Décembre 2005

 

02/12 Équipe-type de novembre

Dans un mois de novembre où Rouen faisait face à des adversaires un peu plus huppés pour des matches théoriquement plus serrés, son gardien Ramon Sopko a été auteur d'excellentes productions, avec son blanchissage à Villard-de-Lans ou sa bonne vigilance face à Anglet. Il a remporté en outre la comparaison directe avec ceux qui pourraient aussi prétendre à cette place de gardien du mois, Ferhi et Hiadlovsky, lors de leur venue à l'île Lacroix.

Les deux équipes en forme du moment réussissent chacune à placer deux hommes dans l'équipe-type. À Dijon, le capitaine Milan Tekel est une évidence. Il marque beaucoup avec son slap ravageur mais il mérite aussi toutes les faveurs pour son gros travail sur la glace, au-delà de ses statistiques personnelles. Dans une équipe dijonnaise en pleine bourre offensivement, le plus efficace de ces attaquants tous en confiance est Miroslav Kristin.

À Briançon, deux joueurs confirment leurs bonnes prestations, Chris Lyness et Martin Filip, et la seule défaite du mois des Diables Rouges, contre Grenoble en prolongation, a eu lieu alors qu'ils jouaient tous deux diminués par des blessures. Le défenseur Lyness avait rapidement marquée son arrivée en Ligue Magnus par des buts, et s'il se signale moins par son pointage, il n'en reste pas moins très solide. Quant à Filip, il est plus que jamais le maître à jouer de l'attaque briançonnaise.

À vrai dire, c'est le formidable duo Filip-Terglav qu'il faudrait récompenser dans son ensemble. Mais Edo Terglav n'a pas de chance, il est toujours aux portes de l'équipe-type. À l'aile droite, il a un certain Marc-André Thinel qui s'est abonné à cette sélection, car il est au dessus, tout simplement. Quelqu'un pourra-t-il déloger le Rouennais d'ici la fin du championnat ? Cette question ressemble à une autre, celle au sujet de la première équipe qui fera tomber les Dragons.

Équipe-type de novembre : Ramon Sopko (Rouen) ; Chris Lyness (Briançon) - Milan Tekel (Dijon) ; Miroslav Kristin (Dijon) - Martin Filip (Briançon) - Marc-André Thinel (Rouen).

03/12 Ligue Magnus : Grenoble remonte

Après avoir rattrapé le peloton, Grenoble commence à remonter des places et pointe maintenant septième après sa victoire 5-3 à Anglet. Les sept vainqueurs du jour se retrouvent d'ailleurs aux sept premières places au classement.

À tout seigneur, tout honneur, commençons par le leader. Les Rouennais avaient une revanche à prendre sur Morzine-Avoriaz, la seule équipe à les avoir accrochés, mais ils ont mis le temps. Le match, commencé par des altercations qui ont conduit notamment à l'expulsion de Malette, ne s'est déridé que dans le dernier tiers-temps, avec enfin des buts pour une victoire 4-1. Le dauphin Briançon a également été longtemps à la peine dans le derby télévisé à Gap avant de s'imposer poussivement 3-1.

Toujours troisième, Amiens n'a pourtant rien de flamboyant en ce moment. Après le match nul miraculeusement arraché à Épinal, la réception du Mont-Blanc a donné lieu à la même disette offensive, sans Miroslav Pazak qui sera absent un mois en raison d'une entorse du genou. C'est à un peu plus de cinq minutes de la fin que François Rozenthal a enfin égalisé, et Anthony Mortas a assuré en prolongation une victoire sans la manière.

Villard-de-Lans a renoué avec le succès en battant Épinal 4-1 avec un doublé du néo-international Alexandre Goncalves. Le seul hat-trick de la soirée est pour Jonathan Bellemare lors de la victoire d'Angers à Chamonix (6-1). L'attaque de Dijon continue de bien tourner globalement, avec un 7-4 face à Caen, qui joue toujours sans son gardien Robert Marton qui doit passer en commission de discipline.

03/12 Division 1 : Strasbourg qualifié avec la manière

Strasbourg a obtenu sa place en poule finale de D1 après sa victoire 10-1 sur Viry, atteignant la barre des dix buts pour le troisième match consécutif ! Annecy, qui a remonté deux buts de retard pour chercher le nul à Avignon (2-2), et Montpellier, vainqueur 6-3 à Valence, se rapprochent aussi de la qualification. Le point perdu pourrait être capital pour les Avignonnais, qui cèdent leur quatrième place si importante à Limoges, qui a maté 3-2 une équipe de Lyon désormais résignée à la poule de maintien.

Au nord, la semaine a été celle de toutes les galères pour Garges-lès-Gonesse. Après avoir perdu deux points sur tapis vert pour avoir aligné Skokan suspendu à Amnéville, les Chiefs ont été obligés de laisser reporter leur match contre Courbevoie à la demande du club visiteur, après qu'un plexi brisé pendant l'échauffement a retardé le coup d'envoi.

Évènement lors du match Asnières-Cergy (5-9) puisque la gardienne asniéroise Orane Leenders, rentrée à la mi-match à la place de Pierre Lasserenne (le titulaire Recicar est absent), a été la première femme à jouer dans les cages lors d'un match de D1. Elle n'a encaissé que deux des buts de Cergy, qui a obtenu sa première victoire de la saison.

03/12 Division 2 : Nice qualifié, Bordeaux pas encore

Nice a obtenu sa qualification pour la poule finale de D2 à l'issue d'un match difficile à Reims (2-1). Le promu Champigny-sur-Marne, en obtenant sa seconde victoire de suite, a jeté le trouble dans la lutte pour la qualification. Car Amiens II, battu 4-5 à domicile par les Élans, s'est fait doubler par Chambéry, vainqueur 6-3 à Boulogne-Billancourt, et par Belfort, qui a passé un 13-2 aux Français Volants avec un quintuplé de Romain Pierrel.

À l'est, Bordeaux avait l'occasion d'assurer définitivement sa qualification à Nantes. Raté, avec une défaite 8-4. Autre déçu du jour, La Roche-sur-Yon, qui a encore laissé échapper un point contre un adversaire potentiel de la deuxième phase en se faisant remonter deux buts d'avance au Havre (3-3).

06/12 Tous jaloux des Basques

Tous les amateurs de hockey auraient aimé être sur la côte basque ce soir. Non pas que décembre y soit la plus belle saison, mais le déroulement de ce match à La Barre a fait saliver à distance. Imaginer les Dragons rouennais, dominant de façon insolente le championnat, se faire bousculer par une équipe d'Anglet déchaînée, être poussée dans ses derniers retranchements, revenir dans un duel à suspense et finalement céder aux tirs au but face à un Hormadi toujours pas résigné. Rouen n'a peut-être pas concédé sa première défaite stricto sensu, si l'on considère que les tirs au but constituent une épreuve à part, spécifique à l'élimination directe, mais le mythe s'est effrité devant l'enthousiasme basque. Puisse celui-ci servir d'exemple aux prochains adversaires des Rouennais. Le championnat n'est pas encore joué, et la coupe, privée de son double tenant du titre, encore moins. C'est sûr, elle ne manque pas de prétendants.

Certes, les autres rencontres ne pouvaient pas rivaliser avec cet Anglet-Rouen, car elles n'ont fait que confirmer les tendances actuelles en championnat. Amiens est ainsi bel et bien en panne offensivement, et Angers s'est régalé en contre pour venir s'imposer au Coliséum 4-2. Quant aux deux équipes en forme du championnat, elles ont aussi annoncé leurs ambitions en coupe et elles l'ont prouvé ce soir. Dijon continue de marquer à tout va en gagnant 7-3 au Mont-Blanc avec six buteurs différents. Et que dire de Briançon, qui n'a pas fait de quartier à Villard-de-Lans (6-0) ?

08/12 La farce Morges et le retour de Tamminen

Bien qu'il en ait connu comme tout le monde dans le passé, le championnat helvétique se croyait à l'abri de scandales financiers qui n'arrivent qu'aux autres, grâce à une procédure de contrôle des licences rigoureuse et à une supposée sagesse intrinsèque de ses dirigeants. Cette dernière est fort douteuse, la saison passée l'a prouvé, et la Suisse n'est pas épargnée par les mêmes maux qu'ailleurs. Le retrait brutal de Forward Morges, après seulement trois mois de championnat, fait l'effet d'une gifle pour la Ligue Nationale suisse. L'an dernier, ce club avait été le premier à amener des joueurs de NHL en LNB pendant le lock-out et avait fait partie des ténors du championnat. Il se présentait une fois de plus avec de grandes ambitions cette saison, mais le plus optimiste dans son budget était une moyenne de spectateurs qu'il n'a jamais réussi à atteindre. En voulant trop en faire, Morges a clairement vécu au-dessus de ses moyens, pour que la crise financière devienne insoluble quinze mois seulement après sa promotion. Ces dernières semaines, les joueurs avaient été laissés libres de quitter le club, qui ne pouvait plus les payer. Il n'en restait plus assez pour constituer une équipe, et le comité directeur a donc acté qu'il n'avait plus d'autre solution que de se retirer du championnat.

Par ailleurs, Juhani Tamminen, l'ancien entraîneur de l'équipe de France, réapparaît dans un championnat de premier plan. Il vient d'être engagé par les ZSC Lions, en pleine crise dans leur nouveau Hallenstadion. Tamminen s'occupait dernièrement du Sport Vaasa en Mestis finlandaise.

08/12 Un autre cśur a lâché

L'accident cardiaque de Jiri Fischer le mois dernier semble malheureusement avoir marqué le début d'une série noire. La différence notable est que les hockeyeurs concernés ne sont pas cette fois de jeunes joueurs, mais des quarantenaires qui tirent peut-être un peu trop sur la corde. On a appris aujourd'hui que Mario Lemieux avait dû renoncer à un entraînement avec les Pittsburgh Penguins après avoir ressenti des battements de cśur irrégulier et est parti à l'hôpital passer des examens. Avec 21 points en 25 matches cette saison, Lemieux avait prouvé qu'il avait les capacités de rejouer encore au plus haut niveau après quasiment deux saisons blanches.

Plus tragique, le sort d'Aleksandrs Golubovics, entraîneur-joueur letton du leader du championnat israélien Bat-Yam. Il a fait un arrêt cardiaque dans les vestiaires entre deux tiers-temps, et il en est mort, à l'âge de 44 ans.

10/12 Tirage de la Coupe

Les deux équipes à domicile en demi-finale auront-elles un avantage suffisant pour se qualifier pour la finale de la Coupe de France, organisée à nouveau à Méribel ?

Dijon 60% / Anglet 40%

Briançon 60% / Angers 40%

10/12 Ligue Magnus : on a retrouvé Amiens

Après son élimination en coupe, Rouen était attendu au tournant avec un déplacement difficile à Grenoble, mais cette fois il a su faire la différence en prolongation par l'intermédiaire de Julien Desrosiers (3-2). Par contre, le retour au championnat a été rude pour Anglet, sèchement battu à Épinal sans même attendre le temps supplémentaire (6-2).

La coupe a peut-être servi de coup de fouet à Amiens, qui a réussi à gagner chez une des équipes du moment, Briançon. Les Gothiques ont pourtant failli perdre tout le bénéfice de leur belle prestation sur un penalty sifflé à l'avant-dernière minute à cause d'un retard de jeu pour un palet envoyé en tribunes par Mindjimba, mais Brice Chauvel a inscrit le but vainqueur en prolongation (4-3). Les Amiénois reprennent ainsi la deuxième place à leur adversaire du jour. Dans le même temps, l'autre équipe que rien n'arrêtait, Dijon, s'est inclinée 3-2 à Morzine-Avoriaz. Le seul des demi-finalistes de la coupe à avoir gagné est donc Angers, vainqueur 5-0 de Gap.

Mont-Blanc est en train de quitter le bas de classement en battant Villard-de-Lans 3-2, alors que son voisin Chamonix a perdu un match capital pour la douzième place - donc les play-offs - à Caen. Pourtant, avec la suspension confirmée de Robert Marton (qui purgera son dernier match en amical), avec l'entraîneur Rodolphe Garnier qui rechaussait les patins pour pallier les absences, et avec un Arnaud Hascoët qui jouait blessé, les Drakkars semblaient prenables. Mais non, un gros match de Damien Raux, ex-Chamoniard qui n'était plus désiré en Haute-Savoie, en a décidé autrement.

10/12 Division 1 : Montpellier et Le Vésinet qualifiés malgré eux

Montpellier n'a pas réussi d'exploit à Strasbourg (6-4), mais se qualifie quand même, car tous ses poursuivants ont aussi perdu à l'extérieur. Avignon à Lyon, Valence à Annecy, et Limoges qui a dû baisser pavillon face à une équipe de Viry enfin récompensée par une victoire (4-3). L'occasion de rappeler que Lyon n'est pas encore mathématiquement éliminé, même s'il faudrait que les Lions gagnent leur match en retard au Wacken, et que Viry leur donne un coup de pouce de plus en gagnant à Avignon.

Dans le nord, le scénario est un peu identique, sauf que la défaite du Vésinet chez la lanterne rouge Cergy (5-2) était peut-être moins prévisible. Mais là encore, il profite de la défaite de Courbevoie contre Dunkerque (2-4). Même si le COC a encore un match en retard à Garges, le match Courbevoie-Amnéville de la semaine prochaine devrait quand même être le plus important pour la qualification. Un duel décisif pour la quatrième place. Ce soir, Amnéville a pu se préparer offensivement en gagnant 8-3 contre Asnières. La gardienne féminine Orane Leenders était titulaire cette fois et a joué tout le match pour les visiteurs.

10/12 Division 2 : Chambéry au bout du suspense

Le match Chambéry - Amiens II a bien failli se terminer sur un score vierge très inhabituel pour la D2, et ce n'est qu'à l'avant-dernière minute que Renaud van den Abbeele a marqué l'unique but de la soirée. Un but capital car les Savoyards se rapprochent de la qualification, alors que la réserve amiénoise choit en cinquième position avec un calendrier difficile. La réception du leader niçois et un déplacement chez le rival direct Reims sont au programme.

À l'ouest, par contre, la situation se décante de plus en plus. Le match nul entre Toulouse et Nantes (2-2) pourrait bien condamner à terme les deux équipes. Fortifié par son bon match à Tours (3-2), Le Havre aura l'occasion de se qualifier dès la semaine prochaine contre Cholet.

12/12 Suède : A-t-on perdu Frölunda ?

L'Elitserien entre dans sa trêve de Noël, avec plus de quinze jours de pause. Après trente journées sur cinquante, le leader est HV 71, le champion de Suède il y a deux ans qui sort d'une saison catastrophique. Le gardien Stefan Liv est revenu à son meilleur niveau, et c'est le centre Andreas Karlsson, joueur expérimenté, complet mais discret, qui fait figure de meilleur marqueur du championnat. Le retour au premier plan de HV 71 confirme que les grands clubs suédois suivent un cycle de deux ans, le temps d'une éclipse et d'une renaissance. Ils ont ainsi du mal à enchaîner deux bonnes saisons de suite.

Le tenant du titre Frölunda dérogera-t-il à la règle ? Certains se plaignent de ne plus voir le champion éblouissant de la saison passée. D'une équipe qui jouait à l'extérieur comme à domicile, Frölunda devient parfois une équipe qui joue à domicile comme à l'extérieur, c'est-à-dire un hockey défensif dénué de prise de risques. Mais dans ce jeu contre-nature, il a trouvé meilleur que lui samedi lors de la dernière journée avant la trêve, avec une défaite 3-2 contre Färjestad, club-symbole du hockey destructif, sur un but en prolongation d'Emil Kåberg, le poison par excellence. Frölunda a-t-il perdu sa magie ? Il serait peut-être prématuré de crier au désenchantement, car le club de Göteborg dispose quand même de la meilleure attaque, avec des buteurs comme Kallio ou Kahnberg. Malgré les sept points de retard avec un match en plus, Frölunda n'a pas encore abdiqué. Et il retrouvera son gardien Tommy Salo, blessé à la cuisse ces deux dernières semaines.

14/12 République Tchèque : Pardubice en crise

Huit mois après avoir conduit Pardubice au titre comme entraîneur, après y avoir réalisé dans les années 70 une "immense" carrière de joueur (malgré son 1m74), Vladimir Martinec a fini par rendre son tablier ce week-end, en même temps que son adjoint Jiri Sejba. La huitième défaite à domicile (2-5 contre Liberec) a été celle de trop. Martinec n'a rien pu faire pour résoudre les problèmes offensifs chroniques de son équipe, qui était parmi les cinq plus mauvaises attaques d'Extraliga tchèque ! Étonnant quand on sait que Pardubice a conservé Michal Mikeska, meilleur marqueur du dernier championnat où il n'avait pourtant pas manqué de concurrence avec le lock-out, et qu'il a en plus recruté Jan Caloun, auteur de 26 buts en 24 matches à son retour au pays en début d'année. Le problème, c'est que ces deux-là ont perdu toute leur efficacité. Martinec a tout tenté pour provoquer un choc, il avait même cloué au banc leur ligne à la mi-match la semaine dernière contre Litvínov (ce qui avait failli marcher avec un retour de 0-3 à 2-3).

C'est un duo composé de Vladimir Bezdicek et Petr Hemsky qui a repris les rênes de Pardubice. Et il avait un défi d'entrée dimanche avec la réception du Sparta Prague - qui a lui-même changé d'entraîneur le mois dernier - pour le dernier match avant la trêve. Normalement, un affrontement entre ces deux clubs est un match au sommet du championnat, mais là, aucun des deux n'était en position de se qualifier pour les play-offs. Et c'est Pardubice qui a gagné le duel des malades (4-3). En plus, comme par magie, Jan Caloun a retrouvé le chemin des filets, alors qu'il n'avait plus marqué depuis la précédente pause internationale ! À quoi cela tient-il, le mental d'un attaquant ? Le champion sortant est donc remonté à la huitième place, mais avec deux petits points - même pas une victoire - de marge sur le douzième, il n'a vraiment pas de quoi pavoiser.

17/12 Division 1 : Strasbourg décourage les prétendants

Avec Strasbourg dans leur calendrier, les équipes qui pouvaient prétendre déloger Avignon de la dernière place qualificative au sud ont dû déchanter. Dans la semaine, c'est Lyon qui a eu l'honneur d'être le dernier à s'incliner dans le vieux Wacken (6-2). Et ce soir, Limoges a subi le même genre de correction qu'à l'aller, une punition infligée devant son public sans même un but de consolation pour adoucir la fessée (0-11). Même en concédant le nul à domicile contre Viry, Avignon a donc réussi à se qualifier, et c'est après tout logique pour une équipe qui a réussi à faire tomber les Alsaciens, ce que ses adversaires n'ont pas su faire.

Dans la poule nord, le suspense aura duré jusque dans les dernières minutes entre Courbevoie et Amnéville, avant que les Franciliens n'assurent leur qualification et ne se libèrent avec un but en cage vide (6-4). Notons que Cergy, qui n'avait pas gagné en onze journées, a terminé la première phase par trois victoires consécutives. Cela permet aux Jokers de doubler Asnières sur le fil, mais surtout de prendre rendez-vous pour la suite. La lutte promet d'être disputée pour le maintien.

17/12 Division 2 : les fêtes l'esprit tranquille

Les clubs de division 2 sont tous fixés sur leur sort avant la trêve de Noël. Vainqueur de La Roche 7-4 avec un triplé de Szabados et avec le prêt du plus qu'espoir d'Anglet Xavier Lassalle, Bordeaux s'est qualifié à l'ouest, de même que Le Havre qui a blanchi Cholet 3-0. Victoire inutile donc pour Toulouse à Meudon (9-4). À l'est, la défaite d'Amiens II à domicile devant Nice (4-5) a empêché que Belfort, Chambéry ou Reims puissent être rattrapés. Le match Belfort-Chambéry était déjà une rencontre de poule finale, gagnée 3-1 par les locaux.

La journée fixée à la rentrée sera sans enjeu, sauf pour deux matches dont les résultats compteront pour la suite. Il s'agit du choc Nice-Belfort, dont le vainqueur partira en principal challenger de Tours, et du derby entre les Français Volants et l'ACBB, très important pour le maintien. À ces deux résultats près, on connaît tous les résultats des confrontations entre équipes d'une même poule, et donc les classements de départ de la deuxième phase se dessinent. Où l'on voit que Toulouse et la réserve amiénoise sont déjà assurées du maintien, alors que Chambéry et- Le Havre sont en retard pour les demi-finales. Avec quatre points, La Roche-sur-Yon, seule équipe à avoir accroché Tours, aborde une nouvelle fois la phase finale avec un stock assez maigre.

Classement de départ de la poule finale : 1 Tours 11, 2 Nice 8*, 3 Belfort 8*, 4 Bordeaux 6, 5 La Roche-sur-Yon et Reims 4, 7 Le Havre 3, 8 Chambéry 2.

Classement de départ de la poule de maintien : 1 Toulouse 10, 2 Amiens II 9, 3 Champigny-sur-Marne 6, 4 Nantes 6, 5 Cholet 4, 6 ACBB 4*, 7 Meudon 4, 8 Français Volants 3*.

18/12 Les Bleuets à leur place

Les deux poules du championnat du monde de division I des moins de 20 ans n'ont pas donné lieu à des surprises. Le Bélarus, facile vainqueur à domicile, remonte dans l'élite mondiale, de même que l'Allemagne. Cette dernière s'est appuyée sur la résurrection de Christoph Gawlik, grand espoir qui a souffert de nombreuses blessures mais qui revient fort avec six buts dans le tournoi. Mais l'assurance tous risques de l'Allemagne, c'est bien sûr Thomas Greiss. Révélation de la saison de DEL et déjà international A, le gardien de Cologne a écśuré les autres favoris, la Slovénie d'Anze Kopitar et le Danemark de Peter Regin et Morten Madsen, trois joueurs qui évoluent en Elitserien suédoise.

La France a eu une chance dans ce tournoi, elle n'a pas eu à affronter Greiss, qui a été mis au repos précisément ce jour-là. Mais sa doublure Youri Ziffzer, qui a lui aussi une expérience de la DEL avec les Eisbären de Berlin, a quand blanchi les tricolores (1-0). Quatrièmes du tournoi, les Bleuets sont à la place où on les attendait, derrière le favori et les deux outsiders, mais devant les deux équipes plus abordables (Ukraine et Japon). Ils se sont appuyés sur une défense solide emmenée par le Grenoblois Teddy Trabichet et le grand gabarit de junior majeur d'Antonin Manavian, devant un bon gardien, Mickaël Gasnier, parti à l'aventure au Canada cette saison. Mais ils terminent avec la plus mauvaise attaque, et leur meilleur marqueur est un arrière, Pierre-Antoine Simonneau, qui se classe avec trois points devant Pépy, le frère Treille et Fleury. Avec un peu plus de confiance offensive, les Bleuets, loin d'être ridicules, auraient eu les moyens de faire mieux.

20/12 Les Américains dégainent les premiers

Ce sont les Américains qui ont dégainé les premiers en annonçant leur sélection pour les Jeux Olympiques. Ce n'est pas celle où les choix sont les plus cornéliens, mais Jeremy Roenick a "habilement" fait monter la pression il y a deux semaines. Il a en effet déclaré qu'il y avait intérêt à ce qu'il soit pris, que ce serait une parodie de sélection s'il n'y était pas, qu'il était d'accord qu'il y faille intégrer les jeunes mais que ce serait une manque de respect envers les grands anciens. Roenick a rappelé au passage qu'on ne pouvait pas ignorer le deuxième meilleur marqueur en carrière parmi les Américains de la NHL (sauf qu'il ne marque quasiment plus depuis trois ans). Comme si ça ne suffisait pas, il a même annoncé que s'il n'était pas retenu, il ne valait mieux pas qu'on lui demande de commenter les matches à la télévision sinon il soutiendrait le Canada tout du long.

Visiblement, le sélectionneur Peter Laviolette n'aime pas qu'on essaie de lui forcer la main, puisque Roenick n'est pas dans la liste... et ce n'est sûrement pas à cause d'un supposé rajeunissement. La défense compte en effet 2 jeunes (Leopold et Liles) et 5 vieux, et l'attaquant le plus jeune est Scott Gomez qui aura 26 ans dans trois jours. Par contre, les vétérans sont là, y compris l'ex-buteur en panne sèche Bill Guerin. L'énorme gabarit de Derian Hatcher, en grande forme actuellement, fait même son retour. Keith Tkachuk, qui a fait la une des médias cet été en arrivant au camp d'entraînement de Saint-Louis avec dix kilos de trop, est là aussi, bien qu'il accumule les pépins physiques (un joueur blessé pourra être remplacé sur la liste finale). Et on retrouve carrément Chris Chelios, qui avait un temps envisagé de participer à ces JO en bobsleigh, mais qui deviendra à 43 ans le plus vieux hockeyeur à jouer les Jeux Olympiques depuis... 1928 !

L'argument du jeunisme ne tient donc pas, mais des choix ont été faits. Outre Roenick, qui a certainement agacé les sélectionneurs en exigeant sa place sur son seul mérite passé, les victimes en sont deux grands noms d'autrefois, Brian Leetch, trop aléatoire défensivement, et Tony Amonte, plus aussi productif. Ce sont quand même plutôt les jeunes qui devraient se sentir marginalisés, par exemple les rookies Suter et Parisé gentiment priés d'attendre. Cette équipe de trentenaires est finalement très conservatrice, et Paul Mara en défense ou Mike York en attaque auraient pu lui amener un peu de vitesse.

Gardiens : Rick DiPietro (New York Islanders), Robert Esche (Philadelphia Flyers), John Grahame (Tampa Bay Lightning).

Défenseurs : Chris Chelios (Detroit Red Wings), Derian Hatcher (Philadelphia Flyers), Jordan Leopold (Calgary Flames), John-Michael Liles (Colorado Avalanche), Aaron Miller (Los Angeles Kings), Brian Rafalski (New Jersey Devils), Mathieu Schneider (Detroit Red Wings).

Attaquants : Jason Blake (New York Islanders), Erik Cole (Carolina Hurricanes), Craig Conroy (Los Angeles Kings), Chris Drury (Buffalo Sabres), Brian Gionta (New Jersey Devils), Scott Gomez (New Jersey Devils), Bill Guerin (Dallas Stars), Mike Knuble (Philadelphia Flyers), Mike Modano (Dallas Stars), Mark Parrish (New York Islanders), Brian Rolston (Minnesota Wild), Keith Tkachuk (St. Louis Blues), Doug Weight (St. Louis Blues).

21/12 Ligue Magnus : festival Maurice Rozenthal

La mini-journée intercalée avant la trêve de Noël aura surtout été l'occasion de revoir Maurice Rozenthal s'éclater à nouveau. Il ne voulait pas se résoudre au lent déclin au classement de Villard-de-Lans après un bon début de saison. Sa vitesse a scotché la défense et ses feintes ont eu raison de Beaubien en face-à-face. Son hat-trick magistral a défait le troisième du classement Briançon. Un classement où Rouen caracole toujours loin devant. Deux défenseurs majeurs, Mikel et Salomaa, étaient blessés, mais Sopko a quand même blanchi Épinal, battu sur le même score qu'à l'aller (6-0), à cause des habituels Thinel et Malette. Enfin, Anglet a battu 4-1 le Mont-Blanc qui aurait espéré recoller à la dixième place détenue par les Basques en cas de succès à l'extérieur ce soir.

Dijon, dont les performances semblent enfin attirer plus de monde dans la patinoire, s'est incliné 2-4 contre Grenoble après avoir pourtant mené 2-0 après vingt minutes. Les Brûleurs de Loups finissent bien l'année, malgré la crise automnale, puisqu'ils sont revenus à un point des Bourguignons avec deux matches en moins.

21/12 Huet digne de la sainte flanelle

Le début de Cristobal Huet avec la "sainte flanelle", le maillot des Canadiens de Montréal, s'est fait attendre, mais il a été réussi. Après une convalescence puis un passage d'une dizaine de jours en AHL pour retrouver la condition, il a encore dû patienter en doublure de Théodore qui laisse généralement peu de rencontres à ses collègues. C'est une petite blessure du Québécois qui a permis au Français de faire enfin ses preuves comme titulaire. Après un premier match où il a donné un aperçu de ses capacités, avec des statistiques moyennes mais sans que sa responsabilité soit engagée sur les trois buts encaissés, il passait un très gros test, à domicile, face à la meilleure équipe de la NHL, les Sénateurs d'Ottawa. Et le pari a été gagnant. Montréal a remonté deux buts de retard grâce à Andreï Kovalev, auteur d'un retour tonitruant après avoir manqué treize matches sur blessure. Le Russe est l'homme du match, mais le Français n'a pas été en reste, en particulier pour donner la victoire à son équipe aux tirs au but en arrêtant les tentatives de Heatley et Alfredsson. Il a déjà accompli une première mission : laisser une bonne première impression au public passionné et exigent de Montréal.

21/12 Les jeunes patienteront aussi au Canada

Après une équipe américaine de papys, la sélection canadienne ne risquait pas de subir le même sort, puisque Steve Yzerman avait pris la précaution de se retirer de lui-même du jeu au lieu de menacer tout le monde comme Roenick. Néanmoins, la sélection a été assez conservatrice, à quelques détails près. Peu de débat chez les gardiens, même si Curtis Joseph aurait pu aussi y prétendre. C'est surtout en défense où la continuité est la plus nette. La disparition du fidèle Eric Brewer n'est pas une surprise puisqu'il est déclinant et en plus blessé. Pour le reste, on a estimé que la valeur de Foote et Jovanovski était supérieure à leurs prestations décevantes du moment. Le controversé Bryan McCabe, de loin le meilleur pointeur de tous les arrières de la NHL, doit pour l'instant patienter sur la liste des réservistes, qui seront appelés en cas de blessure.

En attaque, on pourra regretter un certain manque de jeunesse. Le prodige Sidney Crosby, même s'il est l'avenir du hockey, peut encore patienter (jusqu'aux Mondiaux ?) pour mûrir, par contre Jason Spezza, de la génération précédente, paraissait prêt, lui qui forme la ligne dominante de la NHL avec Alfredsson et Heatley. Le quatrième marqueur de la ligue tiendra finalement compagnie au sixième - Eric Staal - sur la liste des remplaçants ! Certes, le choix était cornélien, car les candidats ne manquaient pas. Le trio Gagné-Sakic-Iginla, le meilleur aux JO de Salt Lake City, le duo Nash-Thornton, impérial aux derniers championnats du monde, voire le trio de Tampa Bay, étaient considérés comme intouchables. Parce qu'on ne conçoit pas une équipe sans joueurs à tâches défensives, la présence de Doan et de Draper n'affectera que les apprentis-sélectionneurs qui ne savent que compter les points, à moins de trouver meilleurs "role players" qu'eux, mais on ne les a pas encore testés en match international.

Par contre, bien que la liste vienne d'être annoncée il y a quelques minutes, on peut déjà parier sans crainte que deux joueurs vont concentrer les critiques, pour des raisons différentes. Le puissant Todd Bertuzzi est moins discuté pour ses qualités de joueur, quoiqu'elles demandent à être démontrées sur grande glace, que pour son agression d'il y a deux ans sur Steve Moore, qui donne la pire image possible du hockey sur glace, dont le tournoi olympique doit être une formidable vitrine. Quant à Ryan Smyth, sa présence ininterrompue, jusqu'ici justifiée au vu de son attachement indéfectible au maillot canadien, faisait déjà grogner certains. Sa non-sélection n'aurait pas été scandaleuse cette fois-ci, en y mettant les formes avec un hommage appuyé. Car le rendement de "Captain' Canada" risque d'être disséqué et contesté, surtout que son surnom ne fera plus sens puisque le capitanat reviendra à Joe Sakic. À chaque match, on risque d'entendre qu'avec des "si" (Spezza voire Crosby), on aurait mis Turin en bouteille... mais le but du jeu est bien de parler et de passionner pour ce genre de choses.

Gardiens : Martin Brodeur (New Jersey), Roberto Luongo (Florida), Marty Turco (Dallas).

Défenseurs : Rob Blake (Colorado), Adam Foote (Columbus), Ed Jovanovski (Vancouver), Scott Niedermayer (Anaheim), Chris Pronger (Edmonton), Wade Redden (Ottawa), Robyn Regehr (Ottawa).

Attaquants : Todd Bertuzzi (Vancouver), Shane Doan (Phoenix), Kris Draper (Detroit), Simon Gagné (Philadelphie), Dany Heatley (Ottawa), Jarome Iginla (Calgary), Vincent Lecavalier (Tampa Bay), Rick Nash (Columbus), Brad Richards (Tampa Bay), Joe Sakic (Colorado), Ryan Smyth (Edmonton), Martin St-Louis (Tampa Bay), Joe Thornton (Boston).

Réservistes : Bryan McCabe (D, Toronto), Jason Spezza (A, Ottawa), Eric Staal (A, Carolina).

22/12 Une attaque tchèque pleine de fraîcheur

Le feuilleton de la sélection tchèque a longtemps été "l'affaire Kubina". Pour avoir mis en cause la probité de l'arbitre après son élimination des derniers play-offs d'Extraliga avec Vítkovice, Pavel Kubina avait été condamné à une lourde amende par la ligue tchèque, qu'il ne s'était pas donné la peine de payer. En retour, la ligue a demandé à la fédération de ne pas le sélectionner, et la situation avait tout du parfait blocage. Kubina ne voulait pas se rétracter ni se dédire, et la ligue ne pouvait pas perdre la face en laissant penser que ses sanctions sont sans valeur. Finalement, ce n'est que la semaine dernière qu'on est arrivé à un compromis. L'amende a été réduite de moitié, et Kubina l'a payée à condition que l'argent soit reversé à une fondation. Ouf de soulagement pour les Tchèques, car Pavel Kubina est un pilier de leur défense.

Une défense dont l'effectif fait le plus de mécontents parmi les supporters tchèques. Il était de toute façon impossible de reconduire la défense tchèque championne du monde du fait des problèmes cardiaques de Fischer. Cependant, même si Hejda, qui avait sa place presque garantie il y a une semaine, a perdu son poste "presque à domicile" (il joue au CSKA Moscou) lors de la Coupe Rosno, beaucoup auraient préféré l'intégration de Karel Rachunek ou le retour de Roman Hamrlik à la nouvelle présence du grand Marek Malik, qui n'avait pas été brillant à la coupe du monde.

L'attaque fait plus l'unanimité. Sur leurs dernières performances, que Radek Dvorak et Jan Hlavac aient perdu leur place ne surprend pas vraiment. Jan Bulis fait quand même office de petite surprise. La caractéristique de cette équipe est la part belle faite aux jeunes joueurs spectaculaires comme Prucha et Hemsky, alors que les Nord-Américains ont plus misé sur l'expérience. L'intégration de Rostislav Olesz renforce encore le vent de jeunesse qui souffle sur cette attaque.

Gardiens : Tomáš Vokoun (Nashville, NHL), Dominik Hašek (Ottawa, NHL), Milan Hnilicka (Liberec, TCH).

Défenseurs : Tomáš Kaberle (Toronto, NHL), Pavel Kubina (Tampa Bay, NHL), Marek Zidlický (Nashville, NHL), Jaroslav Špacek (Chicago, NHL), František Kaberle (Caroline, NHL), Filip Kuba (Minnesota, NHL), Marek Malík (NY Rangers, NHL).

Attaquants : Martin Straka (NY Rangers, NHL), Václav Prospal (Tampa Bay, NHL), Jaromír Jágr (NY Rangers, NHL), Martin Rucinský (NY Rangers, NHL), Petr Cajánek (St. Louis, NHL), Petr Prucha (NY Rangers, NHL), Jan Bulis (Montréal, NHL), Robert Lang (Detroit, NHL), Milan Hejduk (Colorado, NHL), Martin Erat (Nashville, NHL), David Výborný (Columbus, NHL), Aleš Hemský (Edmonton, NHL), Rostislav Olesz (Florida, NHL).

22/12 La Finlande sans joueur de SM-liiga

Pour la première de son histoire, une sélection de Finlande ne comprendra aucun joueur de SM-liiga ! Dur constat pour un championnat qui a perdu ses meilleurs joueurs par vagues successives, vers la NHL, vers la Suède et vers la Suisse. Celui qui aurait eu motif à figurer dans l'équipe, Jere Karalahti, s'est cassé la cheville au mauvais moment. Quant à la révélation Tony Salmelainen ou au gardien Nicklas Bäckström, ils ne sont même pas dans la liste des remplaçants.

Principaux choix effectués par l'entraîneur Erkka Westerlund, il a préféré Jarkko Ruutu à Ville Nieminen dans le rôle de l'agitateur, et Antti Laaksonen dans un rôle d'attaquant défensif plutôt que Riku Hahl ou Niklas Hagman. Par ailleurs, Aki-Petteri Berg, qui ne jouit pas d'une cote d'amour très franche chez les Finlandais en raison de certaines bourdes passées en sélection, a quand même été pris en défense. Son physique, palliatif à l'absence de Karalahti, l'a désigné au lieu des moins robustes Nummelin ou Niinimaa. Enfin, le gardien Kari Lehtonen, au talent indéniable, a été choisi (plutôt que Niitymäki) bien qu'il ne revienne de blessure qu'au nouvel an et que son état de forme avec deux mois d'avance soit inconnu.

Gardiens : Miikka Kiprusoff (Calgary, NHL), Kari Lehtonen (Atlanta, NHL), Fredrik Norrena (Linköping, SUE).

Défenseurs : Sami Salo (Vancouver, NHL), Kimmo Timonen (Nashville, NHL), Joni Pitkänen (Philadelphie, NHL), Ossi Väänänen (Colorado, NHL), Toni Lydman (Buffalo, NHL), Teppo Numminen (Buffalo, NHL), Aki-Petteri Berg (Toronto, NHL).

Attaquants : Teemu Selänne (Anaheim, NHL), Saku Koivu (Montréal, NHL), Jere Lehtinen (Dallas, NHL), Ville Peltonen (Lugano, SUI), Olli Jokinen (Floride, NHL), Sami Kapanen (Philadelphie, NHL), Tuomo Ruutu (Chicago, NHL), Niko Kapanen (Dallas, NHL), Jukka Hentunen (Lugano, SUI), Antti Miettinen (Dallas, NHL), Mikko Koivu (Minnesota, NHL), Antti Laaksonen (Colorado, NHL), Jarkko Ruutu (Vancouver, NHL).

22/12 La Suède avec des demi-surprises

Samedi dernier, le sélectionneur suédois Bengt-Åke Gustafsson avait fait sensation en annonçant à la presse suédoise des "surprises", et en ajoutant que "cinq ou six joueurs seraient très très déçus". Les spéculations allaient alors bon train. Les jumeaux Sedin, toujours objets de controverse y compris au sein du public suédois, seraient-ils laissés de côté ? Était-ce la fin de la présence de l'indéfectible Jörgen Jönsson, précieux en infériorité, au sein de la Tre Kronor ? Finalement, le résultat n'est pas si inattendu que les propos accrocheurs de Gustafsson le suggérait.

Oui, il y a une surprise, mais une seule. Il s'agit de la présence de Mika Hannula en treizième attaquant, là on aurait pu attendre un "role player", comme par exemple Tomas Holmström avec la mission confinée mais utile de se placer devant la cage en supériorité. Oui, il y a un déçu de renom, mais ce n'est pas à proprement parler un scoop. Michael Nylander a l'habitude car il n'avait déjà pas été appelé la saison dernière. Son retour à son meilleur niveau chez les Rangers n'y a rie changé. Son problème est que la sélection suédoise est très clairement divisée en deux. D'un côté deux premières lignes chargées de l'offensive, et de l'autre deux lignes avec une mission clairement défensive (Samuelsson avec les Sedin, et a fortiori les joueurs complets que sont Axelsson, Påhlsson et Jönsson). Or l'excellent créateur et patineur Nylander est catalogué dans la première catégorie. Pas de chance, on y trouve Markus Näslund, redevenu homme-orchestre des Vancouver Canucks et donc intouchable malgré sa saison ratée à MoDo et des apparitions souvent décevantes avec la Tre Kronor, plus cinq joueurs inattaquables par quelque bord que ce soit (Sundin, Forsberg, Zetterberg, Alfredsson et Modin).

Notons que la défense contient une interrogation majeure. Niklas Kronwall, meilleur arrière des derniers championnats du monde, est blessé depuis le début de la saison, et on ne sait pas s'il pourra être rétabli à temps. Les sélectionneurs l'ont bien sûr inclus puisqu'il peut être remplacé en cas d'indisponibilité médicale, mais si cela doit être le cas, le problème du choix du dernier défenseur sera délicat, sachant qu'il vaudra mieux un profil physique et purement défensif pour ne pas laisser Norström et Öhlund trop seuls.

Gardiens : Henrik Lundqvist (NY Rangers, NHL), Mikael Tellqvist (Toronto, NHL), Stefan Liv (HV 71, SUE).

Défenseurs : Niklas Kronwall (Detroit, NHL), Mattias Norström (Los Angeles, NHL), Nicklas Lidström (Detroit, NHL), Mattias Öhlund (Vancouver, NHL), Kim Johnsson (Philadelphie, NHL), Christian Bäckman (St. Louis, NHL), Kenny Jönsson (Rögle, SUE).

Attaquants : Mats Sundin (Toronto, NHL), Peter Forsberg (Philadelphie, NHL), Henrik Zetterberg (Detroit, NHL), Daniel Alfredsson (Ottawa, NHL), Markus Näslund (Vancouver, NHL), Fredrik Modin (Tampa Bay, NHL), Daniel Sedin (Vancouver, NHL), Henrik Sedin (Vancouver, NHL), Mikael Samuelsson (Detroit, NHL), Jörgen Jönsson (Färjestad, SUE), Samuel Påhlsson (Anaheim, NHL), Per-Johan Axelsson (Boston, NHL), Mika Hannula (HV 71, SUE).

22/12 La Slovaquie dans la continuité

En dépit de la retraite internationale de Zigmund Palffy, la Slovaquie présente une sélection olympique dans la continuité de ces dernières années, avec un groupe qui a déjà un vécu international important. Quelques nouveaux ont bien sûr été intégrés, en premier lieu desquels la révélation Marek Svatoš, qui talonne les déjà stars Ovechkin et Crosby au classement des meilleurs marqueurs "rookies" de la saison en cours de NHL. Les autres jeunes sont Milan Jurcina, préféré à Granak en défense, et Marcel Hossa, qui remplacera des cadres comme Országh ou Radivojevic en attaque et formera un trio familial avec son frère Marian et son père et sélectionneur František.

Gardiens : Jan Lasak (Pardubice, TCH), Karol Krizan (Modo, SUE), Peter Budaj (Colorado, NHL).

Défenseurs : Zdeno Chara (Ottawa, NHL), Martin Strbak (CSKA Moscou, RUS), Ivan Majesky (Washington, NHL), Andrej Meszaros (Ottawa, NHL), Radoslav Suchy (Columbus, NHL), Lubomir Visnovsky (Los Angeles, NHL), Milan Jurcina (Providence, AHL).

Attaquants : Marian Gaborik (Minnesota, NHL), Richard Zednik (Montréal, NHL), Jozef Stümpel (Florida, NHL), Miroslav Satan (NY Islanders, NHL), Lubos Bartecko (Luleå, SUE), Marian Hossa (Atlanta, NHL), Pavol Demitra (Los Angeles, NHL), Ladislav Nagy (Phoenix, NHL), Michal Handzus (Philadelphie, NHL), Marek Svatos (Colorado, NHL), Peter Bondra (Atlanta, NHL), Marcel Hossa (NY Rangers, NHL), Richard Kapus (Metallurg Novokuznetsk, RUS).

Réservistes : Dominik Granak (D, Slavia Prague, TCH), Ronald Petrovicky (A, Atlanta, NHL), Branko Radivojevic (A, Philadelphie, NHL).

23/12 La Russie fait durer le suspense

C'est un jour après tout le monde que la Russie, qui tient toujours à se distinguer, a rendu publique sa sélection olympique. Comme elle fonctionne toujours par blocs de cinq hommes, elle a choisi 8 défenseurs et 12 attaquants, contrairement à la plupart des autres pays qui ont opté pour une répartition 7 / 13 (sauf les autres héritiers du hockey soviétique que sont la Lettonie et le Kazakhstan). Il n'y a pas de bouleversements majeurs. Sergueï Gonchar, au rendement défensif plus que jamais contesté cette saison, et Darius Kasparaitis, dont l'utilité transparaît moins avec les nouvelles règles de sévérité arbitrale, ne pouvaient pas vraiment être sur la sellette vu la faiblesse russe en matière de défenseurs. Un Sergueï Zubov, qui a encore décliné la sélection pour motifs personnels, aurait vraiment été le bienvenu à l'arrière, plus encore que l'autre joueur ayant tourné le dos à la Sbornaïa depuis Nagano, Sergueï Fedorov, bien que les Russes aient toujours bien plus d'ailiers que de centres.

Les ultimes réflexions du staff se concentraient autour de quelques places, et il restait un gardien et deux attaquants à éliminer : ce seront Maksim Sokolov, écarté au profit du trio de NHL, Alekseï Morozov, au grand dépit des amateurs de joueurs formés aux Krylia Sovietov, et enfin Sergueï Brylin, à qui Alekseï Zhamnov a été préféré dans le rôle du - seul ? - attaquant défensif.

Gardiens : Nikolaï Khabibulin (Chicago, NHL), Evgeni Nabokov (San José, NHL), Ilya Bryzgalov (Anaheim, NHL).

Défenseurs : Andreï Markov (Montréal, NHL), Anton Volchenkov (Ottawa, NHL), Darius Kasparaitis (NY Rangers, NHL), Sergueï Gonchar (Pittsburgh, NHL), Alekseï Zhitnik (NY Islanders, NHL), Daniil Markov (Nashville, NHL), Fedor Tyutin (NY Rangers, NHL), Dmitri Bykov (Dynamo Moscou, RUS).

Attaquants : Ilya Kovalchuk (Atlanta, NHL), Alekseï Yashin (NY Islanders, NHL), Alekseï Kovalev (Montréal, NHL), Aleksandr Kharitonov (Dynamo Moscou, RUS), Pavel Datsyuk (Detroit, NHL), Maksim Sushinsky (Dynamo Moscou, RUS), Maksim Afinogenov (Buffalo, NHL), Evgeni Malkin (Metallurg Magnitogorsk, RUS), Aleksandr Ovechkin (Washington, NHL), Aleksandr Frolov (Los Angeles, NHL), Alekseï Zhamnov (Boston, NHL), Viktor Kozlov (New Jersey, NHL).

23/12 La Finlande perd déjà Kiprusoff

Miikka Kiprusoff ne sera resté que quelques heures dans la sélection finlandaise, avant de déclarer forfait sous les conseils des médecins des Calagary Flames qui lui conseillent de se reposer pendant la trêve olympique (mais pas pendant la NHL...) en raison d'une inflammation à la hanche. On peut s'étonner que cette annonce intervienne juste après l'annonce de l'effectif, ce qui fait assez mauvais effet. Vu le peu d'empressement de Kiprusoff, la Finlande se retrouve maintenant sans gardien n°1. Il faudra que quelqu'un s'impose comme titulaire et montre qu'il a la carrure pour le poste. Le problème, c'est que c'est comme ça depuis dix ans et que les gardiens qui se sont succédé ont tous assez rapidement fléchi mentalement.

24/12 Les listes olympiques encore provisoires ?

Le processus de nomination des listes olympiques apparaissait d'une clarté de marbre à en croire l'IIHF. Les joueurs devaient être désignés le 22 décembre (avec une dérogation d'un jour pour la Russie qui avait les élections à son comité national olympique ce jour-là), et passée cette date, jusqu'à trois joueurs pouvaient être remplacés, mais uniquement pour blessure ou raisons exceptionnelles. Mais il n'y avait pas l'obligation de désigner les trois réservistes dès maintenant, sans même savoir à quel poste on en aurait besoin, et ceux qui ont nommé trois remplaçants - Canada et Slovaquie - ont fait du zèle.

Ces désignations précoces ont été effectuées avec plus ou moins de bonne volonté selon les pays. Tout en envoyant une liste de vingt-trois joueurs à l'IIHF, la fédération allemande a ainsi publié sur son site internet une liste élargie de trente-quatre noms, qui sera réduite à trente pour la fin janvier, date limite pour les inscriptions selon le CIO. Elle a justifié cette liste élargie parce qu'elle devra disputer le stage de préparation olympique sans ses joueurs de NHL, qui n'arriveront que la veille de la compétition, et qu'il lui faudra donc de toute façon plus de joueurs...

Cas encore plus particulier, la Russie, où certaines déclarations effectuées hier en conférence de presse ont été parfois surréalistes. Au lieu de justifier les décisions prises, l'entraîneur de l'équipe nationale Vladimir Krikunov a par exemple expliqué qu'il n'avait pas vu jouer Zhamnov et qu'il ne savait pas dans quelle forme il était (sous-entendu : voyez Pavel Bure pour les questions gênantes sur la sélection, que le staff avait pourtant décidé ensemble en seulement vingt minutes, paraît-il), et il a fini par ajouter que sa place n'était pas encore acquise si ses performances avec Boston ne s'amélioraient pas d'ici là... Manière de préparer le terrain à un éventuel refus de Zhamnov ? Tous les dirigeants suggéraient chacun à leur manière que la sélection aurait bien le temps d'évoluer, et que chacun des huit remplaçants désignés (voir ci-dessous) avait une chance de jouer les JO. Il y en a déjà un qui n'est pas d'accord, c'est Aleksandr Korolyuk, qui a déclaré qu'il ne comprenait pas sa non-sélection et que ce n'était plus la peine de le rappeler de la saison...

C'est ça, le problème pour les sélectionneurs russes, il faut composer avec l'ego de chacun... Il semble ainsi que l'unique raison pour laquelle Sokolov s'est retrouvé quatrième (provisoirement ?) était la volonté de ne pas froisser les trois gardiens de NHL, plutôt susceptibles. On sait que Khabibulin est toujours boudeur vis-à-vis de la sélection, et on croira que Nabokov est effectivement prêt à jouer pour la Russie quand on l'aura enfin vu le faire... Quant au troisième larron, Bryzgalov, il a été malin. Sentant peut-être qu'il était jugé moins caractériel et donc plus conciliant que ses deux collègues, il a répandu ses états d'âme dans la presse russe il y a deux semaines en se disant abandonné et persuadé qu'on ne s'intéressait pas à lui. Aussitôt, Bure l'a appelé pour le rassurer, et hop, sa place en sélection était aussi garantie.

En fait, on peut se demander si ce n'est pas une erreur de la part des Russes d'avoir inclus tous les anciens "déserteurs", même Mogilny, dans leur pré-liste des 78 il y a deux mois. Cela n'a pas servi à grand-chose puisqu'ils ont trouvé des excuses pour décliner leur sélection au final, et cela a peut-être eu pour effet secondaire d'encourager tous les autres joueurs à faire eux aussi leurs caprices, puisque le staff peut encore vous supplier de revenir ensuite...

Les réservistes russes : Maksim Sokolov (G, SKA Saint-Pétersbourg, RUS), Vitali Vishnevski (D, Anaheim, NHL), Maksim Kondratiev (A, NY Rangers, NHL), Pavel Vorobiev (A, Chicago, NHL), Alekseï Morozov (A, Ak Bars Kazan, RUS), Andreï Taratukhin (A, Lokomotiv Yaroslavl, RUS), Aleksandr Korolyuk (A, Vityaz Chekhov, RUS).

30/12 Désastre au tournoi du Mont-Blanc

Bien que privé une fois de plus de la présence de vraies équipes nationales comme adversaires - ce qui n'empêche pas un public profane d'affluer en masse voir ce qu'on lui présente comme des matches internationaux - le tournoi du Mont-Blanc offrait au moins la possibilité à l'entraîneur de l'équipe de France, Dave Henderson, de faire une revue d'effectifs. Les cadres expérimentés, qu'on dit parfois blasés de la sélection, étaient au repos, permettant aux jeunes de se mettre en valeur, eux qui avaient montré leur envie et leur enthousiasme au Danemark début septembre. Malheureusement, la "génération 2010", que Henderson couvait en vue des Jeux de Vancouver. Après un petit match nul contre le Williams College, une très faible équipe universitaire américaine, l'équipe de France bis a sombré corps et biens contre la traditionnelle sélection finlandaise de Mestis (1-12). Un enchaînement de buts en deuxième période a été particulièrement cruel pour le gardien du Mont-Blanc, Arnaud Goetz. À chaque fois, seul Luc Tardif jr a réussi à marquer pour les Bleus. Le dernier match n'a même pas permis à la France de se rattraper, de nouveau battue (1-5) par la sélection russe. Après ce tournoi désastreux, l'espoir de voir poindre une relève capable de mettre en danger les titulaires s'évanouit en bonne partie. De quoi exiger une sérieuse remise en question de tout le hockey français. Il faut maintenant espérer que l'équipe de France saura mettre du cśur dès février pour prouver que le maillot bleu, que certains jugent aujourd'hui délavé, conserve sa valeur intacte.

 

 

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