Suède 2013/14 : présentation

 

L'élite suédoise a entamé une petite révolution. Tout d'abord, ne parlons plus de l'Elitserien, place à la SHL, un acronyme qui convient tant au suédois (Svenska Hockeyligan) qu'à l'anglais (Swedish Hockey League). Alors que la NHL mais également la KHL constituent des concurrents d'une autre dimension, Jörgen Lindgren, le président de la ligue, souhaite plus que tout renforcer l'image de son championnat. Proposer un hockey de qualité, promouvoir et développer le produit SHL, générer plus de revenus pour les clubs, Lindgren en est obsédé.

Tandis que le voisin finlandais perdra le Jokerit pour la KHL dès 2014, l'intérêt du championnat doit être préservé, pour les équipes comme pour les amateurs du hockey suédois. Une nouvelle formule a d'ailleurs été instaurée. Désormais, les équipes classées de 1 à 6 seront directement qualifiés pour les quarts de finales, les équipes 7 à 10 devant batailler pour les deux dernières places qualificatives. Contrairement aux années précédentes, le 9e et le 10e, auparavant soulagés d'être maintenus, auront un espoir de se qualifier pour les play-offs. Enfin, les têtes de série ne pourront plus désigner leur adversaire, c'est logiquement que le classement en décidera.

 

La saison dernière, même le Skellefteå AIK n'avait pu choisir son adversaire, peu de gens auraient douté de son triomphe. La suprématie du SAIK a largement fait oublier les trente-cinq ans de disette et les deux finales perdues précédemment.

Le point fort de l'alignement 2012-2013 fut son homogénéité dans ses lignes. Ni l'infirmerie parfois remplie, ni le congédiement de l'entraîneur Anders Forsberg avant les séries n'ont déréglé une machine bien huilée. Cet effectif fourni est presque intact. On a prôné la stabilité, chaque perte ayant été comblée à valeur quasi égale. Le gardien Joacim Eriksson, remarquable la saison passée, est parti tenter sa chance en Amérique du Nord. Henrik Karlsson a quant à lui échoué à Calgary et Chicago et atterrit dans le nord du Norrland. S'attribuer le poste de numéro 1 ne lui sera peut-être pas forcément chose aisée face à la doublure très convaincante, Markus Svensson, qui espère davantage du gâteau.

En défense, Martin Sevc cède sa place à un ancien coéquipier de Färjestad et tout aussi hargneux que lui : Jonas Frögren. Les offensifs Tim Heed et Rasmus Bengtsson constituent des éléments prometteurs et tenteront de franchir un palier à Skellefteå que quittent Tomas Skogs et John Klingberg. Les places seront chères car le luxe de Skellefteå, c'est d'avoir un banc très large. Fredrik Lindgren, Johan Alm, Erik Andersson et Niclas Burström sont indélogeables. Si l'on additionne leurs fiches, rien qu'en saison régulière, le ratio total s'élève à +56. C'est dire...

L'attaque a encore été moins bouleversée. À 22 ans, John Norman n'a pas encore franchi ce fameux palier. Le départ en AHL d'Oscar Lindberg, qui a explosé pour sa dernière année en Suède, peut sembler délicat. Gardons en tête que nous parlons de Skellefteå. L'essentiel a été assuré avec des prolongations de contrat qui auront occupé la direction du SAIK ces derniers mois. On pense d'emblée à la superstar Bud Holloway, qui n'a pu recevoir une proposition décente de la NHL et qui a esquivé les monstrueuses offres de la KHL. Pierre-Édouard Bellemare, le deuxième étranger du club, sera bien évidemment présent après une dernière campagne gâchée par les blessures. En santé, le Français pourrait bien retrouver l'impact qu'il a eu il y a deux ans.

La nouvelle génération aura été aussi décisive lors des derniers play-offs, prenant davantage de responsabilités. Petter Emanuelsson (21 ans) a signé un contrat de deux ans avec les Sharks de San José. Il a participé au camp des recrues de juillet mais il sera prêté au SAIK pour l'exercice à venir. Avec ses partenaires de ligne Viktor Arvidsson et Melker Karlsson, le jeune trio va de nouveau faire des étincelles. Si l'on évoque en plus les larges contributeurs que sont Jimmie Ericsson, Joakim Lindström et Oscar Möller, on obtient un éventail incroyablement dense. Le Skellefteå AIK, vous l'aurez compris, est ultra favori. Ce titre de champion a été vécu comme un soulagement mais le SAIK n'a pas pour autant étanché sa soif.

 

Crédités de débuts convaincants pour la session 2010/11, l'entraîneur du Luleå HF Jonas Rönnqvist a dû faire face la saison suivante à une lourde déconvenue - premier rang de la saison régulière mais élimination dès les quarts de finale - et donc aux critiques. Les Ours polaires, toujours très solides en défense, ont progressivement trouvé une inspiration offensive qui leur faisait défaut et qui les a emmenés finalement jusqu'en finale.

Néanmoins, le directeur sportif Lars Bergström n'a pu retenir ses Finlandais : Mika Pyörälä, Sami Sandell, Toni Koivisto et Joonas Vihko sont rentrés au pays. Il en reste un : Niklas Fogström, un attaquant très utile, notamment dans les unités spéciales. Car le système de jeu très rigoureux de Rönnqvist lui suggère avant tout des travailleurs. Ce n'est donc pas surprenant de voir débarquer Oscar Sundh et Per Ledin - de retour huit ans après - en provenance du HV71 ainsi que Johan Forsberg, obtenu du rival SAIK.

L'escouade reste fidèle à l'an passé, menée notamment par Niklas Olausson, meilleur marqueur de l'équipe et au cœur d'une rumeur l'envoyant en KHL. La star Linus Klasen avait connu un retour difficile en Elitserien avant de devenir intenable durant les play-offs avec 12 points en 14 parties. Quant aux jumeaux Abbott, ils sont toujours décisifs, énergiques même si leur rendement est en perte de vitesse. À 26 ans, Vyacheslav Trukhno est un des rares Russes à évoluer en Suède. À l'aise en Allsvenskan, cet attaquant apportera de la créativité qui sera bénéfique, notamment en jeu de puissance.

D'ailleurs les supériorités numériques sont une phase de jeu que connaît le défenseur offensif Andreas Hjelm, arrivé de Södertälje et succédant à l'excellent Lukas Kilström. Un départ qui ne va fissurer en rien le mur défensif de Luleå. Robin Jonsson - Jan Sandström, Johan Fransson - Pavel Skrbek constituent deux des meilleures paires défensives de la ligue et n'ont plus rien à prouver, alors que les progrès de Daniel Gunnarsson (21 ans) sont épatants.

Le LHF a également recruté le gardien italo-canadien Daniel Bellissimo, 29 ans. Ce dernier, arrivé en Suède en 2011, inspire confiance et avait réussi dernièrement à remettre en cause la titularisation de Joakim Lundström à Timrå. David Rautio, 28 ans et formé au club, est donc prévenu, lui qui n'a jamais pu tirer profit de la concurrence ces dernières années, représentée par Anders Nilsson puis Johan Gustafsson. Les Ours polaires de Luleå devraient donc être fidèles à eux même avec une défense de fer. Si leur opportunisme perdure, la troupe de Rönnqvist pourrait au moins prétendre à une place en demi-finale.

 

Présent au moins en demi-finale quinze fois ces dix-huit dernières années, le Färjestads BK est un éternel prétendant au trophée Le Mat. Pourtant, le renouvellement s'annonce délicat en raison de départs difficiles à digérer. Le gardien Alexander Salak (SKA Saint-Pétersbourg), les défenseurs Magnus Nygren (Canadien de Montréal), Chris Lee (Metallurg Magnitogorsk), le duo offensif Marcus Paulsson (HC Davos) et Mikael Johansson (Leksands IF) pourraient très bien avoir leur place dans n'importe quelle équipe-étoile européenne et laissaient un vide difficile à combler. Tout comme la retraite forcée de Sanny Lindström qui a toujours les effets indésirables d'une commotion cérébrale subie à l'automne dernier contre le Jokerit.

Le FBK a tout de même recruté du lourd, à commencer par la défense, puisque Shawn Belle et Niklas Arell font l'un et l'autre plus de 100 kilos ! Si Belle, solide défensivement à Mannheim ces deux dernières années, devra améliorer sa contribution à l'offensive, l'Américain Garrett Stafford, plus de 600 matches an AHL, a tout du défenseur complet. Le six majeur sera complété par le jeune Anton Grundel, nouvel as de la défensive, le très propre Ville Lajunen et le rugueux Ole-Kristian Tollefsen.

En attaque, Färjestad assure son avenir en signant deux étoiles de demain, internationaux juniors. Pontus Åberg (19 ans) - meilleur marqueur parmi les juniors de l'Allsvenskan avec Djurgården - et le Tchèque Tomas Hyka (20 ans) - un choix de sixième ronde NHL en 2012 et deuxième meilleur marqueur de Gatineau dans la fameuse ligue junior québécoise - vont apporter beaucoup de fraîcheur. Une bonne chose sachant que l'équipe devra se passer pendant six mois des services du cadre Christian Berglund, opéré à l'épaule. Du monde porteront le flambeau. Per Åslund est un attaquant polyvalent prêt à mener son équipe aux côtés d'un Jack Connolly qui pourrait s'avérer plus tranchant pour sa seconde année s'il se remet de sa blessure contractée durant l'intersaison.

Les filets demeuraient une interrogation. Alexander Salak y fut souverain. Son successeur, l'Anglo-Canadien Danny Taylor, seulement 3 matches en NHL et de nombreux déménagements en AHL, devra faire ses preuves mais son entrée en piste durant l'European Trophy fut éblouissante - l'équipe a d'ailleurs remporté son groupe - puisqu'il mène les statistiques. L'implication d'Erik Granqvist, clairement un des meilleurs entraîneurs de gardiens du pays, n'est pas anodine. Si la formation de Karlstad réussit à gérer les nombreuses blessures estivales, si les talents de Danny Taylor se confirment, une place dans le top 5 ne fera aucun doute. Et peut-être mieux encore...

 

Heureux furent les Lions du Linköpings HC de retrouver la saison passée leur entraîneur Roger Melin, en poste de 2004 à 2006, qui fit d'inexpérimentés lionceaux une puissance de la ligue. Le départ de Melin de l'AIK pour l'Östergötland a permis aux fauves de passer le stade des quarts de finale.

Le pari s'est d'abord avéré gagnant pour Christian Engstrand (24 ans) qui a excellé devant les filets pour sa première année en tant que titulaire. En défense, c'est le jeune Mattias Bäckman (20 ans) qui a pris de l'envergure, un futur leader à la ligne bleue tandis que Niclas Hävelid a pris sa retraite et que le capitaine Magnus Johansson s'en approche. Du haut de ses 19 ans, Jesper Pettersson pourrait suivre son exemple. Les Scandinaves sont de plus en plus nombreux à tenter l'aventure KHL sans pour autant s'y installer. C'est le cas de Jonas Junland, défenseur solide avec Färjestad avant de vivre une expérience difficile avec le Barys Astana. Avec lui, l'équipe gagnera clairement en robustesse.

En attaque, les ailiers Pär Arlbrandt et Simon Hjalmarsson ont épaulé à merveille la star Carl Söderberg. Une star qu'il va falloir oublier puisque Söderberg avait tellement hâte de jouer en NHL qu'il a débuté sous l'uniforme des Bruins de Boston dès les play-offs 2013, juste après la clôture de sa saison suédoise. Roger Melin saura se dispenser des partants Zackrisson, Goren et Pavlikovský puisque ceux-ci n'ont pu être présents sur la totalité de la saison 2012/13. Nul doute que le tacticien espère justement qu'un de ses meilleurs protégés, Mattias Weinhandl, retrouvera pleinement ses capacités, absent plusieurs mois en raison d'une commotion cérébrale qui prolonge toujours sa convalescence.

Deux attaquants, deux profils différents, viennent se greffer au LHC. Chad Kolarik est un Américain doué dans la distribution et la création qui a compté quasiment un point par match en Ligue Américaine. Mattias Sjögren, champion avec Brynäs en 2011, est un centre d'impact, un déménageur qui peut créer aussi le danger devant l'enclave. Linköping ne semble plus dépendant de son premier trio. Et quand on pense que Melin sait obtenir à chaque fois le meilleur de son équipe, quelle qu'elle soit, les Lions n'ont pas fini de rugir.

 

Rien ne va plus pour le HV71. Alors que le club de Jönköping rayonnait il n'y a pas si longtemps, les trois dernières années se sont amèrement finies au stade des quarts de finale. La patience du directeur sportif Fredrik Stillman est comme tout le monde, elle a ses limites. Ce qui explique l'important renouvellement, une fois de plus, même si le poste de l'entraîneur Ulf Dahlén a été jusque là épargné, lui qui officie depuis 2011.

Le 27 mars 2013, le club annonçait d'emblée que six joueurs ne seraient pas reconduits : les défenseurs Mikko Luoma, Mats Trygg, Daniel Fernholm et Dan Spang, les attaquants Tommy Kristiansen et Sebastian Dyk. Le HV71 a également laisser filer deux lutteurs, Per Ledin et Oscar Sundh, ainsi que l'Américain d'origine iranienne Rhett Rakhshani qui n'aura finalement passé qu'une année à Jönköping.

Une triplette 100% AHL a néanmoins posé ses valises. Brett Sterling et Aaron Gagnon sont deux purs attaquants, expérimentés, habiles et créatifs et a priori décisifs. Riley Holzapfel est plus jeune (24 ans) mais ce champion du monde junior - avec le Canada en 2008 - offrira davantage de polyvalence et d'intensité. Ted Brithén (22 ans), produit du club de Rögle, affiche un profil similaire et est un beau projet pour les années à venir. S'ajoutent à cette ossature deux défenseurs solides : Stefan Johansson et Johan Larsson. Avec le champion du monde Elias Fälth, le vétéran David Petrasek, le cadre Mattias Karlsson et l'éclosion d'Oscar Fantenberg, les lignes arrières sont déjà bien définies.

La progression de William Karlsson, 53e choix au repêchage NHL en 2011 et prêté pour la saison par les Ducks d'Anaheim, sera à surveiller. Pour 2012-13, il a obtenu une fiche de +17 et 28 points, un pointage qu'il peut encore améliorer au vu de son potentiel. On sera attentif à la régularité du gardien Gustaf Wesslau qui a connu une deuxième moitié d'exercice décevante, un phénomène que l'on a pu observer durant sa saison précédente à Djurgården. Il va donc falloir recréer un esprit de groupe, ce qui n'est jamais chose facile, et une qualification pour les demi-finales sera déjà accueillie comme une bonne performance.

 

Comme le HV71, le Frölunda HC a connu des dernières années difficiles, sportivement - pas de demi-finale depuis 2009 - mais également sur le plan économique. Les supporteurs ont même lâché les Indiens. En 2012, 10 500 personnes en moyenne garnissaient le Scandinavium, un chiffre qui a chuté à 8 500 la saison dernière. Toutefois, il semble que ce mauvais résultat sera vite oublié puisque les ventes de billets, selon les prévisions, devraient être plus satisfaisantes. Quelques joueurs ont même joué les V.R.P. cet été sur divers médias pour rameuter les foules.

Cette saison, le club de Göteborg joue un réel coup de poker devant la cage avec deux portiers sans grande expérience en SHL. Il y a un an, Linus Fernström était troisième gardien derrière Hudacek et Galbraith, le plus souvent prêté à Oskarshamn. Son collègue Lars Johansson est quant à lui devenu une référence en Allsvenskan grâce une moyenne de buts encaissés de 1,88 et un pourcentage d'arrêts de 93,7% avec Västerås.

Si Jonas Ahnelöv, solide défenseur de 25 ans, fait désormais partie des visages familiers de la SHL, le FHC a surtout décidé de faire le choix de la jeunesse en s'attachant les services de quelques-uns des plus grands espoirs du pays, rien que ça. Les défenseurs Tom Nilsson, John Klingberg, Emil Djuse et l'attaquant Alexander Wennberg ont tous été médaillés avec l'équipe mineure de Suède. Tout comme l'ailier Sebastian Collberg, future star et déjà présent dans l'organisation, mais qui a été appelé au camp de pré-saison de Montréal. Le défenseur Erik Gustafsson et les attaquants Andreas Johnson et Erik Karlsson n'ont pu obtenir une distinction internationale mais ils peuvent se targuer d'avoir déjà été repêchés par une équipe NHL. Sans surprise donc, le club affiche un alignement très jeune, même pas 23 ans de moyenne d'âge.

Pour encadrer les nombreuses pépites de Frölunda, arrivent Robin Figren, un ailier extrêmement mobile et souvent décisif, et Evan McGrath, le meilleur marqueur de l'Allsvenskan - avec Jared Aulin - qui s'est décidé à se frotter au niveau supérieur. Outre ces deux arrivées, cette nouvelle génération sera également épaulée par les Magnus Kahnberg, Fabian Brunnström, Dick Axelsson et l'exemplaire Joel Lundqvist, travailleurs increvables qui sauront montrer l'exemple. Avec un retour en santé de Mathis Olimb qui a été crédité de 9 assistances en 8 parties d'European Trophy, l'attaque tient suffisamment le choc. Les gardiens et la brigade défensive, plutôt inexpérimentés, sauront-ils en faire de même face à la pression qui les entoure ? Les attentes sont toujours immenses à Göteborg mais sous les ordres de Roger Rönnberg - deux médailles dont une en or ces deux dernières années avec la Suède U20 - et bordés par des cadres charismatiques, il est possible que le nouveau Frölunda fasse un bond en avant.

 

Anders Forsberg, en annonçant à ses joueurs de Skellefteå son départ pour le MODO Hockey peu de temps avant les play-offs 2013, avait créé un séisme, limogé avec effet immédiat. Il a donc quitté une puissance - devenue championne de Suède sans lui au bout de la troisième finale consécutive, pas de chance - pour un club plus modeste dans ses ambitions en raison d'un budget en constante baisse.

La perte de 5,7 millions de couronnes (650 000 €) a forcé le départ de quelques cadres dont le gardien Bernhard Starkbaum, les défenseurs Mikko Kousa et Jonas Ahnelöv, les attaquants Morten Madsen, Marcel Müller, Ladislav Nagy et même le vétéran Niklas Sundström. À 38 ans, Sundström, drafté en NHL en 1993, a décidé de s'essayer à la KHL, passant un test concluant au Dinamo Minsk... sur la glace. Car le test médical l'a été beaucoup moins, mettant fin aux désirs de Sundström qui ne retournera pour autant à Örnsköldsvik.

Le directeur sportif Markus Näslund a rapidement confirmé, avant l'été, que la cage sera offerte à Linus Ullmark et Anton Forsberg, 20 ans chacun et donc assez inexpérimentés mais crédités de statistiques flatteuses. La politique de rigueur pourrait favoriser leur éclosion, tout comme l'arrière Robert Hägg, vice-champion du monde junior 2013 et un des plus beaux espoirs de l'organisation. Autre pari sur l'avenir, celui de William Nylander, fils de Michael, néanmoins prêté à Rögle cette saison où il jouera de nouveau avec papa... au grand regret d'Anders Forsberg. Ce dernier aurait bien aimé pouvoir compter sur cette future étoile du hockey suédois et l'a clairement fait savoir à Näslund.

À 27 ans, Oscar Hedman, grand frère de Victor du Lighting de Tampa Bay, retrouve la formation de ses débuts. Un défenseur mobile mais a priori moins offensif que Sean Sullivan en provenance de la Ligue Américaine. Tous deux se greffent à une brigade défensive où trône désormais Richie Regehr, leader à la ligne bleue avec ses 33 points et sa fiche de +11 la saison passée.

L'offensive sera bien équipée avec l'Américain T.J. Hensick, flirtant avec les 70 points en AHL ces quatre dernières saisons, et le Canadien Jeff Tambellini, champion avec Zurich en 2012 avant de quitter le club en décembre 2013, déçu de son rôle dans l'équipe. Le poumon Simon Önerud n'est quant à lui pas un chasseur de buts mais un pion essentiel dans de nombreuses situations. Il apportera avant tout de la profondeur à une attaque toujours encadrée par le grand frère Per-Åge Skrøder et où l'on pourrait assister à un retour en forme du capitaine Samuel Påhlsson, ralenti par une blessure. Malgré tout, la tâche qui attend Anders Forsberg pour qualifier l'équipe en play-offs parait délicate. Au cas où il y parviendrait, le carré final semblerait toujours inaccessible.

 

Brynäs IF champion de Suède 2012. Brynäs IF éliminé dès les quarts de finale en 2013. Certains lendemains sont difficiles. Le BIF n'a jamais pu assurer la transition après le départ de quelques pointures dont Jakob Silfverberg. Rien que le fait de se qualifier pour les séries fut une longue agonie pour les nerfs. Pour cet exercice 2013/14 à venir, le club de Gävle pensait pouvoir compter sur un de ses joyaux, Elias Lindholm. Détenteur d'un contrat de trois ans avec les Hurricanes de la Caroline, le jeune homme de 18 ans n'aurait pas été contre le fait de rester en Suède une année de plus. Sauf que, finalement, il a été demandé à Lindholm de rejoindre Raleigh dès cette année. Il n'est pas seul dans ce cas puisque le fougueux Calle Järnkrok est également prêt pour son cursus américain.

Toutefois, l'entraîneur Tommy Jonsson pourra compter sur des remplaçants de luxe, à commencer par celui qui s'est entendu avec le BIF à la mi-août : Petteri Nokelainen. Le champion du monde 2011 jouit d'une belle expérience à seulement 27 ans. Le Finlandais est un joueur de caractère, le type de personnalité qu'il manquait l'an passé. Du caractère et du leadership, c'est également ce qui définissent l'ailier Greg Scott, ancien assistant-capitaine des Marlies de Toronto en AHL.

L'Américain Bill Sweat (24 ans), très rapide et efficace, avait connu un début de carrière en trombe, champion du monde U18 avec les USA et élu meilleur attaquant de la compétition, préféré notamment à la superstar de Chicago Patrick Kane. Avec les deux autres - jeunes - recrues Anton Rödin (22 ans) et Daniel Brodin (23 ans) qui vont apporter davantage de solutions et de l'équilibre à l'offensive, si Johan Harju retrouve du flair, l'attaque aura suffisamment d'explosivité pour faire oublier le maigre score passé de 123 buts marqués.

Le défenseur Lars Jonsson a annoncé la fin de sa carrière à seulement 31 ans en raison d'une maladie articulaire. Un mal pour un bien qui pourra permettre à certains de faire leur trou au sein la brigade défensive, on pense notamment au bel espoir Christian Djoos. Lukas Kilström, en provenance de Luleå, n'aura lui pas à justifier sa place, tant il a fait l'unanimité dans l'extrême nord de la Suède. Une unanimité qu'a également obtenue l'Américain Ryan Gunderson, une des rares satisfactions l'an passé et un vrai chef d'orchestre à la ligne bleue.

La bonne tenue de la défense et une dynamique retrouvée en attaque seraient salutaires aux deux gardiens, délaissés l'an passé, le vétéran Johan Holmqvist et Robin Rahm, décevant pour son retour post-suspension pour dopage. L'enthousiasme doit revenir car la morosité ambiante de l'an passé avait tout fragilisé. Les unités spéciales furent par exemple catastrophiques : 6% d'efficacité en jeu de puissance, 63% en infériorité numérique, le BIF pourra difficilement faire pire. Si le plaisir sur la glace, leur jeu enthousiaste d'antan sont de retour, Brynäs pourrait revenir sur le devant de la scène et non jouer les figurants.

 

Revenu parmi l'élite en 2010, les deux premières saisons de l'AIK en SHL furent couronnées de succès avec deux qualifications successives en demi-finale. Mais après avoir perdu plusieurs piliers durant l'été 2012, dont son sorcier Roger Melin, l'équipe de Solna est retombée dans la normalité malgré un dernier sprint - raté - qui ne lui a pas permis d'obtenir le dernier ticket des play-offs. La direction de l'AIK a néanmoins préféré une certaine stabilité, forcée puisqu'elle ne roule pas sur l'or, y compris dans le but où Daniel Larsson sera une fois de plus titulaire.

Cette année, les yeux seront rivés sur un gamin de 20 ans, repêché au troisième rang par les Red Wings de Detroit cet été, d'ores et déjà convoqué en équipe nationale senior par Pär Mårts : Mattias Janmark Nylén. À sa première saison complète, il a totalisé 14 buts et 31 points ce qui lui a permis d'être nommé candidat au titre de recrue de l'année. Sa marge de progression étant encore importante, il pourrait inspirer Oscar Steen, meilleure recrue en 2005 mais moins décisif l'an passé.

Du côté des arrivées, Marcus Nilsson (22 ans) et Mark Hurtubise (29 ans) ont une particularité : ils ont totalisé le même total en Allsvenskan, soit 45 points, la sixième meilleure performance au général. Avec cette doublette tranchante, le départ de Broc Little devrait être moins douloureux. Le jeu du défenseur Derek Joslin, sous-utilisé en NHL, devrait être plus adapté en Suède, un arrière très mobile malgré ses 95 kilos sur la balance. Il fera équipe avec le revenant Fredrik Svensson, 38 ans et quinze ans d'expérience au plus haut niveau, après un an passé à Luleå. Cette arrivée, l'AIK la doit aux fans puisqu'une collecte de fonds auprès des supporteurs est perpétuellement ouverte.

Si l'on s'arrêtait là, le recrutement aurait laissé un goût quelque peu amer et les play-offs auraient été très difficiles à accrocher. Mais avant le début du championnat, le directeur sportif David Rudslätt a sorti de son chapeau deux jokers de luxe : Brett Carson et Teemu Ramstedt. Le premier est un défenseur canadien de 27 ans, 1m93 pour 102 kg, sept saisons en AHL et une petite centaine de matches en NHL, jouant simple, avec calme. Le second est un centre finlandais de 25 ans, explosif et capable de devenir une nouvelle attraction de la ligue. Et ce dernier est déjà à l'aise avec 7 points en 2 matches de préparation. L'AIK a donc plus de marge de manœuvre que prévu et semble donc prêt à tourner la page.

 

L'arrivée de Sam Hallam (34 ans) à mi-saison derrière le banc de Växjö avait soulagé des Lakers plutôt timorés, notamment en attaque, la deuxième moins productive de la ligue. Le créateur Robert Rosén n'a pas forcément convaincu à sa première année dans le Småland (60 points en 2011/12, seulement 26 en 2012/13). Néanmoins, il bénéficie d'une deuxième chance et ses talents de distributeur devraient trouver plus facilement preneur cette saison.

Colby Armstrong, encensé par Hallam, compte quasiment 500 matches en NHL dont deux saisons à 40 points à Pittsburgh et Atlanta. C'est un ailier incisif, actif et expérimenté qui saura également stimuler le vestiaire. À sa première ligne, Hallam aura la possibilité d'y ajouter Rhett Rakhshani. Pour sa première expérience européenne, avec 39 points, le Californien d'origine iranienne a enthousiasmé le HV71, le rival de Växjö qui n'a pu le retenir.

C'est désormais une profusion de droitiers, chose inédite pour les Lakers, qui s'est déversée avec également à son bord Ryan Lasch. Celui-ci avait connu un sommet de carrière en 2012 avec 62 points en Liiga finlandaise et une sélection au Mondial avec les États-Unis. Ajoutez-y le percutant Dennis Rasmussen, l'expérimenté Tomi Kallio, le travailleur Liam Reddox et le prometteur David Åslin, Hallam possède un panel offensif intéressant.

La défense gagnera davantage en rigueur grâce à Cory Murphy, 35 ans et qui se joint à un septième club européen au crépuscule de sa carrière. Eddie Larsson, un surdoué de 22 ans en provenance de Karlskoga, est à l'aube d'une carrière qui s'annonce somptueuse. Moins à la fête qu'à Färjestad, Kristofer Berglund n'a pas été en réussite à sa première année à Växjö mais il reste un joueur sur qui l'on peut compter. En tout cas, le Finlandais Ville Varakas et Sebastian Erixon, autres arrivants, ainsi que Noah Welch, membre de confiance, sauront les accompagner.

Les filets semblent grands ouverts à Scott Munroe, Canadien de 31 ans, qui s'est associé par le passé à des clubs de Ligue Américaine de second plan et qui devra succéder à Fredrik Norrena, reparti en Finlande. À moins que son collègue Mattias Modig, encore trop juste pour un poste de numéro 1, ne créée la surprise. En revanche, ce qui serait moins surprenant, ce serait de voir Växjö se qualifier pour les play-offs avec une base aussi solide. Et un côté épicé qui manquait l'an passé pour dérider tout le monde.

 

Örebro a deux principales institutions : son université - devenue l'une des plus populaires du pays - et son club de football. Seulement l'Örebro SK, une équipe centenaire, n'a pu empêché sa rétrogradation en 2012. La promotion de l'Örebro HK tombe toutefois à pic car le hockey sera représenté pour la première fois au plus haut niveau depuis 1979. Une fierté pour la ville même si une information a fait couler beaucoup d'encre.

Le site de l'ÖHK avait en effet laissé entendre que chaque titulaire d'une place pour un match devait être identifié et répertorié par le club. Une nouvelle qui a fait l'effet d'une bombe sur les réseaux sociaux, largement critiquée et que la direction du club s'est empressée de glisser sous le tapis.

S'agissant de l'alignement, on ne change pas une équipe qui gagne, notamment devant la cage. Tim Sandberg et Henrik Lundberg sont deux jeunes gardiens qui ont tenu la maison jusqu'au bout, mais difficile de savoir dans quel état d'esprit et surtout à quel niveau ils se présenteront. Robin Gartner, Johan Motin et Robin Olsson forment le socle, solide, défensif. À cela s'ajoutent l'international suédois et champion en titre Tomas Skogs, l'armoire à glace Viktor Ekbom et les offensifs Nick Plastino et Daniel Sondell.

En attaque, le leader se nomme Jared Aulin, 31 ans, choix de deuxième ronde en 2000 du Colorado en NHL et co-meilleur marqueur de l'Allsvenskan la saison passée. Si Marcus Weinstock est également un motif de satisfaction depuis deux ans, l'ÖHK a invité quelques talents nord-américains afin d'étoffer ses blocs. Justin DiBenedetto, Ben Walter et Tim Wallace tenteront donc de suivre les traces de Jared Aulin au milieu de nombreux travailleurs de l'ombre. Parmi eux, Emil Kåberg est sûrement le plus teigneux, lui qui arborait une longue barbe "chabalesque" lors des derniers play-offs. Örebro a préservé son noyau, oui, mais peut-être un peu trop pour espérer se maintenir parmi l'élite.

 

Que la saison 2012-2013 du Leksands IF fut mouvementée ! Le club a frôlé la faillite tout au long de l'exercice avant de connaître un ascenseur émotionnel exceptionnel : sauvé in extremis financièrement, le LIF a confirmé ses excellents résultats de la saison régulière en survolant la Kvalserien, la phase décisive pour accéder à la SHL. Comble du bonheur, un bénéfice inespéré de 13 millions de couronnes (1,5 millions €) a été produit en fin d'exercice.

Cette performance a été saluée comme il se doit en Suède. Car si la commune de Leksand ne compte que 15 000 habitants, son club de hockey est l'un des plus populaires et appréciés du pays pour son côté culte, son authenticité et son identité.

Certains héros ont quitté la Dalécarlie dont Mattias Timander (fraîchement retraité), Michael Raffl, Mark Hurtebise et Pelle Prestberg. Une des révélations de la Kvalserien 2013 est toutefois toujours présente : Oscar Alsenfelt. Ce portier de 26 ans, propriété du MODO, fut prêté à Leksand. Huit parties de saison régulière très satisfaisantes et quelques doutes de son concurrent Erik Hanses lui permirent de tirer son épingle du jeu. Ses 95% de pourcentage d'arrêts furent un des éléments déterminants de la promotion. Sa place ne fait donc aucun doute avec un brin d'expérience en SHL déjà présent sur son CV. Si sa confiance est intacte, la venue de Joel Gistedt, ex-grand espoir du hockey suédois, ne pourrait avoir aucune incidence sur un poste de numéro 1 qu'Alsenfelt revendique.

L'emblématique Mattias Timander ayant tiré sa révérence, Leksand perd son patron à la ligne bleue. Dans un premier temps, le manager Tommy Salo misait sur Dan Spang mais celui-ci n'a pas répondu aux attentes, peut-être trop élevées, et a été écarté. Son compatriote Kevin Kapstad, 38 points et un ratio de +14, est lui prêt à en découdre. Une paire défensive fait déjà l'unanimité : Patrik Hersley - Johan Svedberg ont obtenu une fiche cumulée de +38.

La réussite fut également offensive avec 177 buts marqués en saison régulière, soit 16 de plus que le deuxième. Même avec quelques pertes de calibre, la puissance de feu reste intéressante avec Pär Edblom, Johan Ryno et Jens Bergenström qui ont tous franchi la barre des 40 points. Et les nombreux supporteurs peuvent se ravir de la présence du joyau Jacob de la Rose... pourtant décidé à suivre Filip Forsberg en Amérique du Nord !

Un joyau de retenu, et un coup de maître en matière de recrutement. Mikael Johansson, 27 ans et trois fois champion avec Färjestad, convoité par d'autres clubs suédois et suisses, va apporter du talent et du leadership. Autre joueur qui devrait se distinguer : Matt Fornataro, un Italo-Canadien de 28 ans qui a accumulé 1 point par match la saison dernière avec Västerås. Espérons que l'intégration en Suède de Ryan Russell, en provenance des Falcons de Springfield, sera tout aussi aisée que son compatriote. Voilà le Leksands IF armé pour la SHL, sera-ce suffisant pour s'y maintenir ?

 

Nicolas Jacquet

 

Les pronostics des experts pour l'Elitserien

SVT (Mikael Renberg) : 1 Skellefteå, 2 Luleå, 3 Linköping, 4 Färjestad, 5 HV 71, 6 Frölunda, 7 Modo, 8 Växjö, 9 Brynäs, 10 Leksand, 11 AIK, 12 Örebro.

Expressen (Mattias Ek) : 1 Skellefteå, 2 Luleå, 3 Linköping, 4 HV 71, 5 Frölunda, 6 Färjestad, 7 Brynäs, 8 Växjö, 9 Modo, 10 AIK, 11 Leksand, 12 Örebro.

Hockeysverige (Jimmy Hamrin) : 1 Skellefteå, 2 Luleå, 3 Linköping, 4 Frölunda, 5 HV 71, 6 Färjestad, 7 Växjö, 8 Modo, 9 Leksand, 10 Brynäs, 11 AIK, 12 Örebro.

Hockeysverige (Robert Pettersson) : 1 Skellefteå, 2 Luleå, 3 Färjestad, 4 HV 71, 5 Linköping, 6 Växjö, 7 Frölunda, 8 Modo, 9 AIK, 10 Brynäs, 11 Örebro, 12 Leksand.

 

 

 

Allsvenskan

 

Si les Aigles du Timrå IK étaient parvenu à se maintenir en 2012, ils ont finalement échoué en 2013. Relégation oblige, conjuguée à une politique d'austérité, une liste importante de départs était à gérer. Les hockeyeurs de Timrå pourront (enfin) bénéficier d'un appui renforcé de la mairie qui a décidé de leur verser 4,5 millions de couronnes par an (500 000 €) pour une entente s'étalant sur dix ans. Pas de quoi s'enflammer non plus, l'organisation privilégie d'ailleurs la sagesse pour un plan à long terme. Une formation renforcée, plus de temps de jeu au profit des plus jeunes et un recrutement parcimonieux animent désormais le TIK.

Les seize départs difficiles n'ont été résorbés qu'à moitié et la majorité des recrues n'ont même pas 25 ans. L'effectif en lui-même est le plus jeune de l'Allsvenskan avec une moyenne d'âge de moins de 23 ans. Deux gardiens au niveau très respectable, Daniel Bellissimo (parti chez le vice-champion de Suède Luleå) et Joakim Lundström (engagé par la nouvelle franchise KHL de Vladivostok) ont filé. Pour leur succéder, on retrouve un duo finlandais, Mika Norja et Jonathan Ilathi qui se sont illustrés respectivement en Mestis - second échelon finlandais - et en équipe junior.

Le capitaine Per Hallin, resté au grand soulagement de tous, aura donc la lourde tâche de pousser ce petit monde pour une nouvelle aventure. Mais au beau milieu d'un océan de modestie, un retour en SHL ne semble pas encore d'actualité pour le Timrå IK, la chute pourrait même être rude.

 

Si, en 2012, la ville d'Ängelholm exultait pour la promotion de son équipe de hockey en ligue élite, l'enthousiasme est retombé brutalement un an après. Le Rögle BK s'est en effet vu rétrograder après une saison désastreuse : seulement 10 victoires et 46 points obtenus en saison régulière. Et tout comme Timrå, la transition semblera délicate au vu du grand nombre de départs même si l'effectif présenté paraît plus ambitieux.

Deux jeunes gardiens seront soumis à la concurrence : Brandon Maxwell et Kevin Lindskoug ont obtenu des statistiques flatteuses ces dernières années. Par ailleurs, tout comme Lindskoug, le jeune défenseur Eric Martinsson retrouve son club formateur après une année en USHL. Quant à Erik Thorell, il n'avait plus la confiance de Färjestad, il tentera donc de rebondir. La confiance, l'assistant-capitaine de 23 ans Christopher Liljewall l'a justement avec 10 points en 7 matches de pré-saison, lui qui en avait obtenu seulement 8 pour la saison régulière entière.

Trois recrues médiatiques retiennent néanmoins l'attention. À 38 ans, Andreas Lilja revendique 600 matches en NHL et une Coupe Stanley obtenue en 2008 avec Detroit. Son expérience et ses muscles seront bienvenus. Enfin, la légende Michael Nylander (40 ans) et son fiston William (17 ans), après avoir fait action commune à Södertälje, se sont mis d'accord avec le RBK, pour ce qui semble être une dernière saison ensemble. La retraite semble imminente pour papa. Pour le fiston, l'un des plus beaux espoirs du pays, certains lui prédisent le podium pour le repêchage NHL 2014. Avant cela, il faudra faire ses preuves. Au grand bonheur de Rögle, bien décidé à remonter en SHL au plus vite.

 

L'exercice écoulé fut difficile à digérer pour le Södertälje SK, loupant le début et la fin malgré un rayonnement pour la majeure partie de la saison. En parlant de rayonnement, celui de Damien Fleury fut éclatant. Meilleur buteur avec 29 unités, 47 points au total, c'est un sommet de carrière pour l'international français. Si, dans son ensemble, le SSK a éprouvé des difficultés à tourner la page du lock-out NHL, point intéressant, Fleury a continué à s'illustrer en Kvalserien, même sans l'aide des stars Matt Read et Carl Hagelin.

Mario Valery-Trabucco (Augsbourg/DEL) et Jason Grégoire (Saint John/AHL) seront de nouveaux compagnons de ligne qui tenteront d'aider le Français à confirmer son statut. Grégoire ne vient pas seul puisqu'il est accompagné du défenseur Jake Marto. Grégoire et Marto se sont liés d'amitié depuis l'université, celle du Dakota du Nord, avant d'évoluer ensemble à Saint John.

Le SSK dispose en plus de deux gardiens solides : Sebastian Idoff (22 ans) et Niklas Lundström (20 ans). International et propriété des Blues de Saint Louis mais prêté par l'AIK, Lundström devrait logiquement disputer la majorité des matches jusqu'au 1er février minimum. Le SSK a une nouvelle fois sa place en Kvalserien et peut viser haut, à condition de tenir le rythme jusqu'au bout.

 

Cela fait onze ans que Västerås côtoie le second échelon suédois et le VIK a connu son meilleur bilan la saison passée. Prêt à passer un cap ? Avec un large remaniement et pas moins de cinq attaquants nord-américains fraîchement débarqués, Västerås veut clairement poser sa candidature à la montée, 13 ans après sa banqueroute.

L'attaque reposera donc en grande partie sur les mercenaires Jeremy Williams, Tony Romano, Kenndal McArdle, Luca Caputi et Kevin Doell. Un sixième, Giancarlo Iuorio, s'était entendu avec le club mais, loin de donner satisfaction, son contrat a finalement été résilié cet été. Cependant, Brady Leisering, déjà en poste l'an passé, a déjà toute la confiance du coach Joakim Fagervall.

La défense du VIK est bien heureuse de retrouver Tomas Mitell, revenu après un an d'exil à Örebro où il a largement participé à la promotion de l'ÖHK. Enfin, les filets offriront un mélange d'expérience (Jonas Fransson) et de jeunesse (Luca Boltshauser). Le cerbère suisse Boltshauser, international junior et prêté par Färjestad, pourrait d'ailleurs être une bonne surprise cette année.

 

Le BIK Karlskoga a cédé sur la ligne d'arrivée lors de la Kvalserien après une saison régulière très satisfaisante, notamment sur le plan offensif. Durant l'intersaison, l'équipe a perdu quelques-uns de ses jeunes surdoués : les défenseurs Niklas Arell et Eddie Larsson, les attaquants Ken-André Olimb et Marcus Nilsson.

Néanmoins, il lui reste de bonnes cartes dans les mains. Les regards seront rivés vers les jumeaux Vesterholm, Ponthus et Pathrik (21 ans), qui pourraient bien exploser cette année, ainsi que Henrik Björklund (22 ans), un puissant ailier qui avait accumulé un point par match malgré une blessure au genou. Avec les cadres Daniel Wessner et Kristofer Näslund, l'attaque du BIK devrait une fois de plus conserver son efficacité.

Si Justin Pogge, champion du monde junior avec le Canada en 2006 et sur qui l'on compte énormément, est à son meilleur niveau, si la défense, autour du capitaine Martin Thelander, tient le choc, une participation pour la phase décisive sera plus qu'envisageable.

 

Un an après une rétrogradation qui a sonné comme un coup de tonnerre, le Djurgårdens IF a connu une grosse désillusion pour sa première année en Allsvenskan. La formation de Stockholm n'a même pas pu se qualifier pour la Kvalserien, échouant en pré-qualification. L'aide des grévistes Gabriel Landeskog, Douglas Murray et Patric Hörnqvist a donc été toute relative.

Le manager Charles Berglund a alors décidé de prendre une orientation différente avec une équipe largement rajeunie. "Adjö !" donc aux emblématiques Kristofer Ottosson, Fredrik Bremberg, Christian Eklund, Tim Eriksson et Jimmie Ölvestad. Parmi les jeunes étoiles qui devraient éblouir la galerie : le gardien Adam Reideborn, les défenseurs Philip Holm, Robin Norell, Sam Lofqvist et Linus Arnesson, l'attaquant Marcus Sörensen.

Complémentarité. Le DIF s'est offert le trio offensif du club voisin de Huddinge : Nicklas Heinerö - Matthias Sundberg - Måns Krüger, 21 ans tous les trois et 154 points engrangés en Division 1 la saison passée. Dustin Johner, troisième pointeur de l'équipe, est heureux de retrouver son ami Steve Saviano qui a connu par le passé une saison de 48 points en Allsvenskan. Le costaud David Printz (vice-champion de Suède avec le DIF en 2010) et le leader Joakim Eriksson (champion en 2000 et 2001) retrouvent quant à eux l'organisation stockholmoise.

Le prestige de Djurgården lui permet de participer à l'European Trophy, c'est désormais une habitude. Dans cette épreuve continentale, le DIF a obtenu d'excellents résultats : premier de son groupe, qualifié pour les quarts de finale aux dépens d'autres poids-lourds du continent, une seule défaite en 8 matches et un Sörensen très affûté (11 points). Prometteur pour une équipe qui se dresse comme le principal favori pour la promotion avec la tête un peu plus sur les épaules.

 

Désormais placé régulièrement en milieu de tableau, la volonté de l'entraîneur en chef d'Oskarshamn, Fredrik Söderström, de viser une place dans le top 7 est cohérente. Michal Zajkowski est un gardien d'un niveau très respectable de l'Allsvenskan. Daniel Ljungkvist, Fredrik Styrman et Juha Uotila formeront un socle défensif solide.

Victor Backman, Victor Löfstedt et Morten H. Poulsen sont des arguments à prendre très au sérieux en attaque mais désormais orphelins d'Evan McGrath. Quelques arrivées viennent toutefois combler le départ du nouvel attaquant de Frölunda. On retiendra principalement Josh Soares, le joueur étranger le plus prolifique de l'Allsvenskan en 2011.

Malheureusement, un point d'interrogation subsiste : le dossier Mikael Lidhammar. À 25 ans, il a contracté la maladie de Hogdkin. Soumis à une radiothérapie en août, une participation à tous les matches reste incertaine. Toutefois, avec ou sans Lidhammar, le top 7 demeure jouable pour Oskarshamn.

 

Depuis que le Mora a quitté l'élite en 2008, le club n'a cessé de régresser, y compris l'année dernière malgré la présence de Bobby Ryan et Anze Kopitar, un comble. Avec toujours un œil sur la Ligue Magnus, le MIK a recruté l'ex-Angevin Jonathan Harty qui aura le plaisir de découvrir un collègue défensif de grande classe, une petite merveille : Mikael Wikstrand, 19 ans et pilier de la Suède U20.

Si Mattias Beck est le seul rescapé des joueurs ayant comptabilisé plus de 30 points dernièrement, l'Américain Ryan Thang et le Canadien Jeremy Colliton tenteront de dynamiser l'attaque. Colliton est en quelque sorte un coup de poker : d'emblée nommé capitaine alors qu'il n'a disputé que trois parties de hockey la saison dernière. Cependant, le manque de profondeur, notamment en attaque, pourrait nouer les ambitions.

 

Autre équipe qui s'est embourbée : le Malmö IF. Les Red Hawks ont toujours en mémoire l'investissement raté de l'homme d'affaires Hugo Stenbeck. Ce vrai pétard mouillé a refroidi les aspirations du club et de son directeur sportif, Patrik Sylvegård. Désormais, on prône stabilité et travail avec les jeunes en dépit du départ de la jeune étoile André Burakovsky.

Malmö a ses évidences : le gardien Pontus Sjögren, le défenseur Jens Olsson, les attaquants Mattias Persson, Ludvig Rensfeldt et Robin Álvarez forment une colonne vertébrale robuste. Avec davantage d'expérience de haut niveau (Joey Tenute), d'alchimie (le duo efficace importé de Mora Tobias Ericsson - Daniel Viksten), de muscles (Anton Blomqvist), de rigueur (Björn Karlsson) et un talent prometteur (Calle Andersson), le MIF a les armes pour retrouver une Kvalserien qu'il n'a plus disputée depuis 2008 et devenir ainsi un sérieux outsider.

 

Troja Ljungby a un but essentiel : se maintenir afin de mériter sa nouvelle patinoire qui verra le jour en 2014. Trois nouveaux artilleurs seront tout de même à surveiller comme le lait sur le feu : l'ancien Lion de Linköping et nouveau capitaine Johan Andersson, l'ancien capitaine de Coventry Shea Guthrie et le phénomène italien Vince Rocco.

Christoffer Bengtsberg est confirmé au poste de titulaire devant la cage mais il devra davantage faire ses preuves. À 23 ans, on peut supposer une belle marge de progression. La prise de conscience vaut également à une brigade défensive bien trop perméable à laquelle se joint l'Américain Zach Tarkir.

 

Débarquant en 2012 en Allsvenskan, Asplöven a peiné à soutenir la comparaison face aux pensionnaires du second échelon suédois. On pense notamment au portier finlandais Joni Puurula qui pourrait se faire voler la vedette par le prometteur Joel Lassinantti.

Pour dynamiser l'attaque, le jeune, petit et rapide ailier Simon Olsson, nouvel arrivant, aura un rôle primordial à jouer. De même que le Finlandais Eetu Qvist, meilleur marqueur de la Division 1 et qui a un autre talent. Auteur-compositeur, il a confectionné une chanson dédiée à son organisation et ses coéquipiers. De quoi animer la solidarité et le lien familial qui règne à Haparanda.

 

Les deux dernières saisons furent catastrophiques pour Almtuna. Le club d'Uppsala va tenter de tourner la page et prend un nouveau départ. L'objectif affiché par le club est de prendre place, comme Oskarshamn, parmi les sept meilleurs. Autour du capitaine "Hempa" - Daniel Hermansson - et de son meilleur lieutenant Fredrik Vestberg, quelques joueurs vont faire en sorte de l'y aider.

Devant les filets, Erik Hanses (23 ans) et Johannes Jönsson (24 ans) devraient s'émanciper. Tout comme Erik de la Rose, certes moins en vue que son petit frère Jacob, mais qui a eu le temps de s'améliorer en Norvège à Lillehammer et qui tentera de progresser. Comme bon nombre de ses jeunes coéquipiers.

 

Qu'il est difficile de faire ses preuves. Les joueurs du Karlskrona HK pourraient vous en parler longuement. Après plusieurs essais infructueux, le club était parvenu à se hisser en Allsvenskan en 2012. Avant de connaître une saison cauchemardesque : seulement 11 victoires obtenues en 52 parties et une différence de buts de -79. Si nombreux ont été priés de quitter le navire dont Kévin Hecquefeuille, plusieurs arrivées invitent à l'optimisme.

Le portier danois Patrick Galbraith tentera de rebondir. Le défenseur Nick Angell - médaillé d'argent avec Färjestad en 2009 - revient au hockey après une année sabbatique. Jordan Smotherman - deuxième meilleur buteur de l'Allsvenskan - essaiera de se trouver avec son compatriote Jacob Cepis. Tout ça pour éviter le stress de fin de saison et l'ombre de la relégation.

 

Pour terminer, c'est le retour d'une équipe classique en Allsvenskan. Björklöven avait connu ses plus belles heures dans les années 80 avec, en point d'orgue, un titre national gagné en 1987. Le club d'Umeå voudra avant tout se maintenir, mené par son sniper Jon Palmebjörk, 57 points en 34 matches l'an passé. Mais en plus d'une base solide conservée, le promu a pris quelques gros poissons dans ses filets.

Les filets où se produira Andrew Raycroft, meilleure recrue de la NHL en 2004. Champion du monde en 2006, Per Hållberg (35 ans) sera clairement le patron à la ligne bleue. Le rôle de patron, le travailleur Mats Lavander connaît. Il encadrera un secteur offensif où les potentiels marqueurs de 20 à 30 points pullulent. C'est à se demander si Björklöven ne pourrait jouer les trouble-fêtes.

 

Nicolas Jacquet

 

Les pronostics des experts pour l'Allsvenskan

Hockey Sverige (rédaction) : 1 Rögle, 2 Västerås, 3 Södertälje, 4 Djurgården, 5 Malmö, 6 BIK Karlskoga, 7 Oskarshamn, 8 Mora, 9 Timrå, 10 Almtuna, 11 Björklöven, 12 Troja/Ljungby, 13 Karlskrona, 14 Asplöven.

Expressen (Mattias Ek) : 1 Djurgården, 2 Västerås, 3 Malmö, 4 Rögle, 5 Södertälje, 6 Timrå, 7 Björklöven, 8 BIK Karlskoga, 9 Oskarshamn, 10 Mora, 11 Asplöven, 12 Karlskrona, 13 Almtuna, 14 Troja/Ljungby.

 

 

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