HC Morzine

 

Localisation : village français de 3000 habitants, situé dans le nord de la Haute-Savoie (région appelée Chablais). Station de ski couplée à la moderne Avoriaz.

Nom du club : Hockey Club Morzine.

Fondation du club : 1963.

Couleurs : Rouge et jaune.

Surnom : les Pingouins.

Palmarès :

- Champion de France benjamins 1982

 

C'est vers 1930 qu'apparurent les premières patinoires naturelles sur les lacs de la région et c'est sans doute là que les premières crosses se heurtèrent et les premiers clans se formèrent.

Le HCM est l'un des plus anciens clubs français, créé à la sortie de la messe en novembre 1963 à l'initiative d'une poignée de Morzinois : Claudet Pachon, Henri Tavernier, François Heu, François Curtet, José Zaletka, Claudius Baud et René Baud. En fait, le hockey à Morzine débuta officiellement après la seconde guerre mondiale sur la patinoire du côté du bar du Slalom, celle du Grand Hôtel (L'Hauturière), celle du quartier du Plan, et enfin l'actuelle, cette fois-ci artificielle, au bord de la Dranse, au sein du Palais des Sports et des Congrès de Morzine.

Au départ, les entraînements se déroulaient sur la patinoire des Carroz d'Arrache, jusqu'à ce que la commune achetât en 1966 des balustrades au club voisin suisse de Champéry. De 1963 à 1966, les Morzinois se battaient avec peu de moyens et peu d'aides officielles, mais grâce à la solidarité et la générosité qui unissaient cette bande d'amis, une équipe de hockey sur glace était née.

Origine du Pingouin

Alors, pourquoi des pingouins parmi des dragons, des aigles, des lynx, des loups, des diables ou autres lions ?

C'est en 1950 que Jean-Jacques Mesnard, créateur du pingouin et premier entraîneur à temps complet du Ski Club de Morzine, confia un petit pingouin en feutrine haut d'une dizaine de centimètres à son ami François Baud pour le championnat du monde de ski à Aspen (États-Unis). Dès son retour, le pingouin allait devenir progressivement la mascotte des différentes associations sportives de Morzine : le ski, le tennis, le hockey, le curling, le foot, la natation, etc.

Les années de formation avec Willy Trolliet

Willy Trolliet (joueur puis entraîneur du Genève-Servette et du Lausanne HC), figure emblématique du club, est le premier entraîneur-joueur salarié du club en 1966. C'est le début de l'ère du fantastique Trolliet avec les rencontres amicales de l'équipe franco-suisse de Morzine contre les plus grandes formations suisses, belges, canadiennes et néerlandaises dans une ambiance de fête et de convivialité : les fondues d'après-match, la batterie-fanfare dans les gradins, les jeux interglace sont encore dans les mémoires. Dans le même temps, les jeunes morzinois découvrent de manière progressive le hockey comme sport-loisir puis comme sport-spectacle et enfin comme sport de compétition.

En 1974, Morzine participe à l'inauguration de la patinoire de Charleroi en Belgique (victoire large des Morzinois grâce aux renforts d'internationaux suisses de Genève-Servette !).

En 1976, c'est l'inauguration de la patinoire aux dimensions actuelles (56 mètres x 26 mètres) avec comme match de gala l'équipe de Saint-Gervais, récemment victorieuse de la Coupe de France, contre une sélection suisse ; les jeunes hockeyeurs trouvaient enfin un terrain de jeu à la mesure de leurs ambitions, et de plus en plus d'enfants de la région s'intéressaient alors au hockey sur glace. Le HCM a toujours voulu et su former ses joueurs, et Willy Trolliet emmena entre 1972 et 1976 les minimes et cadets en championnat national en leur inculquant les maîtres mots : rigueur, discipline et travail.

En 1977, la création d'une équipe moustique - catégorie créée par les membres du club qui allait devenir une révélation en France - rassemblant les jeunes de six et sept lançait définitivement le hockey à Morzine. Entre 1978 et 1982, l'équipe des jeunes (poussins et minimes) se présenta quatre années de suite en demi-finale du Championnat de France et échoua à chaque fois devant la redoutable équipe de Gap. Enfin, 1982 correspondait au sacre de Champion de France benjamin après avoir battu en demi-finale - devinez qui ? - Gap !

Enfin, en 1979, le HCM inscrivait pour la première et seule fois une équipe senior féminine en championnat de France. Même si de nos jours cette équipe n'existe malheureusement plus, le club recense dans ces catégories mineures une petite dizaine de filles !

Les années d'apprentissage et de compétition avec Dave Archambault

Malgré les difficultés rencontrées, tant au niveau de l'effectif que des partenaires, pour le plus petit village inscrit en championnat de France toutes divisions confondues, l'équipe seniors atteint quand même un taux moyen de 74% de joueurs formés au club et une moyenne de deux renforts étrangers par saison sur les 21 dernières saisons de compétition.

À la demande du président Thorens Robert et de son comité, le canadien Dave Archambault entraînait toutes les équipes du club, tout en assurant avec brio son rôle de joueur de la Une.

Résumé des six grandes périodes de compétition :

1983-1986 :

En 1984, les seniors alors en Nationale 3 sont champions des Alpes et participent au tournoi final à Nice. Seconde tentative en 1985 où l'équipe défend victorieusement son titre de champion des Alpes mais échoue de nouveau à Clermont-Ferrand lors du tournoi final. Les seniors persistent et accèdent enfin en N2 avec le titre de vice-champion de France de N3.

1986-1990 :

C'est la création du club des supporters sous la présidence de Jean-Jacques Tournier. Cette période est à l'image de l'expression "dominer n'est pas gagner", en effet Morzine joue les premiers rôles mais sans jamais concrétiser en fin de saison. Enfin, en 1990 il décroche, sous la houlette de l'entraîneur canadien Marc Gaudreault, le titre suprême de Champion de France de N2, grâce entre autres à l'arme fatale Lars Gullberg, un jeune attaquant suédois qui restera par la suite résident de Morzine.

1990-1995 :

Morzine s'oriente vers un dur et long apprentissage parmi les meilleures formations de l'hexagone. Il découvre le rythme de la N1 en 1990/91 et ne parvient pas à le suivre, étant relégué en N2. Mais il est trop fort pour cette division et remonte... au moment où la Ligue Nationale professionnelle s'écroule, peu après les JO d'Albertville. Au lieu de l'ex-N1 aurait pu aborder avec plus d'expérience, le HCM se retrouve d'un coup propulsé dans une Nationale 1 qui regroupe les seize meilleures équipe de France. Deux joueurs formés au club, Pascal Margerit (Briançon) et Michel Tavernier (Reims), reviennent renforcer l'équipe, placée sous la responsabilité de Stéphane Botteri, alors recordman des sélections en équipe de France et tout juste champion de France avec Rouen. Mais en venant de N2, la marche est beaucoup trop brutale - deux divisions d'un coup - face à des clubs du niveau de l'armada rouennaise qui brille alors au niveau européen et terrasse Morzine sur le score historique de 20-1. Malgré tout, le club termine en 1993 au neuvième rang national, sa meilleure performance à ce jour !

Margerit file à Chamonix et Jacek Szopinski rentre en Pologne, mais Botteri est rejoint par un autre défenseur imposant, Sergueï Gorbouchine, ex-capitaine de la sélection B de l'URSS qui assume à son tour la direction des entraînements. Morzine rétrograde à la quatorzième place pour cette seconde saison au plus haut niveau, mais joue les quarts de finale de la Coupe de France - jouée pendant les stages de l'équipe de France - après avoir terminé deuxième d'une poule haut-savoyarde riche en derbys. En 1994, Botteri part à Megève, Baills à Épinal et Gianferrari en Suisse, et malgré le renfort bienvenu de joueurs du Bataillon de Joinville, Morzine est avant-dernier de D1 (une élite a été reformée) et relégué en D2.

1995-1997 :

Les années se suivent et ne se ressemblent pas ! En l'espace de deux saisons, le club obtient - en restant invaincu toute la saison ! - son second titre de champion de France N2 grâce à une équipe à 90% morzinoise emmenée par le trio infernal Kari Heikkinen (33 ans, cinq fois champion de Finlande avec le Tappara Tampere) - Frédéric Baud - Michel Tavernier, avant de connaître une crise budgétaire l'année suivante... En effet, la municipalité ne peut plus soutenir le club, et ce dernier tarde à le faire savoir à la fédération. C'est la descente aux enfers en D3.

1997-2002 :

Ce sont les années de l'entraîneur-joueur Éric Lebey (3 Coupes Magnus remportées avec Saint-Gervais, Mont-Blanc et Grenoble) : "l'ABC du hockey, Lebey le sait", dixit un journaliste spécialisé.

Le club donne l'occasion aux jeunes Pingouins encore vulnérables de glisser avec l'équipe fanion pour retrouver le haut niveau en se remémorant l'ancienne devise du club des années 70 : "Fort est celui qui abat, plus fort est celui qui se relève". Du coup, le HCM décroche le titre de vice-champion de France N2 en 2000.

2002-2004 :

Retour vers la N1 des sang et or avec comme challenge le maintien et le spectacle, sous l'œil averti de l'ex-Husky de Chamonix, Stéphane Gros.

En 2003-04, pour l'anniversaire des quarante ans du club, Morzine alignera pour la troisième fois de son histoire avec fierté deux équipes seniors en championnat de France : une en Nationale 1 avec 50% de Morzinois et l'autre en Nationale 3 avec 100% de joueurs locaux.

Après une qualification à l'arrache en première phase, le HCM, emmené par les Suédois de haut niveau Tomas Lindgren et Joakim Stenvall et une poignée de Canadiens, reste invaincu pendant toute la phase finale et termine loin devant à la première place devant Strasbourg et ses voisins de Haute-Savoie aux grandes ambitions, Mont-Blanc et Chamonix. Parfois pris de haut, les Morzinois ont cru en leurs chances et réalisé un exploit que peu pensaient possible. Au bout du chemin se trouve un nouveau challenge, le Super 16.

Le club et ses hockeyeurs

Le HCM a toujours développé un hockey de clocher ayant comme priorité la formation des jeunes et une équipe fanion à haut niveau tout en appliquant ses valeurs qui sont la combativité, le respect, la discipline et le plaisir.

Du côté des jeunes, le Club des Sports de Glace Morzinois a formé, en quatre décennies, plusieurs Morzinois évoluant pour certains dans les différentes équipes de France et pour d'autres en élite française : Luc Baud (Chamonix / Grenoble / Reims / Saint-Gervais), Édouard Denis (Grenoble / Lyon / Mulhouse / Tours), Ludovic Ducerf (Bordeaux / Caen), François Ferrari (Angers / Grenoble / Saint-Gervais), Éric Gianferrari (Chamonix / Lausanne / Saint-Gervais / Villard-de-Lans), Michel Tavernier (Grenoble / Mont-Blanc / Paris FV / Reims / Saint-Gervais), Yohan Tavernier (Équipe de France junior), Bruno Margerit (Chamonix / Reims), Pascal Margerit (Briançon / Chamonix / Caen / Nice / Villard-de-Lans).

Du côté des seniors, la politique du club a toujours été de trouver une osmose entre les quelques renforts de renom et l'ossature morzinoise. Citons nos sportifs locaux, nos fidèles au club, nos amateurs du hockey sur glace, nos ambassadeurs de la station du Chablais : Fred Baud - Jérôme Baud - Roland Baud - Manu Buet - Jean-Marie Combet - Éric Dupieux - Joseph Ecœur - Éric Gianferrari - Marc Invernizzi - Louiq Joullie - Christophe Marcellin - François Michaud - Eddy Richard - Olivier Richard - Bertrand Richard - Yohan Tavernier - Michel Tavernier - Serge Thorens.

Aussi, sur les plus de deux décennies de compétition en Championnat de France, des grands joueurs du hockey français, certains ex-internationaux, ont porté les couleurs sang et or, bien sûr pour la plupart des montagnards des clubs voisins en fin de carrière : Maurice Chappot - Jean-Michel Boissonnier - Joël Godeau - Gilles Durr - J.F. Favre - Didier et Gilles Crettenand - Michel Petit-Jean - Olivier Lamblin - Stéphane Bottéri - Éric Lebey - Amos Chatelard - Stéphane Gros - Alain Boisson...

Les années High Tech

1999 : une première en France - le club s'équipe d'un grand écran face aux gradins pour retransmettre des actions de match, les buts de la rencontre, la présentation des joueurs, des partenaires, des règles d'arbitrage.

2003 : c'est la connexion avec Internet avec le lancement du site officiel des Pingouins. Un site qui permet de découvrir la vie associative du club.

2003 : c'est aussi la retransmission d'un reportage d'environ une heure sur la télévision locale (Morzine Avoriaz Télévision : M.A.T.V.) - tous les temps forts de la rencontre du week-end : du hockey à domicile 24h/24 et 7j/7.

Il va sans dire que le club ne pourrait pas fonctionner sans la pugnacité des bénévoles qui regroupent les dirigeants, les parents de joueurs, les supporters du village et le staff technique (les caméramans, les monteurs d'images, les responsables de communication, les animateurs et les gestionnaires de logiciels).

 

 

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