peu d'habitués et peut-être également peu d'envie de jouer au maximum. Milan règle son compte 4-0 à un Lyon très modeste, sans s'engager plus que ça, devant pas plus de 600-700 spectateurs.

La partie commence avec cinq minutes de retard pour permettre une exhibition de jeunes, à a fin de laquelle est prise la traditionnelle photo avec l'équipe première et Alvise di Canossa.

Milan semble descendre sur la glace avec beaucoup de tranquillité d'esprit, après tout Lyon est antépénultième au classement. Et en fait après 1'23" Milan marque déjà par Rod Stevens, qui, après avoir manqué son contrôle sur la passe de Penttinen (ce qui a trompé le gardien lyonnais), met le palet au fond sans trop de problèmes. Lyon réagit rapidement, cherchant tout de suite une approche physique du match, avec des charges des attaquants sur les défenseurs milanais. Mais, à 5'48", Juri Kuznetsov, sur une assist de Torkki, met le palet pour la deuxième fois dans les filets lyonnais. Milan en profite pour tenir ses adversaires sous contrôle, et la partie se poursuit avec peu de rythme jusqu'à 15'54", quand Voronov se voit infliger ses deux premières minutes de pénalité de la rencontre (il s'en prendra huit au total). Après seulement vingt-quatre secondes, c'est au tour de Torkki d'aller sur le banc des punitions : l'énervement des joueurs semblait apaisé, mais le Finlandais décoche un coup de poing à un Français avec qui il avait eu une prise de bec peu de temps auparavant, juste sous les yeux de l'arbitre. Une pénalité franchement évitable, qui, avec Milan en double infériorité numérique, ne coûte pas de but seulement à cause d'une erreur arbitrale : en fait, après une première transversale de Balmat, Stéphane Gachet marque à 17'29", mais à peine la palet a-t-il franchit la ligne que Lindfors le cache à la vue des arbitres, et le but n'est pas accordé. Il faut dire que les Français ne protestent pas, même si certains d'entre eux avaient exulté... Le tiers se conclut par deux nouvelles minutes pour Uvaev à 19'54".

La deuxième période est la copie conforme de la première et se déroule au petit trot avec Milan qui se préoccupe d'obtenir le meilleur résultat avec le minimum d'efforts, et qui profite de la faiblesse technique de l'adversaire. À la huitième minute, grande action très rapide de la ligne Stevens - Adey - Kuznetsov, avec Stevens qui manque de peu d'inscrire un but splendide. À 30'45", litige entre Martin Roh et Michou, qui se prennent deux minutes chacun. À 34'45", Adey marque le troisième but d'un superbe tir du poignet. Quarante secondes passent et une bagarre éclate : d'abord Voronov, puis Roh, en viennent aux mains avec le n°10 français, mais à la fin ils subissent le même sort, et vont tous en prison (2' aux deux Milanais et 2'+2' au Français). Avec les équipes à égalité numérique sur la glace, à 37'07", très grand numéro (qui me paraît valoir à lui seul le prix du billet) de Teppo Kivela. Après avoir récupéré un palet derrière la cage française, il fait littéralement danser la défense adverse pendant dix bonnes secondes, pendant qu'il attend que Kuznetsov se positionne, puis donne le palet au Russe qui inscrit un but vraiment beau. À la première occasion à laquelle Kivela a joué dans une ligne d'un niveau technique élevé (Teppo a joué la rencontre sur la ligne d'Esposito et de Bachelet), cela s'est tout de suite vu au score...

Le troisième tiers voit Milan jouer juste pour atteindre la soixantième minute. Il se passe vraiment très peu de choses, les 12 minutes infligées aux joueurs de Milan n'ont même pas suffi pour voir un but français, notamment parce qu'un immense Sakari Lindfors s'est mis en valeur, qui, avec deux formidables parades et une sortie à la limite supérieure du slot, s'affirme comme un véritable de fer et obtient son énième blanchissage de la saison. À 53', unique sursaut de Milan, avec Kuznetsov qui envoie promener toute l'arrière-garde française en accomplissant deux tours autour de la cage adverse avant de tirer. La partie se termine avec une domination de Milan, qui, durant la dernière minute et demie, accule les Français dans leur moitié de terrain.

Un match plutôt peu intéressant, cinq minutes suffisent pour régler le sort de Lyon, une équipe vraiment modeste (peut-être pourrait-elle tirer son épingle de jeu dans le championnat italien, vu le niveau de cet année...), à un Milan nettement supérieur qui ne s'est jamais engagé plus que ça pour vaincre la rencontre. Une note positive, la défense avec un duo Van Den Thillart - Peca vraiment infranchissable, qui en diverses occasions a pratiquement fermé tous les passages aux Français ; Lindfors se révèle être un grand gardien, réussissant à maintenir toujours sa concentration sans aucune bavure dans une rencontre qu'il aurait même pu prendre par-dessous la jambe. L'attaque a été sûrement un ton en dessous par son engagement très réduit, avec souvent des rythmes de pur entraînement. On note toutefois l'abysse entre des gens du calibre de Kuznetsov, Stevens, Kivela, Torkki, Adey ou Penttinen et des joueurs comme Esposito. Ce n'est pas un hasard si Kivela, en quelques secondes sur la ligne de Kuznetsov, a confectionné une passe décisive... Zanatta devra sûrement méditer là-dessus. Même s'il me semble que les résultats de son travail se voient surtout en défense. Une fausse note dans la rencontre, les 24 minutes de pénalité subies par Milan : franchement, une grande partie d'entre elles étaient facilement évitables. Circonstance partiellement atténuante, l'arbitrage de Moschen, discret jusqu'à la moitié de la partie, c'est-à-dire jusqu'à un geste incorrect français (suivi de peu par la vengeance de Voronov et Roh). À ce moment, j'ai eu la sensation que Moschen a senti le match lui échapper des mains, et pour l'éviter a mis en place une ligne de conduite sévère, mais seulement à sens unique, tolérant certaines attitudes des Français et sévissant un peu outre mesure contre Milan. Malgré tout, les Français, vraiment insuffisants sur le plan technique, n'ont pas su en profiter, même s'ils se sont en partie brisés contre un super-Lindfors.

Compte-rendu signé Lorenzo Pulici

 

Milan - Lyon 4-0 (2-0, 2-0, 0-0)

Environ 700 spectateurs.

Pénalités : Milan 24' (6', 6', 12'), Lyon 6' (0', 4', 2')

1-0 à 01'23" : Stevens assisté de Penttinen.

2-0 à 05'48" : Kuznetsov assisté de Torkki.

3-0 à 34'45" : Adey assisté de Penttinen.

4-0 à 37'07" : Kuznetsov assisté de Kivela.

 

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