Suisse - France (17 décembre 1998)

 

Coupe Corgon, première journée.

L'équipe de France s'est qualifiée pour rester dans l'élite mondiale ; encore faudra-t-il essayer d'y rester sans repasser par cette épreuve stressante des qualifications. Elle y était tombée parce qu'au printemps, elle avait perdu de quatre buts face à la Suisse, quand un écart de deux buts aurait au contraire envoyé les Helvètes au purgatoire. Et justement, c'est la Nati qui est le premier adversaire des Bleus de nouveau officiellement membres de l'élite. Comme la DEL n'observe pas la trêve internationale de décembre, l'équipe de France est privée de ses meilleurs joueurs pour cette Coupe Corgon, son défi le plus ardu dans le calendrier international cette saison. Elle ne pourra donc pas compter cette fois sur le duo Bozon-Pouget pour faire la différence.

La Suisse, elle, ne pleurera pas les quelques absents. Pour avoir déclaré dans un journal ses réticences à rejoindre l'équipe nationale pour ce tournoi, Dino Kessler a été remplacé vite fait bien fait. Tant pis pour lui. Ceux qui déclinent la sélection risquent de sortir des tablettes du nouveau sélectionneur Ralph Krueger, dont la priorité est de créer une concurrence pour que les cadres de la Nati ne se reposent pas sur leurs acquis comme on leur en fait souvent le reproche.

La supériorité technique de la Suisse est évidente en début de match. Elle construit un beau jeu, précis et fluide. Mattia Baldi est embuscade pour ouvrir le score sur un palet mal bloqué par Huet, puis Martin Winkler double la mise de la ligne bleue en supériorité numérique. Le tempo pratiqué par la Nati est trop fort pour une équipe de France désorganisée. Un double arrêt de Huet devant Plüss arrête toutefois l'hémorragie : le gardien français de Lugano multiplie les interventions et empêche un score plus élevé.

La Suisse continue d'avoir des occasions jusqu'à la mi-match, mais les Bleus, le temps de se mettre au rythme international, ont été mis en confiance par la résistance de leur gardien. Le jeu s'équilibre après la mi-match. Winkler tire certes encore sur la transversale. Mais dans la minute qui suit, Richard Aimonetto part en breakaway et perd son duel avec Martin Gerber, entré à la place d'un Claudio Bayer peu sollicité.

Au troisième tiers-temps, c'est à 4 contre 3 que la France débloque son compteur, par un lancer puissant de Karl Dewolf. Elle presse de plus en plus une Suisse sur le reculoir. C'est au tour de Gerber de s'illustrer. Il pare d'un beau réflexe une déviation de Rozenthal, puis stoppe une échappée de Chauvel à dix minutes de la fin. Dans les secondes qui suivent, il est même sauvé par son poteau sur un tir d'Anthony Mortas. La Suisse courbe l'échine en fin de match mais préserve l'essentiel, la victoire.

Commentaires d'après-match :

Ralph Krueger (entraîneur de la Suisse) : "Nous jouions simplement dans la première période, mais nous nous sommes heurtés à un très grand portier. Je suis fier de mes hommes. En fin de match, quand nous avons dû défendre, personne n'a paniqué. C'est réjouissant quand on pense que nous avons aligné de nombreux jeunes. Je tiens d'ailleurs à féliciter mes deux gardiens, qui ont très bien joué."

Frédéric Rothen (attaquant de la Suisse) : "Contrairement à Simon Schenk, son prédécesseur, Ralph Krueger nous appelle avant chaque sélection. Il nous explique ce qu'il attend de nous ou nous dit pourquoi nous ne seront pas pris. Il nous donne des conseils sur notre jeu, sur ce que nous devrions faire pour nous améliorer. Avant, on recevait la convocation à la maison, sans autres indications."

Mikael Lundström (entraîneur de la France) : "Nous avons montré trop de respect au premier tiers, mais nous devons encore apprendre sur le plan international. Je constate que nous avons travaillé tout le match, c'est un point positif."

 

Suisse - France 2-1 (2-0, 0-0, 0-1)
Jeudi 17 décembre 1998 à 19h00 à Poprad. 300 spectateurs.
Arbitrage de Ján Caprnka (SVK) assisté de Miroslav Halecký et Karol Popovic (SVK).
Pénalités : Suisse 8', France 14'+10' (Rozenthal).

Évolution du score :
1-0 à 06' : Baldi assisté de Marquis
2-0 à 11' : Winkler assisté de Della Rossa et Crameri (sup. num.)
2-1 à 42' : Dewolf assisté de Lemoine (sup. num.)

 

Suisse

Attaquants :
Claudio Micheli - Michel Zeiter - Daniel Meier
Frédéric Rothen - Reto von Arx - Martin Plüss
Marcel Jenni - Gian-Marco Crameri - Patric Della Rossa
Mattia Baldi - Sandro Rizzi - Sandy Jeannin

Défenseurs :
Patrick Sutter (C) - André Künzi
Matthias Seger - Jan von Arx
Benjamin Winkler - Martin Steinegger
Olivier Keller - Philippe Marquis

Gardien :
Claudio Bayer puis à 30' Martin Gerber

En réserve : Ivo Rüthemann.

France

Attaquants :
Richard Aimonetto - Arnaud Briand - Benoît Bachelet
Maurice Rozenthal - Anthony Mortas - Lionel Orsolini
Benjamin Agnel - Franck Guillemard - David Ribanelli
Stanislas Solaux - Laurent Deschaume - Brice Chauvel

Défenseurs :
Jean-Philippe Lemoine (C) - Karl Dewolf
Jean-Christophe Filippin - Grégory Dubois
Stéphane Gachet - Jean-François Bonnard
Allan Carriou - Christophe Marcelle

Gardien :
Cristobal Huet

Remplaçant : Fabrice Lhenry (G).

 

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