République Tchèque - Finlande (15 mai 1999)

 

Première manche de la finale des Championnats du Monde 1999.

Finale inédite dans ces championnats du monde entre deux équipes qui ont faim de victoire... D'un côté, le collectif champion olympique sans ses deux superstars (Jagr et Hasek). De l'autre, des Finlandais portés par leurs deux vedettes, le créateur Saku Koivu et le buteur Teemu Selänne. La patinoire de Lillehammer est colorée aux trois quarts par les supporters nordiques en bleu et blanc.

Les Tchèques paraissent dominés en début de match, mais ils se créent la meilleure occasion après dix minutes de jeu lorsque Berg doit écarter un palet qui traîne devant ses buts. Sur l'attaque suivante, le défenseur finlandais Marko Kiprusoff recule en laissant trop de distance à Kaberle, ce dont profite le joueur de MoDo qui a ainsi le temps d'ajuster un tir du poignet au ras du poteau de Sulander. Les Finlandais imposent alors un pressing haut qui se concrétise par la première pénalité du match contre Kubina, qui a fait trébucher Tuomainen. Mais les Tchèques négocient bien la situation et sortent rapidement les palets de leur zone, à l'image d'un match qu'ils semblent maîtriser malgré la domination stérile finlandaise.

Les regrets s'accentuent pour les Finlandais dans le deuxième tiers-temps quand le lancer de Jere Karalahti en supériorité numérique vient frapper le poteau, tandis que celui de Kimmo Timonen est arrêté par Milan Hnilicka. Après un superbe une-deux, le palet revient à Toni Sihvonen, seul devant le but, qui bute à son tour sur le gardien du Sparta Prague. Les Finlandais ont conscience que les occasions manquées ne se représenteront peut-être plus, et ils continuent à pousser, Selänne obtenant une pénalité pour obstruction contre Rucinský. Mais il n'y a rien à faire : les Tchèques plient, mais ne rompent pas. Et ils portent même le coup de grâce sur un 2 contre 1 ultra-rapide (dû à un palet perdu par Kiprusoff) conclu par Rucinský, qui était revenu en jeu peu de temps auparavant.

Comme un point d'orgue à la sale journée de Kiprusoff, il est envoyé en prison en début de troisième tiers. Heureusement pour lui, Sulander capte les lancers de Kaberle et Libor Procházka. Les Finlandais perdent Saku Koivu, qui s'est pris un coup de crosse malencontreux sur le bras, et ne semblent plus en revenir. La patinoire commence à s'assoupir quand Selänne vole le palet à Simicek et lance dans le dos de la défense Juha Lind, qui relance complètement la partie et réveille immédiatement les chœurs finlandais. À trois minutes de la fin, Sykora fait trébucher Selänne et donne une chance en or aux Finlandais. Selänne offre le palet de l'égalisation à Helminen qui se loupe devant le but adverse. Le début de la supériorité numérique ne donnant rien, Aravirta tente le tout pour le tout en sortant Sulander pour jouer à 6 contre 4, mais les Finlandais ne parviennent pas à installer leur jeu de puissance et, lorsque Sýkora sort de sa prison, c'est pour marquer dans la cage vide.

Durant toute la rencontre, les Finlandais ont vainement cherché la clé du but de Hnilicka et les Tchèques, qui ont donné l'impression de maîtriser la situation sans avoir besoin de puiser dans leurs réserves, leur ont infligé une leçon de réalisme. Il faut dire que Koivu et Selänne ont évolué en dessous de leur rendement habituel, marqués de très près par la ligne de Pavel Patera. Pour trouver la faille dans ce bloc tchèque homogène, les Finlandais doivent espérer que Saku Koivu sera remis pour la deuxième manche, car ils auront bien besoin de ses éclairs de génie. Sans lui, Selänne paraît orphelin, et ce n'est pas du côté de la deuxième ligne, à l'image d'un Helminen impuissant, qu'il faudra chercher la solution.

Désignés joueurs du match : Milan Hnilicka pour la République Tchèque et Toni Sihvonen pour la Finlande

Marc Branchu

Commentaires d'après-match

Ivan Hlinka (entraîneur de la République Tchèque) : "La victoire d'aujourd'hui a été obtenue par le labeur. Peut-être que notre jeu manquait d'éclat, mais nos attaques ont été plus efficaces que celles de notre adversaire. La clé du match a probablement été le gardien. Je pense que je ne changerai rien demain car j'aimerais garder la même qualité, la même homogénéité."

Milan Hnilicka (gardien de la République Tchèque) : "La finale est toujours une lourde charge psychologique. C'est très important de contenir son excitation dans les premières minutes. Quand on ouvre le score, la confiance apparaît. Quand Kaberle a marqué, je savais que c'était notre jour. Il n'y avait pas une grande différence entre les deux équipes. Nous voulions juste la victoire plus qu'eux. [...] Il n'y a rien à y faire, c'est mon jeu de sortir de ma cage. J'ai fait une erreur en demi-finale, mais ce soir j'ai été solide, pas vrai ?"

Hannu Aravirta (entraîneur de la Finlande) : "Si je ne devais changer qu'une chose pour demain, ce serait de marquer. On a eu beaucoup d'occasions mais on ne les a pas concrétisées. Nous avons tiré 31 fois et nous aurions pu marquer deux ou trois buts, mais ce soir ils avaient un excellent gardien. On a besoin d'un peu de chance quand c'est aussi serré devant le but. Le plus frustrant est que nous ne méritons pas de perdre. Le premier bloc est moins brillant ? Je ne suis pas d'accord avec vous. La ligne Timonen-Karalahti-Tuomainen-Koivu-Selänne mène toujours l'équipe, c'est juste que maintenant elle est fatalement malchanceuse. Cette ligne a trop de secrets en magasin pour que quelqu'un puisse tous les dénouer."

Toni Sihvonen (meilleur joueur de la Finlande) : "Pour le second match de suite, nous nous créons beaucoup d'occasions sans pouvoir marquer. Au match précédent, notre sauveur était Juha Lind. Son but avait donné un second souffle à l'équipe et nous avions écrasé la Suède en prolongation. Aujourd'hui, quand Juha a marqué son but suivant, le moral de l'équipe est de nouveau remonté, mais c'était trop tard."

 

Finlande - République Tchèque 1-3 (0-1, 0-1, 1-1)
Samedi 15 mai 1999 à 19h00 au Håkons Hall de Lillehammer. 8949 spectateurs.
Arbitrage de Danny Kurmann (SUI) assistés de Nadir Mandioni (SUI) et Kent Thuden (SUE).
Pénalités : Finlande 8' (0', 4', 4') ; République Tchèque 12' (2', 4', 6').
Tirs : Finlande 31 (10, 8, 13) ; République Tchèque 20 (5, 10, 5).

Évolution du score :
0-1 à 10'53 : Kaberle assisté de Hlavac
0-2 à 37'20 : Rucinsky assisté de Dvorak et Sykora
1-2 à 54'51 : Lind assisté de Selänne
1-3 à 59'29 : Dvorak assisté de Simicek (cage vide)

 

Finlande

Attaquants :
Marko Tuomainen (-1) - Saku Koivu (C) - Teemu Selänne (A)
Ville Peltonen (-1) - Raimo Helminen (-3, 2') - Antti Törmänen (-2)
Juha Lind (+1, 2') - Toni Sihvonen - Tomi Kallio
Kimmo Rintanen - Olli Jokinen - Mikko Eloranta

Défenseurs :
Kimmo Timonen - Jere Karalahti
Marko Kiprusoff (-2, 2') - Petteri Nummelin (A, -2)
Toni Lydman - Antti-Jussi Niemi (2')
Aki-Petteri Berg - Kari Martikainen

Gardien :
Ari Sulander [sorti de 58'18" à 59'29"]

Remplaçant : Miikka Kiprusoff (G). En réserve : Vesa Toskala (G).

République Tchèque

Attaquants :
David Moravec (+1) - Pavel Patera (C, +1) - Martin Prochazka (+1)
Viktor Ujcik - David Vyborny - Jan Hlavac (2')
Radek Dvorák (+2) - Petr Sykora (+1, 2') - Martin Rucinsky (A, +2, 2')
Tomas Kucharcik (-1) - Roman Simicek - Tomas Vlasak (-1)
Roman Meluzin

Défenseurs :
Frantisek Kaberle - Libor Prochazka (2')
Frantisek Kucera (A) - Jiri Vykoukal
Jaroslav Spacek (+2, 2') - Pavel Kubina (+2, 2')
Ladislav Benysek

Gardien :
Milan Hnilicka

Remplaçant : Roman Cechmanek (G). Non alignés : Martin Prusek (G), Jan Caloun (blessé).

 

Les championnats du monde 1999