France - Slovénie (7 novembre 1998)

 

Qualification pour les championnats du monde 1999, zone Europe, groupe B.

L'Ukraine, qui a battu 2-1 une Allemagne en panne totale de créativité, s'est déjà qualifiée pour l'élite mondiale. Il ne reste plus qu'une place pour trois équipes. Le match du soir est donc plus décisif que jamais. Dans l'ambiance surchauffée de la Hala Tivoli de Ljubljana, la défaite est interdite pour les Bleus, sous peine de fin de la belle aventure. Les Slovènes ont déjà démontré contre les Allemands, en arrachant le nul, combien le soutien populaire pouvait décupler leurs forces.

Le plan de jeu de l'équipe de France pourrait être contrarié dès la neuvième minute par un contre assassin de Tomaz Vnuk, le centre vainqueur de l'European Hockey League avec Feldkirch. Il ne suffira pas de compter sur l'impatience adverse. Les Bleus doivent faire du jeu et dominer tout en restant vigilants aux aux transitions. Ils s'y appliquent, mais en début de deuxième période, Huet se fait surprendre sur un slap de Valeris Sahraj. À 0-2, la place en élite ne tient qu'à un fil, et c'est la première ligne française qui a encaissé les deux buts.

Attention, Philippe Bozon est bien là pour faire écran trois minutes plus tard et ouvrir un espace à Robert Ouellet pour s'échapper dans l'axe et réduire le score. Mais Mikael Lundström ne cède pas à la tentation facile de trop recourir à ces meneurs. Il maintient la rotation et continue de donner du temps de jeu à la jeune quatrième ligne Bachelet-Guillemard-Gras, et elle le mérite car elle signe d'excellentes présences. C'est d'ailleurs après un gros travail de Franck Guillemard, qui oblige Stan Reddick à deux arrêts, que Lionel Orsolini enchaîne avec une reprise gagnante dans le slot. L'attaque tricolore se découvre une belle profondeur, alors qu'elle compte deux blessés importants (Jonathan Zwikel et François Rozenthal) et que Pierre Allard est absent car son club de Manchester a fait pression en lui disant qu'il serait viré si jamais il se blessait.

Tout s'enchaîne après cette égalisation. Dejan Varl file en prison (faire trébucher), et revoilà les patrons : Christian Pouget décale Philippe Bozon dont le tir est dévié de manière imparable par Arnaud Briand. Ciglenecki retient une crosse française, et Briand transforme encore la supériorité numérique en faisant parler sa puissance dans l'enclave. Reddick lui a lâché un mauvais rebond. Insensible à la pression du public et même aux jets de bouteilles, l'arbitre russe Leonid Vaisfeld sanctionne encore Varl pour une obstruction, six secondes seulement après ce but. Troisième pénalité consécutive... et troisième but d'avance pour les Bleus ! Les défenseurs slovènes peinent toujours à dégager les rebonds, et Ouellet, bien décalé, signe à son tour un doublé.

Guère à son avantage, le gardien canadien naturalisé Reddick est remplacé à la pause. Les Slovènes ont quoi qu'il en soit perdu leurs nerfs, à l'instar d'Ivo Jan qui prend quatre pénalités au troisième tiers en se battant à chaque fois avec un adversaire différent. Ils n'ont pas déstabilisé une équipe de France expérimentée, qui a su verrouiller le jeu pour conserver sa nette avance.

Les Bleus peuvent savourer la Marseillaise qui salue leur victoire, même si elle est sifflée par 5000 spectateurs rageux. Il leur reste maintenant l'adversaire le plus prestigieux, celui qui connaît déjà l'élite, et depuis bien plus longtemps qu'eux : les Allemands. Un match nul suffira à la France pour se qualifier.

Commentaires d'après-match :

Mikael Lundström (entraîneur de la France) : "Dès le retour aux vestiaires, après cette deuxième période, j'ai dit aux joueurs qu'ils ne connaîtraient ça peut-être qu'une fois dans leur carrière. Il n'y a parfois aucune logique. On a accusé le coup après la défaite contre l'Ukraine, mais hier à l'entraînement, j'ai senti comme une harmonie. Je ne saurais dire pourquoi. La situation était difficile et ils ont eu beaucoup de courage. On sent dans ce groupe une grande solidarité et un véritable élan, avec des jeunes bien présents au rendez-vous. C'est un bonheur de pouvoir faire évoluer une France avec quatre véritables lignes d'attaque et avec tous ses défenseurs."

 

France - Slovénie 5-2 (0-1, 5-1, 0-0)
Samedi 7 novembre 1998 à 17h00 à la Hala Tivoli de Ljubljana. 5000 spectateurs.
Arbitrage de Leonid Vaisfeld (RUS) assisté de Milos Badal (TCH) et Sergei Serdyuk (KAZ).
Pénalités : France 18' (4', 2', 12'), Slovénie 20' (4', 6', 10').
Tirs : France 29 (10, 17, 2), Slovénie 26 (5, 11, 10).

Évolution du score :
0-1 à 08'49" : Vnuk assisté de Jan
0-2 à 23'39" : Sahraj assisté de Gorenc et Brodnik
1-2 à 26'59" : Ouellet
2-2 à 31'48" : Orsolini assisté de Perez
3-2 à 32'17" : Briand assisté de Bozon et Pouget (sup. num.)
4-2 à 37'13" : Briand assisté de Guennelon et Pouget (sup. num.)
5-2 à 38'18" : Ouellet assisté de Lemoine et Barin (sup. num.)

 

France

Attaquants :
Christian Pouget (-2) - Arnaud Briand (-2) - Philippe Bozon (-1, 2')
Richard Aimonetto (+1) - Robert Ouellet (+1, 2') - Stéphane Barin
Maurice Rozenthal (+1) - Anthony Mortas - Lionel Orsolini (+1)
Laurent Gras - Franck Guillemard (+1) - Benoît Bachelet
Stanislas Solaux

Défenseurs :
Denis Perez (4') - Gérald Guennelon (-1, 6')
Jean-Philippe Lemoine (C) - Karl Dewolf (+1)
Jean-Christophe Filippin - Grégory Dubois (2')
Stéphane Gachet (2')

Gardien :
Cristobal Huet

Remplaçant : François Gravel (G). En réserve : Fabrice Lhenry (G).

Slovénie

Attaquants :
Ivo Jan - Tomaz Vnuk - Edward Kastelic
Dejan Kontrec - Nik Zupancic - Marjan Gorenc
Toni Tislar - Dejan Varl - Andrez Razinger
Peter Rozic - Jure Smolej - Jure Vnuk

Défenseurs :
Tom Jug (+1) - Boris Kuncic (+1)
Andrej Brodnik (-1) - Valerij Sahraj (+1)
Robert Ciglenecki - Bojan Zajc (C, -1)
Elvis Beslagic - Miha Rebolj (-1)

Gardien :
Stan Reddick puis à 40'00" Gaber Glavic

 

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