Avril 2004

 

02/04 Italie : Milan encore champion

Milan a remporté la finale du championnat d'Italie quatre manches à deux en gagnant chez lui hier soir sans attendre un éventuel match décisif à Asiago samedi. Le duel entre les deux grands du championnat italien a été passionnant de bout en bout.

Le buteur décisif de la finale de l'an dernier Thomas Sjögren ouvre le score après 1'14" au premier match, avec la complicité de François Gravel qui dévie le palet dans ses propres filets. Le gardien franco-canadien se rattrape lors de la seconde manche à Milan par des arrêts déterminants. Il permet à Anthony Tuzzolino d'inscrire le tir au but décisif, alors qu'il aurait dû expulsé en début de match pour une charge qui a valu dix points de suture au niveau des lèvres pour Chitarroni. Mais l'arbitre s'est trompé de joueur et a renvoyé aux vestiaires Jeff Ricciardi, dont la suspension de quatre matches sera levée lorsqu'il sera admis, images vidéo à l'appui, qu'il est innocent dans l'affaire.

Tuzzolino ne peut pour sa part être sanctionné et continue d'être le fer de lance offensif d'Asiago, notamment au quatrième match où il égalise à vingt-quatre secondes de la fin à six contre cinq avant de transformer à nouveau son penalty. Mais il est le seul de son équipe à y parvenir, alors que trois Milanais en font autant. Les Vipers reprennent alors la main et renversent en leur faveur les deux rencontres suivantes. La sixième manche est à ce titre la plus spectaculaire puisqu'Asiago mène 2-0 après quatre minutes de jeu, au point que le gardien canadien Jason Muzzatti finit par laisser la place au jeune Mark Demetz en fin de première période. On semble se diriger vers une manche décisive parce que le forechecking en zone neutre des visiteurs gêne les Milanais et que le match paraît neutralisé. Pourtant, dans un Agorà à l'atmosphère bouillante et devant quatre mille spectateurs lombards enflammés, la deuxième période est proprement incroyable et les Vipers y font passer le score de 0-2 à 5-2.

Milan est champion pour la troisième fois en quatre ans et domine plus que jamais le hockey italien. Le sourire est sur toutes les lèvres, et le manager général Ico Migliore a même admis que ce championnat lui avait plu malgré la disproportion initiale à quinze équipes. La saison de transition s'est donc plutôt bien passée en Italie.

03/04 Super 16 : Lombard blanchit Rouen

Mises sur le devant de la scène par la conclusion plus brève que prévu des demi-finales de la Poule Magnus, les demi-finales de la Poule Nationale ont été dignes de l'attrait nouveau qu'elles ont pu susciter. On attendait en effet une finale entre les recalés de la poule ouest Rouen et Angers, on aura droit à une finale entre les déçus de la poule est Briançon et Clermont-Ferrand.

Après avoir gagné le match aller, Briançon a en effet obtenu le nul 3-3 en terre angevine, grâce à un très bon match de son gardien - par ailleurs trop inconstant - Philippe de Rouville et à une nouvelle bonne prestation de Mika Kannisto, auteur d'un but et d'une assistance. Mais le fait du jour est bien sûr l'élimination de Rouen, qui devait remonter deux buts de retard contre Clermont-Ferrand, et qui n'a pas pu en marquer un seul face à la muraille Daniel Lombard, le gardien américain des Auvergnats qui s'est révélé comme joker de cette Poule Nationale.

Quant au RHE, qualifié en finale de la Coupe Continentale et vainqueur de la Coupe de France, il ne sera même pas dans les dix premiers du Super 16 ! Impensable pour le champion en titre, du jamais vu depuis son accession à l'élite. Par quelque bout qu'on prenne le problème, il s'avère que le championnat de France n'a décidément pas réussi à Rouen cette saison.

03/04 Division 1 : Strasbourg en barrage !

La division 1 a finalement rendu son verdict, sans doute au plus juste malgré bien des péripéties. La réclamation de Chamonix a été jugée recevable par la fédération cette semaine, et le Mont-Blanc n'a plus le droit d'aligner ses jokers et ses joueurs prêtés. Pour autant, et en attendant la convocation du président de Saint-Gervais devant la commission de discipline, on ne revient pas sur les résultats déjà acquis. Les Chamoniards s'en disent d'ailleurs satisfaits puisqu'ils déclarent ne vouloir obtenir la montée que sportivement, et prétendent avoir simplement voulu dénoncer les procédés douteux de son voisin.

Au bilan, les gagnants ont les mains propres et sont au-dessus de tout soupçon, et c'est bien là l'essentiel. En gagnant 2-1 chez le Mont-Blanc par un but décisif d'Éric Lebey, les Morzinois ont posé la cerise sur le gâteau d'une saison parfaite. Et c'est Strasbourg, vainqueur 5-2 à Chamonix, qui a pris la place de barragiste au nez et à la barbe du Mont-Blanc. Bien avant que les passions se soient éteintes en Haute-Savoie, l'Étoile Noire aura joué sa place en Super 16 face à Dunkerque...

En encaissant une nouvelle défaite à domicile contre Courbevoie (2-3), point d'orgue d'une saison frustrante, Asnières s'est condamné à un difficile barrage de maintien contre Toulouse.

03/04 Division 2 : Toulouse barragiste

Comme en D1 avec Strasbourg, une équipe est revenue chiper la place de barragiste en division 2 alors qu'elle n'était plus maîtresse de son destin. Toulouse, qui avait laissé échapper une configuration favorable, a finalement bénéficié de la défaite de Viry-Châtillon chez sa nouvelle bête noire La Roche-sur-Yon, sur le même score qu'à l'aller (7-3). Les Bélougas sont allés s'imposer 10-5 sur la petite glace du Coliséum face à la réserve amiénoise et ont récupéré la deuxième place d'une D2 très serrée et passionnante, où les cinq premiers se tiennent finalement en quatre points. Toulouse jouera les barrages contre Asnières et sera favori.

04/04 Suisse : Lausanne se maintient

Malgré la tourmente qui s'est emparée du club depuis la démission du président Pierre Hegg il y a un peu plus d'un mois, Lausanne a finalement assuré l'essentiel, son maintien en LNA. Pour retrouver la confiance, le plus important était de gagner le premier match du barrage de promotion/relégation chez le champion de LNB, ce qui fut fait par un but en prolongation d'Antoine Descloux. Ensuite, le LHC a fait valoir sa supériorité, et le fait jouer ses matches à domicile à Fribourg - parce que la patinoire de Malley est réservée pour la préparation du quart de finale de Coupe Davis entre la Suisse et la France - ne l'a finalement pas gêné. Bienne a été battu en quatre manches sèches, dans une série qui a marqué la fin de carrière de Serge Poudrier.

05/04 Allemagne : finale Berlin - Francfort

Les dirigeants d'Anschutz n'auront pas leur "derby" (le terme a choqué) en finale de DEL entre les deux clubs possédés par le groupe américain. En effet, si les Eisbären de Berlin ont dévoré tout cru un Ingolstadt trop tendre, Hambourg a en revanche échoué face à Francfort en perdant à domicile le cinquième match décisif (3-5).

Francfort, qui avait passé toute la saison aux premières places avant de s'écrouler en toute fin de saison, se découvre des ressources insoupçonnées dans ces play-offs. Ce ne sont plus Patrice Lebeau (élu meilleur joueur de DEL) et son compère Jesse Bélanger qui sont en tête d'affiche, mais la nouvelle première ligne composée de Harder, Young et Gosselin, décisive hier soir. Autre joueur précieux, le vétéran Dwayne Norris, un vrai joueur de play-offs qui y a déjà marqué six buts cette saison. Il a fait défaut dans ces séries finales à Cologne, son club de l'an passé, éliminé en quarts par... Francfort.

Un ex-pensionnaire de DEL, les Berlin Capitals (anciennement Preussen) viennent par ailleurs d'être mis en faillite avec une ardoise de 500000 euros. Le seul club d'Europe dont les matches à domicile sont retransmis gratuitement sur tout le continent via la télévision par satellite (TV Berlin) n'a finalement pas digéré ses problèmes financiers, même après son atterrissage en Oberliga (troisième division). Une nouvelle association, les EC Preussen Berlin, a été fondée pour protéger au moins le hockey mineur du grand club de Berlin-ouest.

05/04 NHL : fin de la saison régulière

La saison régulière NHL vient à peine de se terminer après 82 matchs. Toutes ces équipes ont livré une bataille intense pour accrocher ces fameux sésames pour les playoffs : le verdict vient de tomber avec la liste des rencontres du premier tour pour les seize équipes engagées dans l'aventure. Une lutte qui sera intense, sans concession, un engagement sans aucune mesure avec la saison régulière. Nous voici à présent dans la dernière ligne droite qui nous mènera à cette fameuse et très convoitée Coupe Stanley 2004.

Conférence est : Tampa Bay (1) contre New York Islanders (8), Boston (2) contre Montréal (7), Philadelphie (3) contre New Jersey (6), Toronto (4) contre Ottawa (5).

La véritable surprise côté est nous vient cette saison des Lightning de Tampa Bay. Ils ont mené un rythme d'enfer ces derniers mois pour finalement s'emparer du titre de conférence et terminer deuxièmes de l'ensemble de la ligue. Une grosse performance pour cette jeune équipe qui semble prendre petit à petit de l'ampleur grâce à des joueurs talentueux comme Vincent Lecavalier ou bien le remarquable Martin Saint-Louis, qui a remporté le championnat des pointeurs dans la Ligue Nationale pour la première fois de sa carrière avec 94 pts (38 buts, 56 assists). Il est le premier Québécois depuis Mario Lemieux, en 1997, à remporter ce trophée Art Ross. Cette saison est certainement riche d'enseignements pour le futur, mais maintenant, la réserve s'impose. Le manque d'expérience est un facteur qui risque d'avoir son importance en playoffs, mais Tampa Bay est sans aucun doute à prendre très au sérieux.

Hormis les Floridiens, pas de véritable séisme dans les équipes présentes. N'oublions pas la qualification et le plaisir de revoir le Canadien. En effet, Montréal retrouvera les séries et une vieille connaissance avec les Bruins de Boston : belle empoignade et engagement physique garanti en perspective !

Conférence ouest : Detroit (1) contre Nashville (8), San José (2) contre Saint-Louis (7), Vancouver (3) contre Calgary (6), Colorado (4) contre Dallas (5).

La lutte pour les play-offs a été beaucoup plus acharnée à l'ouest. Une des victimes en a été Los Angeles, déjà accablé par les blessures, qui a battu sa pire performance historique avec onze défaites d'affilée pour clore la saison ! Pendant cette série noire (pas forcément terminée car elle pourrait se prolonger l'an prochain...), Huet et Cechmánek ont alterné dans les buts, mais les problèmes ont surtout été offensifs. La perte sur blessure du buteur slovaque Zigmund Palffý, l'arme fatale des Californiens, n'a pas pu être compensée.

En revanche, notons la qualification rapide et imprévue des Predators de Nashville, une équipe qui part dans l'inconnu mais qui a atteint d'ores et déjà son objectif cette saison. Le reste ne sera que du bonus, et Nashville devra réaliser "l'exploit " de sortir Detroit au premier tour. Bon courage !

Le fait de la saison est le retour gagnant des Sharks de San José qui semblent sortir de l'impasse avec un jeu retrouvé. Ils remportent par la même occasion le titre de la division Pacifique et finissent à la troisième place de la Ligue Nationale. Beau parcours pour San José : une équipe qui devra retrouver des sensations mais qui n'aura sûrement rien à perdre dans ces playoffs, à surveiller de près !

Un coup d'śil à présent sur les six équipes canadiennes engagées, où finalement seuls les Oilers d'Edmonton restent à quai cette saison. Dommage car ils avaient effectué une incroyable remontée ces dernières semaines avant de caler à quelques encablures de la ligne d'arrivée. On est passé près d'un carton plein des clubs canadiens qui n'a plus été vu depuis 1986. Mais le Canada trouvera un certain réconfort, et entre Toronto, Ottawa, Calgary, Montréal, Vancouver, une de ces équipes pourra peut-être tirer son épingle du jeu et arriver dans la dernière ligne droite.

Voilà pour ce petit tour d'ensemble des seize équipes qualifiées pour les séries 2003/2004 qui débuteront dès mercredi soir. Les paris sont ouverts ! New Jersey, le champion en titre, Toronto, Ottawa, Philadelphie, Dallas, Colorado, Vancouver, voilà des équipes qui sont logiquement mentionnées pour le titre final. Ceci étant, les Red Wings de Detroit semblent légèrement favoris aux yeux des analystes et en bonne voie pour ajouter un nouveau titre à leur palmarès. Mais la route sera longue et semée d'embûches pour les Wings, qui n'ont sans doute pas oublié leur mésaventure de la saison dernière, et cette élimination face aux Mighty Ducks d'Anaheim avec ce fameux "sweep" : quatre manches à zéro lors du premier tour. À méditer !

06/04 Super 16 : Clermont cartonne

Clermont-Ferrand finit bien ses saisons. On l'avait déjà vu l'an dernier en Super 16, ça se vérifie cette année. Après l'exploit de la défense et du gardien Lombard à Rouen, c'est l'attaque qui a frappé fort lors de la finale aller contre Briançon (7-1). Tout le monde y est allé de son but, aussi bien les étrangers (Davis, Willers, Mazerolle), les espoirs (Jeannette, Rivon), que l'ancien du club Réjean Pageau, qui a inscrit deux buts et une assistance.

Autant dire que le suspense au match retour est très réduit. On ne peut pas en dire autant entre Angers et Rouen, qui ne gagne plus, depuis quatre rencontres au total. Les Dragons n'ont pu ramener qu'un nul 4-4, avant d'essayer d'offrir une sortie digne à leurs supporters... pour une maigre onzième place dans la hiérarchie nationale.

07/04 Les Canadiennes championnes du monde

Les Canadiennes sont devenues championnes du monde pour la huitième fois sur huit, lors des Mondiaux féminins organisés chez elles à Halifax. Parmi les grandes compétitions internationales, il n'y a toujours que les JO de Nagano qui leur aient échappé. Grâce à des buts de la vedette Hayley Wickenheiser - première joueuse de champ à avoir joué comme professionnelle dans une équipe masculine - et de Delaney Collins, le Canada s'est imposé 2-0 contre les éternelles rivales américaines devant plus de dix mille spectateurs.

La Finlande est finalement remontée sur la troisième marche du podium, qu'elle avait dû céder aux Russes aux derniers Mondiaux et aux Suédoises lors des Jeux Olympiques. Il se confirme cependant que sa marge sur les autres nations européennes est actuellement infime. Dans les années en venir, il faudra en particulier surveiller la Suède dont la moyenne d'âge est de vingt-et-un ans. Ce tournoi servait également à déterminer les nations qualifiées pour les Jeux Olympiques, pour lequel sera utilisé le nouveau classement IIHF pondéré sur plusieurs championnats du monde, et qui existe aussi en version féminine. Canadiennes, Américaines, Finlandaises et Suédoises sont ainsi assurées du voyage à Turin, alors que les autres, hormis l'Italie pays organisateur, devront passer par des poules de qualification.

Le classement IIHF féminin actualisé 2004 : 1 Canada 3000, 2 États-Unis 2900, 3 Finlande 2775, 4 Suède 2725, 5 Russie 2680, 6 Allemagne 2605, 7 Chine 2565, 8 Suisse 2435, 9 Kazakhstan 2430, 10 Japon 2405, 11 République Tchèque 1590, 12 Lettonie 1545, 13 France 1540, 14 Norvège 1510, 15 Corée du nord 1490, 16 Danemark 1455, 17 Italie 1385, 18 Slovaquie 1375, 19 Pays-Bas 1330, 20 Grande-Bretagne 1280, 21 Australie 1270, 22 Belgique 1175, 23 Hongrie 1165, 24 Slovénie 990, 25 Roumanie 940, 26 Autriche 700, 27 Corée du sud 600, 28 Afrique du sud 505.

07/04 Super 16 : première manche pour Amiens

La finale aller du Super 16 a été remportée 2-1 par Amiens au Coliseum. Rappelons que la différence de buts générale ne compte pas (en vertu d'un règlement inédit en France qui avait pourtant été abandonné par l'IIHF pour les championnats du monde car illisible pour le grand public - il avait fallu l'incompréhension du jeune fils de René Fasel, selon l'anecdote racontée par le président lui-même, pour que la fédération internationale s'en rende compte), et que si Grenoble gagne le retour à Pôle Sud vendredi, quel que soit le score, il y aura une prolongation et d'éventuels tirs au but.

La soirée a très mal commencé pour Grenoble avec un but encaissé dès la troisième minute, sur une passe de Denis Perez envoyant Brice Chauivel en breakaway. Résurgence de la finale de Coupe de France, car les Brûleurs de Loups à la tactique prudente devaient courir après le score, alors qu'ils mettaient toujours peu de pression sur les Amiénois qui pouvaient dérouler leur jeu. Il n'y a qu'au début de la deuxième période que Grenoble a réellement mis le turbo, mais cela n'a pas duré, et les patineurs picards ont vite repris leur festival, prenant de vitesse des défenseurs isérois dépassés et souvent contraints à la faute. François Rozenthal rajoutait logiquement un deuxième but.

Dans le dernier tiers-temps, Kévin Hecquefeuille est passé à deux doigts de "faire une Tristan Lemoine" (un but somptueux par un junior contre Grenoble devant les caméras d'Eurosport), mais après avoir mis feinté son défenseur, il n'a pas pu récidiver face à Patrick Rolland. Les Brûleurs de Loups ne trouvent plus de solution en entrée de zone et balancent au fond sans espoir de récupération, jusqu'à ce que leur entraîneur Gérald Guennelon demande un temps mort opportun à deux minutes trente de la fin sur un engagement en zone offensive. Rolland sort pour un sixième joueur de champ, les Grenoblois visent la cage avec détermination et réduisent le score à 2-1. Mais la défense amiénoise gère bien la suite et empêche Rolland de quitter ses filets. La nouvelle mise au jeu en zone offensive grenobloise n'intervient qu'à cinq secondes de la fin, mais celle-ci n'est pas couronnée de succès.

08/04 Barrages Super 16 - Division 1

Victime de la réclamation de Chamonix et n'ayant pu aligner ce week-end ses joueurs grenoblois prêtés (Carry, Billieras et Goetz) pour la dernière journée de championnat de division 1, Mont-Blanc s'est estimé lésé et a porté l'affaire devant le CNOSF. Celui-ci a émis un avis consultatif qui à la fois reconnaissait la faute de Mont-Blanc - en précisant que les joueurs en question ne devraient plus être alignés - et estimait qu'il y avait eu préjudice du fait de l'absence de ces joueurs samedi, ce qui est en soi un peu contradictoire !

En fait, ce que le CNOSF pointait surtout, c'est l'incompétence de la fédération qui a laissé toute la saison une équipe transgresser ses règlements (sur les lois régissant le cas des associations entre clubs) sans s'en apercevoir, au risque de provoquer la situation actuelle inextricable. Rejouer le match entre Mont-Blanc et Morzine, comme le demandait le premier cité, est de toute façon illusoire puisque les étrangers du second cité ont évidemment déjà été libérés. Les suggestions émises par le CNOSF, comme de faire disputer un barrage entre Mont-Blanc et Strasbourg, voire un barrage à trois entre ces deux-là et Dunkerque, était matériellement impossibles puisque Strasbourg-Dunkerque a lieu après-demain. Par conséquent, on devrait s'en tenir au statu quo, ce qui a le mérite de ne pas léser Strasbourg qui n'a rien à voir dans cette affaire et qui n'est sûrement pas responsable de la position en porte-à-faux de Mont-Blanc par rapport aux règlements. Le barrage devrait donc avoir lieu comme prévu.

Rappelons que Dunkerque est à la recherche de deux jokers médicaux depuis plusieurs semaines pour pallier les blessures de deux attaquants, le Canadien Daniel Saint-Amant et le joueur formé au club Benjamin N'Guyen. L'un d'eux a été trouvé, il s'agira du défenseur mulhousien Mathieu Mille, en attendant un autre attaquant.

09/04 Zlín, ou le miracle morave

Les play-offs tchèques ont décidément été exceptionnels cette saison. Ils ont livré un bien étonnant vainqueur, avec Zlín, une équipe aux ambitions généralement modestes. Même à l'époque des grands derbys moraves Vsetín-Zlín en finale, les supporters restaient contents malgré la défaite et se satisfaisaient des belles performances de leur équipe. Cette saison, après une médiocre treizième place l'an dernier, les play-offs auraient suffi à réjouir tout le monde.

Mais le nouvel entraîneur slovaque Ernest Bokros, qui a déjà connu le succès dans son pays pendant ses quatre années à Zvolen, a vite donné confiance à l'équipe morave, qui est allée jusqu'au bout de son rêve. En finale contre la Slavia Prague, seul un bête surnombre à la prolongation du premier match lui a coûté une défaite, mais elle a ensuite remporté les quatre manches suivantes. Hier soir, le Slavia avait pourtant longtemps mené 0-1, avant que Zlín ne sonne la charge dès le début du troisième tiers-temps pour s'imposer de manière impressionnante 4-1.

Les deux attaquants Jaroslav Balaštík et Petr Leška y sont pour beaucoup, parfaitement complémentaires. La défense a quant à elle été menée par Martin Hamrlík, le frère de l'ancien n°1 de draft NHL Roman Hamrlík, lui aussi formée à Zlín. Mais c'est aussi avec un grand duo dans les cages que Zlín a pu prendre le dessus sur le Slavia Prague, qui peut en fin de compte regretter d'avoir laissé partir son gardien Málek. La complémentarité a là encore été essentielle. Le gardien slovaque Igor Murín a réalisé une grande saison avec un total de onze blanchissages, mais il est réputé plus friable en play-offs et a laissé sa place au cours du deuxième match de la finale à Martin Altrichter. C'est à ce moment que celui-ci a renversé la situation de manière magistrale en tournant par la suite à 98,6% d'arrêts.

09/04 Slovaquie : Trencín champion

La victoire finale du Dukla Trencín, logique tant cette équipe a dominé l'Extraliga slovaque, est aussi un soulagement car son adversaire en finale Zvolen aurait fait un champion très polémique après les incidents des demi-finales (agression caractérisée sur un arbitre, suspension pour dix-huit ans du coupable, l'attaquant de Zvolen Daniel Mráz, et démission du président de la ligue, qui n'est autre que son père).

Le meilleur joueur de ces play-offs a été Peter Fabuš, qui a pourtant failli en être le héros malheureux après son occasion ratée dans la prolongation du premier match, finalement perdu par Trencín. Mais il a ensuite marqué le but décisif à douze secondes de la fin du deuxième match, qui reste comme la seule victoire à domicile de cette finale, laquelle opposait pourtant deux clubs aux publics assez chauds. Après des débuts "fabuleux", la dernière manche de la finale hier soir a été "homérique" puisque c'est le défenseur Ján Homer qui marqué un but capital pour Trencín. Ensuite, Miroslav Kovácik (qui s'était déjà signalé en marquant le but de la victoire après vingt-sept minutes de prolongation au match 4) et Andrej Kmec n'ont fait que conforter le score dans la cage vide (0-3) dans les derniers instants pour conforter la victoire de l'ex-club de l'armée.

09/04 Super 16 : deuxième titre pour Amiens

Devant son public, Grenoble ne pouvait se permettre la même passivité qu'avant-hier au Coliséum. Cette fois, les Brûleurs de Loups ont joué, ils ont tout tenté, ils ont mis de l'engagement physique, mais ils ont payé cher leurs erreurs défensives, et Amiens a tout de même été le plus fort. Les Picards ont pris l'avantage au score et ont su ré-enfoncer le clou à chaque but grenoblois, comme pour réaffirmer leur domination. Ils ont encore démontré la grande qualité de leurs patineurs et ont évolué à un meilleur rythme du fait qu'ils ont joué à quatre lignes pendant les trois quarts de la partie. Finalistes malheureux l'an passé, les Amiénois ont donc fini assez logiquement par remporter leur deuxième titre de champion de France, le premier pour Antoine Richer, toujours contesté par une partie des supporters mais qui a la satisfaction supplémentaire d'avoir été élu meilleur entraîneur du Super 16 par ses pairs.

L'élection des trophées de la saison, par un jury composé des quinze entraîneurs puis de Heikki Leime, servira de consolation aux Grenoblois. Plutôt qu'un membre de la doublette amiénoise Jonathan Zwikel - François Rozenthal, c'est en effet Laurent Meunier - qui était rappelons-le blessé pour ces play-offs - qui a été élu meilleur joueur français. Le trophée de meilleur espoir est également revenu à un Isérois, en l'occurrence Christophe Tartari, qui s'est remarquablement intégré à l'effectif des Brûleurs de Loups. Quant au Mulhousien Fabrice Lhenry, il a été désigné meilleur gardien pour la troisième année consécutive.

10/04 Super 16 : Clermont explosé

Après avoir enregistré les resignatures de ses deux seuls Finlandais satisfaisants, le travailleur Sami Karjalainen et le prince de la crosse Kimmo Salminen, et en attendant peut-être le retour du Québec des vieilles gloires (Doucet, voire Besse et Saint-Pierre), Rouen s'est adjugé dans la douleur la onzième place du championnat de France, histoire au moins de terminer la saison par une victoire. Contre Angers, c'est le junior Alexandre Lefebvre qui a inscrit le but décisif pour une victoire 3-2 après le 4-4 de l'aller.

Clermont-Ferrand, qui avait pris claque sur claque en saison régulière contre Briançon (4-4, 3-10, 3-7 et 3-6), pensait en avoir fini et s'être vengé avec son 7-1 du match aller. Mais les Auvergnats ont à nouveau vécu l'enfer dans les Hautes-Alpes en encaissant une incroyable défaite 1-12. Vite porté au pinacle après son exploit à Rouen, l'ex-all-star de l'ECHL, le gardien clermontois Dan Lombard, en est redescendu très vite. Qui dira après un tel match que la prise en compte du goal-average tue forcément le suspense dans une formule en aller-retour ?

Imaginez donc combien il est intense pour les barrages de promotion/relégation entre le Super 16 et la division 1. Au match aller, Strasbourg a battu Dunkerque 4-3. Autant dire que tout reste à faire dans une semaine dans le Nord.

11/04 Suède : la muraille Liv donne le titre à Jönköping

Il a fallu un septième et dernier match pour attribuer le titre de champion de Suède, mais cette manche décisive a tourné court, avec un 5-0 pour le HV 71 Jönköping contre Färjestad. Les quatre victoires des nouveaux champions dans cette finale correspondent à quatre blanchissages de leur gardien Stefan Liv. Désormais, la réputation de tête-en-l'air du jeune gardien, célèbre pour avoir cherché pendant des heures sa télécommande avant de la retrouver dans son frigo, appartient à la légende. Liv s'est hissé à un niveau exceptionnel et a montré qu'il était capable d'éviter les sautes de concentration. Quatre blanchissages dans une même finale, voilà un exploit qui fera date et qui constitue certainement une première mondiale !

Avant ce premier titre tant attendu du HV 71, un double évènement a eu lieu en Suède dans les Kvalserien, la poule de promotion/relégation. Non seulement Leksand - où Maurice Rozenthal en délicatesse avec son pied n'était même plus titularisé - est redescendu au deuxième niveau national, l'Allsvenskan, mais en plus c'est Mora, un club voisin, qui le remplacera dans l'élite et continuera à représenter la région de Dalécarlie. Déjà relégué, Leksand n'avait plus qu'un rôle d'arbitre à jouer hier. Et lors de la victoire contre l'autre prétendant à la montée Skellefteå, le but décisif de Niklas Eriksson a qualifié... le club de son frère ! Marcus Eriksson, lui-même ancien de Leksand, joue en effet pour Mora, dont il a même été le meilleur marqueur au cours des Kvalserien. La place en élite reste dans la famille, mais Leksand - qui en jouant remarquablement le jeu dans ce dernier match s'est privé du derby le plus proche l'an prochain en Allsvenskan - n'a certainement pas envie de laisser son rival local lui voler la tête d'affiche.

Cette montée est une vraie consécration pour Mora, après vingt-neuf ans d'attente. Ce club avait en effet été relégué en 1975 lors de la création d'une Elitserien à dix équipes (contre seize auparavant), et, même s'il avait toujours été un des meilleurs clubs d'Allsvenskan depuis trois décennies, il n'avait plus jamais réussi à remonter... jusqu'à hier.

12/04 Finlande : Kärpät champion

Les play-offs de SM-liiga ont failli livrer un verdict sans surprise cette saison. Les quatre meilleurs clubs du championnat s'étaient retrouvés en demi-finale, et les deux favoris, le Kärpät Oulu et le TPS Turku, se sont affrontés en finale. Mais c'est là qu'est survenue la sensation. Le TPS, qui avait la faveur des pronostics par la force de l'habitude et à cause de son collectif très compact défensivement, a été battu par le Kärpät Oulu, qui a pris sa revanche sur la finale perdue de l'an dernier face à Tappara et qui a enfin reconquis le titre suprême, vingt-trois ans après l'époque des Kari Jalonen, Mikko Leinonen et Reijo Ruotsalainen. Cette fois, le succès s'est plutôt bâti sur des joueurs étrangers comme l'Américain Brett Lievers et les Tchèques Petr Tenkrat et Vladimír Machulda.

Ce qui a fait la force du Kärpät, c'est un moral en acier trempé lors des play-offs. Les dix victoires qui l'ont amené jusqu'au titre ont toutes été obtenues par un petit but d'écart, et sur cinq prolongations, les joueurs d'Oulu ont remporté les cinq. Autant dire que ce sont eux qui avaient les nerfs les plus solides hier soir dans un match tendu où aucune équipe n'a marqué... jusqu'à la prolongation et au but décisif d'Ari Vallin pour Kärpät.

12/04 Russie : un titre aux tirs au but

Après la victoire lors de la quatrième manche, le réseau de téléphonie mobile d'Omsk a explosé, comme cela arrive uniquement lors de la nuit du Nouvel An d'habitude. C'est dire les menaces de saturation qui pesaient avec le cinquième et dernier match décisif pour l'attribution du titre de champion de Russie.

13/04 Les Français craquent en République Tchèque

Le premier avant-goût des championnats du monde a été rude à avaler pour les Bleus, qui ont fait un voyage express à Karlovy Vary pour y affronter les Tchèques. Fabrice Lhenry a réussi à garder sa cage inviolée pendant près de trente minutes, mais la décision des deux équipes de changer de gardien à la mi-match a eu une certaine influence. Face à des Français qui ont accusé le coup physiquement, les Tchèques se sont en effet déchaînés sur Patrick Rolland, qui a notamment encaissé six buts dans le dernier tiers pour un score final très lourd de 8-0. Le vétéran Jirí Dopita et le défenseur Petr Cáslava, qui jouent tous deux à Pardubice, ont marqué deux buts chacun.

Les Tchèques alignaient une équipe encore expérimentale, sans Jágr, mais avec des joueurs de NHL comme la ligne Hlavac-Kraft-Hemský. Ils ont énormément de candidats pour ces championnats du monde à domicile, et la sélection sera ardue. Le panel est évidemment moins large pour Heikki Leime qui devait faire aussi son choix parmi les présents. Les Français se sont déplacés sans Huet, Bordeleau, Amar, Bachet et Benoît Bachelet. Le sélectionneur finlandais est en outre contrarié par les blessures des jumeaux Rozenthal, à la nuque et au pied pour Maurice, à l'épaule pour François. Il attend de connaître leur évolution avant de donner sa liste définitive.

14/04 Nicolas Besch et Simon Bachelet écartés

Si Heikki Leime est encore dans l'expectative pour ce qui est de sa sélection définitive en attaque, où l'on attend Yorick Treille qui commence les play-offs AHL, il a en revanche fait le tri en défense. C'est à cela que devait servir le match en République Tchèque, joué avec huit arrières. Ce sont finalement Nicolas Besch et Simon Bachelet qui ont fait les frais de l'écrémage, le premier en raison de sa jeunesse, le second en raison de son manque d'apport offensif.

15/04 Autriche : Klagenfurt reprend le pouvoir

Chamonix est loin d'être un cas unique avec ses trente titres de champion de France. Même si l'on met à part les hégémonies de l'ex-bloc de l'est du type CSKA, il faut aussi compter avec Klagenfurt, un club fondé un an plus tôt (1909) et qui en est désormais à vingt-huit championnats au compteur.

De nouveau à armes égales avec les autres pour ce qui est du nombre d'étrangers, les deux grands clubs de Carinthie, Villach et Klagenfurt, ont en effet repris le pouvoir cette saison grâce à leur vivier, après la montée en puissance ces dernières années de Linz (Styrie). Dans une finale de haute intensité, les deux entraîneurs Jorma Siitarinen pour le KAC et Greg Holst pour le VSV, ont continué à jouer jusqu'au bout à quatre lignes en incorporant les jeunes. Très mal parti, Villach s'est accroché et est remonté à deux manches partout, et ce n'est finalement qu'en prolongation que David Schuller, un joueur paradoxalement originaire non pas de Carinthie mais de Styrie, s'est débarrassé de trois joueurs pour donner la victoire au favori Klagenfurt, lors du treizième duel entre les deux formations cette saison !

Ils étaient 3500 sur la vieille place de la ville pour célébrer ce titre avec les joueurs et les hommes politiques locaux, y compris le président de la région, un certain Jörg Haider, qui a scandé au micro "le K de KAC est pour Kärnten (Carinthie en allemand)"...

Plus réjouissant, l'annonce de Salzbourg, le champion de Nationalliga, qui a confirmé qu'il monterait en élite la saison prochaine, ce qui est rassurant pour le futur des championnats. La première division autrichienne retrouvera ainsi huit équipes en 2004/05, une saison qui pourrait commencer dès début septembre (elle débute généralement en fin de mois) en raison des nombreuses échéances (Universiades, qualification olympique).

16/04 Allemagne : les derniers seront les premiers

La DEL a beau être un peu à part en Europe du fait de son influence canadienne, elle n'en suit pas moins les grandes tendances continentales. Comme en Russie, ce sont deux équipes à vocation offensive qui se sont retrouvées en finale, même si elles ont équilibré leur jeu en défense pour prendre des adversaires prudents à leur propre piège (Francfort avec Cologne). Comme en Suède, c'est un gardien qui a été à l'honneur. Bien sûr, le portier canadien Ian Gordon n'a pas enfilé les blanchissages en finale comme Stefan Liv, mais il a multiplié les arrêts importants et a fait pencher la balance de manière décisive.

Et surtout, comme en République Tchèque, c'est une équipe à la rue l'an passé qui est devenue championne. Mieux encore que Zlín, treizième de l'Extraliga 2003 et vainqueur cette saison, Francfort est carrément passé de la dernière à la première place. Les Lions n'ont été sauvés de la relégation que par la mise en faillite de Schwenningen (où jouait Gordon), et aujourd'hui les voilà qui soulèvent la coupe ! C'est un superbe résultat pour le coach Rich Chernomaz, déjà champion avec Cologne en 2002 au terme d'un intérim de six mois, car il a éliminé trois équipes aux entraîneurs très réputés, les Kölner Haie de Hans Zach, les Hambourg Freezers de Dave King et les Eisbären Berlin de Pierre Pagé.

La différence s'est faite au troisième match, où les Berlinois, pourtant invaincus à domicile en play-offs jusqu'alors, ont fini par céder comme de manière inévitable après avoir manqué de réussite pendant tout le match et buté sur Gordon. Et ce sont les joueurs allemands, quantité négligeable à Francfort les saisons passées, qui ont fait la différence. Michael Bresagk, le premier Allemand à avoir joué en France (quinze matches en début de saison 1996/97 avec Brest), a égalisé au troisième tiers-temps, avant que Martin Reichel (le frère de l'international tchèque Robert Reichel) ne donne la victoire en prolongation.

Sur les deux victoires à Francfort, ce sont les infériorités numériques qui ont fait la différence. Ce sont en effet les deux seules rencontres des play-offs où le redoutable jeu de puissance des Eisbären de Berlin - qui avait passé cinq buts aux Lions au premier match de la finale ! - n'a pas réussi à marquer. Il faut dire que Francfort ne lui en a pas beaucoup laissé l'occasion hier soir, ne concédant que trois infériorités dans la partie.

Hier soir également, Wolfsburg a obtenu son billet pour la DEL. Le promu ne manque pas de moyens financiers, puisque cette ville du nord de l'Allemagne est la cité de Volkswagen, qui a été entièrement construite autour du groupe automobile, représenté par Škoda pour ce qui est du hockey sur glace. Par contre, sa patinoire de 2700 places ne répond absolument pas aux standards de la DEL. D'un autre côté, faut-il vraiment en construire une autre... sachant qu'il n'y a pas de public ? Wolfsburg a péniblement passé cette saison la barre des mille spectateurs de moyenne, et a toujours de loin la plus mauvaise affluence de la 2ème Bundesliga. Même pour la finale, il n'a rassemblé que 2000 spectateurs, alors que son adversaire en finale Landshut était soutenu par plus de 7000 personnes. Un club sans passé, sans soutien populaire, mais un club blindé financièrement, voilà la fiche signalétique du nouveau promu en DEL.

17/04 Treille ne sera pas aux Mondiaux

Yorick Treille a sans doute fait son meilleur match depuis son arrivée en AHL il y a deux ans. Après une seconde saison encore sans relief (12 buts et 12 assists en 74 matches), il a en effet réalisé un doublé lors du match retour du premier tour des play-offs et a ainsi été élu première étoile de la rencontre. Les Norfolk Admirals ont gagné 3-0 à Binghamton et avaient déjà remporté la première manche sur le même score grâce à un blanchissage du gardien Leighton. Du coup, ils sont qualifiés pour le tour suivant face à un des favoris, les Philadelphia Phantoms... et cela signifie que Yorick Treille ne rejoindra pas l'équipe de France. Il ne pourrait être là au mieux, en cas d'élimination express, que pour la deuxième phase, ce qui est bien trop aléatoire pour lui garder une place. La casse-tête reste entier pour Heikki Leime, déjà privé de Meunier et Antonoff blessés en attaque.

17/04 Barrages : prime aux sortants

On donnait les promus potentiels favoris des barrages de promotion/relégation, mais ce sont les équipes établies qui ont conservé leur place. Entre D1 et D2, Asnières, qui avait été du mauvais côté de la barrière contre Gap dans des circonstances similaires il y a deux ans, était cette fois dans la position du chassé qui a réussi à déjouer les offensives toulousaines et à garder sa place en division 1.

De même, Karl Dewolf a rempli sa mission, maintenir son club formateur Dunkerque en Super 16. Au terme d'un match retour palpitant et à haut suspense, les Corsaires, battus 3-4 à l'aller, ont battu Strasbourg 7-5 en prolongation sur un but du joker médical Jérôme Patard. Ce maintien semble simplifier la répartition géographique des poules du Super 16 pour la saison prochaine (en faisant passer Clermont à l'ouest). Les Strasbourgeois ont échoué d'un souffle, mais ils peuvent maintenant escompter un "package" pour l'été prochain comprenant à la fois la montée en S16 et la nouvelle patinoire tant attendue.

18/04 Les jeunes Russes champions du monde

Après avoir perdu son titre mondial en moins de vingt ans, la Russie, jamais bien loin, l'a en revanche récupéré lors des championnats du monde des moins de dix-huit ans. Elle a battu en finale les États-Unis, qui font toujours des résultats maintenant qu'ils ont mis en place un programme de développement spécial. Les joueurs s'entraînent ensemble pendant deux ans avant de jouer un Mondial 18 ans, et sont donc fins prêts pour la compétition.

Mais l'évènement marquant de ce tournoi mondial de Minsk, cela restera sans doute l'impression laissée par le Danemark pour sa première apparition dans l'élite. Avec le même culot que les seniors l'an dernier, les juniors ont accumulé les résultats surprenants (2-5 contre les États-Unis, 4-1 contre le Bélarus, 1-2 contre le Canada, 1-2 contre la Suède, 7-4 contre la Norvège, 1-4 pour la Finlande). Aucune "tôle", pourtant prévisible à ce niveau pour une petite nation, et le maintien au bout du chemin, devant le pays organisateur. Étonnant.

19/04 Le Bélarus et la Slovénie remontent dans l'élite

Les deux groupes du championnat du monde de division I ont livré leur verdict. Les deux promus de division II, la Belgique (dans un groupe très difficile, elle a été nettement battue 0-6 dans le match décisif pour la relégation) et la Corée du sud, sont retournées d'où elles venaient. Et les deux équipes qui étaient descendues de l'élite mondiale, le Bélarus et la Slovénie, y sont remontées aussi sec.

Cela signifie que deux grandes nations vont devoir encore ronger leur frein. La Norvège n'a ainsi toujours pas réussi à remonter en trois ans. Cette fois, elle avait pourtant obtenu l'organisation du tournoi pour mettre tous les atouts de son côté. Mais elle jouait sans sa star Espen Knutsen, blessé lors des play-offs suédois avec Djurgården. Et surtout, elle est tombée sur un adversaire très fort, le Bélarus.

L'Italie avait pour sa part un groupe plus abordable. Après avoir été rajeunie sous l'ère Cortina, elle s'est renforcée de joueurs d'expérience, y compris le gardien italo-canadien de Milan, Jason Muzzatti, dont certains attendaient des miracles. Les choix du nouveau sélectionneur Michel Goulet, mandaté au départ pour le fameux camp de détection de Nord-Américains d'ascendance italienne qui n'a pas détecté tant que ça, ont été controversés. Pourquoi avoir pris Dino Grossi plutôt que Tony Iob ? Pourquoi Matteo Molteni plutôt qu'Armando Chelodi ? Même le troisième gardien - Baur au lieu de Demetz - a été critiqué, alors que cela avait franchement peu d'importance sur le résultat final. Malgré la polémique, Goulet s'est fié à son propre jugement et a assumé. Cela a marché au premier match, avec une victoire 4-0 sur le pays organisateur, la Pologne, mais le retour sur terre a été brutal au deuxième match, avec une défaite sur le même score (0-4) face à la Slovénie.

Malgré ses huit "oriundi", l'Italie a été devancé par un voisin, la Slovénie, qui ne compte que sur les joueurs formés localement, et qui est même exportateur de talents, à l'image d'Ivo Jan, élu meilleur joueur du championnat autrichien. Aller chercher ailleurs les défaillances de la formation locale n'est pas toujours la panacée. La Roumanie a également pu s'en rendre compte. En effet une dizaine de joueurs d'origine roumaine formés en Allemagne ou en Suisse s'étaient portés candidats à la sélection. Mais l'équipe qui s'est déplacée était entièrement autochtone, et elle a réussi à se maintenir pour la seconde année consécutive - une gageure vu la situation du hockey roumain - en arrachant la victoire 5-4 sur les Coréens.

21/04 Investissement russe en Finlande ?

Cela s'appelle l'effet Chelsea. Le club londonien de football, sauvé de la faillite par l'arrivée du milliardaire russe Roman Abramovich, l'homme le plus riche résidant en Grande-Bretagne, pourrait faire des émules en hockey sur glace. En effet, une compagnie énergétique de Saint-Pétersbourg chercherait à reprendre les Pelicans de Lahti, qui ont déposé le bilan il y a quelques mois avec une ardoise de deux millions d'euros. L'argent russe - qui n'a pas d'odeur ? - pourrait ainsi sauver l'équipe de la disparition.

 26/04 Slava Bykov nommé entraîneur du CSKA Moscou

C'est Vyacheslav Bykov qui succèdera à Viktor Tikhonov à la tête du CSKA Moscou. Le joueur de Chelyabinsk avait joué sur la deuxième ligne du club de l'armée dans les années 80, puis sur la première ligne en 1989/90 après le départ de la KLM vers la NHL. Depuis le "transfert du siècle" qui l'a conduit avec son ailier Khomutov à devenir en 1990 la star de la LNA helvétique à Fribourg-Gottéron, il a passé quatorze années en Suisse avant de revenir au pays pour ce poste, qui lui a été attribué avec la bénédiction de Tikhonov et du directeur du comité des sports Fetisov. "Slava" a un contrat de trois ans et a bien sûr pour mission de redonner au CSKA sa gloire passée. Un challenge difficile s'il en est, d'autant que le club s'apprête sans doute à perdre ses deux vedettes actuelles, le gardien tchèque Dusan Salficky (pressenti au Severstal Cherepovets) et le centre Andreï Razin (chez le champion Avangard Omsk).

 

 

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