Russie - Slovaquie (27 avril 1997)
Championnats du monde 1997, premier tour, poule A.
La Russie commence son tournoi cinq jours après l'assassinat du président de sa fédération Valentin Sych. Cet apparatchik conciliant avait donc fini par gêner quelqu'un... Que Sych veuille un peu trop se mêler de ce qui ne le regarde pas, c'est aussi la critique que lui avaient fait certains professionnels nord-américains. Les Bure, Fetisov, Mogilny ou Larionov avaient ainsi écrit une lettre ouverte au président Eltsine après la dernière coupe du monde pour justifier leur boycott de la sélection. C'est pourquoi Sych venait de nommer Kasatanov comme médiateur avec les stars de NHL en prévision des JO.
Le constat dressé par Sych quelques jours avant sa mort était sévère : "Aujourd'hui, nous avons perdu notre identité de jeu. Notre sélection n'est plus qu'une somme d'individualités." La Slovaquie, jeune pays en train de construire son identité nationale, n'a pas l'habitude d'avoir ce problème. Et pourtant, quelles qu'en soient les raisons (conflits de personnes, pression des franchises NHL sur leurs contrats, voire peur des contrôles anti-dopage), les défections des expatriés nord-américains la touchent elle aussi. Zigmund Pálffy, huitième marqueur de NHL, a en effet décliné la sélection. Peter Bondra a fait de même en prétextant une blessure. Comme Šatan, Demitra et Švehla sont toujours retenus par les play-offs, les Slovaques manquent de densité.
En plus, ils encaissent un but d'entrée par un tir inattendu de Sergueï Petrenko. Mais au lieu de prendre confiance avec cette ouverture du score rapide, la Russie pratique un jeu très prudent et ne souhaite pas prendre de risque avec de grandes attaques collectives. On s'ennuie car la Slovaquie ayant aussi choisi une stratégie attentiste, mais cette dernière semble mieux préparée. Golonka a observé l'équipe adverse en vidéo de ses tournois internationaux, alors que l'entraîneur russe Igor Dmitriev n'a aucun enregistrement de son adversaire et des idées assez vagues sur son jeu. Le match se retourne. Le capitaine Zdeno Cíger est un vrai leader et c'est lui qui fait passer la Slovaquie en tête au cours d'une bonne deuxième période.
Le score a de quoi étonner. Car les Russes sont plus forts physiquement, plus expérimentés aussi. Et il leur faut aussi un peu d'opportunisme pour parvenir à arracher le match nul grâce à Andreï Skopintsev (photo). Mais ils n'ont fait aujourd'hui que "limiter les dégâts", comme le disait Sych en évoquant l'unique objectif possible dans ce championnat du monde, où il était censé diriger la délégation (le vice-président du comité national olympique Vladimir Vasin le remplace). La Russie a évité le pire pendant les cinq minutes d'infériorité consécutives à l'exclusion de Barkov. Sur ce qu'elle a montré dans ce premier match, cependant, il est inutile d'attendre d'elle qu'elle puisse renouer avec sa gloire passée cette année.
Désignés joueurs du match : Andrei Nikolishin pour la Russie et Zdeno Cíger pour la Slovaquie.
Commentaires d'après-match :
Jozef Golonka (entraîneur de la Slovaquie) : "Avant le match contre les Russes, nous aurions signé pour un point, mais après le match je regrette amèrement que nous n'ayons pas gagné les deux points. Nous ne sommes pas contents du résultat, car la victoire était dans nos mains, mais je félicite quand même mes gars. Nous avions supposé que les Russes nous sous-estimeraient - et c'est ce qui s'est passé !"
Russie - 
Slovaquie 2-2 (1-0, 0-2, 1-0)
Dimanche 27 avril 1997 à 16h00 à la Hartwall Arena de Helsinki 
. 12 919 spectateurs.
Arbitrage de Thomas Andersson 
assisté d'Eduards Odinš 
et Jacek Chadziński 
Pénalités : Russie 29' (4', 5'+20', 0'), Slovaquie 14' (6', 4', 4').
Tirs : Russie 24 (5, 7, 12), Slovaquie 21 (5, 8, 8).
Évolution du score :
1-0 à 00'19" : Petrenko assisté de Morozov
1-1 à 30'37" : Daňo assisté de Hossa et Kontšek
1-2 à 37'42" : Cíger assisté de Kolnik et Stümpel
2-2 à 51'49" : Skopintsev assisté d'Afinogenov et Sarmatin (sup. num.)
Russie
Attaquants :
Sergei Petrenko (-1, 2') - Aleksandr Barkov (+1, 5'+20') - Aleksei Morozov
Aleksandr Prokopiev (-1, 2') - Andrei Nikolishin (-1) - Oleg Belov (-1)
Vyacheslav Butsaïev - Aleksei Chupin (A) - Mikhaïl Sarmatin
[vacant] - Vadim Epanchintsev - Denis Afinogenov
Défenseurs :
Anatoli Fedotov - Sergei Fokin (C)
Andrei Skopintsev - Dmitri Krasotkin
Dmitri Erofeïev (-1) - Sergei Bautin (A, -1)
Gardien :
Maksim Mikhaïlovsky
Remplaçant : Sergei Fadeïev (G). Absent : Aleksandr Korolyuk (suspendu).
Slovaquie
Attaquants :
Zdeno Cíger (C, 4') - Jozef Stümpel - Ľubomír Kolník (2')
Roman Stantien - Branislav Jánoš (A, 2') - Ján Pardavý
Roman Kontšek (+1) - Jozef Daňo (+1) - Marián Hossa (+1)
Jiří Bicek - Peter Pucher - Vlastimil Plavucha
Défenseurs :
Daniel Babka - Ľubomír Višňovský (-1, 2')
Ivan Droppa - Róbert Pukalovič (2')
Ľubomír Sekeráš (+2) - Jerguš Bača (A, +1, 2')
Vladimír Vlk
Gardien :
Jaromír Dragan
Remplaçant : Eduard Hartmann (G). Réserviste : Pavol Rybár (G).