Épinal veut (et peut) mieux faire

 

Faire beaucoup avec peu de moyens, c'est le défi permanent imposé à Claude Maurice, qui, depuis quinze ans maintenant, préside aux destinées d'un club allant honorer sa dixième saison d'affilée parmi l'élite du hockey français.

Oui, les années se suivent et se ressemblent à Épinal, où les saisons, souvent prometteuses... ne tiennent jamais vraiment leurs promesses.

Les hockeyeurs spinaliens ont beau avoir encore accroché quelques "gros" à Poissompré, ils auront finalement autant déçu que régalé, laissant ainsi un fort goût d'inachevé. Tombés les armes à la main face à Grenoble, les Dauphins n'en ont pas moins été sortis dès le premier tour des play-offs... et ce pour la troisième année d'affilée ! L'argument financier, régulièrement mis en avant, ne saurait à lui seul expliquer ces échecs répétés.

Depuis trois ans, l'ICE n'a donc pas franchi le moindre quart de finale... de quelque compétition que ce soit ! Et pour ne rien arranger, l'équilibre budgétaire, très précaire depuis la fermeture administrative de Poissompré (en octobre 2009), fut encore mis à mal l'an passé avec un manque à gagner constaté de 86 000 €. La conséquence de recettes aux guichets n'ayant pas généré les retombées espérées avec toutes ces éliminations prématurées...

Le soutien indéfectible de la municipalité (matérialisé par l'octroi d'une subvention exceptionnelle de 100 000 €) aura toutefois permis de combler cette perte représentant une part conséquente d'un budget avoisinant les 850 000 €. Si près et si loin à la fois du million d'euros tant espéré par un club ayant tout récemment lancé sa billetterie en ligne.

Comptes au vert... et carte blanche à Pellegrino !

Malgré les strictes conditions entourant la validation de l'ICE par le "gendarme financier" de la FFHG (CNSCG), Claude Maurice ne désespère pas de voir son club franchir un palier. Et pour aller de l'avant, le patriarche spinalien s'est enfin décidé à considérer autrement l'homme de banc. Il faut dire qu'en des temps pas si lointains, on estimait volontiers que l'entraîneur n'était qu'une simple pièce rapportée devant se contenter d'un effectif déjà constitué, ou presque, à son arrivée. Une hérésie qui n'avait plus lieu d'être... et n'est aujourd'hui plus d'actualité !

Car Santino Pellegrino, en dépit de résultats cahin-caha, a gardé l'entière confiance de ses dirigeants, qui ont tenu compte de ses revendications et sont engagés à ne plus recruter sans son consentement... lui laissant ainsi les clés de l'équipe. Une avancée majeure dans un club familial où le poste d'entraîneur, on l'a vu, n'a pas toujours été considéré à sa juste valeur. Mais si l'Italo-canadien est vanté en haut lieu pour ses qualités de battant et son "esprit compétiteur", il ne faisait pas forcément l'unanimité dans les travées, où il a parfois renvoyé l'image d'un coach obstiné, limite buté dans ses choix. Et surtout pas aussi charismatique qu'un Shawn Allard ayant obtenu, en moins de temps, plus de résultats que lui !

Comme annoncé, l'ancienne gloire du hockey milanais a eu carte blanche pour remodeler l'équipe à sa convenance et façonner un contingent plus adapté à ses exigences. Il lui a néanmoins fallu recruter à tour de bras pour arriver à une balance départs/arrivées équilibrée. Le prix à payer pour régénerer un groupe arrivé en fin de cycle... faute d'avoir été suffisamment renouvelé ces dernières années.

Une volonté suivie par ses dirigeants, qui n'ont pour une fois pas hésité à massivement dégraisser et à couper le cordon avec Ján Šimko, un habitué de la maison. Un sort partagé par Erwan Agostini et le massif Armando Scarlato, qui n'a pas été l'atout physique espéré. Idem pour Mikko Jortikka, dont le profil purement défensif ne correspondait pas aux attentes d'un club n'ayant pas su remplacer Jan Hagelberg. Chad Lacasse, trop en retrait, n'a lui pas su faire oublier un Timo Kuuluvainen beaucoup plus "guerrier".

Parmi cette vague de départs, celui de Ján Šimko, arrivé à l'été 2005 en provenance de Tours, est évidemment le plus symbolique. Et l'un des plus logiques : l'ailier slovaque, toujours explosif, devenait de moins en moins productif. Sa pointe de vitesse, qui le rend insaisissable et lui permet de se créer ses propres occasions (essentiellement des face-à-face toujours remportés par le gardien), ne suffisait plus à le rendre légitime dans un projet sportif un tant soit peu ambitieux.

Du changement dans la continuité

Une page se tourne donc avec l'éviction de Šimko, qui a si souvent côtoyé Ján Plch et Michal Petrák. Mais c'est tout un chapitre de l'histoire du hockey spinalien qui se ferme avec l'arrêt de Guillaume Chassard, qui conciliera plus facilement vie familiale, sportive et professionnelle en jouant occasionnellement avec les "réservistes" (en D3). L'emblématique ailier, indissociable de son numéro 77, tire donc sa révérence après plus de 130 buts inscrits toutes compétitions confondues en seize saisons de bons et loyaux services sous les couleurs vertes puis bleues de son club de cœur...

Lancé à 17 ans en équipe première, Guillaume Chassard va lentement progresser dans l'ombre des Baillard, Bozon (Christian), Trebaticky et autres Marciano avant d'exploser, en 1996/97, aux côtés de Stanislas Solaux (avec une récolte de 10 buts et 21 points pour sa première campagne au plus haut niveau). Une saison galère collectivement, mais très satisfaisante personnellement, qui le vit également disputer le mondial junior ukrainien, en "bleuet", avec la génération Amar-Bachet-Meunier. Présent de la reconstruction (1997 à 1999) au renouveau (depuis 2000), Chassard manquera néanmoins le sacre en Division 1 (au printemps 2003). Et pour cause, il s'en était allé relever le challenge de l'élite chez le voisin mulhousien, dans ce qui s'appelait alors "Super 16". Deux bonnes saisons en Alsace, où il se mue en excellente cheville ouvrière chez des Scorpions en pleine ascension, lui entrouvrent même les portes de l'équipe de France pour un tournoi international à l'Illberg.

Mais las d'effectuer d'intempestifs aller-retour (puisqu'il n'a jamais cessé de travailler sur Épinal), Chassard fait machine en 2004 pour revenir définitivement dans les Vosges. Héritant même du capitanat en 2005, au retrait de Frédéric Dehaëne, à l'aube d'une saison chaotique sous l'ère Joakim Nilsson (connu pour sa mésestime des joueurs français). Mais au départ du Suédois, il retrouve sa place en deuxième ligne... et toute son efficacité, comme en témoigne son titre de co-meilleur buteur français de Ligue Magnus en 2007/08 (avec 22 réalisations) ! Une saison d'exception où ce capitaine émérite s'est mué en véritable tireur d'élite. Avec un tel rendement, un retour en bleu n'aurait pas été usurpé. Mais voilà, sa chance internationale était bel et bien passée...

S'il ne fallait pas énormément attendre de lui, en raison de son emploi du temps aménagé (mais tout de même défavorable à une pratique "intensive" du hockey), l'âme des Dauphins n'aura pas démérité pour sa toute dernière campagne au plus haut niveau français. Une saison de transition, tant pour lui que pour le club, qui l'a surtout vu remplir un rôle d'appoint sur à peu près tous les trios. Un rôle mineur comparé à celui tenu par un duo Lafrance-Boisclair valant, à lui-seul, plus d'un tiers de la production offensive spinalienne l'an passé...

Maxime Boisclair a connu une adaptation délicate au jeu européen avant de faire valoir sa dimension physique et ses qualités de pointeur et restait sur une deuxième campagne spinalienne satisfaisante. L'ex-star du junior majeur québécois, partie finir sa saison en ligue mineure (CHL), n'a pas brillé durant sa pige américaine, ne signant que deux buts en dix parties. L'ailier canadien d'origine haïtienne devait il est vrai se ré-habituer, en très peu de temps, à un style de jeu totalement différent. Loin, en plus, d'un Toby Lafrance dont il est vite apparu très complémentaire. Un Lafrance ayant fait merveille dans les Vosges par son efficacité, son sens du jeu et sa combativité de tous les instants.

Les deux Canadiens ont donc formé un sacré duo l'an passé. Une paire hors-pair constituée d'un petit teigneux talentueux (Lafrance) et d'un grand gabarit taillé pour batailler dans le slot et les arrondis. Un Maxime Boisclair pas toujours à la hauteur de son potentiel, mais doté d'un bon coup d'śil et de bonnes mains... À défaut d'un gros coup de patin !

Il était dit que leur avenir s'écrirait loin d'Épinal, où l'on espérait pourtant les conserver. Mais pas à n'importe quel prix. Aussi Lafrance a-t-il pactisé avec les Diables rouges de Briançon. Une destination également pressentie pour son compère, mais Boisclair est allé finalement monnayer ses talents au fin fond du Kazakhstan. Un nouveau défi, entre Europe et Asie, qu'il vit pleinement au côté d'un certain Yanick Riendeau...

Des remplaçants à la hauteur ?

Pour les remplacer, Anthony Maurice (le manager général) et Santino Pellegrino ont jeté leur dévolu sur deux attaquants canadiens. L'un bien connu (Sébastien Gauthier), l'autre un peu moins (Benjamin Casavant). Deux gaillards qui seront affublés de grandes responsabilités et devront prendre une part active au pointage... ce que n'avait pas su faire l'énergique Sébastien Gauthier l'an passé. C'est dire si ce centre pouvant jouer ailier aura à cśur de démontrer qu'il vaut mieux que ces 12 points amassés dans le championnat régulier sous l'uniforme gapençais. Un rendement étonnement faible pour un joueur si prolifique en Division 1, de 2008 à 2011 (avec plus de 200 buts et 300 points au compteur).

À sa sortie du junior A québécois, Gauthier fit d'abord parler la poudre à Cergy-Pontoise, y enfilant les points comme des perles pendant deux saisons avant de rallier l'armada brestoise. Sans rien perdre de son efficacité, toujours flanqué de Nelson Vargas Dias, son vieil ami originaire, comme lui, de Repentigny (sur la rive nord du Saint-Laurent, non loin de Montréal). Si Sébastien Gauthier a largement fait ses preuves en D1, il n'a pas encore tout montré à l'étage supérieur et les dirigeants spinaliens comptent bien le voir retrouver de bien meilleures sensations auprès de ses nouveaux coéquipiers.

Et parmi eux, Benjamin Casavant, jeune Québécois de 21 ans appelé à renforcer l'attaque, tant techniquement que physiquement. Un ailier gauche d'impact, réputé outre-Atlantique pour ses qualités de finisseur. Déniché par Santino Pellegrino, ce solide gabarit aime autant s'ancrer dans le slot (et mettre son nez dans le trafic, à l'affût d'un rebond ou d'une déviation) que batailler le long des balustrades, pour asséner de bonnes mises en échec ou libérer de précieux palets à ses coéquipiers. On l'a compris, Casavant est un gros morceau à bouger présentant, sur le papier, des caractéristiques très proches d'un Maxime Boisclair... qu'il devra faire oublier.

Cet ancien prospect des Washington Capitals (qui en avaient fait leur choix de septième ronde en 2009) vaut aussi par son dynamisme, sa détermination et sa régularité. N'a-t-il pas figuré, ces quatre dernières années, parmi les tous meilleurs buteurs du junior majeur québécois (LHJMQ) avec des récoltes oscillant entre trente et quarante buts par saison (pour un sommet à 80 points en 2009) ?

On est certes loin des 130 points compilés à ce niveau par Boisclair dans une seule et même saison, mais Épinal a bel et bien mis la main sur un joueur "marquant" qui, de l'île du Prince-édouard (2007 à 2010) à Val d'Or (2011/12) en passant par Shawinigan (2010/11), aura signé tous ses passages de son efficacité. Et il n'y pas de raison qu'il en soit autrement dans les Vosges, où il s'apprête à vivre sa première expérience professionnelle, aux côtés de Sébastien Gauthier et Danick Bouchard. Deux vieilles connaissances qui s'étaient déjà côtoyées, il y a quelques années, chez les Cataractes de Shawinigan...

Grand artisan du maintien villardien (avec sept buts en quatre matchs de barrage), Danick Bouchard est un véritable condensé d'énergie. Un vrai joueur de caractère et l'un de ces petits gabarits vifs et talentueux ayant fait la renommée du hockey junior shawiniganais (comme les "lutins" Patrice Lefebvre, Jonathan Bellemare et un certain Normand Pépin, l'attaquant vedette d'Épinal au tout début des années 80). Buteur-né, Bouchard a progressivement gradué chez les Cataractes pour obtenir, à sa dernière campagne en LHJMQ (2006/07), une belle récolte de 96 points. Dont 54 réalisations...

Pas du genre à faire semblant et très costaud pour sa taille (1,75 m pour 86 kg), le Québécois n'a pourtant retenu l'attention d'aucune formation de NHL à l'issue de ce cursus très prometteur. C'est bien connu, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus, surtout qu'une blessure malvenue intervenue durant sa première saison professionnelle (au Texas, en ECHL) va quelque peu freiner son évolution.

Assurément doué, mais pas suffisamment pour intégrer le gratin du hockey (même s'il a participé au camp d'entraînement des Florida Panthers en 2008), Bouchard ne sera jamais allé plus haut que l'AHL (six matchs au total) et aura disputé l'essentiel de sa carrière américaine en ECHL, dans l'une des meilleures ligues mineures du continent. Avant de rentrer au pays et d'intégrer le circuit semi-pro québécois (LNAH) en janvier 2010, à Trois-Rivières, pour aussitôt se muer en pièce-maîtresse du Caron & Guay.

Ailier droit percutant, habile, rapide comme l'éclair et doté d'un sens du but très prononcé, Bouchard signera 62 points en 42 parties sous les couleurs trifluviennes en LNAH. Une aventure abrégée en décembre 2010, lorsque le Québécois se décide à faire la grand saut vers le Vieux-continent. Destination Porrentruy et le HC Ajoie, alors en quête d'un remplaçant plus convaincant que Giulio Scandella (James Desmarais, le top-scoreur, étant blessé).

« Je suis un homme rapide. Je n'ai peur de rien, je vais aller chercher la rondelle dans les coins, se décrivait-il au public jurassien. Je pensais à la Suisse depuis très longtemps. Une telle opportunité, je devais la saisir ». Sa pige en LNB durera huit matchs. Le temps d'enfiler deux buts et six assists avant le retour de Desmarais.

Séduit par un style européen qui lui convient, Bouchard s'engage ensuite à Villard-de-Lans et confirme tout le bien que l'on pense de lui, dans le contexte pourtant difficile d'une équipe de bas de tableau. La réussite n'est pas toujours au rendez-vous mais le Canadien, fidèle à lui-même, ne lâche rien...

Près d'un point par match en moyenne et des play-down de haute volée en faisaient un attaquant courtisé, qu'Épinal a su attirer dans ses filets en parvenant à lui proposer une activité extra-sportive dans la filière bois, secteur dans lequel Bouchard entend préparer sa reconversion. D'où son contrat longue durée (deux ans, durée de sa formation en alternance)...

Avec Gauthier, Bouchard et Casavant, Santino Pellegrino tient trois vrais battants. Et accessoirement trois finisseurs confirmés. Mais c'est bien connu, il n'est pas de grands buteurs sans bons passeurs. Et Ján Plch est incontestablement de ceux-là ! Même s'il n'éclabousse plus les matchs de sa classe, le vétéran slovaque reste un fin technicien et une valeur-sûre au pointage. Il assurait encore, l'an passé, une moyenne de points toujours élevée avec ce sens du jeu et de la passe qui le caractérise désormais. À 38 ans, ses meilleures années sont derrière lui mais profitons de ce joueur d'exception. De ce talent à l'épreuve du temps. Car la saison à venir pourrait bien être sa dernière...

À n'en pas douter, Michal Petrák saura encore tirer profit de la vista de son aîné pour alimenter un compteur parfois plus satisfaisant que sa façon de jouer. Véritable cheville-ouvrière, le Tchèque manie fort bien la rondelle mais n'est jamais à l'abri d'une perte de palet sur un dribble trop prévisible ou une passe mal ajustée. Il n'en reste pas moins régulier dans ses productions et parfaitement complémentaire de Ján Plch (qu'il côtoie depuis maintenant six ans).

Petrák n'a pas encore trente ans mais il incarne, déjà, la "vieille garde" d'une attaque encore dynamisée par l'arrivée de Steven Cacciotti. Un fonceur de plus pour une attaque qui ne manquera décidément pas de piquant !

Santino Pellegrino lorgnait depuis longtemps sur cet ailier complet, italo-canadien comme lui (et de ce fait pas considéré comme extra-communautaire). Un atout certain pour les Dauphins qui comptent désormais sept éléments nés et formés outre-Atlantique. Ce style canadien, très direct (et souvent "droit au but"), colle parfaitement aux patins d'un Cacciotti répondant parfaitement aux critères de Pellegrino (il a du cśur et de bonnes mains).

Même l'exigeant Frank Spinozzi n'a jamais rien trouvé à redire sur Steven Cacciotti qui, s'il n'est pas un pointeur-né à proprement parler, était dernièrement le meilleur buteur d'une formation francilienne rejointe un an auparavant. Capitaine sortant des Bisons, il répond toujours présent mais ne donne pleine mesure à ses possibilités que s'il est bien entouré. Cacciotti devrait voir ses statistiques revalorisées avec Gauthier et Bouchard, comme lorsqu'il brillait dans l'ombre de Derrick Brassard à Drummondville (au temps du junior majeur québécois). Il va sans dire que l'ex-capitaine nocéen a tout d'une solide garantie en terme d'engagement, de points apportés ou de combativité. Là non plus, nous ne devrions pas être déçus !

L'attaque spinalienne paraît donc renforcée, malgré la perte de Maxime Boisclair et Toby Lafrance, deux de ses meilleures individualités de la saison passée. Mais tous pénalisants qu'ils soient, ces départs ont permis d'alléger significativement la masse salariale et de libérer une enveloppe substantielle. Des économies bienvenues dans l'optique d'une amélioration quantitative d'un alignement forcé de sonner plus français. Réforme des "JFL" oblige !

Quatre lignes... et deux jeunes loups aux dents longues !

L'élargissement du quota de "joueurs formés localement" (de 7 à 10 au lieu des 8 initialement envisagés) était une contrainte supplémentaire pour l'ICE, plus que jamais forcée d'avant tout recruter "français" pour rester en conformité. On le sait, le vivier spinalien n'est pas suffisant pour subvenir aux besoins de l'équipe première. Surtout qu'Antoine Bonvalot (Grenoble) et Martin Charpentier (Gap), les deux jeunes du cru les plus prometteurs de leur génération, ont dû s'expatrier pour parfaire leur progression.

C'est qu'il a longtemps manqué, à Épinal, une véritable "passerelle" entre le hockey mineur et majeur, deux entités bien distinctes au sein d'un club n'ayant pas toujours fait de la formation sa principale préoccupation. Pas contre l'idée de rapatrier Martin Charpentier, parti l'an passé à Gap pour trouver des conditions plus propices à son évolution, l'ICE a dû en faire le deuil. Charpentier s'inscrit désormais dans la durée chez les Rapaces, où il fait doucement son nid aux côtés de Milan Tekel, son mentor. Un retour de ce jeune du cru n'aurait pourtant été superflu, mais l'ICE a dû se contenter du seul come-back d'Anthony Rapenne. Cet ailier fluet s'était également expatrié dans les Hautes-Alpes pour bénéficier d'un temps de glace plus conséquent, jouant lui très peu chez les grands... mais beaucoup plus avec les U22 élite.

Destiné à former une quatrième ligne expérimentale avec un Kévin Benchabane combatif mais limité, Rapenne compte bien mettre à profit l'expérience engrangée durant son périple gapençais pour graduer et pourquoi pas s'immiscer sur un troisième trio renforcé par l'arrivée d'Élie Raibon. Un pur produit de la formation grenobloise, utilisé avec parcimonie par Jean-François Dufour mais toujours auteur de présences engagées, pleines d'intensité. Des qualités prisées par Santino Pellegrino et qui devraient permettre au frère jumeau de Sébastien (le gardien) de se faire un prénom loin d'un giron isérois qu'il quitte pour la toute première fois.

Affublé de plus grosses responsabilités chez les espoirs grenoblois, Élie Raibon tenait un rôle beaucoup plus confidentiel sur la quatrième ligne des BDL. Soumis à la concurrence de Joris Bedin, le solide ailier (1,78 m pour 92 kg) savait son avenir bouché à Grenoble, à l'instar d'un Rémi Colotti ayant lui aussi fait toutes ses classes chez les Brûleurs de Loups. Sans non plus parvenir à percer au plus haut niveau dans son club formateur. Ce jeune arrière consciencieux (qui sait être offensif au besoin) flambait également dans la catégorie U22 élite, où il reste sur deux très bonnes saisons... et un titre de champion.

L'ex-capitaine des espoirs grenoblois, qui était de la tournée d'été des A' français (chez plusieurs clubs d'Extraliga tchèque et slovaque), pourrait faire la paire avec Peter Slovák, un vétéran très expérimenté aux neuf saisons d'ancienneté dans la Cité des Images. Le Slovaque est un peu vieillissant mais il tient toujours son rang, en couverture d'un troisième trio également complété par Yoann Chauvière, l'un des tout bons attaquants français de Division 1. Formé au Vésinet, révélé au Mont-Blanc et confirmé à Montpellier (il était assistant-capitaine des Vipers depuis deux ans), ce fabricant de jeu altruiste est un gros travailleur appelé à tempérer la fougue de ses deux ailiers Raibon et Offret.

À 24 ans, Chauvière s'apprête à redécouvrir la Ligue Magnus, six ans après y avoir brièvement goûté sous les ordres d'Ari Salo (alors à la barre du Mont-Blanc), en temps que centre attitré de la troisième ligne. Yannick Offret devrait donc retrouver son poste naturel d'ailier après avoir disputé l'essentiel de sa première campagne spinalienne au centre. Un repositionné improvisé par Pellegrino et dans lequel l'ex-Amiénois, revanchard, apporta toute son envie et sa combativité.

Gabriel, l'ange gardien ?

Devant le filet, Loïc Lacasse n'a lui pas été conservé, faute de s'être montré suffisamment régulier en deux saisons. Capable du meilleur comme du pire, le Québécois a plus d'une fois montré qu'il avait bel et bien l'étoffe d'un très bon gardien. Mais l'intéressé, sujet aux sautes de concentration, n'a pas toujours affiché d'excellentes dispositions. Accordant quelques buts "évitables" sur un angle mal couvert, une mitaine faible, une relance hasardeuse ou une sortie mal assurée. Une inconstance amplifiée par l'absence d'une réelle concurrence et d'une véritable solution de rechange (Mathieu Perrin et Nicolas Ravel, ses jeunes seconds, n'étant pas considérés comme de sérieuses alternatives).

Aussi son maintien, un temps envisagé, se serait-il accompagné de l'embauche d'un back-up susceptible de créer une véritable émulation. Mais Santino Pellegrino, fidèle à sa politique du gardien unique, entendait plutôt débusquer un titulaire incontestable et infaillible, capable de gagner un match à lui seul et de forcer la décision.

L'état-major spinalien a donc pris le temps de la réflexion, multipliant les contacts avec plusieurs portiers renommés (Szuper, Hocevar, Sopko, Puurula...). Pour finalement tout miser sur Gabriel Girard, un ultime rempart de 21 ans non drafté, mais qui avait fait sensation, en mai dernier, en amenant son équipe de Shawinigan au sommet du junior majeur canadien. Un vrai placement pour l'avenir : son passeport tricolore en fait un possible successeur de Fabrice Lhenry et Cristobal Huet chez les Bleus.

Gabriel Girard n'était pourtant pas le premier choix d'un club ayant longtemps courtisé Levente Szuper. Mais les tractations n'ont pas abouti avec l'international hongrois, qui avait pourtant le profil de l'emploi avec son CV long comme le bras parsemé d'expériences diverses et variées dans plusieurs championnats référencés.

Mais ne vous y trompez pas. Malgré sa relative inexpérience, "Gaby" a tout d'un grand et ce n'est pas pour rien qu'il figurait dernièrement parmi les tout meilleurs cerbères du junior majeur canadien. Ses qualités n'ont pas échappé à Santino Pellegrino, qui avait flairé le bon coup et l'a tout particulièrement suivi au printemps. Se déplaçant notamment au Centre Bionest de Shawinigan pour suivre la Coupe Memorial... et ne rien rater des prouesses de son poulain, sorti grandi d'une compétition qu'il avait pourtant commencée sur le banc !

Le Franco-canadien avait en effet vu son jeune suppléant (Alex Dubeau, 17 ans) prendre l'ascendant en play-offs et débuter la Coupe Memorial devant le filet des Cataractes. Un simple contretemps pour celui qui allait rapidement retrouver son poste de numéro un et tout simplement s'affirmer comme le meilleur gardien du tournoi avec un gros pourcentage d'arrêts (93,0 %) et une faible moyenne de buts alloués (2,08) en cinq matchs disputés. Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes...

Il va sans dire que l'intéressé n'est pas étranger à l'excellent parcours réalisé par Shawinigan. Des Cataractes vainqueurs, au courage, de leur première Coupe Memorial malgré l'adversité des champions de l'Ontario (London), de l'Ouest (Edmonton) et de LHJMQ (Saint John), qui se sont tous cassés les dents sur un Gabriel Girard au sommet de son art. Et auteur, en finale, de 35 arrêts (sur 36 lancers) pour permettre à ses coéquipiers de l'emporter in-extremis face aux London Knights (2-1 a.p.).

On était pourtant loin d'imaginer pareil dénouement quelques mois auparavant, lorsqu'une blessure contractée à la clavicule permit à Dubeau de s'affirmer et d'enchaîner les performances de choix. C'était en début de saison passée et Girard, rétabli en fin d'année, enfila pas moins de onze victoires en autant de départs, et trois jeux blancs par-dessus le marché.

Gabriel Girard, gardien d'avenir pour l'équipe de France (il lui faudra deux années d'exercice en Ligue Magnus pour devenir éligible), se conjugue donc au présent pour Épinal, qui tente un vrai pari avec ce portier prometteur, très talentueux... mais aussi un peu inexpérimenté. Connu pour ses prises de risques mesurées et pour sa maîtrise des rebonds, celui qui se pose en éventuel héritier des Michel Vallière et autres François Gravel (les derniers gardiens franco-canadiens vus en sélection nationale) a pourtant démontré qu'il savait gérer la pression des grands événements. Et répondre présent dans les moments importants. Son potentiel est indéniable. Mais est-il le "gros" goalie attendu depuis tant d'années ? Le coup de cśur d'Anthony Maurice et Santino Pellegrino se transformera t-il en coup de maître ?

"Ouimet"... Mäntylä n'est plus là !

Gardant la NHL en point de mire, Girard s'amène dans les Vosges plein de bonne volonté, au beau milieu du plus fort contingent québécois du championnat. C'est dire s'il bénéficiera d'un contexte favorable à son épanouissement... et d'une défense quantitativement améliorée malgré le départ préjudiciable de Niko Mäntylä (à Gap). Un choix dicté par certains impératifs économiques qui laisse l'ICE orpheline de son meilleur défenseur. Car en plus d'assurer une bonne couverture, le Finlandais aura soigné son compteur au côté d'un Fabien Leroy tantôt impressionnant... tantôt désespérant !

Le Picard, élevé au rang de capitaine l'an passé, a pourtant tout d'un solide défenseur (dans un bon soir, il est rarement pris à défaut). Mais c'est aussi un bien piètre relanceur. Spécialiste des palets rendus à l'adversaire, ce solide gabarit est vu, par certains, comme un international potentiel tant il impressionne en un-contre-un. Et s'il ne produisait pas autant de déchet dans ses relances, ses transmissions et ses lancers, Leroy ne serait en effet pas loin d'être le meilleur arrière de notre championnat...

Pour renforcer l'arrière-garde (et accessoirement succéder à Mäntylä), Santino Pellegrino a misé sur Maxime Ouimet, une valeur sûre du circuit semi-pro québécois réputée, là-bas, pour son engagement de tous les instants et sa propension au défi physique, avec des mises en échec souvent percutantes. Bien charpenté (1,80 m pour 85 kg), cet ex-menuisier de 24 ans est un défenseur défensif de premier plan qui s'était fait remarquer chez les juniors sans parvenir à décrocher un contrat en Ligue américaine (AHL), principale motivation à ses participations aux camps d'entraînement des Flyers de Philadelphie (deux fois) et du Wild de Minnesota (en 2008).

Ancien capitaine du Drakkar de Baie-Comeau (2007 à 2008), Ouimet s'est vu honoré du trophée Kevin-Lowe de meilleur défenseur-défensif de LHJMQ lors de sa dernière campagne dans le junior majeur québécois. Une saison terminée avec l'Océanic (Rimouski) et qui se devait se finir en apothéose avec la Coupe Memorial, qu'organisait Rimouski cette année-là (2009). Mais une mononucléose malvenue le priva de ce tournoi prestigieux. Et, peut-être, de son rêve américain...

Maxime Ouimet reprend alors une activité professionnelle, tout en se ralliant au Caron & Guay de Trois-Rivières pour un bail de trois ans en LNAH. Accueilli à bras ouverts, il y fait vite son trou, gagnant l'estime de ses coéquipiers et de son coach. Un Dean Lygitsakos qui ne tarissait pas d'éloges à son arrivée, séduit par le profil de cet arrière résolument physique, pas spécialement porté sur l'avant mais qui joue juste et répond toujours présent. Vu comme ça, on comprend pourquoi Pellegrino s'était mis sur les rangs...

À n'en pas douter, avec ce nouveau "pilier", Épinal sera bien armé quand les débats tendront à se muscler. Mais pour faire trembler les filets, il faudra plutôt compter sur Jan Hagelberg et Stéphane Gervais. Défenseur offensif par excellence, le Finlandais aime prendre de la vitesse et s'engouffrer dans les brèches pour se hisser aux avant-postes. Joueur de rupture plus que de powerplay, le Finlandais, doté d'un tir aussi précis que puissant, a tout, parfois, d'un parfait attaquant. Santino Pellegrino en faisait d'ailleurs son joker offensif préféré lors de son premier passage dans la Cité des Images (de 2009 à 2011).

Jan Hagelberg, qui s'était recasé dans un tout petit club d'Helsinki (en quatrième division), revient donc en terrain conquis (surtout que Pellegrino l'apprécie). Naturellement porté vers l'avant, il a beaucoup manqué l'an passé. Rappelons qu'hormis Brent Patry (14) et Stéphane Gervais (12), aucun défenseur de Ligue Magnus n'est parvenu à égaler, ces huit dernières années, son record de douze buts marqués dans le championnat régulier (en 2010/11)...

Reste que tous les come-back, à Épinal, ne sont pas forcément réussis. On pense notamment aux retours en demi-teinte des Mikhaïl Kozlov et autres Jussi Haapasaari. Mais aussi à celui d'un Stéphane Gervais n'ayant pas été épargné par les blessures ces dernières années. Un blueliner retrouvant doucement son meilleur niveau. Celui d'avant son départ à Briançon (printemps 2009), lorsqu'il valait onze et douze buts à ses deux premières saisons spinaliennes.

Le Franco-canadien a en effet mieux terminé la saison qu'il ne l'avait commencé, en retrouvant notamment confiance en son shoot et sa place naturelle dans le "cinq majeur" du jeu de puissance, aux côtés d'un Ján Plch l'alimentant de bons palets. Son slap, sans être toujours surpuissant, est souvent cadré, gagnant à être dévié, et Gervais, qui relance plutôt, est également consciencieux dans l'aspect purement défensif du jeu.

Soucieux d'étoffer des rotations défensives trop souvent apparues quantitativement limitées ces dernières années, le staff spinalien a mis la main sur Gašper Sušanj, un défenseur défensif grand format (1,86 m pour 96 kg) originaire de Jesenice, l'un des bastions du hockey en Slovénie. Formé là-bas, ce solide gaillard compte déjà, à seulement 24 ans, plus d'une centaine d'apparitions dans le championnat autrichien avec son club de toujours (l'Acroni Jesenice, actuellement en proie à de grosses difficultés financières).

En Erste Bank Liga, il ne fallait pas le voir autrement qu'un joueur de fond d'alignement... capable de tomber les gants ! Personne n'a oublié, à Székesféhervár, son pugilat avec le Hongrois Gergo Nagy, suivi d'un retour aux vestiaires agité, sous les huées, les index levés et le visage ensanglanté ! Mais en Slohokej Liga (avec l'équipe B de Jesenice, puis Maribor l'an passé), Sušanj était davantage mis en avant avec son shoot puissant, son physique intimidant... et son jeu rugueux pourvoyeur de pénalités !

En plus d'assurer la succession d'Armando Scarlato, l'ICE a donc ajouté une nouvelle corde à son arc défensif, qui était également constitué d'un Nathan Ganz que l'on sait capable de jouer derrière ou devant (en fonction des indisponibilités du moment). Guillaume Papelier n'étant officiellement plus là pour dépanner, Ganz paraissait le plus à même de remplacer son aîné. Mais c'est en D3 (comme Chassard et Papelier) qu'il évoluera désormais. Du coup, les quelques jeunes du cru issus de la réserve engagée en Division 3 (Kévin Pernot, Maxime Martin, Romain Mauffrey, Justin Chouleur, Marc Syrucek, Alexis Mathieu), seront également là, au "cas où"...

Une belle tête de trouble-fête

L'ICE vise ouvertement le top-5 et semble s'en être donné les moyens en allant jusqu'au bout de sa logique de renouvellement. En découle un recrutement fortement estampillé Pellegrino... et qui engage pleinement sa responsabilité en cas d'échec (ou d'objectifs inaboutis) !

Les promesses ont donc été suivies d'effet et l'Italo-canadien aura eu tout ce qu'il voulait : une profondeur de banc accrue, une troisième ligne plus consistante sur le papier et, surtout, du sang neuf. Et de nouveaux "poulains" supervisés par ses soins et au bon rapport qualité/prix certain. Des joueurs de caractère, de bons "soldats" certifiés (Ouimet, mais aussi Cacciotti et Hagelberg, qu'il connaît bien), des gagneurs au tempérament affirmé réputés pour ne rien lâcher et se battre sur tous les palets (Bouchard et Casavant). Mais aussi de jeunes français désireux de s'affirmer comme titulaires à part entière, comme Élie Raibon et Rémi Colotti, qui n'entraient plus dans les plans grenoblois. De constitution robuste, Gašper Sušanj (le premier joueur slovène de l'histoire du hockey spinalien) sera lui chargé d'apporter sa présence physique dans un registre purement défensif. Autant dire qu'avec de tels éléments, Pellegrino (qui a plus d'une fois regretté le manque de professionnalisme de ses ouailles) ne devrait plus avoir à menacer d'en clouer sur le banc.

Autre avancée notable, l'arrivée d'un portier d'envergure censé assurer dans la durée. Ces dernières années, Épinal s'était fourvoyé en recrutant des portiers résolument inconstants (Väre, Tojkander, Lacasse) et tient peut-être, en Gabriel Girard, le grand gardien qui lui manquait. Très enthousiaste à l'idée d'un jour devenir international français, ce jeune Québécois sera très attendu. Mais comment gérera t-il la répétition des matchs et l'absence de concurrence ?

Seule certitude, il devra, sauf blessure ou coup dur, satisfaire un degré d'exigence (et de performance) élevé de septembre à février. Et peut-être même jusqu'en mars si les Dauphins n'arrivent pas trop émoussés en play-offs. Il est vrai que la barbe des séries n'a guère eu le temps de pousser ces dernières années, et une pilosité fournie, le printemps venu, serait la meilleure récompense aux efforts consentis durant l'intersaison. à moins qu'un beau parcours en Coupe de France ne vienne réveiller de vieux souvenirs qui commencent à dater...

Reste à voir si les départs de Toby Lafrance et Niko Mäntylä seront palliés par les arrivées respectives de Sébastien Gauthier et Maxime Ouimet, qui aura sûrement besoin d'un petit temps d'adaptation (à l'instar de Benjamin Casavant). Tous les autres étant plus ou moins rôdés aux subtilités du championnat français. Reste également à trouver la bonne formule pour tirer le meilleur de chacun et réaliser, au plus vite, l'amalgame entre nouveaux et anciens. Car l'ICE, avec tous ces mouvements, repart quasiment de zéro...

Les espoirs déçus des saisons passées nous rappellent que les Spinaliens n'ont pas toujours su justifier les attentes placées en eux. Les esprits chagrins regretteront la reprise très tardive des entraînements sur glace (initialement prévue le 15 août mais retardée au 21 en raison de problèmes techniques survenus à Poissompré durant l'été).

Mais s'il convient de ne pas trop s'enflammer, il y a de bonnes raisons d'espérer ; les Dauphins n'ayant jamais paru si bien armés dans tous les compartiments du jeu. Ils ont même fière allure sur le papier. Et si c'était leur année ?

Jérémie Dubief

 

 

Effectif :

Gardiens

N° NOM Prénom          Naissance    cm  kg  Club formateur    Club & Chpt 2011/12  MJ  Min.   Moy.  Pén
 5 PERRIN Matthieu     17/09/1989  180  70  Épinal            Épinal       FRA-1    4   110   5,98    0'
21 RAVEL Nicolas       30/01/1990  179  69  Épinal            Épinal       FRA-1    0
38 GIRARD Gabriel      13/06/1991  176  67    (Fra-Canadien)  Shawanigan   LHJMQ   41  2231   2,50    0'

Défenseurs

N° NOM Prénom          Naissance    cm  kg  Club formateur    Club & Chpt 2011/12  MJ   B   A Pts   Pén
 3 OUIMET Maxime       06/02/1988  182  90        (Canadien)  3-Rivières   LHJMQ   50   3   6   9   84'
12 SLOVAK Peter        29/11/1977  175  80        (Slovaque)  Épinal       FRA-1   23   0   3   3   20'
15 GERVAIS Stéphane    20/12/1982  188  90    (Fra-Canadien)  Épinal       FRA-1   36   4  20  24   42'
36 HAGELBERG Jan       29/08/1985  175  78      (Finlandais)  Bewe Hockey  FIN-4   24  15  19  34   26'
51 LEROY Fabien        02/06/1984  190  83  Amiens            Épinal       FRA-1   37   7  19  26   57'
61 COLOTTI Rémi        30/10/1990  178  84  Grenoble          Grenoble     FRA-1   51   1   3   4   20'
                                                              Grenoble U22 FRAjr   21   9  22  31   42'
   SUSANJ Gasper       30/06/1988  186  96         (Slovčne)  Maribor      SLO-1   37   6  13  19   89'

Attaquants

N° NOM Prénom          Naissance    cm  kg  Club formateur    Club & Chpt 2011/12  MJ   B   A Pts   Pén
14 PLCH Jan            16/08/1974  182  80        (Slovaque)  Épinal       FRA-1   34  18  42  60   22'
19 GANZ Nathan         31/05/1991  176  77  Épinal            Épinal       FRA-1   37   1   0   1   34'
23 OFFRET Yannick      05/05/1988  180  86  Amiens            Épinal       FRA-1   36   2   6   8   32'
25 RAPENNE Anthony     16/11/1991  180  68  Épinal            Gap          FRA-1   34   1   0   1    2'
                                                              Gap U22      FRAjr   15   2   9  11    2'   
27 AGOSTINI Erwan      14/03/1988  178  70  Franconville      Épinal       FRA-1   23   2   1   3   10'
40 PETRAK Michal       12/05/1983  186  85         (Tchčque)  Épinal       FRA-1   33  16  23  39   36'
88 BENCHABANE Kévin    08/10/1988  182  68  Épinal            Épinal       FRA-1   37   2   0   2   14'
91 CACCIOTTI Steven    23/02/1987  183  91        (Canadien)  Neuilly/M.   FRA-1   34  18   9  27   51'
97 CASAVANT Benjamin   21/01/1991  185  95        (Canadien)  Val d'Or     LHJMQ   61  37  40  77   52'
   GAUTHIER Sébastien  06/08/1986  180  90        (Canadien)  Gap          FRA-1   34   7  13  20   20'
   BOUCHARD Danick     02/02/1986  175  86        (Canadien)  Villard      FRA-1   34  19  20  39   77'
   RAIBON Élie         03/11/1990  178  92  Grenoble          Grenoble     FRA-1   51   3   5   8   28'
                                                              Grenoble U22 FRAjr   15  10  23  33   28'
   CHAUVIÈRE Yoann     16/04/1987  175  73  Le Vésinet        Montpellier  FRA-2   28   7  13  20   38'

Entraîneur : Santino Pellegrino (ITA/CAN), 47 ans.

Partis : Loïc Lacasse (G, 3,82), Niko Mäntylä (D, 4+15, Gap), Guillaume Papelier (D, 0+2, arrêt/D3), Mikko Jortikka (D, 2+2, Keski-Uusimaa, FIN-2), Armando Scarlato (D, 2+4, Villard-de-Lans), Chad Lacasse (A, 13+18), Toby Lafrance (A, 25+28, Briançon), Guillaume Chassard (A, 5+9, arrêt/D3), Ján Šimko (A, 9+7), Erwan Agostini (A, 2+1, Strasbourg), Maxime Boisclair (A, 23+29, Arlan Kokshetau, KAZ).

 

Revoir la présentation 2011/12

 

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