France - Autriche (25 avril 1999)

 

Match international.

L'équipe de France a commencé sa préparation aux championnats du monde par une... grève de la glace. Constatant l'absence du moindre kinésithérapeute, les joueurs ont eu peur de revivre le même cirque qu'en 1997, quand ils avaient dû se préparer sans staff médical, ligne budgétaire gelée par l'administratrice judiciaire de la FFSG. Heureusement, il ne s'agissait pas cette fois d'une mesure d'économie aux dépens de la sécurité des sportifs. Le kiné prévu s'était désisté au dernier moment, et le remplaçant n'est arrivé que l'après-midi. Les conséquences ont donc été limitées : les joueurs français, en professionnels, ont simplement remplacé la séance du matin sur la patinoire d'Albertville par de la préparation physique hors glace. Celle-ci a d'ailleurs largement animé la semaine de travail intensif des tricolores.

Place maintenant aux deux matches de préparation contre l'Autriche. Le premier est organisé à Lyon, ville qui a annoncé récemment se porter candidate pour organiser - comme deuxième patinoire d'appoint avec une autre ville française à définir - le championnat du monde dans trois ou quatre ans ! L'affluence de ce match international n'est malheureusement pas à la hauteur d'un tel projet : 1500 spectateurs à la patinoire Charlemagne, c'est un peu décevant. L'entraîneur Mikael Lundström met pourtant en avant un jeune joueur du club local, Laurent Meunier, propulsé sur la première ligne à la place normalement occupée par Philippe Bozon (qui joue actuellement la finale du championnat d'Allemagne avec Mannheim).

L'entrée en matière est catastrophique : les Bleus sont mal placés et multiplient les erreurs. Au bout de 25 secondes seulement, François Gravel peine à repousser un palet du capitaine autrichien Andreas Pusnik, et Rick Nasheim marque alors le premier but en cage ouverte. Gravel est celui qui réagira le mieux et se hissera le plus vite au niveau international. Il ne lâche plus le moindre rebond et tient le fort pendant que ses coéquipiers subissent le jeu, à cause de relances défensives trop aléatoires.

Même une phase d'une minute et demie à 5 contre 3 ne sort pas les Bleus de l'ornière. Ils y sont comme orphelins du pilier de la ligne bleue Serge Poudrier, ménagé à cause d'une blessure au coude. Ceci dit, les Autrichiens ne sont pas meilleurs en jeu de puissance face à la boîte française. Alors, quand les tricolores reviennent en supériorité numérique, pourquoi ne pas y croire ? C'est un ancien hockeyeur de Lyon, Maurice Rozenthal qui porte l'estocade sur la lancée de son excellente saison à Amiens qui l'a fait élire joueur de l'année : placé derrière la cage, il sert d'abord Anthony Mortas pour une reprise détournée par Reinhard Divis. Le champion de France récupère ensuite lui-même le palet traînant pour égaliser à travers une forêt de crosses et de jambes.

La deuxième période française est bien meilleure. Les joueurs lyonnais sont à la hauteur de l'évènement. Franck Guillemard saisit toujours fermement sa chance internationale et Richard Aimonetto complète parfaitement le duo de Krefeld (Barin-Ouellet) sur la deuxième ligne, celle qui crée le plus de jeu. Les Bleus semblent techniquement supérieurs, à l'instar d'un François Rozenthal à qui il manque juste l'efficacité de son frère jumeau pour planter le but gagnant à la mi-match.

Les Autrichiens, qui en sont déjà à leur troisième match de préparation, ont plus de rythme dans les jambes et le montrent dans la dernière période. Ce sont pourtant bien les Bleus qui auront la dernière occasion. Mikael Lundström sort Gravel avant une dernière mise au jeu en zone offensive, mais l'ultime tir du revers du magicien Christian Pouget est contré par une crosse adverse. Il faut se contenter d'un match nul somme toute logique.

Commentaires d'après-match (dans L'Équipe) :

Stéphane Barin (attaquant de la France) : "On sort d'une très grosse semaine de travail, avec deux fois deux heures de glace par jour. C'est donc normal qu'on le paye un peu sur ce match et qu'on manque de rythme. Je trouve que c'est une reprise plutôt encourageante pour l'équipe. Moi, par exemple, je n'avais pas joué depuis un mois. Ça fait beaucoup, et rien ne remplace les matches."

 

France - Autriche 1-1 (1-1, 0-0, 0-0)
Dimanche 25 avril 1999 à 17h00 à la patinoire Charlemagne de Lyon. 1500 spectateurs.
Arbitrage de Danny Kurmann (SUI).
Pénalités : France 12', Autriche 14'.

Évolution du score :
0-1 à 00'25" : Nasheim assisté de Pusnik
1-1 à 15'14" : M. Rozenthal assisté d'Allard et Mortas (sup. num.)

 

France

Attaquants :
Christian Pouget - Arnaud Briand - Laurent Meunier
Richard Aimonetto - Robert Ouellet - Stéphane Barin
Maurice Rozenthal - Anthony Mortas - Pierre Allard
François Rozenthal - Franck Guillemard - Benoît Bachelet
Patrice Fleutot

Défenseurs :
Jean-Philippe Lemoine (C) - Karl Dewolf
Grégory Dubois - Christopher Lepers
Gérald Guennelon - Stéphane Gachet
Jean-Christophe Filippin

Gardien :
François Gravel

Remplaçant : Cristobal Huet (G). En réserve : Fabrice Lhenry (G), Serge Poudrier (douleur au coude).

 

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